Amis Américains de Bertrand Tavernier – une série de portraits/interviews de réalisateurs pas toujours évidents. Un livre de passionnés.
Belial dit:Tim Powers - Poker d'âmes
très très très déçu. Pourtant j'étais rentré dedans avec un a priori favorable.
Bon alors en gros c'est une histoire de vol de corps par le biais d'un jeu de cartes, sur fond de Las Vegas miteux et grotesque.
J'ai bien aimé le décalage entre la mystique du tarot et l'Amérique profonde presque caricaturale. Mais même sur ce point-là l'auteur aurait pu exploiter le filon mieux que ça.
Le gros point noir à mon sens fut clairement l'écriture: personnages mal campés, récit haché et intrigue difficile à suivre: une vraie souffrance. Donc ouais, impression bien bien mitigée au final pour un auteur que j'avais envie d'aimer.
Pour ne pas rester sur une mauvaise impression (ou au contraire la confirmer), j'ai enchaîné sur Le poids de son regard du même auteur.
Idem pour moi. Autant, j'avais apprécié le caractère épique des voies d'Anubis autant je ne suis pas arrivé à rentrer dans ce récit. D'ailleurs, je trouve que Tim Powers n'a jamais à ma connaissance réussi à nouveau une oeuvre comme les voies d'Anubis.
Tiens je cherche de nouveaux titres à lire, avec les grêves de transport…, SF, ou heroic fantasy, plutôt uchronie d’ailleurs, pour me changer des polars.
Aussi bon ou mieux que les Voies d’Anubis ?
De tête dans le même genre j’ai bien aimé à l’époque Repères sur la route de Zelazny.
Plus récent, il y a quoi ?Je voudrais bien éviter les Xlogies et séries, dans un premier temps…
PS Me suis bien marré, bon j’ai bien apprécié, en lisant Mister B.Gone de Clive Barker
“Reader beware, evil lies within…”
The story begins by immediately breaking the fourth wall, telling the reader to “Burn this book!” …
Si vous avez des titres en anglais, ça me dure plus longtemps et ça me l’entretient (l’anglais)
Tiens ça m’embête ce que vous dites de monsieur Powers… Je gardais un bon souvenir de cette lecture (bon je viens de m’apercevoir que cela doit bien faire une quinzaine d’années et je vais aller vérifier cela…)
De mon coté, 2 Chomsky “Les États manqués”, “De la guerre comme politique étrangère des États-Unis”, des diatribes redoutablement argumentées comme d’habitude, avec juste mes quelques réserves habituelles parfois l’envie de lui dire de s’arrêter, que le point est fait et qu’au delà ses arguments perdent presque en force, un certains recyclage assez fastidieux des citations qui reviennent trop souvent et les deux ouvrages qui ont des morceaux communs… Je ne pense pas que ses ouvrages soient inattaquables (surtout sur le Kosovo) mais il mériterait des contradicteurs de meilleur volée (que moi et que ses opposants habituels), …
Je continue Harry Potter, fini le 5, que j’ai trouvé plutôt pas mal.
En ce moment ,Joseph Heller “Catch 22” j’étais passé à coté de ce truc et pour l’instant c’est très bon, une description absurde de la guerre (WWII) avec un brin de Céline dans le ton et dans le propos… Une rythmique curieuse et assez fascinante.
Bruce Sterling, Schismatrice + :
C’est une compilation du roman Schismatrice et de 5 nouvelles se passant dans le même univers.
Ca fait longtemps maintenant que je lis de la SF, et j’ai un peu honte de ne découvrir ce roman que maintenant puisqu’il est décrit partout comme un incontournable du genre.
Grosso modo, c’est une réflexion sur l’évolution conjointe des sciences et de l’homme. Deux factions s’opposent : les morphos, adeptes de l’eugénisme, et les mécas, mi-hommes mi-machines. Leur affrontement est raconté à travers le parcours politique d’un seul individu qui, d’idéologie en idéologie, arrive finalement à façonner l’histoire de l’humanité.
La réputation de ce roman n’est pas usurpée, c’est une oeuvre que tout amateur de SF se doit de lire un jour. Les nouvelles qui suivent le roman sont excellentes et le complètent très bien. A conseiller .
ni homme ni femme est le premier livre, en français et destiné au grand public, à faire le point sur une question quasiment taboue et presque inconnue de la plupart d’entre nous : comment vit-on avec des organes génitaux atypiques ? Pour y répondre, Julien Picquart a rassemblé des témoignages inédits sur le sujet. Quinze personnes racontent leur quotidien, leur parcours, leur vie sentimentale et sexuelle, les traitements hormonaux et chirurgicaux. Les parents témoignent aussi et reviennent sur leurs réactions quand ils ont découvert que leur enfant n’était pas comme les autres. Pour la première fois également, des médecins parlent, de leurs certitudes et de leurs doutes.Toutes ces personnes nous confrontent à leurs interrogations : faut-il ou non opérer ? N’y a-t-il vraiment que deux sexes ? Quelle importance doit-on accorder aux organes génitaux ? Jusqu’où peut aller notre tolérance ? Un ouvrage accessible et profondément humain, qui bouleverse nos certitudes
Tom Piccirilli, un choeur d’enfants maudits (bêtement édité dans la collection Folio SF alors que ce n’est pas de la SF) :
Vraiment un excellent moment de lecture. Une ambiance très glauque et malsaine, un humour sordide qui tombe souvent dans l’absurde, quand par exemple toute la population recherche l’homme de pointure 46 qui botte le cul des chiens du voisinage.
Je cite une des nombreuses critiques élogieuses que vous pouvez lire ici ou là :
Difficilement résumable, le roman suit les pas de Thomas, « seigneur » de Kingdom Come, un patelin de bouseux paumé au beau milieu des marais peuplé de sorcières vaudou, de moines pénitents sado-masochistes et terrorisé par un maniaque chaussé de 46 qui botte le cul des chiens errants. Thomas vit dans son manoir, coincé entre ses trois frères siamois reliés par la tête, les fantômes de ces ancêtres (son père devenu fou et suicidé en se jetant entre les pales d’un moulin, sa mère disparue qui rêve constamment dans sa tête, sa grand-mère assassinée à la faucille et exposée sur le toit de l’église,…) et ses démons personnels (sa femme qui l’épie de loin comme un spectre, le gamin qu’il a retrouvé mort dans les marais quand il était enfant,…). Et comme si cela ne suffisait pas, débarquent une équipe de télé qui vient faire un reportage sur les triplés (une journaliste cocaïnomane qui tombera amoureuse d’un des trois et un caméraman qui se découvrira une vocation de réalisateur porno) et une mystérieuse gamine muette en uniforme d’écolière, léchant constamment une immense sucette et arborant, oh mon Dieu ! … des couettes !
[…]
Plus qu’il ne raconte une histoire dont on n’a de toute façon rien à battre, plus qu’il ne disserte sur des thèmes universels à la mords moi le noeud, Un choeur d’enfants maudits est un roman d’ambiance, le formidable portrait de la décadence. Poisseux, cruel, baroque, extraordinaire, le roman de Piccirilli est un monstre de littérature, de ceux tellement difformes qu’on ne peut les voir sans défaillir, les regarder sans vomir. Porté par une écriture exceptionnelle, qui laisse parfois perplexe quand à sa rigueur grammaticale mais jamais quand à sa maîtrise et à sa force, constamment inventif et pervers, foisonnant et riche jusqu’à l’overdose, Un choeur d’enfants maudits se paye aussi le luxe de proposer les plus fabuleuses scènes de cul qu’il m’ait été donné de lire depuis des lustres. Rien de graveleux là-dedans, mais une belle et intense poésie ; juste de la classe, une immense classe, et un talent d’écrivain comme on aimerait en voir plus souvent.
http://glop-ou-pas-glop.over-blog.com/article-4557752.html
Dracula de Bram Stoker, dans une belle édition qui vient de ressortir chez Omnibus :
Je n’ai pas encore lu les autres romans et nouvelles mais Dracula m’a bien plu. Ca a un peu vieilli mais ça reste très fort. La forme épistolaire le rend très immersif tout en maintenant le suspense sur la suite de l’histoire.
Un classique de l’horreur à lire .
le monument de yann graham
de la fantasy en 1 tome
avec un antihéro a la shield ou son of anarchy très très bon
Le Chœur des femmes
Martin Winckler
çuila même qui a écrit la maladie de sachs
franchement j’ai envie de l’offrir à tous les gynécos débiles que j’ai rencontrés depuis l’age de mes 20 ans …
Jean Atwood, interne des hôpitaux et quatre fois major de promotion, vise un poste de chef de clinique en chirurgie gynécologique. Mais au lieu de lui attribuer le poste convoité, on l’envoie passer son dernier semestre d’internat dans un service de médecine consacré à la médecine des femmes – avortement, contraception, violences conjugales, maternité des adolescentes, accompagnement des cancers gynécologiques en phase terminale.
Le Docteur Atwood veut faire de la chirurgie, et non passer son temps à écouter des femmes parler d’elles-mêmes à longueur de journée. Ni servir un chef de service à la personnalité controversée. Car le mystérieux Docteur Karma – surnommé « Barbe-Bleue » – séduit sans vergogne, paraît-il, patientes et infirmières et maltraite sans pitié, dit-on, les internes placés sous ses ordres. Pour Jean Atwood, interne à la forte personnalité et qui brûle d’exercer son métier dans un environnement prestigieux, le conflit ouvert avec ce chef de service autoritaire semble inévitable.
Mais la réalité n’est jamais ce que l’on anticipe, et la rencontre entre les deux médecins ne va pas se dérouler comme l’interne l’imagine.
Le Chœur des femmes est un roman de formation : il raconte l’histoire d’un jeune médecin déjà modelé par la faculté et par sa spécialité d’élection et qui doit brusquement réviser ses préjugés devant une réalité qui lui avait échappé jusqu’ici : ce ne sont pas ses maîtres qui lui apprendront son métier, mais les patientes.
C’est un roman documentaire qui décrit la médecine des femmes, ses gestes, ses particularités, ses écueils, ses interrogations éthiques, comme aucun roman, ne l’a fait à ce jour, du moins en langue française.
C’est un roman choral (comme son nom l’indique) dont la structure s’inspire de celle de la comédie musicale : au fil de son itinéraire (un récitatif à la première personne) dans ce microcosme qu’est l’unité 77, le Docteur Atwood croise des femmes qui racontent (et parfois, chantent) leur vie, leurs amours et leur mort, en solo ou dans un ensemble assourdissant.
C’est aussi un roman d’énigme : comme toutes les patientes qu’ils sont amenés à soigner, Jean Atwood et Franz Karma ont chacun un secret qui les anime, les oppose et, étrangement, les rapproche – le secret originel de leur identité en tant que soignant et en tant qu’être humain.
Idem pour moi. Autant, j'avais apprécié le caractère épique des voies d'Anubis autant je ne suis pas arrivé à rentrer dans ce récit. D'ailleurs, je trouve que Tim Powers n'a jamais à ma connaissance réussi à nouveau une oeuvre comme les voies d'Anubis.
Dans le même style, en moins pêchu tout de même, il a commis "Le poids de son regard", qui n'est pas mal du tout, et deux oeuvres toujours un peu pulp dans des univers bien différents, "Le Palais du déviant" en post apo, et "Sur des mers plus ignorées" ambiance pirates/vaudou. Pour trouver quelque chose dans la même veine que les Voies d'Anubis, il faut chercher du côté de ses compères du mouvement steampunk: James Blaylock avec "Homonculus" (excellent) et "Le Temps fugitif", et K. W. Jeter avec "Machines Infernales". Un peu différent mais tout aussi bon, "L'intinct de l'équarisseur" de Thomas Day, ou encore "La Cité entre les Mondes" de Francis Valéry. Toujours chez les français, "La Lune seule le sait" et "La Lune n'est pas pour nous", de Johan Heliot, sont aussi très bons dans le genre... ah, et puis bien sûr, "Perdido Street Station", de China Mieville.
Truc qui n'a rien à voir, je déconseille fortement la lecture de la série commençant par "l'Ange du Chaos" de Michel Robert. Je n'ai pas pu pousser plus loin que la moitié du second tome, ce qui m'arrive rarement. Le style est pauvre, le scénario téléphoné, l'histoire sans intêret... je me demande comment ça peut se publier, ce genre de trucs.
The lay of the land (étrangement traduit par l’état des lieux) de Richard Ford. Après Independance Day (étrangement traduit Independance) et The Sportswriter (… un weekend dans le Michigan) on retrouve son “héros” Frank Bascombe. Vraiment un des grands auteurs américains contemporains. C’est passionnant.
En ce moment, le troisième tome de la série l’Ange de la Nuit.
Mon préféré reste le premier tome qui est plus centré sur la ville de départ, un peu comme le premier tome de Locke Lamora, mais ça reste une bonne lecture fantasy pour les transports
shaudron dit:Pour trouver quelque chose dans la même veine que les Voies d'Anubis, il faut chercher du côté de ses compères du mouvement steampunk: [...]
Après approfondissement, il y en a quelques uns qui vont rejoindre ma pile de trucs à lire. Merci pour ces conseils .
impressionnant de voir que le monde compagnonnique à suivi l’histoire de France, de tout temps. Société en perdition vu notre monde contemporain ?
Neverwhere de Neil Gaiman :
Je crois que je le trouve encore mieux que American Gods du même auteur. Merci à ceux qui l’ont conseillé plus haut dans ce topic .
Ouaip. Par contre, évite la série télé d’origine.
L’adaptation du roman en comic, par contre, est honnête.
greuh
Ce mois-ci… J’ai fini “Catch 22” (j’en reparle) vraiment très bon bouquin frisant parfois l’absurde en oscillant entre le drame et la comédie. Une belle charge anti-militariste et un vrai roman sur la seconde guerre mondiale.
Fini Harry Potter (tome 6 et 7), il y a eu de nombreux sujets donc je ne vais pas m’étendre. Le tout est plaisant (avec une préférence pour le 1 dans sa légèreté et le 5) et ne mérite sans doute ni les panégyriques grandiloquents ni les quolibets. Je ne dirais pas même si c’est l’idée “bien pour un livre pour les jeunes” parce que Greuh va encore dégainer ce qui me forcera à lui retourner l’argument que cela dépend aussi de l’esprit dans lequel l’auteur l’a écrit (et je pense d’ailleurs que cela change au cours de la “saga”) et de la façon dont le prend le lecteur.
Dans Laporte “Journal d’un poilu” encore un court témoignage pour ma collection sur la première guerre mondiale.
A l’heure du bilan, une année 2009 avec un nombre de livres assez faiblard.
Comme les 4 précédents, ce volet des aventures de l’ex inspecteur Shan au Tibet nous immerge un peu plus dans la culture tibétaine, et nous en apprend plus sur l’histoire et les racines de ce peuple en accolant ses origines à celles des indiens d’Amérique. On en apprend aussi un peu plus sur les tristes mécanismes d’intégration employés par les autorités Chinoises, et sur les destructions irrémédiables pour le patrimoine de l’humanité qu’elles engendrent.
Encore un beau, grand et passionnant voyage offert par Eliot Pattison.
Je relis tous les Nestor Burma et j’adore : cela ce lit vite, c’est bien écrit il y a du rythme, bref une bonne série.