Mr Popo dit:Sherinford dit:combien d'enseignants n'ont jamais connu que l'école, se contentant de passer d'un côté de la classe à l'autre après avoir eu leur diplôme? Des glands qui n'y connaissent rien à la vie, en somme...
Ah ben ça, ça fait plaisir à lire, tiens...
Heureusement qu'il y a des vraies gens qui connaissent la vraie vie, eux, pour pouvoir me l'expliquer.
C'est marrant de voir comme vous prenez la mouche. Aurais-je touché une corde sensible?
Je me suis probablement exprimé avec peu de tact, et l'idée que je voulais faire passer n'a manifestement pas dépassé votre bouclier anti-ironie. Je n'avais pas pour objectif de critiquer, mais de mettre le doigt sur une certaine réalité, qui a été épinglée par mon maître de stage alors que je passais l'aggrégation (ben oui, je suis aussi potentiellement un enseignant) en deux phrases chocs: "ce que l'on sait faire, on le fait. Ce que l'on ne sait pas faire, on l'enseigne".
OK, je vais reformuler.
L'école est un monde à part. Un enseignant qui passe de statut d'élève au statut de maître sans avoir d'autre expérience professionnelle a donc un point de vue très particulier sur la vie. Un point de vue peu faussé, si vous voulez. Evidemment, je ne parle pas de la vie au sens large: ayant une famille et une vie en dehors de l'école (enfin, pour les plus chanceux), chaque enseignant a bien évidemment une certaine expérience de la vie.
Ce qui est amusant, c'est que vous reconnaissez que la profession d'enseignant a plein de spécificités qui font qu'il est nécessaire de développer un certain nombre de compétences pour l'exercer, mais sans voir qu'il y a tout un univers professionnel à côté qui vous échappe et auquel vous n'êtes confrontés qu'en tant que "client".
Ce qui me marque aujourd'hui, c'est que les compétences dont j'ai besoin pour exercer mon boulot ne m'ont pas été enseignée ni à l'école (à l'exception du français et des maths), ni à l'université.
Par ailleurs, le vrai ennui, la vraie inquiétude, qui ressort d'ailleurs également de l'article qui a initié ce post, c'est que la profession d'enseignant est finalement très peu contrôlée: un enseignant est seul maître à bord, est inspecté très rarement, et a un triple rôle de formateur, évaluateur et maître de la discipline (dans sa classe) qui peut porter préjudice à son efficacité (il vaudrait mieux qu'il soit simplement formateur).
S'il est doué, c'est cool, et s'il est médiocre, tant pis pour les élèves - et souvent aussi tant pis pour lui, vu qu'il aura des tonnes de difficultés et finira sa carrière extrêmement cynique ou extrêmement dépressif, selon son caractère.