Déclaration d'impôt

Schastar dit:Pour se plaindre des abus, parlons plutot de ceux des chefs d'entreprises, du scandale de la bourse, ou ceux des politiques...

Parlons plutôt de ceux qui déplorent que le gouvernement "ait cédé trop vite" (sic) aux revendications des fonctionnaires, le jour même où l'on annonce un salaire moyen du privé en baisse de 3% et la hausse de 9% du nombre de RMIstes !

:cry:

Et la mentalité du "je profite un max du système", c'est notre société qui nous l'inculque à longueur de temps.

Moi, j’adore quand on dit que les chômeurs, les intermittents… etc… profitent du système…

1 - la proportion est relativement faible… Quoiqu’on en dise, cela représente quelque chose comme 5 % (estimation CAF)

2 - Moi aussi il m’est arrivé d’aller gueuler aux assédic… Quoi ? Me direz-vous… T’es un profiteur, alors ? Non, non… Ils ne savaient tout simplement pas lire un bulletin de salaire d’intérim… Si je m’étais fermé ma gueule, je perdais 500 €… Quand on en touche 800 par mois, c’est important, non ?

3 - Le plus important… On fustige les profiteurs des systèmes assédic, allocs, etc… On entend parler que de ça… Mais la réciproque est vraie chez les nantis… Que penser de ceux qui grugent avec les impôts, profitent d’allègements auxquels ils ne pourraient normalement pas prétendre, ne déclarent pas des comptes ouverts à l’étranger (cool le secret bancaire !)… Et j’en passe et des meilleures…

Bilan : même proportion de profiteurs en haut qu’en bas de l’échelle…

Comme dirait Coluche, “choisis ton camp camarade !”

(désolé, Rody !)

coolsteph dit:
Bilan : même proportion de profiteurs en haut qu'en bas de l'échelle...


Mais personne n'a dit le contraire mon cher Stéphane ;)
Et il y en a certainement plus vers le haut, d'ailleurs.
coolsteph dit: Comme dirait Coluche, "choisis ton camp camarade !"

J’ai choisi mon camp.

Avant je gagnais 40000 FF/mois. Je grugeais aux impôts, « normal » (la douloureuse était quand même vachement salée…). En plus, j’avais les allocs logement. Ils s’étaient plantés et continuaient de me les verser alors que je n’étais plus étudiante. Je m’en tapais, je ne disais rien. J’avais plein de thunes : ils me demandaient de les rembourser, je leur faisais le chèque sur le champ, et on n’en entendait plus parler. Ça a bien dû durer trois ans avant qu’ils s’en aperçoivent et ils n’ont rien demandé.

À la banque, j’avais parfois des agios. C’était souvent à cause de dates de valeur, ou bien… oui, je me permettais un achat « anticipé », genre un voyage pour 20 ou 30000 balles avant d’avoir reçu mes sous. Je m’en tapais aussi. Donc parfois, j’avais des agios monstrueux. J’allais à la banque, avec mon bon gros chèque, et je leur disais : « euh, au fait, les agios là, vous me les virer tout de suite, sinon, vous voyez le chèque que j’ai en main ? ben je le pose à la banque d’à côté ». Et hop, une manip à l’ordi, entrée, et par miracle, plus aucun agio, et en plus des politesses à gerber, « bien sûr madame, il est inadmissible pour une bonne cliente comme vous de payer des agios, nous vous prions d’accepter nos excuses, cela ne se reproduira plus » etc.

Je ne payais jamais les transports en commun, rien à péter, et s'il y avait contrôle, pareil, je faisais un chèque, je n'avais pas peur (jamais eu de contrôle.). Maintenant je flippe à mort, alors soit je paye, soit, le plus souvent, je marche. Un carnet de tickets de métro, ça me dure environ 6 mois.

J’étais en indépendante, j’ai eu un contrôle du fisc. Évidemment, je n’avais pas tout déclaré. J’ai pas gueulé, j’ai fait la fille bête « ah oui, je me suis peut-être trompée », je leur ai filé tous les papiers : mon impôt a été recalculé, mais je n’ai eu aucune pénalité (et 10% de cette somme, ça aurait fait bonbon pour eux !!!).

Mais voilà, j’ai donc choisi mon camp.
Maintenant je bénéficie de l’allocation de solidarité spécifique. 400 euros par mois. Ben là, je n’ai plus de cadeaux de nulle part, au contraire. Je raque et sévère. Par exemple, les charges de l’immeuble, avant je payais en plusieurs fois parce que je faisais travailler l’argent à côté. Donc je filais 10 chèques, à encaisser à raison d’un par mois pendant 10 mois. Et voilà, tout se passait nickel.
Maintenant, je fais la même chose, mais parce que je ne peux pas faire autrement. Je donne bien les chèques en avance, comme avant. Mais on me prend 7.5 euros de frais de relance par mois (alors qu’ils ont les chèques bon sang !!!!), et à la banque 7.5 de « frais de compte en anomalie ». Et je ne peux plus rien dire. Ça, c’est tous les mois, depuis deux ans.
Et même quand je l’ouvre (je n’élève jamais la voix, ça doit être un défaut), ma parole n’a plus aucune valeur.

Et aussi, j’ai des contrôles, plein. Je dois fournir des tonnes de papiers tout le temps (rody, cette semaine, j’ai passé au moins trois jours, DOUZE HEURES ! je dis bien DOUZE heures de boulot par jour, pour réunir ces p*$@§n de pièces et faire les démarches, ça laisse le temps de chercher du taf ça ?).
J’ai comme des contrôles fiscaux, mais à l’envers : les mecs me demandent de justifier comment je peux vivre avec aussi peu. Et ils viennent à la maison, et ils traquent tout, ça prend facile une heure ou deux d’interrogatoire serré : combien de machines à laver vous faites par semaine, combien de coups de fil vous passez ? vous ne trouvez pas qu’avoir des chats est un luxe ? Cette bouilloire (en aluminium, 1.50 chez tati) a l’air neuve, avec quoi l’avez-vous achetée ? » etc. etc. etc. (bon, chez moi c’est très « humble » on va dire, alors le mec, il boit dans une tasse cassée, la nappe est toute déchirée, il manque des portes aux placards, qui par ailleurs sont vides… mais bon).

Voilà quoi, c’était juste un témoignage. Avant j’avais de la thune et j’entubais grave la société, et je m’en foutais car je pouvais payer (et donc, je répète, on ne m’a jamais rien demandé). Maintenant, ce n’est plus tout à fait le cas ^^

…eh bien… merci de ce témoignage édifiant.

J’édite parceque juste après le post d’Ivy, ma blague naze, elle était … naze.

–fab’, calmé.