[École] Un prof s'immole...

Bon j’ai pas tout lu mais de ce que je lis ici et de ce que je vis chaque jours depuis 10 ans il me semble que la fonction publique se politise de plus en plus et que les décideurs, issus de cette politisation sont totalement incompétents dans les domaines desquels ils se mêlent.

A noter que la semaine dernière une collègue d’Alain Refalo a été aussi sanctionnée d’un jour de retenu de salaire à chaque fois qu’elle n’applique pas le soutien scolaire comme l’entant le ministre.

A savoir, comme elle fait deux heures de soutient pas semaine, une le mardi et une le vendredi (c’est la formule retenu sur Colomiers cette année) elle et Alain perdent deux jours de salaire par semaine :shock: :shock: :shock:

En plus, ils appliquent tous les deux les directives ministérielles mais disent ne pas le faire. Du coup, l’inspecteur ne peut rien leur reprocher dans ses nombreux rapport sauf qu’ils prennent leur classe en entier après en avoir demander l’autorisation à chaque parents d’élèves de leur classe. Du coup, cela revient à les sanctionner par ce qu’ils font cours à 30 élèves au lieu de 5-6 alors que rien dans la loi n’indique une notion de quantité.

C’est vraiment hallucinant ! :shock:

Il y a vraiment des coups de pied au cul qui se perdent :evil:

Stéphane

Pour ma part, je trouve regrettable qu’on fasse des enquêtes “préventives” sur des gens qui pourraient, possiblement, dans un avenir proche/lointain/imaginaire (rayez la mention inutile) représenter un trouble à l’ordre public,
alors que certains patrons ou représentants politiques trempant dans des affaires louchissimes ne sont qu’à peine inquiétés pour leurs agissements avérés…

Quant aux propos de RenaudD, je n’ai pas bien compris…

les décideurs, issus de cette politisation sont totalement incompétents dans les domaines desquels ils se mêlent


Par “politisation”, tu veux dire adhésion aux courants d’opposition, ou au contraire appartenance à la mouvance d’idées portée par le gouvernement au pouvoir ?

Pourrais-tu expliquer un peu plus, steupl’ ? :)

le poney dit:
ce n'est pas simple.
mais dans ton exemple, oui je pense que ce ne serait pas illogique d'enquêter sur ceux qui ont séquestré leur patron. De même qu'il n'est pas illogique d'enquêter sur le patron pour voir s'il n'est pas en train de se barrer avec les €...
Comprenons-nous bien, je ne juge pas la légitimité des actes de chacun, je trouve juste qu'un état doit s'en inquiéter.
Parce que si demain Girafe décide qu'elle en a marre de tous ses couillons qui viennent lui faire la morale et qu'elle fout le feu à une préfecture en "protestation", on reprochera à l'état de ne pas avoir enquêté sur elle alors qu'elle avait dit ci ou ça.


Ce que j'ai du mal à comprendre, le poney, quand tu dis qu'il faut que l'Etat enquête sur les salariés qui ont séquestré leur patron, mais également sur les patrons, sans doute sur les traders qui peuvent être suspectés de malversation, c'est qu'au total, à part les gens "sans histoire" qui ne disent jamais rien et ne protestent jamais sur rien (s'ils existent), l'Etat doit enquêter selon toi sur tout et tout le monde?
Le rôle d'un Etat démocratique serait donc la surveillance de sa population?

En somme, le travail de l'Etat est plus de se méfier de ses concitoyens, que de faire en sorte que les raisons de la colère n'existent pas?
La colère issue de la politique du gouvernement serait donc l'ennemie de la démocratie plutôt que l'expression d'une partie d'un peuple démocrate?

quel con ce wasabi, il se trouve intelligent en faisant son blasé sauf que son problème est qu’il a un QI de mouche et qu’il ne peut pas connaître les tenants et les aboutissants d’un débat difficile, il se la joue “vous etes tous des cons qui veulent pas bosser” (il a trop écouté sarko) alors que je suis sûr que dans sa vie c’est une sous-merde ce wasabi? Quant à l’autre qui a dit qu’il était lucide, il est bien naïf et est la cible des discours les plus bassement populistes. Ca fait du mal que vous existiez les mecs …
Bravo au professeur, on ne pourra jamais lui retirer d’être honnête que l’on soit pour ou contre lui. Et cela dit je suis sûr qu’il a raison.

Courage à ceux qui se sentent seuls après avoir pour évaluer la connerie de certains de nos concitoyens

Mr Popo dit:Quant aux propos de RenaudD, je n'ai pas bien compris...
l...

Par "politisation", tu veux dire adhésion aux courants d'opposition, ou au contraire appartenance à la mouvance d'idées portée par le gouvernement au pouvoir ?
Pourrais-tu expliquer un peu plus, steupl' ? :)


Non c'est bien plus basique que ça. En Belgique il existe un plan Copernic qui détermine les nominations aux postes de gestionnaires de la haute administration. A la base l'idée était de pouvoir changer la tête d'une administration sans avoir a filer des C4. Ces postes sont donc confiés à des personnes pour un temps déterminé et éventuellement renouvelable. Le problème c'est la manière dont ces gens sont nommés, le fait que ce soient toujours les mêmes qui passent d'une administration à une autre.

En gros ces nominations sont 100% politiques. Les personnes engagées ne passent aucun concours, ni même d'examen d'embauche. Ils sont sélectionnés par les autorités de tutelle (Recteur pour une université, ministre concerné pour ce qui est de l'administration, etc.) ; sont issues de l'entourage politique du ministre et n'ont souvent pas plus de compétence en la matière que le ministre lui-même.

Comme ils sont soutenus politiquement personne ne conteste leurs décisions et il est extrêmement difficile de les faire sauter. Bon nos syndicats y sont arrivés récemment avec l'un d'eux en le faisant virer tout bonnement (l'individu en question estimait qu'il suffisait de montrer son désaccord avec ses idées pour mériter un C4 pour faute grave).
Pierre2.0 dit:
Ce que j'ai du mal à comprendre, le poney, quand tu dis qu'il faut que l'Etat enquête sur les salariés qui ont séquestré leur patron, mais également sur les patrons, sans doute sur les traders qui peuvent être suspectés de malversation, c'est qu'au total, à part les gens "sans histoire" qui ne disent jamais rien et ne protestent jamais sur rien (s'ils existent), l'Etat doit enquêter selon toi sur tout et tout le monde?
Le rôle d'un Etat démocratique serait donc la surveillance de sa population?
En somme, le travail de l'Etat est plus de se méfier de ses concitoyens, que de faire en sorte que les raisons de la colère n'existent pas?
La colère issue de la politique du gouvernement serait donc l'ennemie de la démocratie plutôt que l'expression d'une partie d'un peuple démocrate?

tu caricatures mes propos, je n'ai pas dit ça.

Je dis juste que quels que soient les motifs de la colère, qu'ils soient justifiés ou pas, je ne suis pas choqué que l'état enquête là-dessus. La colère est souvent le lieu de recrutement des extrémistes.

Girafe n'a pas l'air d'une extrémiste mais qui le sait ? ni toi ni moi ni l'état, juste elle. Du coup l'enquête n'a rien de choquant en soi (sauf pour l'intéressée ce que je comprends).

Je préfèrerai pourtant également que l'état investisse plus de temps, d'argent et d'énergie à solutionner les problèmes plutôt que d'enquêter sur nos concitoyens... :wink:

C’est justement là que je ne comprends pas, le poney : où se trouve la limite puisque comme tu le dis : “on ne peut pas savoir”.

Je n’ai pas l’impression de caricaturer tes propos en fait, ou du moins je ne comprends pas à quel moment je le fais : puisqu’on ne peut savoir à priori, dès qu’un citoyen “désobéit”, ou agit dans la rue, il faut donc s’en méfier de peur d’avoir de la graine de terroriste.
Si on conçoit l’Etat comme cela, je ne vois pas vraiment où tu peux placer la limite, puisque tu peux toujours penser que tu vas laisser passer quelqu’un de potentiellement dangereux.

L’idée d’un Etat se méfiant de ses concitoyens… ce n’est pas comme cela que je voyais la démocratie, mais j’ai sans doute tort.

Je suis d’accord avec l’idée selon laquelle l’Etat doit pouvoir se réserver le droit d’enquêter sur quelqu’un en cas de doute légitime, lorsque des éléments laissent accroire que la personne peut présenter un danger pour l’ordre public.

Mais entre un simple citoyen exprimant son désaccord et un dangereux activiste prônant la lutte armée, il y a quand même un monde : on a le droit d’affirmer son désaccord sans pour autant être étiqueté “fauteur de troubles potentiel”. Mince, si on doit diligenter des enquêtes des RG pour chaque citoyen mécontent, va falloir assigner des agents à résidence dans tous les PMU de France et de Navarre…

L’impression que j’ai est que certains milieux (syndicalistes, enseignants, journalistes, alternatifs) affichant sans ambages leur opposition au gouvernement sont plus enquiquinés que les autres avec des âneries d’enquêtes… comme s’ils étaient les acteurs de l’ombre d’un insidieux travail de sape du grand édifice républicain, des terroristes de sous-sol acharnés à démolir la société qu’ils aident pourtant à bâtir tous les jours par leur travail… c’est stupide, et ça prouve bien à quel point les décideurs ne comprennent pas l’action et l’engagement de ces gens : ces acteurs de la chose publique ne militent pas avec l’idée de semer le désordre (“ouaais, venez on va renverser des poubelles !”), mais au contraire pour une société en adéquation avec des valeurs auxquelles ils croient : aspiration à la justice, égalité pour tous devant la loi, droits fondamentaux, services publics…

Plutôt que de fliquer les rares citoyens qui s’engagent intellectuellement dans la vie d’un pays qu’ils aiment et défendent malgré tout, le pouvoir devrait plutôt se préoccuper de fliquer les patrons voyous qui ne songent qu’à en piller les richesses à leur seul profit. Ils fraudent le fisc, délocalisent, ruinent des régions entières sans ciller, se servent à pleines mains dans l’argent public… mince, mais si ça c’est pas le genre d’activité nuisible aux intérêts de la république et de ses citoyens, je sais pas ce qu’il leur faut pour commencer une surveillance rapprochée !

Wasabi dit:
Les deux choses que je changerai dans l'education nationale, c'est l'autonomie pedagogique des enseignants ET des ecoles, et la formation du corps enseignant afin qu'il en sorte de veritable professionels.
Le deuxieme point est parfaitement illustre par cette lettre. Tous les enseignants auquels j'ai eu a faire dans le primaire et secondaire se comportaient comme des amateurs: ...

Etrange ce message sans suite ! J'aimerais bien qu'on m'explique ce côté amateur !? Et en quoi la formation donne des amateurs ? Vraiment !
Je rajoute que pour avoir voyage, l'education francaise est l'une de celles (si ce n'est pas celle) qui a le plus de moyens dans le monde, mais qu'avec cette structure d'amateurisme, on se retrouve avec des ensignants qui travaillent pour deux et d'autres qui se reposent sur leur acquis et qui n'en fichent pas une

Tiens ça va à l'opposé d'enquêtes plus élaborées et plus rigoureuses...
Une autre partie de l'equation a ne pas negliger tout de meme, c'est que les parents, en France, ne sont pas vraiment impliques dans les ecoles de leurs enfants. (enfin bon, j'imagine que si on commence a faire participer les parents, ca va etre la levee de bouclier des syndicats, avec des "scandale, on veut remplacer les profs par les parents!!" etc....)

Ah, on tient LE grand classique ! Des parents dans l'école, pour faire quoi ?
Dans le but de quoi ? N'en voit-on pas depuis des lustres ?
Pierre2.0 dit:Je n'ai pas l'impression de caricaturer tes propos en fait, ou du moins je ne comprends pas à quel moment je le fais

ici
Pierre2.0 dit:En somme, le travail de l'Etat est plus de se méfier de ses concitoyens, que de faire en sorte que les raisons de la colère n'existent pas?
La colère issue de la politique du gouvernement serait donc l'ennemie de la démocratie plutôt que l'expression d'une partie d'un peuple démocrate?

il ne doit pas plus se méfier et la colère n'est pas l'ennemie de la démocratie. Je ne pense pas ça et je ne crois pas l'avoir dit. Ce que je dis, c'est que l'état doit savoir à quel moment cette colère (légitime ou pas) dépasse un cadre de protestation classique.
Pierre2.0 dit:
puisqu'on ne peut savoir à priori, dès qu'un citoyen "désobéit", ou agit dans la rue, il faut donc s'en méfier de peur d'avoir de la graine de terroriste.
Si on conçoit l'Etat comme cela, je ne vois pas vraiment où tu peux placer la limite, puisque tu peux toujours penser que tu vas laisser passer quelqu'un de potentiellement dangereux.

Tu laisseras forcément passer quelqu'un, ce n'est pas un système parfait.
Comprenons nous :
Si tu vas à une manif pendant une journée d'action sociale, c'est l'expression d'un mouvement citoyen, c'est une attitude responsable que tout le monde peut avoir.
Si tu es l'organisateur de cette manif ou que tu es un relai de la contestation dans ton métier ou dans ta vie personnelle, l'état doit te considérer comme un élément actif de cette contestation. Ce rôle restera un moteur de la démocratie de notre pays grâce au pluralisme des idées et à la liberté d'expression. Mais l'état doit aussi savoir si cet engagement ne dévie pas vers une contestation plus extrême.
Parce que s'il ne le fait pas...

Pierre2.0 dit:L'idée d'un Etat se méfiant de ses concitoyens... ce n'est pas comme cela que je voyais la démocratie, mais j'ai sans doute tort.

Non tu n'as pas tort, tu espères un système plus juste et qui n'aurait pas ce besoin... mais à l'époque actuelle, ça ne répond plus aux réalités qu'on a vécu depuis 30 ans. Ne tombons pas dans Big Brother mais ne soyons pas exagérément optimistes.


Autre débat, si nous n'étions pas parti de la réaction de Girafe mais d'un militant FN qui en a marre de la situation économique actuelle et qui va à une manif anti européenne, après avoir relayé des tracts sur son lieu de travail, ne te poserais-tu pas la même question que moi ?

En fait, pas vraiment (pour répondre à ta dernière question le poney). Je n’attends pas vraiment de l’Etat qu’il enquête sur les gens du FN pour déterminer à priori s’ils pourraient poser des bombes ou pas, en tout cas pas à partir de propos qu’ils auraient tenu.

Je ne veux pas dire qu’on peut dire tout et n’importe quoi, mais tant qu’il n’y a pas “délit” au sens propre du terme, je ne vois pas pourquoi enquêter sur les gens. Qu’on établisse un trafic d’armes, c’est un délit, ok. Mais qu’on enquête sur les leaders d’opinion, syndicaux, de révolte… j’ai bien peur que la logique du Big Brother comme tu la décris ne doivent s’étendre.

Des violences sociales, il risque d’y en avoir plus dans les temps à venir, et à mon sens, le rôle de l’Etat ne devrait pas être de surveiller les gens, mais de faire en sorte qu’ils ne se trouvent pas dans une situation telle qu’ils pètent les plombs, n’aient plus aucun espoir, ou considèrent la violence comme le seul moyen de se faire entendre.

Ma peur, c’est ce que tu dis : que l’Etat finalement, se pensant comme dessaisi de la capacité à agir sur le contexte social (volontairement ou non), se définissent comme devant surveiller les débordements créés par son inaction et les réprimer…

Pierre2.0 dit:Ma peur, c'est ce que tu dis : que l'Etat finalement, se pensant comme dessaisi de la capacité à agir sur le contexte social (volontairement ou non), se définissent comme devant surveiller les débordements créés par son inaction et les réprimer...

ça je suis d'accord, c'est effectivement un risque croissant.

mais si je suis ton raisonnement, il ne faut enquêter qu'à partir d'un délit, pénalement c'est vrai mais l'état ne réagit pas que pénalement, il ne peut pas se contenter de dire, oui un mec a fait sauter une école primaire, on l'a arrêté.
L'opinion publique réclamera des explications sur pourquoi n'a-t-on pas anticipé et de là les enquêtes avant délit sur des gens peu recommandables mais aussi des gens honnêtes qui expriment démocratiquement leur opposition.

Et on revient effectivement à la question de la limite...