Le rythme des brèves de TT sur les sorties des nouveaux jeux m'amène à lancer ce sujet.
Hier, la fin de la soirée-jeux s'est achevée sur une discussion (entre revendeur-joueur, animateur de ludo-joueur, acheteur-joueur) qui tournait autours des sorties...
on est arrivé au constat suivant :
- les sorties sont de plus en plus nombreuses (nouveautés et rééditions)
- les jeux sont de plus en plus variés
- l'offre permet de toucher un public de plus en plus large
mais ...
- on n'a plus le temps d'approfondir les jeux
- ça oblige les boutiques à alourdir fortement leur stock
- les boutiques ont trop peu d'informations préalables aux sorties (ou alors dans des délais qui ne permettent pas d'essayer valablement le jeu avant) et cela rend difficile l'anticipation de commande
Alors, le rythme des sorties est un signe de bonne santé ludique, mais est-ce-qu'il ne porte pas en germe les risques d'une crise de croissance ?!
-pour les revendeurs
-pour les jeux eux-même (produit kleenex), à terme pour les auteurs et la création (quel statut ?)
est-ce qu'il y a dès maintenant des garde-fous à prévoir par les acteurs du marché ?
Faut-il repenser le circuit de distribution en fonction d'un système de centrales d'achats pour les boutiques spécialisées ?
Existe-t-il des circuits d'infos en amont des sorties, accessibles au revendeurs de base (équipés en 56K) ?
en d'autres termes, quel partenariat entre éditeurs/distributeurs et revendeurs ?
Sur TT, il y a des éditeurs, des auteurs, des revendeurs, des joueurs : comment vous voyez tout ça, vous ?
Pour ma part, cela fait déjà quelques temps que je n'ai plus ni le temps, l'énergie, ni les moyens financiers de suivre les sorties comme je pouvais le faire il y a encore deux ou trois ans. Mais je ne sais pas si c'est dû à une actualité toujours plus grosse, ou à un émoussement naturel de mon intérêt ludique pour les nouveautés.
Chère Madame Kouynemum,
éditeurs/distributeurs et revendeurs : Je suis à l'écoute et il doit y avoir des solutions à mettre en place avec/sur Tric Trac, pour sûr ! Même pour les 56k
Bien à vous de cordialement
Monsieur Phal
Monsieur Phal dit:Chère Madame Kouynemum,
éditeurs/distributeurs et revendeurs : Je suis à l'écoute et il doit y avoir des solutions à mettre en place avec/sur Tric Trac, pour sûr ! Même pour les 56k
Bien à vous de cordialement
Monsieur Phal
le manque qui était formulé hier, porte sur l'info préalable qui nécessite forcément un rapport de confidentialité et de confiance réciproque entre un éditeur/distributeur et son revendeur.
ça existe qq chose comme ça ?
ou c'est possible à mettre en place ?
pas forcément sur le net, d'ailleurs :
mon revendeur favori tient seul sa boutique, comme beaucoup j'imagine...
il est vendeur, conseilleur, animateur, gestionnaire...le net ça mangerait un temps, qu'il n'a pas de toute façon.
Je n'ai pas peur de l'effet "jeux Klinnex" dans la mesure où les bons jeux ressortiront toujours plus que les autres et trouveront leur public et leur fan. Les jeux moyens, en revanche, subiront cet effet.
Les gros joueurs qui aiment tester les nouveautés devront également faire des choix mais ils prennent souvent plus de plaisir à découvrir qu'à appronfondir. Il n'empèche qu'ils approfondiront certainement quelques jeux qui les motive. On le voit aujourd'hui avec Antiquity et autre Age of Steam.
Cela ne peut selon moi, que pousser les éditeurs à redoubler d'effort sur le choix et l'édition des jeux ce qui va améliorer la qualité des jeux édité. Comme tu a pu le remarquer, il est plus rare de voir paraitre des jeux comme les cochons de l'espace ou stargate à l'heure actuel.
Maintenant du point de vue boutique et information des vendeurs sur les nouveautés je suis toujours alluciné par l'absence de motivation et donc la non connaissance ludique de certains vendeurs. Les boutiques et donc leurs vendeur dispose d'un outils formidable de communication qu'est le net, ne pas l'utilisé est une bétise. Cela permet de s'informer et de mutualiser les tests en prenant en compte les avis d'autre personne que soit comme référence pour renseigner leur client. Par exemple, je n'ai pas joué à Celtica mais je sais déjà que c'est un jeu plutôt simple que je ne conseillerait pas à un quelqu'un qui cherche un jeu de gestion stratégique.
C'est un premier avis comme ça à chaud.
Nono.
Chère Madame Kouynemum,
Le temps, s'il veut s'informer, il sera bien obligé de le prendre à un moment ou a un autre, donc web ou pas, le problème de temps est le même. Sinon pour le rapport confidentialité et préalable, tout est faisable en ligne, mais on entre dans une logique qui se calcule, se travaille et se paye par un moyen ou un autre...
Bien à vous de cordialement
Monsieur Phal
Monsieur Phal dit: donc web ou pas, le problème de temps est le même. Sinon pour le rapport confidentialité et préalable, tout est faisable en ligne, mais on entre dans une logique qui se calcule, se travaille et se paye par un moyen ou un autre...
Bien à vous de cordialement
Monsieur Phal
sur le temps disponible, il y a qd même une différence pratique : un support papier on l'enmène n'importe où et on peut prendre 5 mn pour lire un article.
pour l'autre aspect : c'est aussi ce que je pense, il faut une logique qui se travaille.
C'est le sens de mes questions, le travail est-il en cours ?
Chère Madame Kouynemum,
Le papier c'est moins fort que la vidéo des docs papier ou pdf existe, je pense que la plupart des éditeurs en fond...
Sinon, il doit y avoir des volontés, des projets qui ont dû se mettre en route et qui ont capoté (trop de travail). perso, je n'ai rien en cours... pour l'instant
Bien à vous de cordialement
Monsieur Phal
Nono dit:Maintenant du point de vue boutique et information des vendeurs sur les nouveautés je suis toujours alluciné par l'absence de motivation et donc la non connaissance ludique de certains vendeurs. Les boutiques et donc leurs vendeur dispose d'un outils formidable de communication qu'est le net, ne pas l'utilisé est une bétise. Cela permet de s'informer et de mutualiser les tests en prenant en compte les avis d'autre personne que soit comme référence pour renseigner leur client. Par exemple, je n'ai pas joué à Celtica mais je sais déjà que c'est un jeu plutôt simple que je ne conseillerait pas à un quelqu'un qui cherche un jeu de gestion stratégique.
C'est un premier avis comme ça à chaud.
Nono.
le manque ressenti n'est pas sur l'info en général, mais sur l'info préalable :
c'est à dire la possibilité de se faire par soi-même une idée de ce que le jeu qui est proposé en commande par l'éditeur, a dans le ventre.
la gestion des stocks oblige à être vigilant sur le potentiel d'un jeu, son adéquation à la clientèle AVANT de commander chez l'éditeur.
Donc qd un jeu nouveau sort, le recul sur l'info n'est pas suffisant.
Monsieur Phal dit:Chère Madame Kouynemum,
Le papier c'est moins fort que la vidéo des docs papier ou pdf existe, je pense que la plupart des éditeurs en fond...
oui, mais le support d'info sort en même temps que le jeu...
l'idée se serait de découpler les 2.
Kouynemum dit:Est-ce qu'il y a dès maintenant des garde-fous à prévoir par les acteurs du marché ?
A chacun de calculer ses risques et de faire ce que bon lui semble. C'est VRAI qu'on sort beaucoup de jeux mais :
1° La majorité d'entre eux sont dans une tranche de prix de 10/12 euros et l'on joue sur de l'achat d'impulsion ce qui ne signifie pas pour autant que l'on va bâcler le développement des jeux.
2° Je crois depuis le début à un effet gamme et on a la chance d'avoir des produits qui plaisent et sur lesquels le taux de recommandation est fort.
3° Découvrir des jeux, les tester, les développer en partenariat avec l'auteur est un vrai plaisir et je crois que l'on s'ennuierait si l'on ne sortait rien.
4° On a un très bon distributeur et les magasins apprécient nos jeux et les font jouer, et c'est sûr que cela aide.
5° Je ne sais pas si le marché est en croissance globale mais je constate que les gens jouent de plus en plus.
Je comprends bien l'importance de l'information préalable pour constituer son stock dans sa boutique : Il y a 10 nouveautés ce mois-ci...lesquels je commandes et en quelle quantité ?
Pour répondre à cela il faut déjà bien connaitre sa clientelle, en quantité et en type de jeux, or je pense qu'il y a déjà un probleme à ce niveau.
Avoir de l'info sur ce que l'on a déjà en boutique et bien renseigner les clients qui ont encore moins de raison d'aller sur le net puisqu'il vont voir quelqu'un dont c'est sensé être le métier, c'est le premier pas à faire pour connaitre les gouts de sa clientelle.
Partant de là, il va y avoir des gammes éditoriales qui vont sortir leur épingle du jeu et que la boutique pourra se procurer les yeux fermé.
Ensuite avec des référence ont peut toujours faire des comparaison et poser des questions : Les Aventuriers du rail, est-ce comparable en complexité et en durée à Colons de Catane ? Caylus, est-ce plutot pour gros joueur ?
Toutes les informations "confidentiels" avant vente ne peuvent être données que par les éditeurs eux même et aucun n'est en mesure de prédire à l'avance s'il vont faire un carton ou pas avec un jeu. S'ils pouvaient le savoir ..... En revanche je ne pense pas qu'ils cherchent à cacher quoique ce soit des caractéristiques sur leurs jeux et aucun ne dira qu'il a édité une bouse parcequ'eux même pense le contraire...le public jugera.
Nono.
Ce qui est peut-être regrettable dans cette évolution, c'est que l'abondance de jeux obligeant les boutiques à faire des choix, celui-ci se fera certainement au détriment de jeux moins grands public dont les potentiels de vente sont plus faibles (ce n'est pas une critique c'est parfaitement compréhensible).
C'est déjà le cas pour certains jeux très rares en boutiques (Antiquity, Friedrich, et bien d'autres), mais est-ce que ça ne risque pas de s'amplifier et de toucher des jeux un peu moins élitistes petit à petit ?
Enfin, est-ce que ça ne va pas cantoner les "gros joueurs" à internet et les autres dans les boutiques ? Et est-ce que cette diffusion limitée des gros jeux pourrait perdurer ?
Bon je la joue un peu scénario catastrophe, mais c'est juste une idée/question qui m'a traversé la tête à la lecture du post.
Cher Monsieur Jean-Francois,
S'il y a un créneau, il y aura toujours quelqu'un pour le prendre. Si une catégorie de jeux est délaissé, quelqu'un s'en occupera puisqu'il sera le seul, en dur, sur le web, qu'importe... Dans quelques années, le web sera partout...
Bien à vous de cordialement
Monsieur Phal
je trouve ça plutot pas mal ce débordement de jeu : il est vrai le cercle fermé du jeu s'ouvre : misère
si le vendeur seul n'a plus le temps de tout gérer: l'info, la vente, l'animation , c'est peut-être qu'il y a un poste à pouvoir : va savoir
quand je vois sur Nantes, ma boutique préféré manquer de jeu en stock : je trouve ça dommage (c'était le cas pour pickomino, time's up caylus...etc...) : la vente de jeu commence à bien marcher : il faut donc répondre aux attentes ...
... et profiter avant que la grande distribution n'arrive , parce que eux auront pas tous ces problèmes
plus de jeux, plus de choix, plus de joueurs ?
Ce qui serait aps mal, c'est quand même d'éviter le problème qu'on retrouve en bandes dessinées aujourd'hui.
- Des libraires (même des gros) qui ne prennent plus toutes les nouveautés puisqu'ils ne peuvent se permettre de prendre autant de stock. Du coup, on prend ce qui marche (séries déjà existantes) ou qui a le potentiel pour marcher (souvent des clones de ce qui marche).
- Les budgets des passionnés, des collectionneurs et des lecteurs occasionnels n'évolue pas avec le nombre grandissant des choix... Du coup, on ne peux pas tout prendre et finalement, on fait comme les libraires, on tape dans les valeurs sures... au détriment des petits nouveaux qui démarrent.
- Les auteurs se voient accepter plus facilement dans le milieu. C'est moins selectif, beaucoup de maisons d'éditions appararraissent et se rushent sur les petits nouveau qu'on paye pas chers et qui grossissent un catalogue qui du coup, fait plus sérieux ( en apparence)... Mais malheureusement, ces nouvelles séries, nouveaux auteurs et nouvelles collections n'ont pas leur chance... Croyez moi, quand vous vous lancez dans une nouvelle série, suivant l'éditeur, méfiez vous, ca arrive souvent qu'elle ne soit pas achevée.
Tout ceci est bien paradoxal et assez incompréhensible pour mon cerveau étriqué. D'un côté, on a jamais vendu autant de bd, on a jamais vu autant de nouveaux auteurs en si peu de temps... On a jamais vu emerger autant de nouveaux éditeurs.... on se dit: Cool... c'est la fête pour les auteurs, libraires et editeurs.... Bon à l'arrivée... Semblerait que ca soit aps tant la fête que ca pour les libraires... donc du coup, pas trop la fête pour les éditeurs.. et du coup.. ben les auteurs... voila quoi...
Je dois pas être bien clair mais je suis jamais très rassuré par les "explosions" d'un secteur que j'aime... Et je suis pas un gros joueur... Perso, si on retrouve les jeux accessibles a un pus grand ublic, tant mieux... S iles boutiques se gavent de sous... encore mieux et si on voit pleins de caves et bars a jeux ouvrir.. Enorme... Mais je me méfie des retours de flamme.
J'ajouterais que cet effet de masse (toute proportion gardée) aura tendance à demander une plus grande professionalisation du vendeur (du circuit de distribution en général).
Il devra bien connaître le contexte de sortie de tel ou tel produit, sa clientèle (ce n'est pas la même chose de vendre un jeu dans une boutique de jeux de rôles qu'en tête de gondole d'un hypermarché), le contexte culturel, etc...
En gros cela risque de donner plus de pouvoir aux distributeurs finaux qui feront le choix de ce qu'ils décident d'inclure dans leur stock ou non. Ce pouvoir devrait nécessairement engendrer un afflux d'information supérieur de la part de l'éditeur, qui, s'il veut vendre son jeu, aura intérêt à donner de bonnes raisons au distributeur de prendre le risque de le mettre dans son stock.
Disons qu'à priori ca devrait plus ou moins marcher comme ca...
L'analogie avec la BD est intéressante.
La logique peut même être prise dans l'autre sens : l'acheteur n'a pas le temps de suivre (même nous qui sommes des passionés) et se rabat donc sur les gammes qu'il connait déjà donc à priori, les produits des éditeurs ayant fait leur preuves. Ne subsistent que les "gros", les petits finissent par ne pas avoir leur place dans le catalogue.
ElGrillo dit:L'analogie avec la BD est intéressante.
La logique peut même être prise dans l'autre sens : l'acheteur n'a pas le temps de suivre (même nous qui sommes des passionés) et se rabat donc sur les gammes qu'il connait déjà donc à priori, les produits des éditeurs ayant fait leur preuves. Ne subsistent que les "gros", les petits finissent par ne pas avoir leur place dans le catalogue.
d'où l'importance des microéditeurs....
Kouynemum dit:ElGrillo dit:L'analogie avec la BD est intéressante.
La logique peut même être prise dans l'autre sens : l'acheteur n'a pas le temps de suivre (même nous qui sommes des passionés) et se rabat donc sur les gammes qu'il connait déjà donc à priori, les produits des éditeurs ayant fait leur preuves. Ne subsistent que les "gros", les petits finissent par ne pas avoir leur place dans le catalogue.
d'où l'importance des microéditeurs....
Oui et non pour la microédition... Ca permet à l'auteur de se faire connaitre et donc de toucher un plus grand public... Mais malheureusement, ca ne lui permet pas d'en vivre ou de faire un quelquonque profit (même minim)
Cela dit... il est bon de se faire connaitre quand même.