Waouh ! Plus rien posté ici depuis le mois de mars ! Dans l’ordre, il y eut donc, durant les 5 derniers mois :
- 1977, de David Peace : on reprend l’un des personnages de 1974 et l’on poursuit la chronique de la même région, trois ans plus tard. Un autre assassin en série, et toujours personne d’intègre à l’horizon.
- Trajet et itinéraires de l’oubli, de Serge Brussolo
Une histoire en deux temps, deux points de vue. D’une part un homme qui raconte comment il a perdu sa compagne, comment elle l’a quitté en entrant dans un musée hallucinant aux dimensions inconnues (Kafka n’est pas loin), et d’autre part la version de la dite compagne. C’est pas mal, agréable à lire, la description du musée est intéressante mais on se dit que cette histoire aurait plutôt mérité un traitement par Schuiten et Peeters (Les Cités obsures).
- La Longue Nuit de Chet Baker, de James Gavin
Une biographie fouillée, nourrie de nombreux témoignages. Au final? Le portrait d’un junkie magnifique, d’un salaud charmeur, d’un trompettiste égoïste et génial, d’un musicien hors-pair mais piètre être humain…
- Effroyables Jardins, de Michel Quint
Une nouvelle. Une histoire de guerre, un fait de la résistance. Deux hommes, deux résistants et deux autres, peut-être ceux qui les ont dénoncés, par mesquinerie sans savoir qu’ils étaient réellement les saboteurs recherchés, tous les quatre enfermés dans un trou creusé dans l’argile, et comme gardien, un soldat allemand qui était clown dans le civil, et qui deviendra un célèbre réalisateur.
- Putes, de James Crumley
Dix nouvelles d’une Amérique profonde avec des gens ordinaires, ni héros, ni vraiment looser.
- Budapest, de Chico Buarque
Le chanteur est également écrivain et ce livre-ci n’est pas son premier. Histoire d’un écrivain public qui tombe amoureux d’une femme et d’une langue, finit par se perdre entre deux femmes et deux langues et qui se retrouve piégé : auteur d’un livre qui raconte sa vérité mais qui est compris comme une fiction, victime d’une fiction qu’il a inventée. Très bon bouquin dont une adaptation cinématographique est, je crois, en cours.
- Le Grand Sommeil, de Raymond Chandler
Avoir revu le film avec Bogart et Bacall m’a donné envie de lire le livre. Force est de constater que le premier suit scrupuleusement le second. Chose amusante : je suis en train de lire Le Jade du mandarin du même auteur et j’y ai retrouvé un passage repris quasi tel quel ! Comme quoi même le père de Philip Marlowe a cédé à la facilité parfois.
- Dans les bois éternels, de Fred Vagas
Pour le plaisir de retrouver Adamsberg, que j’imagine beaucoup plus facilement sous les traits de José Garcia que sous ceux de Jean-Hugues Anglade…
- Mars la rouge, de Kim Stanley Robinson
Comme l’homme parvient à coloniser, puis terraformer Mars, la planète rouge qui ne le restera pas longtemps. Beaucoup de personnages, les enjeus politiques et moraux mis à l’avant-plan, la technologie qui semble suivre naturellement et des découvertes qui aident pas mal (d’énormes quantités de glace découvertes sur Mars). Mais c’est long et emplis de descriptions de paysages marsiens. Bon, il faut reconnaître que ces paysages vont justement être changés à jamais suite à l’intervention des colons, mais perso, j’ai plusieurs fois décroché…
- Sous les vents de Neptune, de Frad Vargas
Rien de plus rapide à lire qu’un Fred Vargas, si ce n’est, peut-être un Simenon. mais l’atmosphère n’est pas de celles où l’on s’attarde. Le récit est toujours un peu cornichon et tiré par les cheveux, mais les personnages sont attachants et, cette fois-ci, l’action se passe en grande partie au Québec. Les dialogues sont donc plus savoureux qu’à l’ordinaire…
- Cul-de-sac, de Douglas Kennedy
Génial ! Je n’avais pas lu entièrement la quatrième de couverture et le récit a donc pris pour moi un tournant inattendu. L’histoire est sobre, en adéquation avec où elle se déroule. Comment un mec va se retrouver piégé par une nana et toute sa famille dans une ville qui n’existe plus, qui n’est une sorte de bidon-ville familial, où ne règne qu’une loi locale décidée par son beau-père et d’où il est qausi-impossible de s’enfuir. Un récit décoiffant.
- L’invention de Morel, d’Adolfo Bioy Casares
Le livre qui a donné à Alain Robbe-Grillet l’idée du scénario de L’Année dernière à Marienbad. Plusieurs fois commencé depuis deux ans que je l’ai acheté, mais jamais je n’étais allé plus loin que les dix ou quinze premières pages. Au final, si le récit repose sur une bonne idée, je ne suis pas convaincu par le style, par la manière dont les choses, faits et impressions, sont racontés. Il y a des choses étonnantes voire incroyables qui ont lieu et le narrateur raconte cela de manière plate. Non qu’il faille en faire des tonnes, mais là, c’était dérangeant au point que je me demande parfois si j’avais bien lu ce que j’avais lu. Si l’on adopte le point de vue d’un personage (récit à la première personne), il faut être réaliste et vraisemblable. Ici, le manque de réaction fait parfois passer le “héros” pour un idiot.