soze dit: Une claque. Plus touffu, complexe et subtil que le film du même nom qui pourtant était déjà très beau et très sombre. Ce roman prend corps en Italie dans la période trouble des années 70-80. Une galerie de personnages flics, fascistes, gangsters, gauchistes, membres d'officines de l'état, prostituées se croisent dans un bal sanglant et entretiennent des rapport troubles. Il y a une qualité et une exigence d'écriture et de structuration du récit qui le rend très agréable à lire. Il ne me quitte pas. C'est marrant, je l'ai entamé après avoir lu le premier tome de Millenium, Le contraste est frappant entre un polar juste bien pour lequel tout le monde s'est emballé et une oeuvre vraiment incarnée. NB. J'ai appris que l'auteur, présent à Lyon pour quais du polar, a depuis produit un deuxième tome consacré aux années 90. Il me tarde de le lire.
Le suivant, "la saison des massacres" n'est pas aussi touffu mais reçoit une critique unanime sur les différents sites et blogs que je fréquente. Bonne augure...
Dans le genre mafia américaine, je conseille très très fortement le dernier Winslow "l'hiver de Frankie Machine". Un vrai régal de polar avec ce qu'il faut de mafieux couillus, de tchatche, et traité de fort belle manière. Que du bonheur!! Adapté bientôt par Michael Mann pour le cinoche avec De Niro dans le rôle principal.
ElGrillo dit:Dans le genre mafia américaine, je conseille très très fortement le dernier Winslow "l'hiver de Frankie Machine". Un vrai régal de polar avec ce qu'il faut de mafieux couillus, de tchatche, et traité de fort belle manière. Que du bonheur!! Adapté bientôt par Michael Mann pour le cinoche avec De Niro dans le rôle principal.
Vivement que ca sorte en poche. Don Winslow est un de mes auteurs préférés avec (Dennis lehane et Robert Crais). Et ce qui m'étonne le plus est la diversité de style qu'il peut avoir d'un livre à l'autre : du plus pur délire style Mort et vie de Bobby Z au trés prenant et trés noir La griffe du chien, par exemple, voir même au sein d'une même série avec le même héros : Au plus bas des hautes solitudes ou Le mirroir du Bouddha à Noyade au désert. Un auteur que je conseille souvent.
Babayog dit:Vivement que ca sorte en poche. Don Winslow est un de mes auteurs préférés avec (Dennis lehane et Robert Crais). Et ce qui m'étonne le plus est la diversité de style qu'il peut avoir d'un livre à l'autre : du plus pur délire style Mort et vie de Bobby Z au trés prenant et trés noir La griffe du chien, par exemple, voir même au sein d'une même série avec le même héros : Au plus bas des hautes solitudes ou Le mirroir du Bouddha à Noyade au désert. Un auteur que je conseille souvent.
Un connaisseur J'aime beaucoup Lehane aussi. par contre je n'ai lu que L'homme sans passé" de Crais, qui m'a laissé de glace. A part LA requiem qui a l'air d'être son best, lequel conseillerais tu ?
En ce qui concerne Dennis Lehanne, ils sont tous bons, à moindre échelle pour Shutter Island qui reste agréable à lire tout de même avec un bon spin off final, et Coronado à éviter même si on est un inconditionnel. Je vous aurai prévenu.
Pour Robert Crais, il faut commencer par les premiers de la série Elvis Cole : Cating pour l’enfer, Meurtre à la sauce cajun, L’ange traqué, qui en étant trés bons, plantent bien les deux personnages principaux : Elvis Cole et l’excellent Jo Pike. Les deux meilleurs sont pour moi sont effectivement LA Requiem, et Indigo Blues. Les suivants baissent un peu en qualité mais prolongent le plaisir.
Ceux hors série Elvis Cole : Un ange sans pitié, Deux minutes chrono ou Otage de la peur permettent de passer un bon moment, mais sont à ne conseiller qu’aux fans.
Pour les amateurs de romans extrèmes je viens de finir “Une fille comme les autres” de Jack Ketchum, probablement une des oeuvres les plus sombres et insoutenables de la littérature moderne.
Pour info Ketchum était le secrétaire d’Henry Miller et l’un des premiers écrivains “Gore”. Un romancier atypique et perturbant dont Stephen King dit qu’il le considère comme le plus grand écrivain américain vivant derrière Cormack Mccarthy.
On en a parlé plus haut et je les ai enfin terminés, Ilium et Olympos de Dan Simmons :
Moyennement satisfait, je n’en conseille pas la lecture. Dan Simmons sait créer des décors incroyables (Paris cratère, la brèche atlantique, la méditerranée…) et raconte des scènes d’action comme personne (la fuite de Jerusalem par exemple) mais le scénario est léger pour un diptyque beaucoup trop long pour être digeste. Bizarrement, Simmons a réussi à complètement bâcler la fin qui laisse un goût d’inachevé malgré les 1800 pages de l’ouvrage.
Ilium/Olympos aurait pu être un bon roman d’action s’il avait été plus court. Simmons a été manifestement trop ambitieux et ses tentatives pour ajouter un réel fond à son bouquin m’ont semblé plutôt vaines (les explications de texte sur Shakespeare et Proust par exemple).
Pour ceux qui n’ont pas lu de Simmons, inutile d’hésiter, c’est Hypérion et sa suite qu’il faut lire. Ilium et Olympos sont à réserver aux amateurs qui veulent vraiment s’en mettre plus sous la dent.
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Après avoir fini Ilium, il m’a fallu une pause avant de partir en apnée dans le très gros Olympos. J’ai sauté sur une valeur sûre pour me redonner du courage : Philip K. Dick, Blade Runner.
J’avais vu le film il y a longtemps : il diffère pas mal du roman.
Rick Deckard est un Blade Runner, un chasseur de prime qui traque, détecte et élimine les androïdes illégalement infiltrés sur Terre. Ce n’est pas une vocation, il cherche avant tout à récolter des fonds pour réaliser son rêve : remplacer son mouton électrique par un vrai. D’où le titre original du roman, “Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?”. Dans ce futur ravagé par la guerre nucléaire, posséder un vrai animal est une fierté, et savoir s’en occuper un signe d’humanité. Par contraste, les androïdes sont dénués d’empathie et doivent être supprimés. Tout l’intérêt du roman est là : qu’est-ce qui définit un être humain ? Suis-je humain si j’accepte d’éliminer un androïde ? Etc…
Un très bon roman de Dick, qui dans le fond comme dans la forme surclasse largement le pavé de Dan Simmon… en seulement 250 pages .
C’est donc le 9ème et dernier, et c’est encore une conclusion réussi pour Robin Hobb, décidément très douée pour terminer ses sagas je trouve.
Alors que certains des tomes précédents trainaient parfois un peu en longueur, rien de cela dans celui-ci, les évènements s’enchainent sans temps mort et on se retrouve à la fin sans avoir eu le temps de respirer.
Difficile de parler de l’intrigue sans en révéler trop mais le regroupement de tous les principaux personnages nous donne ce véritable feu d’artifice d’action et d’émotions qui fait à mon avis de ce 9ème tome le meilleur de la série.
Après le Monde Inverti et le Prestige, je continue ma découverte de Christopher Priest avec la Fontaine Pétrifiante :
Peter Sainclair, londonien, la trentaine, vient de subir quelques revers douloureux : après le décès de son père, il a perdu son emploi et son appartement. Comme si cela ne suffisait pas, il vient de se fait plaquer. Alors qu’il est au bout du rouleau, une connaissance lui propose d’habiter gracieusement sa maison de campagne, avec comme seule contrepartie de la retaper et de la décorer un peu. C’est l’occasion pour Peter de faire le point sur sa vie et il décide alors de rédiger son autobiographie.
Rapidement, Peter comprend que raconter la réalité de sa vie par les faits est une tache vaine : les faits puisés dans sa mémoire sont parfois déformés par le prisme de l’enfance, et il a du mal a les classer chronologiquement. Face à ses difficultés, il s’interroge sur la nature de la vérité qu’il souhaite exprimer et conclut finalement que celle qui importe vraiment est intérieure et indépendante des évènements eux-mêmes. Il compose alors un cadre imaginaire, l’archipel du rêve, dans lequel il transpose les éléments de sa vie : Londres devient Jethra, et il est lui-même le vainqueur d’une grande loterie dont le prix principal est l’immortalité. Plongé dans son récit, Peter craque peu à peu et perd pied avec la réalité du monde qui l’entoure.
Par certains aspects, la Fontaine Pétrifiante se rapproche des livres de Priest que j’ai lus auparavant : questionnement sur la perception de la réalité (le monde inverti), dualité du récit (le prestige). La construction du roman est par contre ici plus complexe que dans le prestige puisque les deux réalités dans lesquelles Peter plonge le lecteur se font mutuellement référence sans jamais vraiment converger. Le roman peut à ce sujet frustrer : présenté comme l’autobiographie d’un esprit rempli de contradictions, il est lui-même largement contradictoire.
Présenté dans certaines critiques comme l’oeuvre majeure de Christopher Priest, j’ai trouvé que la Fontaine Pétrifiante méritait amplement sa réputation. C’est un livre passionnent qui pose beaucoup de questions (notamment sur la mémoire et ce qu’on en fait) et si vous n’êtes pas gêné de ne pas y trouver forcément les réponses associées, je vous en conseille fortement la lecture .
Edit : et pour combler une lacune, je lis en ce moment Bilbo le Hobbit. Pour les fans de Tolkien, les enfants de Hurin sort en poche dans quelques jours
Très bien, des persos qui semblent stéréotypés mais on se laisse prendre à suivre la chute en avant que connaît le héros. Connaître Londres est un avantage.
puis,
Sec comme un coup de poing, un style télégraphique que l’on ne suit pas toujours mais des interruptions qui font que l’on entre dans l’esprit du narrateur et qu’on lit ses associations de pensée.
et enfin :
Une bonne idée, mais la mise en mots/histoire est apparue peu convainquante à mes yeux.
C’est une série d’articles d’auteurs sur l’Histoire (avec un grand H) dans le Jeu de rôle. Alors attention!!! Ca peut intéresser n’importe quel quidam non roliste. En effet, les articles traitent grosso modo de comment l’Histoire peut amener à des histoires. En l’occurence des histoires vécues par les joeuurs, mais les codes s’appliquent à toute narration.
Vous avez deux articlesqui est entièrement disponible sur le site de l’éditeur, dont l’un est sûrement le moins intéressant pour un non roliste… et quoi que…
C’est vraiment enrichissant et bien écrit. Alors c’est sûr en tant que roliste ça m’apporte beaucoup d’infos, mais ça va au delà.
Budnic dit:en mars, il y eut : [Neil Gaiman - Neverwhere] Très bien, des persos qui semblent stéréotypés mais on se laisse prendre à suivre la chute en avant que connaît le héros. Connaître Londres est un avantage.
As-tu lu son prix Hugo, American Gods ? Si oui, je suis intéressé par un avis .
Nicarao dit:Je viens de lire un des plus emouvant livre que j ai lu;j en ai meme verser une larme
Barcelone, 1945: Daniel, le narrateur, a 10 ans. Un matin, à l'aube, son père, libraire en livres anciens, l'emmène dans un lieu connu seulement des initiés: le Cimetière des Livres Oubliés. La tradition veut que tout nouveau visiteur y adopte un livre afin de le sauver de l'oubli. Pour Daniel, ce sera "L'Ombre du vent" de Julian Carax, un parfait inconnu. En s'intéressant à la vie et à l'oeuvre de Carax, Daniel va vivre des aventures surprenantes et passionnantes. On y croise des personnages hauts en couleur, attachants ou inquiétants en suivant le narrateur 20 ans durant. La structure du roman, façon "poupées russes", rappelle les romans de Paul Auster, l'aspect romanesque en plus.
Clairment, je ne l'aurais jamais lu sans les sites internet mais je ne connais personne qui a été déçu. Un très bon livre, incontestablement.
J'ai pas réussi à dépasser la moitié et ma femme non plus Je l'ai arrêté à la moitié quand j'ai réalisé que je me fichais de ce qui allait arriver aux personnages et que je ne prenais pas de plaisir à le lire...
Merci d'avoir osé... Ma meilleure amie m'a prêté ce bouquin il y a deux ou trois ans, j'ai commencé à le lire à l'époque et j'ai trouvé le style ampoulé, pseudo poétique et incohérent. Une sorte de fourre-tout où je n'ai pas trouvé mon compte. Je passe sans doute à côté de quelque chose, mais bon... il y a d'autres choses à lire...
bon ça y est j'ai enfin décidé que j'allais plaquer ce bouquin. J'ai réussi à me forcer pour arriver à la moitié environ, mais je ne pourrai pas aller plus loin (ces derniers temps, je me mettais à sauter des pages entières pour avancer). Je pense exactement comme budnic : particulièrement ampoulé, et pseudo-poétique. Par ailleurs les personnages jouent la surenchère... Dommage, l'histoire pourrait presque être intéressante.
Les arpenteurs du monde, de Daniel Kehlmann. Dévoré en deux jours. Les destins croisés (et romancés) de Carl Friedrich Gaus et Alexander von Humboldt. Une très belle bonne grosse surprise. Je suis fan…
(et en plus c’est la plus incroyable et parfaite inspi pour Mage que j’ai jamais lue, ou disons que ça correspond à ce que j’aurais voulu faire jouer dans Mage).