Du racisme chez Hergé

bon c’est vrai que si hergé est raciste , en même temps ce n’est que le reflet de son époque,
du coup que dire notre premier ministre qui trouve que ça manque de blanco
ou l’état français et son role dans le génocide rwandais, ( en même temps si François M et Alain j avait entendu Corneille, ça aurait été a la limite de la circonstance aténuante), sa participation a l’exterminaton du palestinien, le soutien de JLM a Poutine, le massacre du malien pour lui voler son Uranium, l’iradiation du nigérian
c’est d’aillaurs la différence qu’il ya entre les contemporain d’hergé et d’adolf d’ailleurs et nos contemporain , ils avaientt l’excuse de l’ignorance

Ça faisait longtemps, on voit que c’est le printemps. :mrgreen:

Je ne suis pas spécialiste de la carrière d’Hergé (donc ce que je vais dire ci-dessous est à prendre avec une certaine prudence), mais outre le contexte historique général (l’âge d’or du colonialisme, …) je pense qu’il faut aussi tenir compte du contexte personnel de l’auteur lui-même.
Mis à part le fait qu’il a grandi dans un milieu petit-bourgeois et qu’il en subi les préjugés, il faut se rappeler que lorsqu’il publie “Tintin au Congo” il est encore jeune et au tout début de sa carrière, il manque donc d’expérience et de recul. De plus, contrairement à son personnage, il n’a jamais été un grand voyageur, pour dépeindre les pays lointains il est donc souvent cantonné aux stéréotypes habituels ou au mieux à ses recherches en bibliothèque/musée.
Autre fait important: je pense me souvenir que “Tintin au Congo” était un ouvrage de commande supervisé par un prêtre de son entourage, admirateur de Mussolini, et que le cahier des charges imposait clairement à Hergé de faire l’apologie des missionnaires.
J’ai le souvenir d’un reportage où il était dit qu’Hergé avait vécu cet album comme une corvée, un passage obligé pour enfin pouvoir se consacrer à ce qu’il aimait à l’époque: les histoires de cowboys avec “Tintin en Amérique”.
Et dès ce deuxième album on constate que le ton change avec cette scène très critique sur la manière dont les indiens d’Amérique sont traités par les blancs :

grolapinos dit:
Mitsoukos dit:Je veux bien que tu me donnes ta définition de racisme intrinsèque paske racisme "essentiel" ça me parle pas du tout :p
Quant à la corrélation, j'en arrive à la même conclusion que toi: il faut faire un effort pour dépasser tout ça ;)

Mais je n'ai même pas de définition correcte du racisme ! :pouicboulet:
Je pense que de façon essentielle (liée à notre nature d'homme), nous avons tous des instincts racistes : rejet, peur, généralisation, facilité à rejeter la faute sur l'étranger (l'arabe, celui du village d'à-côté, l'intellectuel, le parisien, l'intellectuel arabe parisien du village d'à-côté... :mrgreen:), j'aurais du mal à cerner tout ce que je pourrais mettre dedans. Que ce sont l'éducation, la culture, la connaissance, la confrontation, j'en passe encore, qui nous amènent à réfréner ces instincts, ou au contraire à leur donner libre cours.
Il me faudrait sacrément de temps et d'énergie pour développer de façon précise, d'autant que je n'ai pas non plus une idée très claire de ce que je pense, comme ça doit se voir pas mal.

Du coup, je comprends mieux le lien que tu fais. En effet, ce n'est pas si éloigné de ce que je dis finalement.

fbruntz dit:Nous sommes tous racistes à la base, c'est un fait. Et quand je dis tous, je parle bien de tout le monde, y compris ceux qui sont la cible de racisme.
La différence se situe ensuite sur la volonté de chacun de lutter contre ses réflexes primaires.


Je suis en partie d'accord et en partie en désaccord avec vous.
Oui on a tous le racisme en nous, par contre je ne le définirai pas comme un instinct mais comme un potentiel.
Pour moi on a tous en nous ce qu'on peut voir chez les autres, notre nature d'homme nous prédispose à des tendances observables chez soit ou chez les autres.
Grosso modo tout ce que vous pouvez observer chez un autre être humain peut exister chez vous.
Donc on a en nous la potentialité du racisme de Le Pen, de l'antisémitisme d'Hitler, de la paranoïa meurtrière de Staline, de la pédophilie de Dutroux ... mais on a aussi la potentialité de l'amour inconditionnel de l'Abbé Pierre, de la compassion de Mère Thérésa, du courage de Mandela, de la tolérance de Gandhi ...
Mais toutes ces potentialités se développent ou non en tendance suivant divers facteurs qui agissent sur l'inconscient : le milieu social, l'éducation familiale, le milieu culturel, les rencontres, le lieu de naissance, l'époque de naissance, la morale ...
Donc en gros oui tu as le racisme en toi à l'état de potentiel, non on est pas tous obligés de se battre contre pour ne pas qu'il se développe.
shambhala dit:Donc en gros oui tu as le racisme en toi à l'état de potentiel, non on est pas tous obligés de se battre contre pour ne pas qu'il se développe.

Je comprends ce que tu veux dire mais personnellement je vis cela comme un combat de tous les jours.
Le racisme ou plus simplement la haine/mépris de l'autre, j'ai vraiment l'impression que c'est le premier réflexe. L'exemple le plus simple est de voir comment les gens (moi y compris, hein) réagissent à la moindre contrariété : ils n'essayent pas de réfléchir aux multiples causes pouvant expliquer cette contrariété et généralement les insultes fusent vers une personne ou catégorie de personnes sans aucun discernement.
Après tu as raison, cette haine latente côtoie également des sentiments plus nobles. Mais leur développement dépend eux aussi de la volonté de chacun.
Pour certains (Hitler, Staline, Mère Thérésa ou encore Gandhi) c'est plus évident que pour d'autres par contre...

Amateur du talent d’Hergé, je suis d’accord avec la présence d’un racisme d"'époque" qui s’estompe au fil des albums et qui est pourtant toujours tempéré par une vision humaniste et chrétienne du monde associée à la défense des faibles, chez l’auteur. La dénonciation des déportations d’Indiens dans Tintin en Amérique en est un exemple.
Par contre il faut abandonner l’idée d’un racisme inné ou essentiel. Les enfants de moins de 3 ou 4 ans ne sont jamais racistes. Je laisse une marge d’erreur fonction de la force de pénétration du milieu sur l’enfant. Je me souviens d’une institutrice de maternelle racontant l’anecdote suivante. Dans une classe, il y a une seule petite fille noire. C’est le carnaval et les enfants ont fabriqué des masques et, les portant, ils essaient de se reconnaître. La petite fille noire, appelons-la Chloé, est en jupe et sa couleur de peau est bien visible.
-une autre petite fille: Elle, c’est Chloé!
-La maîtresse: Comment le sais-tu?
-la petite fille, très fière: Elle a des chaussettes rouges! :D
Pour les petits, la couleur de peau n’est pas discriminante. C’est-à-dire que ce n’est pas un fait de différenciation ni de rejet!

beleg26 dit:Par contre il faut abandonner l'idée d'un racisme inné ou essentiel. Les enfants de moins de 3 ou 4 ans ne sont jamais racistes. Je laisse une marge d'erreur fonction de la force de pénétration du milieu sur l'enfant. Je me souviens d'une institutrice de maternelle racontant l'anecdote suivante. Dans une classe, il y a une seule petite fille noire. C'est le carnaval et les enfants ont fabriqué des masques et, les portant, ils essaient de se reconnaître. La petite fille noire, appelons-la Chloé, est en jupe et sa couleur de peau est bien visible.
-une autre petite fille: Elle, c'est Chloé!
-La maîtresse: Comment le sais-tu?
-la petite fille, très fière: Elle a des chaussettes rouges! :D
Pour les petits, la couleur de peau n'est pas discriminante. C'est-à-dire que ce n'est pas un fait de différenciation ni de rejet!

Sauf qu'on ne résume pas le racisme à un problème de couleur de peau...
Mat dit:Ce que j'aime dans Tintin aussi, c'est la place donnée à la femme...

Tu peux faire la même remarque pour Astérix, Lucky Luke, Spirou et Fantasio, Buck Danny, Blake et Mortimer, Les Tuniques bleues, Johan et Pirlouit et à peu près toutes les BD pour enfants/ados de cette époque.
fbruntz dit:
Sauf qu'on ne résume pas le racisme à un problème de couleur de peau...

Tout à fait! Et c'est bien là qu'il faut reconnaître qu'on est dans un domaine culturel, une construction psychologique et sociale, qui échappe à un enfant de 3 ou 4 ans. Donc je maintiens: le racisme, ça s'apprend et ça se déconstruit, dans un processus à la Derrida, pour qui le veut.
Mathias dit:
Mat dit:Ce que j'aime dans Tintin aussi, c'est la place donnée à la femme...

Tu peux faire la même remarque pour Astérix, Lucky Luke, Spirou et Fantasio, Buck Danny, Blake et Mortimer, Les Tuniques bleues, Johan et Pirlouit et à peu près toutes les BD pour enfants/ados de cette époque.

Et les Schtroumpfs! Parce que la Schtroumpfette, petite Barbie issue d'un processus artisanal et alchimique qu'un sorcier a initié.... :mrgreen:
Mathias dit:
Mat dit:Ce que j'aime dans Tintin aussi, c'est la place donnée à la femme...

Tu peux faire la même remarque pour Astérix, Lucky Luke, Spirou et Fantasio, Buck Danny, Blake et Mortimer, Les Tuniques bleues, Johan et Pirlouit et à peu près toutes les BD pour enfants/ados de cette époque.

Et que dire des schtroumpfs ! Qui a relu récemment la "recette" de Gargamel pour fabriquer la Schtroumpfette ? Bien sûr, c'est tout en clin d'oeil et en second degré, mais quand même...
EDIT : grillé !
beleg26 dit:
fbruntz dit:
Sauf qu'on ne résume pas le racisme à un problème de couleur de peau...

Tout à fait! Et c'est bien là qu'il faut reconnaître qu'on est dans un domaine culturel, une construction psychologique et sociale, qui échappe à un enfant de 3 ou 4 ans. Donc je maintiens: le racisme, ça s'apprend et ça se déconstruit, dans un processus à la Derrida, pour qui le veut.

Mais la peur de l'autre ne relève pas du culturel...
Emlyn dit:Autre fait important: je pense me souvenir que "Tintin au Congo" était un ouvrage de commande supervisé par un prêtre de son entourage, admirateur de Mussolini, et que le cahier des charges imposait clairement à Hergé de faire l'apologie des missionnaires.

Le prêtre en question c'est l'abbé Wallez, directeur du journal conservateur et catholique Le Vingtième siècle, qui avait un supplément hebdomadaire pour enfants, Le Petit Vingtième. Et c'est dans ce supplément que sont parus les premiers Tintin.
Quant à l'Abbé Wallez, il était effectivement un admirateur de Mussolini et il a été condamné après la guerre pour des faits de collaboration en Belgique.
grolapinos dit:
Mais la peur de l'autre ne relève pas du culturel...

Et si! la xénophobie, l'une des bases du racisme, met en jeu les concepts de Pouvoir (je met une majuscule pour montrer que ce terme est à prendre dans son acceptation la plus large), de communauté, d'espace national ou tribal, de terrain de chasse des ancêtres ou ce que tu veux. Un enfant est inattentif à de tels enjeux. sa survie ne dépend que de la présence de sa mère et n'est pas parasitée par de telles considérations qui sont politiques.
Ainsi, la République et l'Empire Romains ne sont pas marqués par un racisme comme nous le connaissons depuis l'époque moderne (en gros le XVIème, encore qu'en tirant un peu, on pourrait remonter au Moyen-Age et aux Croisades) parce que la notion de citoyen romain dominait celle de la provenance géographique. Il valait mieux être Phénicien d'origine (libanais) et citoyen romain, qu'Ibère ou Allobroges et non-citoyen romain.
En poussant l'analyse on peut avancer que le racisme d'aujourd'hui est souvent subordonné à la religion tandis que le racisme du début du XVIème au XXème siècle était plus guidé par une hiérarchie des couleurs de peau. On est donc bien dans des constructions culturelles.
fbruntz dit:
Le racisme ou plus simplement la haine/mépris de l'autre, j'ai vraiment l'impression que c'est le premier réflexe.


En fait tu représentes une partie de la population chez qui cette tendance s'est développée mais tu dois aussi te dire que chez d'autres personnes le fonctionnement est totalement différent et que ce que tu as développé à l'état de réflexe chez eux ça n'existe pas.
Je ne suis pas dans la tête de mon petit frère mais au travers des discussions qu'on a eu, de son comportement tout au cour de sa vie, de ses paroles et ses actes je peux avancer sans me tromper que la notion de racisme lui est inconnue (dans le sens où il ne le ressent pas), ça ne s'est jamais développé chez lui, et ça a toujours été comme ça de son enfance en passant par l'adolescence jusqu'à aujourd'hui.
beleg26 dit:
grolapinos dit:
Mais la peur de l'autre ne relève pas du culturel...

Et si! la xénophobie, l'une des bases du racisme, met en jeu les concepts de Pouvoir (je met une majuscule pour montrer que ce terme est à prendre dans son acceptation la plus large), de communauté, d'espace national ou tribal, de terrain de chasse des ancêtres ou ce que tu veux. Un enfant est inattentif à de tels enjeux. sa survie ne dépend que de la présence de sa mère et n'est pas parasitée par de telles considérations qui sont politiques.

Donc, l'enfant de neuf mois qui hurle de terreur à l'entrée d'un inconnu dans la pièce est parasité par des considérations politiques ?
Tu m'expliques que le racisme à l'époque romaine n'était pas de même nature qu'aujourd'hui : je ne vois pas en quoi cela contredit l'hypothèse d'un racisme inhérent à la nature humaine. Que le contexte politique, social ou culturel en modifie l'expression, je ne le nie pas, mais ça ne prouve pas que cet instinct n'existe pas.
Il me semble notamment que la réalité que tu décris dans la Rome antique est plus que théorique. Je peux aussi m'appuyer sur la loi française pour affirmer que tous les citoyens de la république sont parfaitement égaux, indépendamment de leur couleur de peau ou de leur origine ethnique, sociale ou culturelle, et en déduire que le racisme n'existe pas en France...
Globalement, le ton que tu emploies n'est pas celui de l'affirmation d'une opinion, mais celui du rapport d'une thèse scientifique établie (ce qui, en sciences humaines et dans un domaine difficilement quantifiable, me semble de toute façon plus que douteux). Je veux bien tes sources pour me faire une idée de ses fondements, à moins que tu n'aies le temps et l'énergie de les détailler ici :wink:
grolapinos dit:
Donc, l'enfant de neuf mois qui hurle de terreur à l'entrée d'un inconnu dans la pièce est parasité par des considérations politiques ?

Ici tu confonds la peur avec le racisme qui peut, bien que ce ne soit pas nécessaire, en être un point de focalisation. Le bébé pleurera (peut-être) à la vue d'un "étranger" à la maison mais aussi (peut-être) à la vue d'un chien ou d'un cheval.
grolapinos dit:Tu m'expliques que le racisme à l'époque romaine n'était pas de même nature qu'aujourd'hui : je ne vois pas en quoi cela contredit l'hypothèse d'un racisme inhérent à la nature humaine. Que le contexte politique, social ou culturel en modifie l'expression, je ne le nie pas, mais ça ne prouve pas que cet instinct n'existe pas.

Le racisme est, au contraire de la peur qui est un réflexe naturel lié à l'instinct de survie qui encourage à la prudence devant l'inconnu, une construction sociale. Il n'existe pas en dehors du fait social et de nombreuses sociétés l'en encouragé. Je pourrais multiplier les exemples mais je n'en prendrai qu'un seul. Lorsque les Belges ont colonisé le Rwanda, ils ont institué une différenciation entre les Hutus et les Tutsis, se livrant même à toutes sortes de mesures anthropométriques (crâne, mains...) dont on sait aujourd'hui qu'elles sont sans fondement, et reléguant les Hutus aux tâches subalternes. Un siècle plus tard, les propagandistes du génocide se sont appuyés sur cette construction raciste pour organiser le massacre.
grolapinos dit:Il me semble notamment que la réalité que tu décris dans la Rome antique est plus que théorique. Je peux aussi m'appuyer sur la loi française pour affirmer que tous les citoyens de la république sont parfaitement égaux, indépendamment de leur couleur de peau ou de leur origine ethnique, sociale ou culturelle, et en déduire que le racisme n'existe pas en France...

Je comprends le raisonnement... mais les textes des auteurs latins, que j'ai étudié pendant 6 ans, ne sont pas toujours de la propagande d'état. Aucun texte, à ma connaissance, ne s'appuie sur des considérations racistes intra-républicaines ou intra-impériale. Les Barbares (qui veut dire étranger en grec ancien) ce sont les non-citoyens: les Gaulois avant la colonisation, les Germains, les Huns dans les moments de conflit... Petite démonstration par l'absurde: les esclaves, quelle que soit leur origine, n'étaient juridiquement et dans la pratique que des objets, des objets chers mais des objets et sans aucune connotation raciste. Le racisme ne s'exprimait pas envers les esclaves parce qu'ils étaient hors-sujet. On est bien dans une construction culturelle.
Relis ce que j'ai écris plus haut à partir de la hiérarchie des races en vigueur jusqu'au début du XXème, y compris dans les milieux éclairés (par exemple l'Eglise à l'époque de la Controverse de Valladolid). Aujourd'hui plus personne (bien qu'il soit possible de trouver quelques hurluberlus) ne s'interrogerait sur le caractère humain des Indiens d'Amérique tout en affirmant que le Blanc est supérieur à l'Asiatique qui est supérieur à l'Arabe qui est supérieur au Noir. Pourtant dans les siècles passés cette position était,en Occident, majoritairement admise pour étant vraie. Construction politico-culturelle qui évolue mais qui trouve sa source effectivement, je ne le nie pas, dans la peur. De la même manière que les lunettes ont des branches parce qu'on a des oreilles!
grolapinos dit:Globalement, le ton que tu emploies n'est pas celui de l'affirmation d'une opinion, mais celui du rapport d'une thèse scientifique établie (ce qui, en sciences humaines et dans un domaine difficilement quantifiable, me semble de toute façon plus que douteux). Je veux bien tes sources pour me faire une idée de ses fondements, à moins que tu n'aies le temps et l'énergie de les détailler ici :wink:


J'adopte effectivement une démarche scientifique en m'appuyant sur des faits pour me construire une opinion. C'est cette opinion que je tente de partager et tu le vois en ne ménageant pas mes efforts. Observer que le racisme peut-être absent des pratiques d'un groupe ou qu'il prend au cours de l'histoire des formes variées pour servir au mieux une puissance politique, religieuse ou économique me conduit à penser qu'il n'y a là rien d'inné. Le racisme est un mot, un concept. Or si nous avons bien une capacité à parler et manier des concepts leur mise en pratique relève d'un apprentissage, d'une culture. Pas de culture, pas de mots et il n'y a alors seulement que des animaux effrayés.

Les grecs et les romains ? Pas raciste ?
Ce n’est pas le point de vue de benjamin isaac “The Invention of Racism in Classical Antiquity”.
Comme personne n’y était…
Quand à l’étranger de l’époque hellénique, celui qui ne parle pas grec, c’était un barbare, un terme assez méprisant. Certes le barbare pouvait devenir grec ou romain, être assimilé, mais il fallait pour cela… s’assimiler : parler la langue et adopter les moeurs, faire partie du groupe.
Je pense que la peur/haine de l’autre, de l’étranger, dont le racisme n’est qu’une des facette, est bien ancrée en nous. Nous arrivons même à en construire de toutes pieces quand l’étranger manque (bagarres de supporter de foot ou de clocher). Je ne sais pas si c’est un reflex de survie : protéger, défendre le groupe auquel on appartient contre les autres groupes concurrents. En tout cas, le rejet de l’étranger me semble présent, sous diverse formes, partout.

beleg26 dit:...

Avant de continuer cette discussion...
J'admets avoir employé le mot racisme dans un sens très peu pertinent. S'il s'agit pour toi de façon exclusive de la hiérarchisation des "races" (concept scientifiquement rejeté d'ailleurs en ce qui concerne l'humanité), alors je suis très certainement d'accord avec toi. Je pense que le mot xénophobie, peur de l'étranger, correspond bien mieux à ce que je voulais mettre dans "racisme". Donc, si je dis que la xénophobie est inhérente à la nature humaine, pouvons-nous tomber d'accord ou pas ?
grolapinos dit:
Mais la peur de l'autre ne relève pas du culturel...

Qu'à la limite tu dises que la peur est innée ... mais alors la xénophobie, non vraiment je ne te suis pas :)
Et quand bien même la peur...
C'est certes une émotion nécessaire à la survie en cas de situation dangereuse où notre cerveau doit choisir entre plusieurs réactions (fuir, combattre, rester immobile etc.) mais c'est bien un programme qui s'organise aussi en fonction de son expérience, de l'apprentissage et pas seulement par des mécanismes d'évitement, non?
On a quand même plus de 90% des neurones qui ne sont pas connectés à la naissance, je pense très fortement que nos émotions sont liées à notre environnement et je n'ai jamais rien lu ou entendu allant dans le sens du racisme/ xenophobie innée, si tu (ou ceux qui défendent cette idée, soit la majorité sur ce fil) as des arguments en faveur je suis preneuse :)