[Ecologie] HOME le film

Merome dit:
6*M*A*S*H dit:
L'incohérence, c'est qu'il ait profité du battage médiatique pour offrir une énorme vitrine à Pinault...

Moi j'y vois une façon de profiter du système pour mieux le détruire de l'intérieur.
Honnêtement, on ne fait pas un film comme ça en filmant avec son portable depuis la selle de son vélo. Il faut des moyens, donc des sponsors, et il faut remercier les sponsors.
Je repose la question : que pouvait faire YAB de mieux, de sa place ? Il est beaucoup plus efficace en faisant ce qu'il sait faire, plutôt qu'en abandonnant les petits fours et les VIP pour raisons écologiques.
Aujourd'hui l'urgence est à la prise de conscience de masse. La cohérence avec les actes, elle viendra plus facilement après.


Tu ne veux pas lire ce que j'écrits. Je recommence une dernière fois, si ça marche pas tant pis, ça veut juste dire qu'on est pas capable de se comprendre sur ce sujet...

Je reproche avant tout à YAB le discours que j'ai vu au JT et qu'il tenait à des gens qui génèrent probablement moins de CO2 dans leur vie que lui en un an: "moi j'ai fais ma part du boulot, maintenant bougez vous le cul, mais ne faites pas trop chier les grandes entreprises qui me sponsorisent". Certes, c'est exagéré, mais c'est pas si loin que ça du discours en filigrane.

Alors, certes, il faut favoriser la conscience de masse qui, soit dit en passant, fonctionnera toujours mieux par le lien social de proximité qu'en balançant dans les médias un film qui attirera avant tout les gens qui ont déjà la fibre écolo.

Mais le message envoyé aux masses, c'est coupez l'eau, attention à la lumière, mais surtout n'emmerdrez pas nos grandes entreprises du cac 40 en arrêtant d'acheter leurs produits, parce que, je cite Pinault depuis le blog que tu postais un peu plus haut, “La nature humaine n’est pas disposée à renoncer à son bien-être. Il faut consommer autrement, pas consommer moins.” Ce que je traduits (en caricaturant) par "on va quand même pas sacrifier nos grilles-pain et nos bagnoles pour essayer de filer des conditions de vie plus décentes aux gens du 1/3 monde et à nos descendants"...

Et entre une prise de conscience faussée et une prise de conscience moindre, je choisis la deuxième solution.

Du coup, ce qu'il aurait pu faire? Il aurait pu laisser un peu de coté les belles images et le message anxiogène du type "regardez ce que vous allez perdre" pour faire dans le moins clinquant et moins cher, avec un message positiviste du type "voilà ce que vous pouvez faire", en expliquant ce qui est possible: AMAP, bio, commerce équitable, produits locaux, partage et location plutôt que propriété personnelle pour tout les trucs qu'on utilise une fois par mois, voter pour des personnes qui défendent ces logiques plutôt que ... Mais c'est sur que c'est plus facile et plus glamour de montrer un ours polaire qui n'a plus de banquise ou un arbre qui tombe sous les coups d'une vilaine tronçonneuse. Mais là encore, c'était pas la peine de se faire chier, M. Jackson faisait ça très bien dans ses clips il y a déjà 20 ans.

Faire peur aux gens ça peut-être bien, leur donner des pistes pour avancer c'est mieux. Mais dans tous les cas, leurs laisser croire que les modes de consommation défendus par Pinault vont pouvoir continuer, alors même qu'on est sensé être une personne au fait de ce qui se passe, c'est mal. Et pour éviter ça, il faut trouver des solutions politiques qui permettent de passer outre la "caution" financière des grandes entreprises. Ou alors il faut être humble et se dire que la sensibilisation des masses ne peut être faite par une seule personne et doit passer par des canaux de proximité: interventions en classes, réunions publiques, politiques des collectivités locales et nationales...

Sur ce, désolé qu'on ne soit pas d'accord sur ce point, mais j'espère qu'au moins j'ai été suffisament clair et que tu as compris ce que je voulais dire.

Si jamais tu ne comprends toujours pas ce que je veux dire regarde juste ça, et essaye de te mettre à la place de la personne qui n'y connait rien au problème quand elle le regarde (bref, la masse que tu souhaite voir être sensibilisée). Drôle de façon de profiter du système pour le détruire à mon avis...

http://www.youtube.com/watch?v=BBEJs0Ds ... re=channel

Allez, je me sauve, il parait qu'il y a des soldes à - 50% au Printemps :lol:

spleen dit:Le problème de la décroissance, d'un certain côté, c'est que c'est pas la solution, mais la conséquence qui pend au nez de l'humanité quelque soit ses choix.
On peut bien sur affiner en fonction de l'axe nord/sud/chine, mais l'idée généralle est là je pense.

Ce que disait nicolas hulot dans le moment du zapping que je citais, de tête
"avant je croyais que defendre la planète, que l'écologie, c'était sauver les dauphins.
maintenant c'est plus ce qui me préocuppe, bien sûr c'est important les dauphin, mais ce qui me fait peur c'est ce qui va arriver à mes/nos enfants
le moment ou le système va s'effondrer (je sais plus comment il tourne ça), parce qu'ils n'y seront pas préparés"


J'aurais pas dis mieux....

Et je réitère, c'est à mon avis un discours incompatible avec le fait de faire la promotion d'entreprises qui se foutent de ce discours. Pas tellement pour des raisons d'éthique, mais à cause du message incohérent et du coup à mon avis nuisible que cela envoie...

Pour ma part, je ne suis pas fan de Home et différencie largement les cheminements de Hulot et de Yann Arthus Bertrand.
Pour ce qui est du concept de décroissance, je ne crois pas qu'on puisse dire d'Hulot et YAB qu'ils sont décroissants (je parle de l'idéologie décroissante, pas d'économie). Il est possible qu'Hulot y vienne, mais YAB en est encore très très loin, il est plus ambiance "développement durable" ou "croissance verte".
Enfin, je rejoins SMASH sur ce point : je pense que l'écologie et plus largement l'action politique en général a besoin de cohérence et certainement pas de "compromission".

Concernant YAB et Home, voici un article de Paul Ariès (dont je ne suis pas toujours fan, mais là je trouve son point de vue intéressant sur ce point) publié dans le dernier Politis :

[edit] je viens de voir que le Comandante a déjà collé cet article, du coup, j'en met un autre extrait du Blog de Claude-Marie Vadrot, journaliste à Politis [edit]


L’art de transformer une catastrophe à venir en objet esthétique et politiquement aussi correct que lénifiant. Le triomphe de la communication face aux inquiétudes des écologistes et d’une partie de la population mondiale. Le film va faire un tabac au Bangladesh et au Niger...
La presse presque unanime se déchaîne pour vanter les mérites du film de Yann Arthus-Bertrand passant en « première mondiale » sur France 2, sur Internet, dans les cinémas de 127 pays et aussi, parait-il, sur 65 chaînes de télévision du monde pour célébrer la journée mondiale de l’environnement. Pour son plaidoyer de belles images, comme d’habitude chez ce « nouvel écologiste », comme dans sa « Terre vue du ciel », il oublie tout simplement l’homme, les hommes ; ce photographe a trouvé un filon lui ayant rapporté (pour le livre tiré du premier film) prés de 6 millions de droits d’auteur, sans compter les produits dérivés. Pour le plus gros coup de sa carrière il a mobilisé des banques, des villes, des chaînes de télé et le mécène François-Henri Pinault qui dirige le groupe PPR fondé par son père François Pinault considéré comme la plus grande fortune d’Europe. Pour mémoire, le groupe PPR c’est Le Printemps, Gucci, Puma, Yves Saint-Laurent, Boucheron, Balenciaga, etc. Des babioles auxquelles il faut ajouter Conforama (800 licenciements), la Fnac (400 licenciements) et la Redoute (670 licenciements). De quoi dégager, sur un chiffre d’affaires de 3380 millions d’euros, quelques économies pour payer le film de Yann Arthus-Bertrand. Lequel court d’un média à l’autre pour nous expliquer qu’il a travaillé à l’oeil, qu’il n’en tirera aucun bénéfice. De quoi faire sangloter dans les chaumières devant une telle abnégation. En attendant le livre et le CD...
Cet homme qui a découvert il y a quelques années, pour faire son premier film presque exclusivement financé par les Nations Unies, que l’écologie permettait de se faire une extraordinaire publicité et de gagner de l’argent, est sans aucun doute le plus grand escrologiste de l’année. La seule fois où je l’ai rencontré, dans un avion qui nous ramenait de Macédoine en avril 1999, il ignorait le mot écologie. Ce n’était alors pour lui qu’une vaine agitation et une vague source d’esthétique vue d’hélicoptère ou de ballon dirigeable.
Ce qui est remarquable dans les délires néo-écologistes de Yann Arthus-Bertrand, c’est sa capacité à oublier les hommes, à occulter les conflits, à nier les exploitations, à passer sous silence les rapports de force et les origines des destructions. L’écologie, même catastrophique, se fait image, esthétisme et bons sentiments. Pour faire d’une horreur ce qu’il considère comme une oeuvre d’art susceptible de capter le public pour lui faire oublier les mécanismes économiques et politiques des destructions. Tout en lui suggérant, à ce public, qu’il est le premier responsable. Une façon comme une autre « d’entraîner dans le consentement de la catastrophe » comme le dit si bien Paul Virilio.
Alors que Nicolas Hulot a transformé son esthétisme de la découverte du monde en pensée et prise de conscience écologique de plus en plus approfondie, l’auteur de « Home » puisque tel est son nom vendable dans toutes les langues, à transformé l’écologie, sa vision de l’écologie, en fait-divers et en images finalement sécurisantes. Nicolas Hulot n’est pas doué en politique, domaine dans lequel il a sagement renoncé à s’impliquer directement, mais Yann Arthus-Bertrand a réussi à ramener l’écologie à un art du spectacle et de l’esbroufe parfaitement récupérable et assimilable par les politiques. Donc en objet purement politique, version douce et inoffensive. Exploitable par tous les politiques amis de François-Henri Pinault qui s’est marié dans un luxe inouï au théâtre de la Fénice de Venise au mois d’avril dernier. L’histoire ne dit pas si notre nouveau cinéaste était de la noce et ce qu’il pense de ce gaspillage luxueux par l’un des amis de coeur du président de la République.
Le 5 juin, jour anniversaire de la première conférence mondiale des Nations Unies sur l’environnement à Stockholm en juin 1972, il sera, il aura été, bien difficile d’échapper au consensus mou de la beauté catastrophique et au concert de louanges montant vers la camarilla présidentielle à la veille d’une élection européenne...
Que Yann Arthus-Bertrand laisse entendre qu’il vote Europe-Ecologie ne me console pas le moins du monde. Car l’écologie est tout sauf un art. Curieusement, Al Gore l’avait (presque) compris.
PS Grosse cerise sur ce gâteau industriel : vendredi soir, François-Henry Pinault est venu lui-même vendre la marchandise dans le journal de France 2....

Est-ce que j'en remet une couche? :mrgreen:

Non? Vous êtes sûrs? :roll:

Ok, je :arrow:





Arrêtons de faire des bébés

6*M*A*S*H dit:
Sur ce, désolé qu'on ne soit pas d'accord sur ce point, mais j'espère qu'au moins j'ai été suffisament clair et que tu as compris ce que je voulais dire.


Ben... Je pense avoir compris, mais est-ce nécessaire d'être aussi radical, même dans ta façon de discuter ici ?

C'est ce qui me gêne un peu dans la critique de YAB : on a un gars qui passe du Paris Dakar à Home, qui évolue donc a priori dans le bon sens, qui diffuse plus largement que n'importe qui d'autres des images qui font prendre conscience d'un problème encore inconnu d'un trop grand nombre de gens. On ne peut pas l'envoyer au bucher pour ça.

Il aurait pu donner des consignes de vote, des comportements à suivre (tu parles d'AMAP, par exemple). Je me demande vraiment ce que tu aurais dit dans ce cas ? Parce que PPR aurait toujours été derrière. Et on aurait pu assimiler ses consignes à du marketing pour la firme.
Le film se garde bien de donner des leçons, ce qu'on reproche souvent aux écolos en général, mais aussi aux gauchistes. Le film montre un problème, flagrant. Il pousse les gens à s'interroger et à faire leur choix eux-mêmes. La démarche me semble honnête. Et le fait que PPR se refasse une jeunesse verte avec ça m'en touche une sans bouger l'autre. Le commun des mortels n'a même pas conscience de ce qu'est l'empire de PPR.

Merome dit:Le film montre un problème, flagrant. Il pousse les gens à s'interroger et à faire leur choix eux-mêmes. La démarche me semble honnête.


Je ne rentre pas sur le débat concernant PPR, ce n'est pas si intéressant que ça même si cela pose la question de la cohérence.

Sinon, le problème de "Home" est bien celui là, "il pousse les gens à s'interroger et à faire leur choix eux-mêmes".
L'écologie, ce n'est pas une somme d'individu, ce n'est pas culpabilisé, c'est une question à penser de manière collective et donc politique.
YAB, dans son film, fait le choix de s'attaquer à l'individu et refuse toute entrée politique, ne parle en aucun cas (ou très peu) du système économique, du mode de vie "tout à la consommation", du comportement irresponsable de nombreuses multinationales (dont PPR fait parti)...
A mes yeux, ce film ne va pas assez loin et reste dans la lignée du : "fermer le robinet quand vous vous lavez les dents". L'écologie vaut tout de même mieux que cela comme porte parole.

Merome dit:
Il aurait pu donner des consignes de vote, des comportements à suivre (tu parles d'AMAP, par exemple). Je me demande vraiment ce que tu aurais dit dans ce cas ? Parce que PPR aurait toujours été derrière. Et on aurait pu assimiler ses consignes à du marketing pour la firme.


Jamais PPR n'aurait payé si il avait donné les consignes de votes cohérentes...

Et comme le dit très bien le Chef, YAB n'est pas passé du Paris-Dakar à une démarche écologique et politique cohérente, ce qui aurait effectivement été très bien, il est passé du Paris-Dakar à la culpabilisation d'individus pour une situation dont il est également (voire plus) responsable, la ou une remise en cause d'un système est nécessaire.

Et effectivement le cas PPR reste à ce niveau anecdotique. Sauf que c'est l'illustration même de l'erreur de sa démarche. Parce que franchement, c'est vraiment réver que de croire que si chacun fait des petits efforts ce sera suffisant si il n'y a pas de remise en cause politique et économique globale. Or en faisant ce qu'il fait YAB envoi un message qui dit implicitement que cette remise en cause n'est pas nécessaire. Et c'est en ce fait qu'il ne fait à mon avis rien de positif...

Pour le ton employé, désolé, il faut dire que la posture de saveur du monde qui serait le seul à avoir tout compris dans laquelle il se place m'énerve en plus au plus haut point. Mais ce n'est en aucun cas dirigé contre toi.

LeChef dit:L'écologie, ce n'est pas une somme d'individu, ce n'est pas culpabilisé, c'est une question à penser de manière collective et donc politique.
YAB, dans son film, fait le choix de s'attaquer à l'individu et refuse toute entrée politique, ne parle en aucun cas (ou très peu) du système économique, du mode de vie "tout à la consommation", du comportement irresponsable de nombreuses multinationales (dont PPR fait parti)...
A mes yeux, ce film ne va pas assez loin et reste dans la lignée du : "fermer le robinet quand vous vous lavez les dents". L'écologie vaut tout de même mieux que cela comme porte parole.

rahh je plussoie activement ce discours.
Home a eu le mérite d'exister mais l'éternel discours "ce sont les consommateurs qui..." m'exaspère au plus au point. Les consommateurs sont bien souvent des moutons qui consomment ce qu'on leur "offre".

Pour digresser un peu mais pourtant ça a voir avec le sujet, il y a 10 ans, on ne trouvait quasi aucun produit alimentaire avec de la framboise, maintenant on ne compte plus le nombre de yaourts, glaces et boissons qui en contiennent.
Je n'ai rien contre la framboise, j'aime ça mais personne ne réclamait qu'on se serve autant de ce fruit ; je me demande comment a été pensé l'injection massive de ce fruit dans nos habitudes de consommations. Si sa production et son impact écologique (eau, énergie, usage d'engrais/pesticides, utilisation des sols, impacts sur les autres cultures) a été regardé ou pas.

C'est plutôt la méthode de production et donc nos chers décideurs économiques et politiques de donner le "la". De cela découlera un changement de nos habitudes. Ce point de vue, qui me paraît modéré, constructif, plein d'ambition et d'enjeux aurait pu être abordé.

amha, bien sûr.

Pour que l'écologie puisse se penser au niveau global et politique, il est nécessaire D'ABORD que chacun ait pris conscience des enjeux.

Aujourd'hui, on en est là. Pas plus loin. Bien sûr, pour celui qui fait attention depuis longtemps à sa conso électrique, celui qui a jeté sa voiture et mange les légumes de son potager depuis 10 ans, ça fait bizarre. Mais on a les politiciens qu'on mérite, je crois qu'ils sont parfaitement à "notre" image : les français aujourd'hui ont dans l'ensemble très peu conscience de ça.

Home et les initiatives du même genre permet de faire un saut dans les prises de conscience, car c'est massivement diffusé et c'est fait avec talent. Cela prépare les gens à aller plus loin.

Bien sûr, c'est consensuel, c'est gentil, ça n'appuie pas trop là où ça fait mal, mais c'est un premier pas. Ça fait discuter à la pause café. Ça fait des sujets pour les réunions de famille.
C'est quand même bien mieux que de parler du dernier modèle de chez Peugeot.

Hello,

si je puis me permettre mon cher Merome... je pense que tu as raison... et ceux juste au-dessus également.

Il me semble (à vous lire) que vous defendez juste deux points de vue différents...
tu fais partie (en tout cas c'est le son de cloche auquel tes propos font penser) des gens qui pensent (peut être à tord ou à raison, je n'en sais rien) qu'il "suffit d'un effet positif pour que finalement on est bien fait de faire le truc".

du coup, à ce rythme la discussion évoluera peu...
c'est un peu comme ce demander si :
sachant que florent pagny (au pif j'ai pris le premier) chante pour une oeuvre caritative pour sa promo... doit on se dire "c'est nul c'est un gros idiot profiteur" ou doit on se dire "tant mieux ça fait vendre et donc des sous pour l'association caritative" ?
et de glisser vers les arguments de type :
claude françois, on ne dit pas "c'est nul" on dit "j'aime pas" parce que l'on respecte les goûts de chacun...

et donc... en ce sens on peut dire qu'home peut être un bon film, s'il fait prendre conscience "à la masse du bon peuple" (ou à deux trois personnes) du problème écologique et qu'il réveille un peu les consciences...
c'est en gros le point de vue que tu défends...
et il faudrait reprendre la philosophie de la morale (et les conséquentialistes) depuis kant (au moins) pour en débattre plus longuement.

perso... je trouve que ça ne se tiens pas du tout...
enfin... si ça se tient très très bien... mais pas à long terme ni globalement.

au vu du discours du dit film, du ton, des images choisies, de la publicité faite au tour... ce film est juste un produit de plus pour à la fois se donner bonne conscience et jouer sur la culpabilité...
ça fait quelques siècles que l'on (les gentils européens en gros) fonctionne comme ça... et ça ne mène à rien...
artistiquement peut être, économiquement parfois... je ne dis pas que tout est nul... mais écologiquement ça ne mène à rien.

surtout qu'en plaçant le problème au niveau de l'individu (c'est TA faute monsieur le spectateur) YAB se prend de facto comme exemple (et je "rembourse écologiquement mon film en co2 etc etc)...
rendant compte (ou voulant le faire) d'une démarche... démarche qu'il n'a pas...
il fait de jolies images à un ton de poseur chiant qui te parle qui si tu avais trois ans, mais c'est tout.
à la rigueur je préfère hulot, je ne le suis pas partout, mais là on peut voir le jeune beau de la tv qui court le monde devenir quelqu'un d'un peu plus sérieux, engagé, responsable et qui au fur et à mesure abandonne le ton sentencieux de la culpabilité pour tenter de mettre en place des solutions... et non nous fourgués l'absolution par l'arrêt de l'eau quand on se lave les dents.

Home ce n'est pas qu'une gentille bluette niaise qui est faite pour "faire prendre conscience"... c'est aussi et malheureusement un pur produit cynique et mercantile... qui ne s'assume pas (cathodiquement et médiatiquement) comme tel....

du coup, me voilà tout à fait d'accord avec quelques personnes au-dessus, il faudrait autant de moyen et de médiatisation au service d'un discours un poil plus complexe (moins caricatural si on veut) et moins enclin à jeter la pierre aux consommateurs.

kiss
...

Je suis pas d'accord avec l'histoire de la prise de conscience.

Simplement parce qu'avant le global warming, il y a eu les pluies acides et la couche d'ozone...

A moins que les gens n'aient déjà oublié...

Ce qui m'embête, c'est qu'on dit plus de mal de YAB qui a fait ce qu'il a pu avec le talent qu'il avait, que de l'immense majorité des autres artistes, photographes, chanteurs, écrivains, cinéastes qui ne dit simplement rien sur le sujet, ou qui continue d'être dans une logique de consommation bien pire.

Je trouve ça dommage.

Je ne sais pas si vous évoluez dans un monde où tout le monde est bien au fait des problèmes écologiques. Autour de moi, le film Home a eu son petit retentissement. Certains mêmes disent qu'une partie du succès des Verts aux élections est due à ça.

On ne peut pas ne pas se réjouir de ça.

Merome dit:
Je ne sais pas si vous évoluez dans un monde où tout le monde est bien au fait des problèmes écologiques. Autour de moi, le film Home a eu son petit retentissement.



Après avoir suivi encore ce passionnant thread, je me place pour ma part d'un coté pragmatique. En sortant du cadre français je dirais comme Mérome que ce genre de film peut avoir un impact, qu'importe les remarque sur son auteur et son degré de compromission : elles sont vraies, enfin j'en suis persuadé. Quand à ses invectives laissons là, la médiocrité du geste, à quoi bon la relever?
Mais pour éveiller les consciences je pense que tout est bon et cela poussera peut être certain à aller se renseigner, plus que le simple "je coupe le robinet pendant que je me lave les dents", et c'est en cela que je trouve ce film intéressant. Et il y a du travail à faire, notamment chez moi :-)

moi je me dis surtout, que la prise de conscience, elle durera 1 mois et basta.
Certains auront oublié ça, les européennes, ils iront voir Transformers, achèteront le nouveau spiel, chercheront du travail ou seront morts... bref, la vie continue mais le problème est toujours là. Et ca n'est pas en positivant sur 10% de la population qu'on évitera de s'entretuer dans 50 ans parce qu'il n'y a plus assez d'eau ou de nourriture (vous pouvez toujours me rétorquer que je n'avais qu'à anticiper la récolte :mrgreen: ).

La politique, ça sert -normalement- à ça, à déléguer nos décisions à des gens qui doivent oeuvrer pour le bien public.

L'utopie écologiste est devenu idéologie et maintenant programme politique, j'espère juste qu'on ne sera pas tous morts quand elle sera une ligne de conduite d'un gouvernement. :?

le poney dit:moi je me dis surtout, que la prise de conscience, elle durera 1 mois et basta.


Et à ce titre, considères-tu qu'il valait mieux pas de prise de conscience du tout ?
Sur les millions de personnes qui ont vu Home, une grande majorité a effectivement tout oublié en éteignant son poste de télé (ou en quittant la salle). Il suffit de quelques nouveaux convaincus pour que les idées fassent leur chemin.

On ne va pas, du jour au lendemain, passer d'une société de consommation à une société écologique et durable. Home fait partie des étapes nécessaires et non suffisantes de transition vers "un mieux".

En attendant, Daddy nous propose des sucres ronds. C'est indispensable.

le poney dit:moi je me dis ...


+ 1 000 000 ! :pouicok:

Il serai tant que les autruches vertes sortent la tête de leur trou :kwak:

bien ce que je disais plus haut

"peut être que c'est pas génial, "mais si" ça a permis à deux trois personnes de se rendre compte c'est déjà ça"...

c'est donc jugement moral en fonction des conséquences... (vi j'ai la tête dure)

mais en ce cas je me pose une question : mettons qu'il soit de bonne foi, que le remboursement carbone ça soit cool, et que bon soyons large 2% des téléspectateurs ait eu une prise de conscience àcourt terme et que quelques uns (ça reste un bon chiffre si on pense en terme d'individu) va "virer de bord" et s'intéresser à l'écologie...
mettons tout ça
dans le côté "positif" de la balance...
déjà on peut émettre des critiques et des doutes (déjà énoncés plus haut) mais mettons tout ça...

si on le fait...
faut aussi regarder l'autre côté
s'il ne gagne pas d'argent, les producteurs en gagnent, ainsi que les distributeurs, or la majorité de ses personnes (des industries et non plus des individus) ne va pas redistribuer ses bénéfices sous forme d'aide à l'environnement (par exemple le boitier du dvd n'est pas recyclable, enfin peut être je ne l'ai pas touché), ses sous vont aller dans le sens d'industries qui au-delà de leur "image toute neuve et proprette bien verte" vont continuer de polluer, vont continuer de produire et de promouvoir des biens de consommations sans faire forcément attention à leur impact sur la planète...
allant en ce sens à l'encontre du discours du film (enfin non parce que le film cause d'une prise de conscience de l'indivi...consommateur et non pas de l'industrie...[tiens exemple amusant, j'ai voulu m'acheter des cookies et euh... je suis pauvre... et euh... le paquet le moins cher = trois emballage à l'intérieur... seul les plus chers proposés un seul emballage... arf :( ] )

bref... par le biais de ce film, quelques personnes vont être "touchées" par des idées écolos... (discutables, mais mettons tjrs que non)... cool.

et par la publicité, les bénéfices, le gain des produits dérivés, des entreprises vont se faire des sous pour vendre à encore plus de gens, les mêmes produits non écolos...(un peu comme e=m6 qui une semaine vous dis "c'est bon pour l'environnement" et la semaine suivante vous invite et incite à acheter une baignoire titanesque et à prendre des bains toutes les heures (j'exagère à peine))

...

voilà, sans critiquer les idées ou la démarche deYAB donc, et en tentant de voir les "conséquences" (uniquement) ce qui me gène dans HOME, le grosse artillerie lourde qui se cache derrière le "réveillons les consciences" tout en continuant à nous "infliger des désirs qui nous affligent" comme disait le poète...

...

et à titre perso, la démarche pseudo pédago de YAB, me débecte autant que les programmes d'alimentation (pédago itou "apprends à manger sain mon petit'") des écoles sponsorisés par de grands groupes agro alimentaires (à coup d'alimencament)...

kiss
...

Merome dit:
le poney dit:moi je me dis surtout, que lae prise de conscience, elle durera 1 mois et basta.

Et à ce titre, considères-tu qu'il valait mieux pas de prise de conscience du tout ?
Sur les millions de personnes qui ont vu Home, une grande majorité a effectivement tout oublié en éteignant son poste de télé (ou en quittant la salle). Il suffit de quelques nouveaux convaincus pour que les idées fassent leur chemin.

on est dans une situation où il faut décider maintenant, réveiller la conscience doit toucher massivement ou pas du tout.

Bien sûr qu'on ne va pas tous arrêter de manger des hamburgers et partir élever des chèvres mais il faut des changements plus radicaux.

Encore une fois, rénover le mode de vie, c'est un acte politique, il faut changer les règles, peser les conséquences, ça n'est pas juste en boycottant certains produits, en achetant 3 produits bio et en regardant le film home et en s'offusquant.

C'est utile, ça fait progresser les idées mais ça n'est pas décisif; on en est au décisif.

Il a fallu grosso modo 1 mois pour que les grands de ce monde se réunissent pour éviter une crise économique majeure, c'était légitime si on voit ça comme assurer la stabilité de notre civilisation (et c'est discutable) mais surtout ils ne le font pas pour des enjeux bien plus grands, genre la survie de l'humanité.
Tu crois qu'ils ont regardé "home" ? Tu crois que, eux qui peuvent agir sur le décisif, ont évolué dans leurs idées ?
J'ai peur que non.

Plaidoyer pour une politique agricole mondiale


par Matthieu Calame,Ingénieur agronome (ENSA Toulouse), chargé de programme à la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme.

La crise alimentaire actuelle ravive de nombreuses questions sur la capacité de nourrir à moyen terme la population mondiale. Mais cette crise sanctionne d’abord les erreurs des trente dernières années en matière de politiques agricoles. Le monde peut nourrir l’humanité. C’est une question d’organisation et de modification des modèles agricoles et alimentaires, autour d’un nouveau paradigme : l’agroforesterie.




L'article complet dans La vie des idées

Sylvie Brunel : " A qui profite le développement durable ?"


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