Ecriture inclusive dans les règles

Je te conseille alors fortement de lire le tout récent essai de Caroline Fourest, Le Vertige MeToo. Tu y trouveras le point de vue d’une féministe engagée et raisonnée sur ce sujet.

Pour changer un peu de ce débat qui tourne en rond, je me pose une question dont je n’ai pas la réponse. Pourquoi y a t-il si peu de femmes dans notre hobby ?.. Dans ma ludothèque par exemple, je pense qu’on doit tourner autour de une femme sur pas loin de 10 inscrits. J’ai du mal à comprendre cette sous-représentation alors que je ne vois pas d’obstacle particulier et que je ne vois vraiment aucune différence dans l’attitude ludique entre les hommes et les femmes, ces dernières étant même souvent de redoutables adversaires. Je ne vois non plus aucune attitude sexiste dans le comportements des joueurs masculins vis à vis des joueuses. Qui a peut-être des éléments de réponse ? Peut-être des joueuses qui lisent ce post ?

Peut-être qu’elles ont d’autres trucs à faire…

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Ne pas faire une vanne de beauf, ne pas faire une vanne de beauf :hot_face:

+1. Je suis d’accord et je ne suis pas responsable :sleepy: J’ai posé une question qui mérite mieux comme réponse.

Attention très fort biais socio-culturel (1).

Dans mon cercle amical une majorité des femmes et des filles jouent avec autant d’intensité et d’acuité que les pères et fils. Certaines sont en retrait, dont -helas- ma chère et tendre, mais sont toujours partantes si l’occasion se présente.

Cependant, dès qu’il s’agit de sortir un machin complexe ou compliqué estampillé “gros joueur”, le sex ratio bascule de manière caricaturale(2). Et nous avons des espaces de discussion en non-mixité pour parler de jeu (en théorie) entre hommes. Pourquoi ? Je ne sais pas trop.

(1) La quasi totalité des gens évoqués ici se sont connus sur TT.
(2) Mais pas totale. Certaines, qui se reconnaîtront, ayant la victoire récurrente et peu modeste, hein. Bon. Notez par ailleurs que lors des soirées “comédie musicale”, le sex ratio bascule dans l’autre sens et plus violemment.

Le mieux serait quand amha de demander directement aux femmes qui auraient pu quitter la ludothèque. Je peux quand même donner quelques retours d’expérience sur une association composée à 95% d’hommes qu’on a essayé de féminiser.

On peut être très surpris, mais il peut y avoir des comportements toxiques invisibles si on ne les subit pas ou qu’on peut avoir tendance à minimiser (du genre « oui mais Jean-Remy il est spécial il faut pas se formaliser on s’y habitue ») ou à ne pas voir du tout (la blaguounette pseudo-machiste, par ailleurs peut-être vraiment drôle). Nous nous sommes dans notre cas efforcés de faire un point sur notre vocabulaire qui pouvait être très boy’s club et d’y bannir des expressions problématiques. Lors des événements, nous avons systématiquement fait la chasse aux blagues sexistes (et plus largement discriminatoires) et comportements problématiques et cela a contribué très fortement à une féminisation de l’association d’après les retours de nos membres. Je pense que le plus important c’est que ça soit inscrit dans les statuts de l’association et très visible par tout le monde.

Il y a également un effet boule de neige : dans un groupe à 90% masculin ça sera forcément intimidant pour une personne différente. On s’est tous retrouvé un jour avec tous les regards portés sur soi (seul blanc dans un restaurant Camerounais, seul homme dans une boutique de vêtements féminins) c’est gênant.

Reste aussi un sujet qui fâche, la représentation. C’est une chose de faire venir des femmes dans son association, mais encore faut-il aussi travailler à ce qu’elles s’y sentent représentées. Dans notre cas, nous avons volontairement réservé des quotas dans notre conseil d’administration et encore une fois, les remontées ont été positives. Nous avons une présidente talentueuse qui ne se serait sans doute jamais investie si on n’avait pas eu cette démarche.

Malgré tout, c’est quand même compliqué ! Le jeu de société fait sans doute partie de ces activités ayant une image genrée qu’il est difficile de changer. Ce qui me fait rebondir, la boucle est bouclée, sur la début de cette discussion. :wink:

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C’est faux, et j’y réponds par une expérience qui vaut bien évidemment pour généralité universelle : mes 2 filles jouent plus que le fiston :sunglasses:

Alors un p’tit indice, la charge mentale : pour aller en club, il faut pouvoir faire garder les enfants en bas-âge. Or qui reste majoritairement à la maison pour s’occuper des enfants ? Qui est le plus souve. souvent parent solo ? Qui a a le plus souvent un emploi précaire ou est moins bien payé/e et a donc plus de difficulté à payer une baby-sitter ?

Ensuite ils grandissent et on peut les amener à certains événements ou bars à jeux, ludothèques, etc. Mais il faut pouvoir les surveiller et donc impossible de se concentrer sur de gros jeux complexes.

Mon amie et moi sommes allées plusieurs fois en soirées et les mecs étaient entre eux et ne nous proposaient que des jeux familiaux et retournaient jouer entre eux. Alors oui ce n’était pas la majorité mais elle a été dégoutée et ne veut plus y aller. Pourtant elle les aurait explosé aux scores sur leurs jeux bien complexes.
(j’ai 3 filles qui jouent, à toutes sortes de jeux y compris complexes et qui vont en salon, parfois en bars à jeux, etc.)

Quant à la perpétuité, je crois fondamentalement que c’est inhumain et qu’avec un vrai accompagnement il y aurait beaucoup moins de récidives (certains sont malheureusement irrécupérables parce psychiatriquement trop atteints et ont plus leur place en centre médical fermé).
J’ai été victime de viol, je ne voudrais pas que les responsables passent leur vie en prison même si je me coltine le trauma à vie. Le problème ce n’est pas qu’ils sortent, c’est de les foutre en prison dans des conditions épouvantables et inhumaines et de ne pas s’en occuper jusqu’à leur sortie. D’où ils sortent humiliés et avec encore plus de rage.
J’ai travaillé en prison et/ou dans l’accompagnement des détenus justement. Je continue régulièrement. Les choses changent pour la prévention et la réinsertion mais trop lentement et avec trop peu de moyens.
Alors oui l’écriture inclusive semble bien dérisoire mais fait partie des petites choses qui peuvent contribuer à faire changer la représentativité. Et je suis la première à trouver bizarre des règles écrites au féminin mais je sais que c’est principalement par manque d’habitude et formatage dès l’apprentissage de la lecture.

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Catégoriquement, et définitivement :joy: Alors donc ton étude (de 2018) aurait mis fin à une immensément vaste question sociologique (la part de l’inné et de l’acquis dans le développement du genre), et tous les chercheurs qui travaillent encore dessus perdraient leur temps? Des sections entières d’universités parmi les plus prestigieuses du monde seraient en train de brasser de l’air, puisque tout a été dit? C’est un véritable scoop que tu tiens là :upside_down_face:

Ton interprétation de cette étude est un exemple parfait qu’on peut facilement faire dire ce qu’on veut (ce que nos opinions personnelles veulent croire, le plus souvent) à des études, à des chiffres. Cette étude (revue par les pairs, mais qui a été pas mal critiquée pour divers biais, soit dit en passant) montre en effet une corrélation positive entre indice élevé d’égalité hommes-femmes et différenciation des genres.
En gros, plus les hommes et les femmes vivent dans une société où l’égalité est promue, plus ils différencient leur comportement.

Mais en conclure comme tu le fais que ça prouve que la différence de genre est innée, biologique, et que le contexte social n’influe pas du tout est faux, pour au moins deux raisons. D’abord parce qu’il pourrait y avoir une cause intermédiaire dans cette corrélation. Par exemple, ici, les pays ayant un haut indice d’égalité sont les pays les plus développés économiquement, et inversement. Autrement dit, sans analyse complémentaire, l’étude pourrait simplement monter que les genres se différencient davantage dans les pays développés que dans les pays pauvres. Et là, la liste des interprétations possibles est longue! On pourrait par exemple émettre l’hypothèse que, dans les pays à faible égalité, il est avantageux pour une femme d’agir comme un homme afin de bénéficier des avantages associés au genre masculin, d’où la réduction de différenciation observée dans les genres. A l’inverse (comme le dit l’article dont le lien est plus bas), dans les pays développés, les parents pourraient avoir plus de temps à disposition pour socialiser leurs enfants en se conformant aux stéréotypes de genre dont nos sociétés regorgent encore, alors que les parents des pays en voie de développement, occupés à autre chose, laisseraient davantage leurs rejetons de développer “naturellement”.

Une étude investigue d’ailleurs la piste des facteurs familieux, micro-sociaux - pas du tout pris en compte par l’étude de 2018 que tu cites - pour comprendre pourquoi le type de postes de travail choisi par les genres évolue peu dans les pays développés: voir https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)30210-7/fulltext

Mais l’étude qui démonte le plus celle que tu cites est probablement celle-ci: https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2008704117

On peut la résumer comme ça: les pays plus égalitaires et économiquement plus développés ont également développé des valeurs plus émancipatrices, individualistes et progressistes qui accordent beaucoup d’importance à la réalisation de soi et à l’expression de soi. Pour s’exprimer, les individus de ces pays doivent en quelque sorte se définir et pourraient alors se rabattre sur des identités de groupe et notamment de genre. Les normes de genre donnent alors aux individus un contexte, un cadre auquel ils peuvent s’identifier

Cette même étude montre aussi que, étonnament, l’idée que “Les maths ce n’est pas pour les filles” est un stéréotype plus répandu dans les pays développés et égalitaires que dans les autres!

Enfin et surtout: ce n’est pas moi qui suis en train d’essayer de louvoyer pour réinterpréter les résultats de ton étude, c’est les deux chercheurs qui l’ont réalisée (Falk et Hermle) qui le disent eux-mêmes, ici, à la fin! When Times Are Good, the Gender Gap Grows | Scientific American

Les rôles sociaux “sont très puissants pour expliquer les différences et les préférences entre les sexes”, et l’étude actuelle n’a pas mesuré ces facteurs. Les résultats de l’étude établissent une tendance qui doit être examinée de manière plus approfondie afin de confirmer ou d’infirmer les causes sous-jacentes.

Johannes Hermle souhaite également s’assurer que les résultats de l’étude ne sont pas interprétés à tort comme favorisant les explications évolutionnistes ou biologiques au détriment des facteurs sociaux. “La plus grande erreur d’interprétation pourrait être que nos résultats indiquent que les rôles sociaux ou spécifiques au genre n’ont pas d’importance dans la formation des différences de préférences entre les hommes et les femmes” déclare-t-il. “Je pense qu’ils ont une grande importance”

Pas de chance, il dit exactement le contraire de ce que tu dis toi! Pour lui, ça pourrait très bien être les rôles que nos sociétés ont attribués et continuent d’attribuer aux différents genres (c’est à dire: les hommes sont intéressés par les sciences dures, intrépides, courageux, impulsifs, entreprenants, etc, les femmes sont sensibles, créatives, maternelles, douces, etc) qui créent les différences que l’on observe, et pas la génétique.

Et ça, désolé, mais c’est grotesque. Ce n’est pas parce que ton fils joue avec des camions et ta fille avec des Barbies que tu peux en tirer des généralités. Je fais constamment un constat inverse du tien avec ma progéniture et celle de mon entourage!

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Dans mon cercle d’amis c’est l’inverse. Les hommes préfèrent les jeux simples et assez rapides, alors que les femmes aiment bien les jeux plus compliqués.

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Dans le mien, c’est partagé.

Je ne pense pas que l’échantillon dont je dispose soit représentatif du tout. Mais, pour rebondir sur les remarques de prunelles, indépendamment du sexe il est clair que le nombre/âge des enfants impacte fortement la disponibilité (physique/mentale) des parents. Et, oui, dans beaucoup de couples ce poids est inégalement reparti. Mais le critère déterminant (autour de moi) me semble être lié à la maximisation des revenus. C’est globalement toujours le parent dont l’activité est la moins rémunératrice qui assume le plus de charges familiale au sens large (mais encore une fois très forte homogénéité sociale dans mon groupe amical).

Du coup pour les gros jeux qui tâchent je ne sais pas si ça biaise ou pas.

Effectivement, j’ai plusieurs couples de joueur/joueuse dans mes amis, et si tous et toutes aiment vraiment jouer, ce sont le plus souvent les messieurs qui participent à nos “soirées jeu entre potes” pendant que madame veille à ce que les enfants ne foutent pas le feu à la maison. La seule femme de mon cercle d’amis qui joue autant (voire plus) que les garçons est aussi la seule célibataire du lot.

on a une combinaison des deux, je pense : des comportements problématiques détournent certaines femmes du hobby (ou du moins des clubs) → Celles qui restent sont ultra minoritaires, ce qui renforce la pression et leur fait lacher l’affaire → Les joueurs qui restent se retrouvent “entre garçons”.

Je ne tourne plus trop en club, mais je jouais régulièrement au JdR en asso dans les années 90-début 2000, et franchement, notre club avait une ambiance de vestiaire pour hommes qui faisait fuir les quelques filles qui venaient se renseigner. Ca s’est probablement beaucoup amélioré depuis (je l’espère vraiment, VRAIMENT très fort, parce qu’on était vraiment craignos), mais c’est un héritage qui fait que le noyau dur d’une asso peut encore se trouver constitué de gars, ce qui inquiétera les nouvelles joueuses potentielles.

Pour mon vécu, à la naissance des enfants, j’ai coupé une activité (les sorties ciné) j’ai conservé d’autres (le JDS), le sport… c’est sûr que cela prends du temps! :man_shrugging:

Je te recommande l’étude qui a fait beaucoup parler à l’époque et qui montre que, contrairement à ce qu’on a longtemps pensé, ce n’est pas forcément le taux de testostérone, un peu plus élevé chez les hommes, qui implique qu’ils ont naturellement un comportement plus directif, entreprenant et risqué. Ca pourrait en fait fonctionner dans l’autre sens: l’étude montre qu’un être humain, homme comme femme, placé dans une situation de pouvoir voit naturellement son taux de testostérone augmenter!

https://www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.1509591112

Le réel ou la nature ?

Des études démontre très bien que les violences conjugales et sexuelles commises dans les couples sont davantage liés à un phénomène de société, de la perception et de la vision de ce que doit être un homme et une femme.

« Un homme a des besoin sexuels a assouvir. Une femme doit satisfaire son mari. »

Résultats : il n’est pas normal qu’une femme ne fasse pas son devoir conjugal dans le couple.

C’est un phénomène de société où les hommes sont assujettis à ces préjugés qui consisteraient à dire qu’ils ont des désirs sexuels plus importants que les femmes et qu’ils doivent être assouvis.

Et ce sont des préjugés qui n’ont aucun fondement physiologiques, exemple la testostérone.

On peut imaginer que les ambitions des maisons d’édition des jeux de sociétés les motivations soient aussi financière. Écrivons en étant plus inclusif peut être arriverons nous a augmenter la segment de marché « féminin » ou « féministe ».

Mais de mon côté il est fréquent que notre cercle de femme rechignent un peu à jouer à des jeux qui durent 4h et complexe à mettre en œuvre bref trop prise de tête alors que les copains ce sont des joueurs-ultras capable de jouer à du Weather Machine toute la nuit. Mais il ne faut pas faire de généralité l’inverse doit exister aussi !

Mais l’objet de l’égalitarisme entre femme et homme n’a pas pour objectif d’obligé à ce que tous les postes de travail soient occupés par un homme et une femme strictement proportionnel mais plutôt de donner la chance aux femmes qui sont souvent mis de côté pour de fausses raisons…

Dans la gendarmerie par exemple la présence de femmes plus importante dans l’escadron a permis de changer les mentalités. Nos collègues s’amusaient à faire des blagues pas très sympas, mais comme le sexisme est pris très au sérieux par la hiérarchie et bien ce type de blagues se sont arrêtées y compris pour les hommes. Car se faire humilier c’est sympas pour aucun genre ni aucun sexe…

Tu cliques sur le pseudo « ignorer »

Je suis assez surpris de cette partie du message. J’ai 67 ans et j’ai vécu étant jeune la révolution sexuelle du début des années 70. Il était alors évident pour tous les jeunes que nous étions que les besoins sexuels de la femme étaient aussi forts et importants que ceux de l’homme, c’était une des grandes avancées de l’époque par rapports à nos parents et grands parents. De même si l’équilibre sexuel est important dans un couple, c’est totalement bijectif et le “devoir conjugal” s’il existe est autant de la responsabilité de l’homme dont une des preoccupations devrait être de satisfaire au mieux sa femme. Ce sont des notions que nous avions acquises à l’époque et je suis vraiment surpris de voir qu’aujourd’hui nous serions revenus en arrière en ayant les façons de penser de nos arrières grand-parents.

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Ce que je décrits n’est pas la réalité de toutes et de tous. Mais je constate autour de moi, des témoignages y compris d’hommes, de devoir démontrer un appétit pour le sexe assez démesurée pour prouver sa virilité et prouver de cette manière que l’on est un homme. Oui c’est un recul, c’est certain, mais j’ai l’impression que la jeune génération qui arrive est un peu plus sensibilisée, notamment sur le consentement, les représentations. Je le vois autant à l’escadron que durant mes cours en tant qu’enseignante.