Je reviens sur Earthborne Rangers.
En fait je n’en reviens pas vu que ça fait deux mois que j’ai planté ma tente dans la vallée dans un coin de forêt primaire et que je n’en suis jamais parti, tel un paressours somnolent.
J’adore ce jeu, même si parfois j’ai eu quelques difficultés. J’ai terminé une campagne au bout de 21 jours/parties sur les 30 disponibles. Cet écart s’explique par une erreur de ma part dans le suivi de ma campagne qui me l’a fait raccourcir de 4 ou 5 parties. Rhhooorrghh comme dirait le paressours… Je viens tout de même de recommencer une nouvelle campagne avec des personnages très différents, et le fait de maîtriser les règles maintenant est vraiment très plaisant. Il m’aura fallut au moins 4-5 parties pour être à l’aise et une dizaine pour ne plus revenir à la règle. Maintenant que j’ai digéré les règles, le côté mécanique s’estompe un peu.
Clairement, l’une des plus grandes séductions du jeu est son univers enveloppant bien soutenu par la direction artistique. Les cartes ne sont pas des cartes mais des familiers, des outils, des situations périlleuses…
J’ai pris beaucoup de plaisir à constituer mes personnages à réfléchir carte par carte quoi prendre, 15 cartes en 2 exemplaires, 5 passés à choisir parmi : berger, cueilleur, voyageur et artisan 5 métiers: conciliateur, artificier, explorateur et façonneur, 4 personnalités qui correspondent aux quatre caractéristiques de base: vigilance, physique, concentration et esprit… …et 1 à piquer dans n’importe quel set de carte.
C’est assez que je suis parti à l’aventure avec ma conciliatrice cueilleuse et mon façonneur voyageur.
Je n’ai joué qu’en soluo à deux mains, deux personnages, j’ai la conviction que c’est mieux ainsi car ça permet de spécialiser mes personnages et donc de leur donner plus de vie. Cela permet aussi de varier la façon de jouer, d’exploiter les synergies et d’être plus adaptable et de ne pas se retrouver coincé plusieurs tours face à un danger, un prédateur…
Seul, il faudra attendre les cartes favorables pour pouvoir agir, cela signifie faire une action ou deux puis passer son tour alors qu’en duo il faudra se coordonner, mais l’un pourra écarter un obstacle pour que l’autre fasse progresser l’histoire et inversement. De plus, pour de nombreuses missions il faudra explorer le deck …meuler le deck comme j’ai lu j’ai les JCEuistes et le faire à deux en chantonnant va plus vite.
Par exemple ici, mon mage était assez doué pour progresser sur le chemin et se battre, tandis que ma cueilleuse pouvait communiquer avec la faune, se servir de la flore et jouer les éclaireuses en observant le chemin à l’avance grâce à son rapace.
Je viens de recommencer une partie avec deux personnages très différents: un artisan artificier bricoleur d’exception et un berger explorateur traqueur intrépide. Le premier utilise plein de gadgets pour faire face aux situations tandis que le second, très physique, est épaulé par trois compagnons animaux. C’est agréable de voir la différence d’un personnage à l’autre.
Cependant lors d’une campagne à 25 parties, il est clair qu’il faudra beaucoup aimer son personnage, car leurs évolutions ne vont pas les transformer complètement. Utiliser deux personnage est là aussi très intéressant car il arrive de recevoir des récompenses sous forme de cartes qui ne conviendront pas à un personnage unique alors que si on en a deux complémentaires tout ira bien. Il y aura en outre un choix intéressant à faire de deckbuilding pour savoir quel est le meilleur personnage à équiper avec quoi.
Ce jeu est largement comparé à Horreur à Arkham JCE, que je n’ai pas essayé. Ce dernier est réputé meilleur en terme de deckbuilding. En effet dans EBR, le gros du deckbuilding se fait au début de campagne, les choix suivant se font au cas par cas, c’est juste du raffinage de deck sans bouleversement majeur, d’autant plus que les cartes récompense sont systématiquement meilleures que les cartes personnalité du début.
Il n’y a donc pas le plaisir de construire un deck pour vaincre tel ou tel scénario.
Ici on construit pour s’en sortir, certes contre des situations variées, mais aussi beaucoup plus pour se faire plaisir à incarner un personnage.