La période de la vie d’une personne où elle n’a pas de préférences affirmées sur la bière, ça dure combien de temps? Je suis assez confiant que les étudiants, voir même les lycéens, ont déjà une marque de bière préférée.
Je comprends bien la logique du sexe qui vend, mais je pense que l’impact est très grandement surestimé. Je choisi personnellement ma nourriture pour son goût et ses qualités nutritives. Quand je n’ai pas de préférence affirmées, je teste. Et je vais certainement jamais acheter une voiture parce qu’il y avait une fille sexy dans la pub.
J’ai complètement laissé tombé la télévision il y a presque 20 ans, donc mon exposition a la publicité a radicalement diminué, et bien que je ne sois qu’un exemple isolé, et qu’il ne faille pas généraliser, je n’ai pas constaté de changement dans ma façon de consommer. La seule différence notable, c’est que parfois, en voyant un produit dans un rayon, je suis surpris “tiens, ça existe toujours ça?” (exemple récent: Champomy).
Je ne vais pas citer directement Juliano, elle m’a bloqué, et je ne veux pas qu’elle ait une notification avec mon nom dessus.
Mais j’ai parcouru le document qu’elle a posté en diagonal, et je m’amuse de la contradiction que j’y retrouve:
Sur l’ensemble des publicités listées en guise d’exemple sur la sexualisation de la femme, j’ai compté 22 pubs de vêtements et accessoires pour femmes, 12 pubs de services ou produits de beauté pour femmes, et une pub pour sextoys (page 9)… Doit-on vraiment être surpris par cette dernière?
Donc si la sexualisation de la femme vend, apparemment elle vend surtout aux femmes…
Il y a aussi, en guise de contre exemple, une pub qui sexualise un homme pour vendre un parfum… pour hommes (page 15). Donc le seul exemple de sexualisation masculine qu’ils donnent, c’est pour vendre un produit aux hommes.
Il y a 3 pubs pour des culottes menstruelles, dans lesquels, je suis assez confiant que l’idée est de dire au femmes qu’elles resteront sexy si elles les portent, et non pas de vendre ces culottes aux hommes en y montrant une femme en culotte.
Il y a une pub pour la pâtisserie (page 6) est effectivement discutable, et une pour le salon viticole (page 10) pour laquelle il est exagéré je trouve de parler d’hyper sexualisation mais où il est légitime de se poser la question de la pertinence de la femme qui y figure.
Dans le jeu des 7 différences (pages 23 à 25), qui consiste à comparer des pubs du même produit en fonction de la cible féminine ou masculine, j’accorde que les deux premiers exemples (“L’Amérique en V.O.” et la FDJ) sont sexistes, mais pour le troisième, on tombe à nouveau sur un vêtement, donc une pub avec une femme sexy à destination des femmes.
Et puis il a les quelques exemples qui montrent que les procès d’intentions, c’est facile, et qu’on peut sans problème voir du sexisme là où on veut si on est suffisamment doué en projection.
Donc dans cette pub pour des lunettes (page 17), apparemment, on a un problème de sexualisation et de nudité sous couvert d’humour… C’est moi où il y a aussi un homme sur cette pub? (notez au passage que la publicité a été légèrement découpée sur la gauche…)
Cette pub pour une location de véhicules de déménagement (page 18) est sexiste parce que tout le monde sait bien que le surpoids et les complexes associés sont un problème exclusivement féminin.
Celles là sont sympas aussi (page 21). Ici, le problème, il semblerait, c’est que c’est sexiste de montrer un couple… Nope, je n’exagère pas, la légende sous l’image dit littéralement “Hétéronormativité”… Donc le problème que l’auteur du document a avec ces deux pubs, c’est juste la présence de couples hétérosexuels (même pas spécifiquement dans un rôle traditionnel, il n’y a aucun rôle dépeint dans ces deux pubs). C’est officiel, les couples, c’est sexiste…
Oh, et il y a du rose, le rose est de facto sexiste, c’est bien connu, on a plus le droit d’utiliser cette couleur.
Et puis il y a celle là (page 22) qui est aussi sexiste parce qu’elle est “hétéronormative”. C’est pourtant une pub qui montre un homme s’occupant des enfants…
Et cette dernière qui est apparemment aussi sexiste. Allez, je vous laisse essayer de deviner pourquoi. Réponse en page 12. Pour moi c’est un non sujet, et je suis certain qu’on peut trouver sans problème des pubs qui traitent la gente masculine de manière similaire.
Nb: Il y a aussi une pub pour l’armée (page 23) qui est sexiste parce qu’il y a un homme dessus, et c’est tout, c’est le seul problème, un homme dans l’armée.
EDIT: A noter aussi que c’est un rapport rédigé par une association, développé à partir de publicités isolées envoyées par des contributeurs via un formulaire publique. Ce n’est pas une étude faite sur un échantillon représentatif selon une méthode scientifique, c’est littéralement juste l’analyse d’une liste arbitraire d’exemples spécifiquement choisis pour leur sexisme supposé.
SECOND EDIT: Autre détail que je n’ai pas pensé à mentionner avant au sujet de ce rapport, 349 contributions ont été faites, 285 ont été jugées exploitables, et seulement 55 sont cités dans le rapport. Donc de cet échantillon déjà non représentatif, on ne nous montre quand même que 20% des éléments…