[Ecologie] HOME le film

tupak amaru dit:
bertrand dit:
tupak amaru dit:
Ben je veux y croire encore... Les naissances devront s'ajuster de gré ou de forces (..., plus suffisamment de nourriture).

:roll:

bon on est sur un forum donc je précise
...


Page 139 mais tu peux aussi lire avec bonheur l'ensemble P135-139.
Voire l'ensemble des extraits
La face cachée de la décroissance par Cyril Di Méo
La face cachée de la décroissance
par Cyril Di Méo
Ed. L'Harmattan, 2006, 202 p., 17,50 euros.

Cyril Di Méo, professeur de sciences économiques et sociales et élu municipal Vert à Aix en Provence, intrigué et inquiété par les textes sur la décroissance, a voulu en avoir le coeur net. Et il n'a pas fait les choses à moitié. Il a acquis une connaissance quasi encyclopédique des écrits "décroissancistes". Sa familiarité avec les grands ancêtres de l'écologie politique lui permet, de plus, de situer l'émergence de cette mouvance dans une histoire longue, identifiant ses origines et son cheminement.
Au long de cette enquête approfondie, il démonte précisément les présupposés philosophiques et la gravité des implications de ce genre de discours vis-à-vis des pays du Sud, des femmes, etc. Et le bilan général est sévère: " La décroissance est bien une impasse réactionnaire pour la pensée alternative." Un ouvrage sans concession donc, mais aussi sans dérapages: Cyril Di Méo s'en tient toujours très étroitement aux textes pour étayer ses conclusions. Plutôt que de miser sur de tels discours obscurantistes, "l'écologie doit faire le pari de l'intelligence et de la raison", estime l'auteur. Il y contribue en effet avec cet ouvrage.
Alternatives économiques N° 252 Novembre 2006

Ca a l'air intéressant, mais je suis assez surpris par l'introduction, qui dénonce chez les décroissants la biologisation de la conditions sociale et une mystisation de la pensée collective qui doit échouer dans le religieux. Autant de choses que je n'avais jamais perçu chez les partisans de la simplicité volontaire. J'ai peur que le bouquin ne se serve des écrits de trois allumés du Larzac pour dénigrer tout une critique salutaire de l'idéologie du développement dit "durable" (au moins jusqu'à ce que ce durable là soit autant usé que les précédents épithètes qui ont décoré le terme développement), dont "Alternatives économiques" est un des hérauts efficaces.

A lire donc.

@ je le lirai avec joie sauf que la plus proche librairie française est à 10000km et que maintenant (ne bénéficiant pas de la franchise diplomatique) tout colis postale est lourdement taxé donc j'attendrais.

Mais comme le souligne el com lui aussi, je ne m'identifie en aucune façon à un quelconque mouvement décroissantiste intégriste, je ne suis pas un "refuznick" de la conso, mais je prône volontiers la simplicité et le bon sens... Pas de dogme "religieux" : simplement une attitude en retrait du tout conso, et une réflexion face au devenir de notre société sans le pétrole.
Peut être que trois années de travail à Port au prince en Haïti, puis 7 ans de Bolivie à la Paz, m'ont ouvert les yeux sur ce qu'est une catastrophe écologique... (déforestation massive, pollution des eaux, surpêche, surpopulation, manque d'eau, la faim etc...)

" La décroissance est bien une impasse réactionnaire pour la pensée alternative."

Là perso, à chaud, je trouve que c'est une belle connerie... une impasse? réactionnaire?

"l'écologie doit faire le pari de l'intelligence et de la raison"

là un beau poncif : et une belle coquille vide...


Mais je veux bien lire son livre, car j'accepte les opinions différentes et je veux bien admettre que je ne détiens pas la vérité. Donc peut être que je me trompe à lire? (je n'ai rien contre les livres:-))

tupak amaru dit:@ je le lirai avec joie sauf que la plus proche librairie française est à 10000km et que maintenant (ne bénéficiant pas de la franchise diplomatique) tout colis postale est lourdement taxé donc j'attendrais.


Si tu cliques sur la couverture tu as quelques larges extraits du livre.

:oops: sorry grosse fatigue ce matin...

tupak amaru dit::oops: sorry grosse fatigue ce matin...


Pas grave. :wink: Je ne l'avais pas indiqué en toute lettre...

Encore un peu de lecture dématérialisée? :P

La Décroissance: nouvelle utopie ou impasse? aux idées similaires ( dans mes souvenirs ) à celles de l'essai de Di Méo (PDF)

Dans le dernier Politis, il y a un dossier sur la démographie et une interview d'Yves Cochet sur ce sujet.
Je ne l'ai pas encore lu.

Sinon, concernant la décroissance, tout n'est pas "rose" de ce côté là non plus. Il y a des gens comme Serge Latouche (et d'autres, mais lui je l'aime vraiment bien) qui associe décroissance/liberté de choix/simplicité volontaire mais aussi d'autres qui se positionnent plus comme des Ayatollahs (c'est comme ça et pas autrement).
Une critique de la décroissance me semble nécessaire et salutaire même (c'est toujours dangereux d'être convaincu d'avoir raison) mais une médiatisation sérieuse de cette idéologie m'apparaît tout aussi important.
J'en ai marre des Attali & Co. (dans le & Co. on trouve aussi des gens comme Christophe Rameau comme quoi tout n'est pas parfait au Front de Gauche) qui associe décroissance à retour au Moyen-Âge.

Par contre, j'ai remarqué de la "simplicité volontaire" se fait une petite place dans les magasines télé (M6 notamment). Tout comme Xavo, dans un autre post, j'ai le sentiment que l'écologie au sens large trouve un réel écho auprès du "grand public".
En tout cas, pour moi, c'est un signe d'espoir.

LeChef dit:Dans le dernier Politis, il y a un dossier sur la démographie et une interview d'Yves Cochet sur ce sujet.
Je ne l'ai pas encore lu.
Sinon, concernant la décroissance, tout n'est pas "rose" de ce côté là non plus. Il y a des gens comme Serge Latouche (et d'autres, mais lui je l'aime vraiment bien) qui associe décroissance/liberté de choix/simplicité volontaire

oui c'est comme cela que je me positionne. D'ailleurs je suis un fan de Serge Latouche :-)


mais aussi d'autres qui se positionnent plus comme des Ayatollahs (c'est comme ça et pas autrement).
Une critique de la décroissance me semble nécessaire et salutaire même (c'est toujours dangereux d'être convaincu d'avoir raison) mais une médiatisation sérieuse de cette idéologie m'apparaît tout aussi important.
J'en ai marre des Attali & Co. (dans le & Co. on trouve aussi des gens comme Christophe Rameau comme quoi tout n'est pas parfait au Front de Gauche) qui associe décroissance à retour au Moyen-Âge.

vi tout pareil, caricaturale au possible et bien dommage: car personne ne parle de retourner 500 ans en arrière...

Par contre, j'ai remarqué de la "simplicité volontaire" se fait une petite place dans les magasines télé (M6 notamment). Tout comme Xavo, dans un autre post, j'ai le sentiment que l'écologie au sens large trouve un réel écho auprès du "grand public".
En tout cas, pour moi, c'est un signe d'espoir.


oui aussi : j'ai l'air un peu moins ridicule qu'en j'en parle autour de moi :-)
(je fais mes yaourts, j'élève des poules et des lapins, jambon salé et séché, pas de pesticides, cultures de petits légumes et fruits divers, moins de déplacement (là c'est dur), moins de viandes)

@Don lapino : j'ai imprimé la deuxième référence je l'ai survolé et je reste dubitatif je la relis et on en reparle, quand à la première je n'arrive pas à accéder à des extraits du bouquin?

LeChef, gloire à lui, a très bien synthétisé la démarche dans laquelle je veux m'inscrire : je ne suis définitivement pas un ayatollah :-)
Merci tout de même...

Article imprimé sur le site Politis.fr - URL : http://www.politis.fr/article7458.html
« Home », un mauvais jour pour l’écologie

jeudi 25 juin 2009, par Paul Ariès

Le film Home de Yann Arthus-Bertrand est un très mauvais coup contre l’écologie politique, c’est-à-dire contre une écologie de rupture avec le capitalisme et tout productivisme. Son auteur est le chantre des mascarades vertes : ex-photographe du Paris-Dakar à l’époque où cette course était le symbole du néocolonialisme (la domination des uns sur les autres et de tous sur la planète), il n’est certes pas crédible en tant qu’individu, mais il aurait cependant pu faire un bon travail, un film pédagogique. Ce n’est pas le cas : si le constat est juste, le diagnostic est faux et les solutions sont mauvaises. Ce film est donc dangereux politiquement. Tout d’abord, la beauté des paysages masque la laideur des thèses, mais aussi la part du non-dit. Cette esthétique est en effet un choix idéologique et politique contestable. C’est celui d’une nature sauvage qui serait polluée par les humains – conception nord-américaine de l’écologie –, où ils apparaissent comme « en trop ». L’écologie européenne est née de la critique de l’aliénation, de l’exigence notamment de conditions de travail et d’existence qui assurent une vie plus belle. Ces paysages splendides n’évoquent rien pour l’immense majorité des humains et ne peuvent donc que renforcer un sentiment d’impuissance et de culpabilité. Il faut être riche pour voir cette nature-là : les pauvres n’y accèdent jamais. Arthus-Bertrand reprend la représentation de Dame nature alors qu’il faudrait justement la combattre. Nous ne devons ni dominer ni être dominés par la nature mais l’accompagner, comme le montrent merveilleusement les laboratoires du futur du jardinier Gilles Clément. Ensuite, Arthus-Bertrand montre que les lois qui valent pour la société seraient ces lois naturelles couplées aux lois économiques, bref tout autre chose que des lois politiques au service des plus petits.

Les films de Jean-Michel Carré (J’ai mal au travail) ou ceux de Marie-Monique Robin (Monsanto) ont fait un autre choix : celui de l’intelligence collective, d’une interpellation qui permette aux spectateurs de (re)devenir des citoyens agissant pour leur émancipation. Arthus-Bertrand évacue la responsabilité du système, celle des logiques économiques et politiques dominantes. Le saccage de la planète serait la faute à pas de chance… Ah, si nous n’avions pas découvert le pétrole ! Ce parti pris esthétique exonère totalement les grandes firmes responsables de l’exploitation et de la domination des humains, mais aussi de la destruction de la planète. Le cas Pinault est exemplaire : première fortune européenne (il finance le film), symbole de ces riches qui saccagent la planète, il est métamorphosé par le réalisateur en superhéros vert, en champion de l’écologie, d’une nouvelle « croissance verte ». Ce film n’ouvre enfin aucune perspective sinon celle de culpabiliser plus encore les pauvres propriétaires de vieux logements, de vieilles voitures, beaucoup moins « écolos » que ceux des riches… Ce film ne nous dit rien sur la nécessité de faire décroître les inégalités pour sauver la planète. Ni sur le fait qu’il faudrait assurer à chacun les moyens de vivre frugalement et dignement, c’est-à-dire partager tout autrement un autre gâteau beaucoup plus comestible socialement et écologiquement. Ce film ne dit pas non plus (et pour cause) qu’il faudrait démanteler les sociétés transnationales responsables de la faillite planétaire, il ne souffle pas un mot des dangers de la techno-science. Il ne dit (surtout) pas qu’il faudrait détruire l’appareil publicitaire responsable de ces modes de vie destructeurs.

Arthus-Bertrand signe un film symbole même de l’impérialisme culturel nouveau, celui du « capitalisme vert » avec son projet d’adapter la planète, les humains et l’écologie aux besoins du productivisme. Ce film recycle tous les poncifs d’une écologie de marché avec le principe des droits à polluer, avec le mécanisme de compensation (je pollue, mais je paie…), à l’instar des vieilles indulgences. Il pollue l’écologie en y important les thèses des écologistes de marché, il participe de cette idéologie qui veut enseigner aux pauvres à se serrer la ceinture. Ne faut-il pas leur faire payer la crise écologique comme ils paient déjà la crise financière ? Ce film lave plus vert le capitalisme et le productivisme : il prépare de mauvais jours.

Paul Ariès est politologue, directeur du Sarkophage*.

Le Sarkophage est le journal des gauches antiproductivistes et des écologistes antilibéraux.  Paul Ariès est également l’auteur d’Apprendre à faire le vide (Milan).

A lire au sujet de Home : http://www.superno.com/blog/2009/06/doc ... -bertrand/

(le blog est d'ailleurs remarquable dans son ensemble, à mettre dans ses fils rss, et non, ce n'est pas le mien).

Je n'ai pas vu Home et je ne compte pas le voir...

Mais le lendemain de sa diffusion, j'ai vu un reportage dessus au JT de F2. On y voyait YAB sur le champs de Mars, juste après la diffusion, discuter avec des gens de la plèbe parqués du mauvais côté du carré VIP. Le discours était simple, il leur disait "C'est plus à moi d'agir, c'est à vous de le faire, moi je le fais déjà, alors vous qu'est-ce que vous allez faire?"

A ce moment là, j'ai eu une folle envie de foncer sur Paris pour attraper ce mec qui crame plus d'énergie en une semaine que moi en une année et lui maintenir la tête bien longtemps dans le réservoir d'essence de son hélico chéri. J'aurais même été prêt à compenser le CO2 émis par mon trajet sur son super site de green business. Ah et puis dans le même temps, j'en aurais peut-être profit pour voir combien Nicolat Hulot est capable d'avaler de litres de shampooing Ushuaia...

Et puis finalement, j'ai éteint la télé, j'ai fais un petit jeu avec ma copine, et je me suis promis de continuer à chercher à convaincre les gens autour de moi que c'est pas leur écologie bling-bling qui fera avancer les choses à coût de voyages en avion compensés par les efforts des pays du 1/3 monde et autres 4*4 hybrides mais bien la relocalisation de l'économie, la création de lien social, le retour aux pratiques logiques et intelligentes (réparer ou réutiliser plutôt que jeter...)...

Désolé pour la diatribe mais je viens de redécouvrir le topic et ça a fait remonter toute macourte colère du jour où j'ai vu ce reportage...

Nicolas Hulot, son discours n'est pas dans la ligné de YAB, loin de là.

La dernière fois que je l'ai vu, c'était au zapping de C+, et il a sortie un petit monolgue que j'ai trouvé anthologique. :)

Yep... j'ai pas dis que c'était les mêmes ni les mêmes discours... mais à ce moment là, et lorsque l'énervement monte, les discours s'effacent devant les actes: et force et de constater que si le discours de Hulot s'est modifié, il est toujours dans mon esprit le mec qui critique nos modes de vie tout en vendant du shampooing et en faisant de la pub pour EDF...

spleen dit:Nicolas Hulot, son discours n'est pas dans la ligné de YAB, loin de là.
La dernière fois que je l'ai vu, c'était au zapping de C+, et il a sortie un petit monolgue que j'ai trouvé anthologique. :)


Il faut reconnaître qu'Hulot a commencé à changer son discours. C'est à dire que maintenant (et notamment après s'être évidemment fait b*** dans les grandes largeurs au moment de la présidentielle) il commence à penser écologie politique et non pas seulement environnement. Il lui reste un peu de chemin et pas mal de ménage à faire dans sa fondation, mais les dernières fois que je l'ai entendu / lu j'ai trouvé ça moins pire que d'habitude.

Nicolas Hulot, comme Yann Arthus Bertrand se dirige lentement vers l'idée de décroissance. C'est ce que fait d'ailleurs tout individu qui s'intéresse vraiment à ces questions...


Mais il n’est pas utile de continuer à lui tirer stérilement dessus. Le premier à avoir prononcé le mot “décroissance” dans un JT national, ce n’est pas Paul Ariès, ce n’est pas Vincent Cheynet, c’est bien YAB

Quant à Nicolas Hulot :
http://www.lexpress.fr/actualite/enviro ... 07449.html

Pourquoi êtes-vous méfiant face à l'expression « développement durable »?
Développement est un mot ambigu, avec un sous-entendu quantitatif contestable. Et puis je voudrais que l'on dise « durable et solidaire », car la crise est écologique et sociale. La vraie question est : « Quelle croissance est compatible avec la réalité physique de la planète ? » La réponse peut être la décroissance - qui n'est pas un gros mot - dans certains domaines : on la pratique par exemple à Lorient, qui a divisé par cinq sa consommation d'eau ; elle est essentielle sur la pêche, sur les flux d'énergie et de matière, sur les pesticides... La régulation est nécessaire, parce que nous sommes entrés dans l'ère de la rareté, parce qu'une croissance infinie dans un monde fini est une idée folle.


Je ne crois pas que ça soit très constructif de fustiger Home ou l'action de YAB ou Hulot... Fondamentalement, ça sert à rien.

Merome dit:Nicolas Hulot, comme Yann Arthus Bertrand se dirige lentement vers l'idée de décroissance. C'est ce que fait d'ailleurs tout individu qui s'intéresse vraiment à ces questions...

Mais il n’est pas utile de continuer à lui tirer stérilement dessus. Le premier à avoir prononcé le mot “décroissance” dans un JT national, ce n’est pas Paul Ariès, ce n’est pas Vincent Cheynet, c’est bien YAB

Quant à Nicolas Hulot :
http://www.lexpress.fr/actualite/enviro ... 07449.html

Pourquoi êtes-vous méfiant face à l'expression « développement durable »?
Développement est un mot ambigu, avec un sous-entendu quantitatif contestable. Et puis je voudrais que l'on dise « durable et solidaire », car la crise est écologique et sociale. La vraie question est : « Quelle croissance est compatible avec la réalité physique de la planète ? » La réponse peut être la décroissance - qui n'est pas un gros mot - dans certains domaines : on la pratique par exemple à Lorient, qui a divisé par cinq sa consommation d'eau ; elle est essentielle sur la pêche, sur les flux d'énergie et de matière, sur les pesticides... La régulation est nécessaire, parce que nous sommes entrés dans l'ère de la rareté, parce qu'une croissance infinie dans un monde fini est une idée folle.

Je ne crois pas que ça soit très constructif de fustiger Home ou l'action de YAB ou Hulot... Fondamentalement, ça sert à rien.


Sauf que la décroissance, pour un max de gens, ça veut rien dire, et pour un paquet d'autres c'est le fameux retour à l'âge de pierre...

Et je suis désolé, mais parler de décroissance quand on fait de la pub pour L'Oréal ou PPR, c'est nuisible et à mon gout ça vaut la peine de le faire remarquer.

Pourquoi c'est nuisible? Parceque ça envoie le message implicite (mais très clair) que la décroissance peut se fondre dans le modèle ultra consumériste défendu par ces entreprises et leurs consorts cotées en bourse. Et quand on sait que ça s'adresse à beaucoup de personnes qui n'ont qu'une idée très partielle de ce concept, il ne faut pas ensuite s'étonner si on se retrouve avec des décroissants convaincus de bien faire en coupant l'eau pendant qu'ils se brossent les dents et dans la seconde qui suit s'appliquent douze crèmes de jours avant d'aller s'acheter des nouvelles N*e ou A***s en soldes...

Edit: ça ne veut pas pour autant dire que je ne vois rien de positif dans leur action. Je dis juste que ce n'est pas clair du tout. Et qu'il faut faire remarquer quand les choses ne sont pas claires.

6*M*A*S*H dit:il ne faut pas ensuite s'étonner si on se retrouve avec des décroissants convaincus de bien faire en coupant l'eau pendant qu'ils se brossent les dents et dans la seconde qui suit s'appliquent douze crèmes de jours avant d'aller s'acheter des nouvelles N*e ou A***s en soldes...


Cela renvoie au débat de la cohérence, que j'ai souvent avec beaucoup de gens sur les forums ou dans la vraie vie.

Je cite Balavoine et je renvoie sur mon blog où j'ai abordé le sujet déjà : Il ne suffit pas d'être pauvre pour être honnête.

Imaginons que Yann Arthus Bertrand soit sincère. Il s'est rendu compte il y a 2 ans que la décroissance était la seule voie. Il regrette l'achat de son 4x4, et les dépenses faramineuses de CO2 qu'il a généré en faisant ses photos tout autour du monde. Il se dit : il faut que je fasse quelque chose.
Soit il devient ermite, habite dans une yourte, se lave sous une cascade et refuse l'idée même d'un appareil électrique, auquel cas son empreinte écologique personnelle se réduit, mais sa capacité à toucher les foules aussi.
Soit il fait un film comme Home, se démerde pour compenser le CO2 émis en plantant des arbres ou finançant des assocs, met son talent au service de sa nouvelle conviction et permet à plusieurs millions de personnes d'aborder la notion de décroissance, de loin certes, mais bien plus que n'importe quel objecteur de croissance tout à fait cohérent dans sa démarche ne pourra le faire un jour dans sa vie.

Si j'étais à sa place, j'aurais vite choisi, comme lui.

Plus généralement, chacun de nous doit accepter ce compromis : que nous le voulions ou pas, notre société fonctionne autour du PIB et de la recherche de croissance. Dès lors, soit l'on s'exclut volontairement du modèle et l'on devient difficilement crédible (cf tous les reportages à la con sur les décroissants à la télé), soit l'on participe à la mascarade, en faisant les efforts qui nous sont possible et l'on est manifestement incohérent.

Entre pas crédible et incohérent, je préfère incohérent. L'incohérence peut s'expliquer. La crédibilité ne se gagne pas comme ça.

Sauf que l'incohérence, c'est pas ce qu'il a fait (le film et tout le toutim', que je rappelle ne pas avoir vu)...

L'incohérence, c'est qu'il ait profité du battage médiatique pour offrir une énorme vitrine à Pinault...

Et accessoirement, je reviens là dessus, ce qui m'avait énervé (cf. mon premier post dans ce topic) c'est le fait d'invectiver devant les caméra des gens qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam en leur disant que c'est maintenant à eux de se bouger le cul pendant que lui s'en va manger ses petits fours avec ses potes les VIP. Et moi je me suis imaginé à leur place. Moi qui fait des efforts, à mon humble niveau, parce que je suis convaincu qu'on peut faire bouger les choses, moi qui n'ai jamais eu de 4*4, moi qui n'ai jamais pu piffrer le Paris Dakar et toute cette débauche de fric au milieu d'un océan de pauvreté. Et ben ça m'a démangé de lui en coller une. C'est tout. Et encore, moi j'ai pas de problèmes de fric. Mais je pense à ceux qui ont du mal à boucler leur fin de mois et à qui il dit qu'ils doivent se bouger, pendant que la troisième plus grosse de France n'a qu'à lui financer un film pour recevoir l'absolution divine. Cette même troisième fortune qui ne se gênera pas pour matraquer le français moyen de publicité expliquant à quel point la vie n'a pas de sens si on ne possède pas les saloperies qu'il fait fabriquer par milliers à l'autre bout du monde. Comment tu veux qu'il s'y retrouve le français moyen dans ce bordel?

Et dans ces cas là, j'ai du mal à accepter l'incohérence.

Alors que la même chose, sans la vitrine offerte à Pinault et sans le doigt accusateur envers des gens dont il ne connaît pas la vie, et alors même que lui est loin d'avoir un passé sans tache dans le domaine, ça serait tout de suite mieux passé. Ca aurait pu passer comme une véritable volonté de faire bouger les choses. Là, tout ce que je vois, c'est un guignol qui engueule les pauvres même pas foutus de compenser leurs dépenses en CO2 et qui dans le même temps fais de la lèche aux personnes aisées qui peuvent lui payer un film, en ajoutant un joli vernis "décroissant" pour faire joli.

Je précise que ce post est rédigé dans un état d'ébriété non négligeable. Le coté abrupt vient probablement de là et j'en suis désolé. Mais, sauf gros contresens involontaire, le fond de ma pensée est bien présent...

Après, le truc un peu rassurant dans l'histoire, c'est que d'accord ou pas d'accord, ma pensée, un grande partie des gens s'en foutent, donc ça changera pas la face du monde pour autant... 8)

6*M*A*S*H dit:
L'incohérence, c'est qu'il ait profité du battage médiatique pour offrir une énorme vitrine à Pinault...


Moi j'y vois une façon de profiter du système pour mieux le détruire de l'intérieur.
Honnêtement, on ne fait pas un film comme ça en filmant avec son portable depuis la selle de son vélo. Il faut des moyens, donc des sponsors, et il faut remercier les sponsors.

Je repose la question : que pouvait faire YAB de mieux, de sa place ? Il est beaucoup plus efficace en faisant ce qu'il sait faire, plutôt qu'en abandonnant les petits fours et les VIP pour raisons écologiques.
Aujourd'hui l'urgence est à la prise de conscience de masse. La cohérence avec les actes, elle viendra plus facilement après.

Le problème de la décroissance, d'un certain côté, c'est que c'est pas la solution, mais la conséquence qui pend au nez de l'humanité quelque soit ses choix.
On peut bien sur affiner en fonction de l'axe nord/sud/chine, mais l'idée généralle est là je pense.


Ce que disait nicolas hulot dans le moment du zapping que je citais, de tête

"avant je croyais que defendre la planète, que l'écologie, c'était sauver les dauphins.
maintenant c'est plus ce qui me préocuppe, bien sûr c'est important les dauphin, mais ce qui me fait peur c'est ce qui va arriver à mes/nos enfants
le moment ou le système va s'effondrer (je sais plus comment il tourne ça), parce qu'ils n'y seront pas préparés"