Bonjour,
ALERTE !
J’ai besoin que vous me rassuriez…suis pas bien…me sens mal dans ma peau de blanc hétérosexuel.
(fils d’un cheminot exploiteur de trains et d’une paysanne exploiteuse de pommes de terre)
Moi quand je joue à Village Attacks, je joue des méchants monstres sanguinaires aux pouvoirs maléfiques qui mangent de pauvres paysans armés d’une faux !
Là c’est moi. Vous m’avez sûrement reconnu, non ?
(par contre suis pas sûr qu’il soit bien blanc et bien hétérosexuel mais bon tant pis je le joue quand même, je suis ouvert d’esprit et tolérant en fait et puis je vais même jusqu’à porter une sorte de robe)
Là le pauvre paysan innocent qui ne demande rien à personne.
(bon après p’têtre qu’il le cherche à se faire bouffer aussi en levant le poing comme ça de manière revendicative, p’tain c’est p’têtre mon ancêtre)
J’ai honte…
Suis-je moi-même méchant ?
Suis-je récupérable ?
Ai-je une chance, même minime, d’atteindre le Paradis Wok ?
Merci d’apaiser ma conscience !
Tiens en passant, sur ce sujet brûlant des dérives identitaires, je vous conseille chaleureusement de lire, d’offrir, ce délicieux roman “
Le Voyant d’Etampes” de Abel Quentin (L’Observatoire - 2021).
Il vient de recevoir le
Prix de Flore.
On rit beaucoup…mais jaune !
Pour moi un des meilleurs romans de l’année.
Une démonstration qui confirme que la littérature vaut souvent mieux que dix thèses sociologiques sur un sujet.
La littérature n’explique pas, ne démontre pas.
Elle raconte, elle montre.
Elle NOUS raconte et Abel Quentin dépeint notre aujourd’hui avec talent.
Un roman de l’air du temps. Une sorte de Houellebecq en plus grinçant, plus optimiste, plus amusant.
Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l’écriture d’un livre pour se remettre en selle : Le voyant d’Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l’Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d’un anti-héros romantique et cynique, à l’ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d’une génération.
Bons jeux et bonnes lectures !
PS : votre attention, préambule avant les invectives et la mise au pilori de la “bien pensance”.
Que les choses soient bien claires, que l’on ne vienne pas me donner ici des leçons de bonne conscience politique, je respecte les revendications légitimes des exploités, je milite activement contre toute forme de racisme, etc. mais je voudrais amener ici un peu d’humour, de légèreté, de recul et surout, surtout de
NUANCES !