[Education] Projets de réforme

Govin dit:
Oui, j'imagine, mais pour autant ça ne répond pas aux attentes du professeur qui demande au fiston d'aller imprimer la page Wikipedia sur la chevalerie, une fois rentré chez lui.


Loin l'idée de critiquer des collègues et encore que...surtout dans le second degré ( pas taper c'est de l'humour d'instit à 2 balles!)

Mais si tu as un prof qui demande d'imprimer un article Wikipedia, ben soit tu as mal compris sa consigne ( ce que je doute), soit la sienne est juste débile en fait.
A l'école on apprend à se servir différement d'un ordi qu'à la maison normalement. On apprend qu'il y a pas que Wikipedia dans la vie, et qu'une recherche doit être réfléchie. Ni plus ni moins qu'une recherche en bibliothèque auparavant. Avoir un regard critique sur Wikipedia...avoir un esprit critique tout court. Y a le C2I pour ça, mais pas sur que la totalité des profs en comprennent le fonctionnement dans son principe en fait.
cartman dit:Mais si tu as un prof qui demande d'imprimer un article Wikipedia, ben soit tu as mal compris sa consigne ( ce que je doute), soit la sienne est juste débile en fait.


La solution doit se trouver entre les deux.
Je pense que le professeur implique l'élève dans un travail de recherche personnel sur l'internet, sur un thème donné, et les élèves entre eux se passent la consigne du "Wikipedia est ton ami".

Maintenant, ça fait au moins trois fois que mon fiston rapporte des feuilles Wikipedia imprimées au collège, et rien ne semble l'empêcher de continuer.
Espinha de Bacalhau dit:Pour revenir à nos moutons, bla bla bla apprentissage de base.


Je suis entièrement d'accord ; la question des méthodes est après tout anecdotique (même si souvent insupportable), mais les racines les plus profondes de la crise de l'éducation, et ce depuis un paquet d'années, sont celles de ses objectifs : l'école doit-elle permettre aux élèves de s'épanouir, de s'affranchir des conditionnements culturels et idéologiques dans lesquels nous sommes tous englués, de vivre avec tout le monde en gardant sa liberté d'esprit ; ou au contraire doit-elle leur permettre de s'intégrer dans une société toute entière vouée à la production économique, qui est d'autant moins remise en cause qu'on la donne à comprendre aux enfants comme un donné incontournable, évident et indiscutable (même si éventuellement criticables, mais ça fait longtemps que la critique est décorrélée de toute tentative d'agissement) ? Derrière cette question se cache celle, évidemment, du sens du contrat social lui-même : les hommes sont-ils en société pour produire plus que le voisin ou pour se donner ensemble les moyens de vivre libres et heureux ?
J'ai évidemment ma réponse, les gouvernements successifs (de droite comme, hélas, de gauche) ont jusqu'ici la leur, mais cette question n'est jamais abordée clairement, et une immense flou plane autour de la mission éducative, dans l'esprit des parents d'élèves, et souvent des professeurs eux-mêmes. Un flou qui bien sûr permet toutes les dérives...
Espinha de Bacalhau dit: par une plus grande intégration aux exigences de l'environnement économique et des besoins de l'entreprise. Et l'on nous parle maintenant d'un partenariat avec celle-ci à partir de la 6ème.


Ce point m'a pareillement interpellé, mais je n'en ai eu connaissance que ce soir.

Quelques idées en vrac

L’Education est pilotée par le terrain

Quelles que soient les réformes, les changements de méthode, les interdictions, les promotions, c’est le terrain qui fait l’enseignement.
Comme disait Cartman : le gouvernement peut décider ce qu’il veut à propos des devoirs, si les profs continuent à en donner, les parents à les faire faire, les municipalités à organiser les études du soir, il y aura des devoirs, comme depuis 50 ans alors que c’est prohibé.

L’Education Nationale n’est donc pas pilotée

C’était flagrant pour la grammaire dont on n’a jamais eu de document d’application depuis les programmes de 2002. Et pour cause, les chercheurs, inspecteurs généraux ne sont pas d’accord sur les méthodes.
Sur le terrain, d’un inspecteur à l’autre, on promeut différentes approches, différentes méthodes. Notre inspectrice de primaire, par exemple, est une ancienne prof de sport de collège-lycée. Elle n’a jamais enseigné la lecture et pourtant elle donne des leçons aux collègues de CP…Et les collègues eux-mêmes enseignent très différemment.
J’ai vu des collègues encenser les bons et briser les mauvais et les agités au nom de la morale, d’autres tout axer pour que les mauvais et les agités puissent réussir. Certains collègues ne font pas de sport parce qu’ils n’aiment pas ça, d’autres en font tous les jours. Certains soupirent dès 8h30, d’autres chantent encore vendredi à 16h30.
L’Education nationale n’est pas un bloc monolithique, elle est composée de gens aux parcours, compétences, histoires, envies différentes. Donc, il n’y a pas qu’une éducation.

Sur les réformes du gouvernement
Mon école a une école partenaire anglaise. Tout concourt à nous rapprocher de leur modèle apparement. Ecole tous les jours, cours finis à 15h, TBI dans toutes les classes, regroupement d’établissements sous un directeur unique non enseignant. Bien ou mal?

Sur la semaine de 5 jours
La semaine de 4 jours était une aberration. On supprime le samedi matin, c’st à dire 3 semaines de cours par an en cumulé, on alourdit les programmes et on s’attend à plus de réussite? Non, car l’objectif réel était la suppresion des RASED pour faire des économies.
Le retour à 5 jours présente pour moi beaucoup d’avantages :
- des journées moins chargées en répartissant les heures sur 5 jours
- une pratique du sport quotidienne si on s’organise comme les anglais (à 15h, tous les enfants vont faire du sport en AS après l’école)
- une plus grande régularité : pas de coucher tard le mardi soir (si possible), donc une semaine plus régulière.

Sur l’ordi à l’école
D’accord avec Cartman, tout dépend de ce qu’on en fait.
Comme un dico, un documentaire, un bouquin, n’importe quelle leçon. Ca peut être n’importe quoi, un outil d’oppression ou d’émancipation.
Chez nous, par exemple, on s’en sert pour faire de la micro-impression : on sort des mini-livres écrits par les élèves. On le faisait avant, mais ça a simplifié la démarche.
TBI : j’en ai un dans ma classe. Très motivant pour les élèves d’aller manipuler des étiquettes, des cibles, des nombres. Ca permet aussi de prendre en photos des cahiers d’élèves immédiatement et de diffuser pour montrer des méthodes différentes autour d’un même problème. Là encore, on le faisait avant, mais ça simplifie.
Et puis, avec le net, dès qu’on tombe sur du vocabulaire qu’on ne connaît pas, on a un imagier infini très pratique.

Sur les devoirs

De toutes manières, les parents des classes favorisés continueront à en donner, les trop occupés à ne pas s’en occuper.
Maintenir les devoirs ou les supprimer comme ça a déjà été fait ne changera rien.
Par contre, pas la peine de faire des devoirs pour s’interesser au travail de son enfant. Chaque année, je dis à mes parents d’élèves (plusieurs illétrés en français) que l’important n’est pas qu’ils apprennent à leurs enfants (c’est notre boulot, ils n’ont pas les méthodes), mais qu’ils leur montrent que l’école, la réussite de leur progéniture, les apprentissages, c’est important pour eux. Et qu’ils leur montrent aussi que ça sert dans la vie. Lire une histoire, oui. Mais aussi, allez faire les courses, payer, rendre de la monnaie, faire une recette, mesurer de la farine.
Et je conseille aussi à mes parents d’élèves de laisser tomber les cahiers de vacances et d’acheter…des jeux de société. Un halli galli, un blocus, ca donne du sens à ce qu’on apprend en classe.


De toutes façons cela fait déjà bien longtemps, que l’école n’a plus d’importance et n’est plus gage d’une quelconque réussite mis à part en cas de capacités exceptionnelles


Edit: et ce n’est pas près de changer… Sauf le fiston ne peut pas faire une brillante prépa ou médecine qui sont par nature des formations sélectives…

Jeremie dit:
De toutes façons cela fait déjà bien longtemps, que l'école n'a plus d'importance et n'est plus gage d'une quelconque réussite mis à part en cas de capacités exceptionnelles

Edit: et ce n'est pas près de changer... Sauf le fiston ne peut pas faire une brillante prépa ou médecine qui sont par nature des formations sélectives...


Heureusement que c'est pas vrai et que la réussite ne se mesure pas à la fréquentation de la prépa. Perso, un de mes fils a fait bac pro élec et j'en suis très fier.
Pierre2.0 dit:Quelques idées en vrac


Et très justes. :pouicbravo:
Jeremie dit:
De toutes façons cela fait déjà bien longtemps, que l'école n'a plus d'importance et n'est plus gage d'une quelconque réussite mis à part en cas de capacités exceptionnelles

Edit: et ce n'est pas près de changer... Sauf le fiston ne peut pas faire une brillante prépa ou médecine qui sont par nature des formations sélectives...


C'est pas nouveau...



J'imagine mal que le bac puisse passer, en 30 ans, de 25 % d'une classe d'age avec 63 % de réussite à 67 % d'une classe d'age et 86% de réussite sans avoir bien changé en terme de niveau.

En 20 ans entre 90 et 2010, on a plus que doublé le nombre d'élèves ingénieurs (et je ne compte pas les masters et autres on a du multiplier par 5 !)...

Et pour faire ça, il n'y a pas beaucoup de solution, à par diplômer des gens qui, avant, n'auraient pas été retenus à l'entrée.

C'est comme ça, ça rend le recrutement en fait plus difficile... Le jeune diplomé en face de vous va t il être un type qui va booster votre projet ou s'avérer perdu devant un programme de 30 lignes ? (cela m'est arrivé récemment le bac + 5 info qui ne savait pas programmer , cela ne m'est jamais arrivé dans les années 85 / fin 90...).




Et en effet, un bon artisan est probablement plus heureux qu'un mauvais ingé !

<je feed mon propre troll, mais il y a un fond de vrai>
C’est peu ce que je voulais dire, une partie importante des problèmes de l’école provient du fait qu’elle n’a plus grand chose à offrir aux jeunes.

À l’époque de mes parents être bachelier était déjà un vrai atout pour le futur. Aujourd’hui on s’en fiche : le bac est quasi offert.

Et ce coté pochette surprise cela est effectivement en train de contaminer le niveau master. En tant que membre de jury j’ai vu une fois une étudiante repêchée à 6 de moyenne générale “tu comprends, elle est étrangère c’est dur pour elle, on l’a déjà depuis 4 ans et les consignes d’en haut sont claires : on doit baisser notre taux d’échecs.”

Bref, pour moi il vaut 100 fois mieux être bon dans une filière pro facilement monnayable que d’avoir des résultats moyen plus en filière générale. Il sera toujours temps pour lui de créer sa propre activité un jour. Il gagnera de plus bien mieux sa vie qu’un “mauvais” bac+5.

Evidemment cela fait moins chic dans les tests PISA…

Dans mon entourage, le niveau actuel de revenu des gens n’est que marginalement lié à leurs compétences. Je bosse avec des X / normaliens chercheurs et incapable de s’acheter un autre logement qu’un pavillon d’ouvrier des années 60 à la campagne (exeption pour les X-mines/ponts qui sont un peu mieux lotis grâce à la grille de paie des corps). D’un autre coté je fréquente des “héritiers” de familles du Nord… Même pour ceux venant d’une “petite” famille c’est autre chose (travail dans la boite de papa)… De mêmes dirigeants dans la construction m’ont expliqué qu’un carreleur moyen plus se payait au minimum 4200 euros nets (attention risque pour les articulations)…

Bref aujourd’hui mis a part les médecins qui se sont bien débrouillés pour se protéger, les études n’offrent que très peu de véritables opportunité. L’héritage a en grande partie repris son importance. Les profs ont d’ailleurs subit une importante baisse de leur niveau social. Comment les d’jeuns pourraient ils être motivés alors que la classe est devenue une garderie (il parait que la délinquance est plus basse quand il y a école, ouvrons donc plus de jours par an) ?


</je feed mon propre troll, mais il y a un fond de vrai>

Jeremie dit: une partie importante des problèmes de l'école provient du fait qu'elle n'a plus grand chose à offrir aux jeunes.

C'est vrai. On apprend quand même tous les jours à lire à des enfants aux parents illétrés. On essaye, pas toujours avec succès, de les passionner pour la lecture de documentaires, de romans, de pièces de théâtre. On leur apprend à faire des recherches, des exposés en public, à expliquer leurs méthodes. On leur apprend à compter, à calculer, à tracer, à se repérer sur un plan. On leur apprend l'histoire, la géographie du monde. On leur apprend que la Terre tourne autour du soleil et pas l'inverse, que le soleil est plus gros que la Lune malgré ce qu'on voit et qu'on dit certains de leurs parents.
On leur apprend à respecter leurs camarades, les adultes, à ne pas jeter de cailloux dans des vitres, à accompagner un copain blessé, à s'excuser.
Tu as raison, Jérémie, au final, on n'a pas grand chose à leur offrir.
Jeremie dit:
Dans mon entourage, le niveau actuel de revenu des gens n'est que marginalement lié à leurs compétences. Je bosse avec des X / normaliens chercheurs et incapable de s'acheter un autre logement qu'un pavillon d'ouvrier des années 60 à la campagne (exeption pour les X-mines/ponts qui sont un peu mieux lotis grâce à la grille de paie des corps). D'un autre coté je fréquente des "héritiers" de familles du Nord... Même pour ceux venant d'une "petite" famille c'est autre chose (travail dans la boite de papa)... De mêmes dirigeants dans la construction m'ont expliqué qu'un carreleur moyen plus se payait au minimum 4200 euros nets (attention risque pour les articulations)...

Pardon, mais qu'est-ce que l'école est censée faire contre cela.
Quand les entreprises décident de nommer les gens par népotisme.
Un ami qui travaille dans le tourisme me disait qu'il avait vu un responsable nommer son fils à un poste alors que celui-ci était incompétent, mais qu' "il fallait bien lui trouver une place". Certains sous-directeurs ont été nommés en passant devant toute la ligne de promotion parce qu'ils faisaient parti des jeunes du parti. Et là encore, selon mon ami, la compétence...
L'école est censée pouvoir faire quelque chose pour ça?

Jeremie dit:
les études n'offrent que très peu de véritables opportunité.

Il y a quelques temps, j'ai croisé un de mes anciens élèves, qu'on a tiré de loin (on = l'équipe pédagogique de l'école et du collège; j'imagine du lycée mais je ne les connais pas), proche de la délinquance, ne sachant toujours pas lire en CE2...
Il est mécano poids lourd maintenant, et avec les heures supp, il se fait 1600 euros mensuels (il a 20 ans. J'en ai 40 et je suis à 1900). Il a une copine avec qui il venait d'emménager. Il avait l'air heureux comme un pape. (hmm, plutôt un muezzin dans son cas en fait)
Alors peut être que pour toi Jérémie, il n'y a que les X-mines, MBA, Sciences Po qui comptent. Dans la vraie vie, il y a plein d'autres gens, merci pour nous, qui ne sortent pas de Normale Sup.
Ces gens sont boulangers, plombiers, facteurs, électriciens en entreprise, maçons, fonctionnaires B et C, jardiniers. Ils ont appris à lire à l'école, et sans doute aussi une partie de leur métier d'origine.
Mais je suis d'accord avec toi : si la majorité de la population veut faire les Mines, là, on n'y arrive pas....

Jeremie dit:
Comment les d'jeuns pourraient ils être motivés alors que la classe est devenue une garderie (il parait que la délinquance est plus basse quand il y a école, ouvrons donc plus de jours par an)


C'est marrant, je suis tous les jours en classe et j'ai pas l'impression de faire garderie. Hier, on a appris ce qu'est un homonyme, on a appris à décomposer un nombre en facteurs premiers, on a lu la fin du "Monstre Poilu" avec les CE1, révisé nos pièces de théâtre avec les CM1, appris à s'excuser quand on a lancé une colle à la tête d'un camarade pour un enfant en grande difficulté de comportement, fait des montages avec des poulies pour comprendre le principe de transmission de mouvement, appris à ranger dans l'ordre des nombres jusqu'à 100 pour les CE1, montré à notre assistante anglaise qu'on connaissait les couleurs, les nombres, trois chants, les actions de base, le nom des aliments....

Mais je dois être partial, Jérémie, en fait, c'était garderie.
Pierre2.0 dit:Plein de trucs qui parleront pas à tout le monde hélas...mais joliment dites!


Pierre2.0 dit: on a appris à décomposer un nombre en facteurs premiers,


Par contre ça...heu... :lol:


:D

2 écoles s’opposent…

Celles qui consiste à éduquer l’enfant, lui apprendre des choses en respectant son rythme d’apprentissage et son rythme biologique (refaire des devoirs après une journée d’ecole bien rempli… pfff) et plein d’autres choses que Freinet avait vu

Celles de ceux qui pensent à l’avenir et qui voient en l’école la finalité qui est le travail de demain. On vit en prévision du futur donc pour mieux le préparer il faut être bon en classe, avoir des résultats et pour le coté culturel/social/sportif on inscrit l’enfant à 6 activités extra scolaire par semaine…

Selon l’OCDE, la France apparaît également en 2ème position après le Japon en ce qui concerne le stress ressenti par les élèves

Un petit texte de Michel Serres pour nourrir la réflexion sur la transmission des savoirs. Même si il n’apporte pas de réponse (ce n’est pas son rôle) , il pose de sacrément bonnes questions.

http://www.jp-petit.org/Presse/mutation_humaine.pdf

Pour Pierre 2.0, je suis bien sur d’accord en grande partie avec tes remarques et comme je l’indique je trolle un peu.

Je dénonce un état d’esprit ambiant qui selon moi se renforce. Si les gens réagissent en se rappelant un peu plus l’idéal républicain de l’école c’est parfait.

Pour le coté “garderie”, je l’ai entendu de la bouche de personnes placées à des niveaux ou des décisions globales sont prises. C’est un fait quand l’école est ouverte la délinquance est plus faible… Lien de causalité je ne sais pas… En tout cas pour certains quartiers difficiles la tentation est grande d’avoir des écoles davantage ouvertes (il y a d’ailleurs eu des initiatives sur la base du volontariat). Je ne crois pas que Jules Ferry pensait à cela avec son “lorsqu’on ouvre une école on ferme une prison”.

Le népotisme a toujours existé et existera toujours, mais j’ai la encore l’impression qu’il se renforce… À commencer par les logements qui deviennent petit à petit inaccessibles à ceux ne pouvant être aidés par leurs familles (au moins pour l’achat). Ce n’est pas ma conception du mérite républicain. De manière plus large je trouve que notre société ne donne pas une place suffisante aux jeunes (je ne dis pas cela pour moi, je suis de plus en plus dans du coté des vieux…)

Il est aussi étonnant de constater presque tous les éléments que tu décris (Bases solides de Français, géo, math, histoire, éducation civique) étaient le coeur de feu le “certificat d’études”. Alors le collège et le lycée, sont ils vraiment utiles pour “tout le monde” ? Les voies techniques sont dévalorisées par un grand nombre d’enseignants du secondaire, mais celle-ci comme tu l’indique très justement conduisent aussi à former des jeunes et à leur offrir un bel avenir.

Jeremie dit:
Pour le coté "garderie", je l'ai entendu de la bouche de personnes placées à des niveaux ou des décisions globales sont prises. C'est un fait quand l'école est ouverte la délinquance est plus faible... Lien de causalité je ne sais pas... En tout cas pour certains quartiers difficiles la tentation est grande d'avoir des écoles davantage ouvertes (il y a d'ailleurs eu des initiatives sur la base du volontariat).


J'ai participé quand j'étais plus jeune à des "écoles ouvertes", dans le collège Garcia Lorca à Saint-Denis (93).
Le collège restait ouvert pendant les vacances et proposait aux élèves de nombreuses activités.
Y'a pas de mystère, ce n'est pas magique : quand les enfants trainent moins dans les rues, ils font moins de bêtise, c'est tout.
Ne serait-ce que pour cela, la fermeture des écoles le samedi matin dans les quartiers n'est pas une bonne chose à mon sens.

Quant aux personnes "haut placées", leur incompétence à voir ce qui se passe réellement dans les classes est fonction de leur niveau d'étude.

Pour les personnes vraiment “haut placées” dans l’administration, en général elles sont loin d’être incompétentes.

Par contre, oui, souvent très loin de la réalité du terrain et aussi ayant une forme de double discours (la partie “stupide” étant généralement dictée par des considérations politiques et/ou une prise de position officielle “au dessus”). Parfois aussi ils donnent des justifications simplistes à une décision alors que la véritable raison n’est pas révélée.

Je ne fais pas partie de ces cadres, mais j’ai été assez étonné quand j’ai commencé à en rencontrer.

Quand du dis "Y’a pas de mystère, ce n’est pas magique : quand les enfants trainent moins dans les rues, ils font moins de bêtise, c’est tout. "

J’ai tendance à être d’accord avec toi, mais cela correspond bien à un rôle de garderie, ce qui est un peu navrant. Jules Ferry quand il pensait fermer des prisons c’était par l’éducation et l’ouverture de nouvelles possibilités pour les jeunes… On peut aussi s’interroger sur le rôle des parents dans tout cela…

Jeremie dit:Pour les personnes vraiment "haut placées" dans l'administration, en général elles sont loin d'être incompétentes.
Par contre, oui, souvent très loin de la réalité du terrain et aussi ayant une forme de double discours (la partie "stupide" étant généralement dictée par des considérations politiques et/ou une prise de position officielle "au dessus"). Parfois aussi ils donnent des justifications simplistes à une décision alors que la véritable raison n'est pas révélée.

Je n'évalue pas leur compétence à leur niveau supposé, mais à la réalité de leur action. Si leur action est dictée par des considérations purement politiciennes, et non politiques, alors elle est pour moi incompétente.
Nos grosses têtes nous ont pondu les évaluations CM2, portant sur tout le programme, à passer en..... janvier! Il a fallu trois ans pour qu'ils finissent par dire "En effet, c'était une connerie, il faut les passer en juin."
Trois ans. Nous, il nous a fallu trois jours.

Jeremie dit:
Quand du dis "Y'a pas de mystère, ce n'est pas magique : quand les enfants trainent moins dans les rues, ils font moins de bêtise, c'est tout. "
J'ai tendance à être d'accord avec toi, mais cela correspond bien à un rôle de garderie, ce qui est un peu navrant. Jules Ferry quand il pensait fermer des prisons c'était par l'éducation et l'ouverture de nouvelles possibilités pour les jeunes... On peut aussi s'interroger sur le rôle des parents dans tout cela...


Ca devient une garderie si tu dis : "Mettons les à l'école pour ne pas qu'ils trainent dans les rues."
Ce n'est pas le cas.
Les écoles ne sont pas ouvertes pour faire garderie, mais pour enseigner aux élèves.
Maintenant, les centres de loisirs pour les vacances, c'est loin d'être nouveau, mais ce ne sont pas non plus des garderies. Quand je vois le niveau de ce qui est fait dans notre centre de loisir, je me dis qu'en techno, on a pas mal à apprendre d'eux dans les écoles.
Ces vacances d'été, ils avaient emprunté les tenues médiévales des Scénofééries de Semblançay pour faire une semaine de jeux médiévaux, déguisés en Catherine de Médicis, etc...
C'est la garderie si tu dis, on les met là juste pour les occuper.
Ce n'est pas le cas.

Quant au rôle des parents, c'est un autre débat.

Ok, je crois que tu considères que le coeur de l’école (ou d’un bon centre de loisir) est de proposer des activités adaptées à leur public avec toujours une arrière pensée éducative.

Je ne peux qu’être d’accord. Attention quand même à cette pente car elle glisse assez rapidement vers des petits groupes de niveau (de manière personnelle j’y suis favorable mais je conçois que cela puisse poser de vrais soucis).

J’imagine a peu près comment procéder en primaire, mais au collège (unique) je pense que cela devient nettement plus difficile. Après si on permet un développement vers toutes sortes de disciplines cela me va (sans imposer à tout le monde de suivre des maths au dela de la règle de 3/pourcentages - déjà parfois imparfaitement maitrisés par de nombreux adultes).

Le congrès Ludovia s’intéresse tous les ans à la question du rôle des technologies dans l’éducation (Pour le dernier). Il est intéressant car c’est un lieu où se rencontrent politiques, enseignants et fabricants…les débats y sont parfois passionnés. Un colloque scientifique se déroule en marge du congrès (Voir là).

Pour les devoirs, je n’ai pas d’avis très sérieux mais je suis toujours plus surpris de la quantité de travail demandée à des enfants jeunes ou très jeunes (6-10 ans) : j’en connais qui doivent bosser en plus des cours 1-2 heures par soir et les week-end aussi… plus que moi quoi !

Je pense que leur suppression pure et simple doit allumer des tas de voyants dans les sociétés de soutien scolaire et qu’une belle offre devrait se développer en conséquence… de là à dire qu’on leur prépare le terrain, il n’y a qu’un pas que je me permets de franchir sans fournir le moindre argument.