Bigsam dit:
Le problème, c'est que réduire la population mondiale, ne serait-ce que par un contrôle de la natalité, c'est quand même un très autoritaire, et je vois mal comment ça pourrait se faire au niveau mondial.
La 2e option, la décroissance, j'ai beaucoup de mal à y croire parce que d'une part c'est un concept " de riche" occidental, les indiens ou les chinois qui ont 20 ou 30 ans d'espérance de vie de retard sur nous n'ont aucune envie d'arrêter de s'enrichir/progresser/croitre (ils sont encore dans les phases où la croissance économique est synonyme de gain en espérance de vie), d'autre part je doute que les opinions occidentales soient prêtes à accepter de sacrifier leur confort, leurs loisirs, voire même un peu de leur propre espérance de vie pour avant qu'il ne soit vraiment trop tard.
Oula, tu abordes beaucoup de choses (loisirs, conforts, espérance de vie, régulation des naissances) et je sens bien que je vais pondre un pavé...
Commençons par l'espérance de vie.
Est-ce un fin en soit ? Pour ma part, je ne pense pas qu'augmenter "indéfiniment" l'espérance de vie d'une société soit une bonne chose. Lorsque je prend l'exemple français, je me rend compte que la question des retraités (pas les jeunes retraités, les autres) n'est pas simple. Les familles ne sont généralement pas prêtes à prendre en charge leurs anciens, l'état ne fait rien de particulier à ce niveau là non plus, les maisons de retraite manquent de place, de moyens et sont chères. Autrement dit, l'espérance de vie augmente, mais notre société ne semble pas prête à prendre compte le 3ème âge autrement que d'un point de vue médical.
Maintenant, les exemples français, chinois, indiens... ne sont pas comparables et il me semble tout à fait légitime que dans ces pays, il y ait une réelle volonté d'allonger la durée de la vie.
La croissance économique est-elle la seule solution pour améliorer l'espérance de vie ? Là encore je ne pense pas. Les pays occidentaux ont la solution, la solidarité constitue une autre solution (partage en terme de conseil, d'équipements et méthodologies médicales), développement agricole (plutôt que le "tout" industriel comme c'est le cas en Chine) en direction des populations locales (c'est malheureux de voir tant de Brésilien mourir de faim quand ce même pays nourri nos troupeaux).
Une fois que l'espérance de vie progresse, reste encore à faire une place pour ces "nouvelles populations" au sein de la société.
Concernant la remise en cause de nos modes de vie, là encore, je pense que rien n'est impossible dès lors qu'on lance un processus et qu'on ne passe pas par une révolution (en tant que tel, ou guerre ou tout autre évènement dramatique et irrémédiable).
Pour ce qui est de la notion de confort, elle est tout de même relative, lorsqu'on voit tous les laisser pour compte et tout ceux qui ont le sentiment d'être laissé pour compte. D'autre part, la notion de confort est assez difficile à appréhender, car très relative.
Par contre pour ce qui est des loisirs, je trouve qu'il y a à dire. Le loisir (et aussi le confort en parti) passe-t-il obligatoirement par l'accumulation d'objets (voitures, livres, DVD, consoles, jeux..., je ne parle volontairement pas des voyages tant le nb de personnes qui en sont exclus est important.) ? Là encore, à cela je préfère l'idée de mise en commun. Il existe déjà de nombreux lieux tel les médiathèques, ludothèques où l'idée est bien de mettre en commun et de partager, démarche très différente de l'accumulation personnelle.
D'autre part, actuellement, dans la quasi totalité des pays occidentaux, les politiques mises en place visent à allonger la durée de travail (et diminuer le temps des loisirs de fait) afin d'augmenter l'activité humaine et assurer une croissance nécessaire à la survie du système actuel (sans croissance, plus de retraite, plus de sécu, plus de service public, car c'est bien les impôts issus de la croissance qui financent tout ça). Il me semble que les loisirs ont donc plus à craindre de la croissance, que de la décroissance ou croissance raisonnable. Simplement, l'idéologie décroissante nécessite une redéfinition du loisir et de l'offre des loisirs.
L'une des plus grosses critiques que je fais au passage au 35 heures, c'est justement d'avoir "senti" l'idée de réduire le temps de travail et de partager le travail, mais sans aller au bout des choses, c'est à dire repenser les loisirs pour aller vers des logiques plus collectives et de partage.
Enfin, la question de la régulation de la natalité m'apparaît sans doute la plus difficile et la plus violente.
Après, il faut aussi être cohérent. L'espèce humaine n'hésite pas à juste titre de réguler le nombre d'autres espèces (c'est le cas des sangliers près de chez moi, ils sont bcp bcp trop nombreux par rapport à leur environnement). L'espèce humaine serait-elle à l'abri de celà ? Je ne pense pas.
Les théories malthusiennes sont peut-être à revisiter aujourd'hui.
___________
@Ubik : attention, à ce rythme on va finir par tomber amoureux
@Girafe : ça fait tjs plaisir de croiser des gens avec qui on est plutôt en accord