Elections 2007 : La droite, carnet de campagne

Pour une fois, je suis d’accord avec Wazabi (sur le fond). ll ne faut rien exagérer. Que Sarkozy ait des thèses pour le moins criticables et des solutions pour le moins autoritaires concernant les actes criminels n’en fait pas un dictateur en puissance pour autant. C’est à la fois minimiser ce qu’est une véritable dictature et travestir la réalité.

Ben c’est pas tellement la dictature de Sarkozy qui me fait peur, mais plus une alliance politique avec le FN quitte à banaliser définitivement ses idées. Et sur ce coup là, Chirac viendrait même à me manquer…

Eric dit:Ben c'est pas tellement la dictature de Sarkozy qui me fait peur, mais plus une alliance politique avec le FN quitte à banaliser définitivement ses idées.


Pourquoi Sarkozy aurait-il besoin de faire une alliance avec le FN? Pour les presidentielles, une alliance formelle lui serait bien plus detrimentale qu'autre chose, vu qu'il perderai plus de voix sur sa gauche qu'il n'en gagnerait sur sa droite. Pour les legislatives, une alliance bien plus facile avec Bayrou et son parti serait bien plus simple et largement suffisante.

Qui a parlé de neo-nazi ? :shock: :shock: :shock:
En tout cas pas moi. Et la sortie de Wasabi ne rend pas compte de ce que j’ai écrit. Et je reprécise que le risque de dérive dictatorial perçu par Sarkozy ne l’est pas par moi en l’occurence mais par :

- un journaliste d’une radio suédoise qui interroge :" Sarkozy ne représente-t-il pas un risque de dictature ?"
- Un journal de Munich décrit “un macho sans scrupule et brutal qui joue avec la peur des gens
- Le quotidien espagnol El PAis qui le voit en héritier des “régénérationnsites de la droite espagnole de la fin du XIXème siècle” (on sait comment ca a fini 40 ans plus tard pour l’Espagne)
- La presse italienne qui met en évidence sa proximité avec la droite post-fasciste à la Gianfranco Fini.
En fait sauf la presse anglo-saxonne qui fait un parallèle positif avec Margaret Tatcher, la plupart des journaux européens et scandinaves en particulier l’assimilent à un aventurier neo-bonapartiste qui représenterait une grave menace pour la démocratie.

Je ne fais pas de ces propos paroles d’évangiles, il n’empêche qu’il faut bien constater que la presse étrangère ose se poser des questions que peu de medias français affrontent…

Jopajulu dit:Et je reprécise que le risque de dérive dictatorial perçu par Sarkozy ne l'est pas par moi en l'occurence mais par :


Rien de neuf: il n'y a pas qu'en France qu'il y a des journalistes de gauche....
Si je n'avais que ca a faire, je te chercherai des declarations de journalistes non-francais qui font le parallele entre le programme socialiste et le stalinisme.

C'est surtout que cette manie de continuellememt dire 'candidat de droite = fasciste', c'est lourd. Les propos que la clique de militants frustres tiennent continuellement sur Sarkozy sont a peu de mots pres les memes qu'ils tennaient il y a un an sur Villepin quand c'etait lui le candidat presume de la droite. Il y a vraiment un truc que j'ai remarque chez certaines personnes militantes de gauche, c'est cette tendance reactionnaire a diaboliser ceux qui ne partagent pas leur avis. C'est pas nouveau, mais quand on lit les interventions dans ce forum, ca montre que ca ne s'ameliore pas. A croire que pour ces militants de gauche, il n'y a pas grand chose de positif a raconter de leur cote, alors leur seule arme c'est de cracher sur leurs adversaires.
Honnetement quand on vous lit en train de discuter serieusement sur les derniers ragots de votre presse de reference (marianne, liberation, le nouvel obs. ....bref tous les journaux marques a gauche), on a envie de courir vers le camp adverse.
Bien entendu je reagirais de la meme facon si il s'agissait de reac' de droite, mais il se trouve que sur ce forum ce sont les reac' de gauche qui sont vocaux.
Et j'ai toujours trouve que les reac' desservaient leur cause et leur parti.... a bon entendeur, salut......
Wasabi dit:
C'est surtout que cette manie de continuellememt dire 'candidat de droite = fasciste', c'est lourd.


Faux. Je n'ai jamais pris VGE ou Chirac ou Veil ou Bayrou ou Bachelot ou Debré ou Villepin ou Balladur ou pleins d'autres pour de potentiels fascistes. Ils ont tous affirmé de la façon la plus évidente leur fermeté vis à vis du FN. Force est de constater que c'est loin d'être le cas pour Sarkozy qui émet des signaux plus que visibles en direction du FN.
Jopajulu dit: Faux. Je n'ai jamais pris VGE ou Chirac ou Veil ou Bayrou ou Bachelot ou Debré ou Villepin ou Balladur ou pleins d'autres pour de potentiels fascistes. Ils ont tous affirmé de la façon la plus évidente leur fermeté vis à vis du FN. Force est de constater que c'est loin d'être le cas pour Sarkozy qui émet des signaux plus que visibles en direction du FN.


à lire, l'article "Le Monde" du 15 avril :

La grosse colère de Nicolas Sarkozy contre Brice Hortefeux

LEUR amitié de trente ans y survivra-t-elle ? Testée dans un entretien au Figaro du 13 avril par Brice Hortefeux, la proposition d'instaurer une dose de proportionnelle aux législatives a été violemment rejetée par Nicolas Sarkozy, à peine le quotidien était-il en kiosques. A 9 heures, lors d'une réunion d'une vingtaine de politiques et de conseillers techniques à son QG, le candidat a taillé en pièces le plus ancien de ses conseillers.
Dans une atmosphère silencieuse et tendue, le candidat de l'UMP a fait feu sur ce fidèle qui se voyait déjà dans les habits d'un ministre de l'intérieur : " C'est intolérable ! Il ne se rend pas compte de ce qu'il fait. Il y aura de grosses déceptions à l'arrivée. " Plus cassant, il lance : " Je l'ai trop gavé, maintenant, il fait n'importe quoi ! Ce n'est pas lui qui est candidat, c'est moi ! " Auparavant, raconte un témoin, il avait exigé un démenti " très dur " à la proposition du ministre délégué aux collectivités locales. Un premier jet, rédigé par un conseiller technique a été jugé trop alambiqué. Finalement Claude Guéant, son directeur de cabinet, a été personnellement chargé de mettre au point la version définitive.
Pour le candidat, les propos de son ami tombent mal. Ils interviennent au moment où M. Sarkozy pensait, en durcissant son discours, avoir fait le maximum pour s'attirer les bonnes grâces des électeurs du Front national. Débattue en août 2006, la question des modes de scrutin avait été tranchée à l'automne en faveur d'une dose de proportionnelle au Sénat. Mais des aménagements pouvaient encore survenir en cas de négociations avec l'UDF. " Les électeurs du Front s'en tapent de la proportionnelle, enrage un député. Ce qui pouvait être un moyen d'amadouer les centristes se transforme en combine pour acheter le FN. " Une cartouche tirée pour rien.
Dans l'entourage de M. Sarkozy, où les rivalités sont exacerbées, la mauvaise fortune de M. Hortefeux a aussitôt été relayée. Ses concurrents dénigrent à loisir sa propension à " vouloir parler au nom du candidat " et " son envie d'exister ". Déjà, la décision de M. Sarkozy de fondre les réunions de députés, dont M. Hortefeux était chargé au début de la campagne, en une seule instance confiée à François Fillon, avait été interprétée comme un signe de disgrâce. " Brice est un gros jaloux ", avait lâché le candidat de l'UMP quand on lui avait rapporté les états d'âme de son conseiller.
" CHERCHER LES ÉLECTEURS UN PAR UN "
Mais vendredi soir, en visite à Meaux (Seine-et-Marne), M. Sarkozy n'a pas condamné officiellement son conseiller. " Chacun a le droit de dire ce qu'il veut, a-t-il admis. Ce n'est pas aux autres de donner des leçons. C'est le PS qui a fait entrer le FN à l'Assemblée et l'UDF qui propose un scrutin proportionnel à 50 %. "
Lors de son meeting, il s'est appliqué à durcir le ton vis-à-vis du président du FN : " Je ne veux pas de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour ", a-t-il lancé. Mais il n'a pas renoncé à séduire ses électeurs : " Si quelqu'un qui a voté Le Pen, on ne peut pas le convaincre, il n'y a qu'à lui interdire de voter. Si un présentateur de télévision a le droit de parler à tout le monde, si un journal a le droit de s'adresser à tous ses lecteurs, pourquoi moi, je n'aurais pas le droit de parler à des gens qui étaient nos électeurs. J'irai chercher les électeurs un par un. Leur voix, elle ne sert à rien si elle se porte sur Le Pen. "
Christophe Jakubyszyn et Philippe Ridet
Wasabi dit:Et j'ai toujours trouve que les reac' desservaient leur cause et leur parti.... a bon entendeur, salut......


Oui c'est ça : salut !

A moins que, pour une fois, tu cites clairement ce que tu dénonces pour qu'il puisse y avoir discussion sur ces points. Rien que sur la page précédente sont cités : le blog de N.Sarkozy, Le Monde et le blog de Michel Onfray. Je ne vois pas les journaux que tu cites. Je ne vois d'ailleurs pas en quoi discuter sérieusement des articles de la presse, de gauche ou de droite, pose problème. Si tu étais intervenu précisement sur les questions soulevées dans ce post, je ne dis pas, mais là.... tu te contentes de tout mettre dans un même panier rapidement catégorisé "production de militants réac et frustré". C'est tout simplement n'importe quoi.

C’est toujours pénible de lire les interventions de Wasabi, qui collectionne les points Godwin comme d’autres les points Auchan.
Heureusement qu’il a, enfin, décidé de nous priver de sa présence.
On va pouvoir rester entre gens pondérés et rigoureux.

Franchement, je me demande bien qui a traité Sarkozy de “néo-nazi” avant lui. A moins qu’il ne soit tombé sur un de ses propres messages datant de quelques semaines.

J’ai tendance à croire que les propos de Sarkozy sont des promesses de campagne pour récupérer les électeurs un peu con-cons qui votent Le Pen pour des raisons un peu simplistes.
Une fois en place, s’il y parvient, il fera une politique UMP avec tout son parti qui est loin, tout de même, des propos populistes et assez orduriers des promesses de campagne.

On aura alors une politique de droite libérale, mais pas d’extrême droite.

Son ego sera cloisonné dans nos institutions et la structure écrasante de son parti, sa majorité présidentielle.

Même s’il veut le pouvoir, il veut surtout être considéré ensuite par l’Histoire comme un bon président pour La France et l’Union Européenne !

Je ne suis pas certain qu’on puisse savoir ce qu’il veut.

Ensuite, ce qu’il veut peut être aussi différent de ce qu’il arrive à faire. Pousser le niveau de la politique sécuritaire peut avoir des effets totalement inverses à ceux recherchés.

Quant au cloisonnement de son égo, c’est possible, mais comme tu le dis toi-même, le poste de Président renferme des pouvoirs très importants. Par ailleurs, on a déjà vu des majorités très obéissantes devant des présidents omnipotents.

Donc, je ne pense pas qu’on puisse fonder une analyse sur ce qu’on pense qu’il va ou veut faire. Se fonder sur ce qu’il fait et dit, et sur ce qu’il a fait et a dit est à mon sens déjà suffisament inquiétant. (Et je n’ai pas parlé de dictature, pas de contresens).

Wasabi dit: Pour les legislatives, une alliance bien plus facile avec Bayrou et son parti serait bien plus simple et largement suffisante.


Je ne sais pas pourquoi, j'ai le sentiment que Nicolas Sarkozy aura du boulot pour mettre en oeuvre cette alliance ....

Je pense même qu'elle risque d'être impossible, compte tenu de la virulence justifiée des propos de Bayrou à l'encontre de Nicolas Sarkozy. Une chambre intouvable, comme disaient nos anciens.
Fred dit:Je pense même qu'elle risque d'être impossible, compte tenu de la virulence justifiée des propos de Bayrou à l'encontre de Nicolas Sarkozy. Une chambre intouvable, comme disaient nos anciens.


allons allons, aurait-on inventé un centriste incapable de retourner sa veste ? Tss tss...

Sans doute suis je naïf . :D

voilà un des articles évoqués ci-dessus, repris du site de Courrier international :

“Jusque-là, nous ne l’avions pas écrit. Parce qu’il demeure exceptionnel que Le Soir prenne position dans une élection, comme il l’avait fait pour soutenir John Kerry face à George Bush aux Etats-Unis. Cette fois pourtant, on ne peut plus rester sans le dire. Oui, Nicolas Sarkozy est dangereux”, écrit le quotidien bruxellois dans son éditorial publié samedi 14 avril.
“Le candidat de l’UMP à l’Elysée a franchi la ligne rouge”, explique la correspondante du journal à Paris, Joëlle Meskens. “Ses propos sur le caractère inné de la pédophilie ou de la tendance suicidaire bouleversent tous les principes de l’humanisme. La société ne servirait donc à rien ? A quoi bon alors l’éducation, la famille, l’amour, l’apprentissage de la tolérance, si le seul destin décide de faire d’un homme un héros ou un monstre ? Ses propos sur l’Allemagne prédisposée à s’abandonner au nazisme sont tout aussi écœurants. Et que dire de cette phrase, entendue en meeting : ‘La France n’a pas à rougir de son histoire. Elle n’a pas inventé la solution finale.’ Aurait-il oublié que la France a collaboré ? Que Vichy a livré des Juifs aux nazis ? Jacques Chirac a beaucoup de torts. Mais il a eu ce courage, lui, de reconnaître la responsabilité de l’Etat français pour la collaboration.”
“Ce virage complète chez Nicolas Sarkozy une posture résolument populiste, poursuit Joëlle Meskens. Combien de fois, lorsqu’il était à l’Intérieur, n’a-t-il pas accusé les juges de ne pas en faire assez, violant ouvertement la séparation des pouvoirs ? Sa mainmise sur les médias ne laisse pas d’inquiéter, elle aussi, obtenant ici le limogeage d’un directeur dérangeant, discutant là de l’embauche d’un journaliste chargé de couvrir l’UMP. Et que dire de ses déplacements de campagne ? Non seulement il ne peut plus se rendre en banlieue, là où Jean-Marie Le Pen se promène désormais, mais même dans des quartiers moins chauds comme la semaine dernière à la Croix-Rousse à Lyon, il doit reculer par crainte des manifestants.”
“‘Prendre des voix au Front national, est-ce mal ?’, interroge Nicolas Sarkozy. Non, bien sûr, au contraire. Mais, à condition de ne pas séduire ses électeurs avec les mêmes mots. Au soir du premier tour, le candidat de l’UMP se félicitera peut-être d’avoir asséché le terreau électoral de Jean-Marie Le Pen. Mais à quel prix ? Celui, affolant, d’une lepénisation des esprits.”

Cf. Le Monde en date de demain : des électeurs de gauche essaient de se faire peur en taxant Sarkozy de fascisme, comme De Gaulle a été accusé avant inutilement de vouloir mettre en place une dictature ou Chirac d’être autoritariste… :roll:

Philippe dit:Cf. Le Monde en date de demain : des électeurs de gauche essaient de se faire peur en taxant Sarkozy de fascisme, comme De Gaulle a été accusé avant inutilement de vouloir mettre en place une dictature ou Chirac d'être autoritariste... :roll:


...ce qui effectivement ne contribue pas à la sérénité du débat. On ne résume pas des idées d'un candidat, même si elles sont mauvaises, en un adjectif.

Cela dit, outre les déclarations relevant du darwinisme social dont nous avons déjà débattues, je suis effaré de la co*** qu'il a balancée sur l'Allemagne, vous savez, le petit pays à côté avec qui on est censé construire l'Europe. Ca n'a quand même pas la même importance que le nombre de s/m nucléaires.
Quand on y ajoute ses déclarations sur l'Iran publiées aujourd'hui dans le Monde et la possibilité de prises de sanctions en dehors du conseil de sécurité ("Rien n'est exclu, a priori , ce qui compte, c'est l'efficacité. S'agissant de sanctions en dehors du Conseil de sécurité, ce n'est pas un problème de principe. Mais il est, bien sûr, préférable d'avoir une résolution de l'ONU."), j'ai des doutes sur sa politique étrangère.

Qu’a-t-il dit sur l’Allemagne, réellement (pas juste une idéeà, et dans quelles circonstances ? Merci d’avance, “sous-commandant” (un titre honorifique, comme tu sais).

Sur l’Allemagne, j’ai retrouvé ça dans un article de courrier international :
Ses propos sur l’Allemagne prédisposée à s’abandonner au nazisme sont tout aussi écœurants. Et que dire de cette phrase, entendue en meeting : ‘La France n’a pas à rougir de son histoire. Elle n’a pas inventé la solution finale.’ Aurait-il oublié que la France a collaboré ? Que Vichy a livré des Juifs aux nazis ? Jacques Chirac a beaucoup de torts. Mais il a eu ce courage, lui, de reconnaître la responsabilité de l’Etat français pour la collaboration."

Sur l’incroyable publication des taux du chômage de 2006 qui n’aurait donc pas baissé, un article ici

L’enquête emploi, dont les chiffres sont disponibles à l’Insee, a presque exactement confirmé ce pronostic. D’après elle, la moyenne annuelle 2006 serait de 9,8 %, et non 9,1 %. Le chômage n’aurait en fait pas baissé depuis 2005. Cette révision aurait été particulièrement forte pour la fin 2005 et le début 2006, puisque, par construction, en début d’année, les chiffres provisoires sont encore proches des chiffres réels. En supposant une correction de 1 %, le taux de chômage de février pourrait donc être de 9,4 %. Plus de quoi pavoiser.
(…)
La définition du chômage pour Eurostat est plus stricte que la définition française, ce qui conduit à un taux en général de 0,5 % plus faible que celui (corrigé) de l’Insee. Le taux Eurostat de 8,8 % correspond donc encore à un taux autour de 9,3 %.

Philippe dit:Cf. Le Monde en date de demain : des électeurs de gauche essaient de se faire peur en taxant Sarkozy de fascisme, comme De Gaulle a été accusé avant inutilement de vouloir mettre en place une dictature ou Chirac d'être autoritariste... :roll:


Ce qui permet à certains électeurs de droite d'éviter toutes discussion sur le sujet réel des convictions de Sarkozy sur la génétique, l'immigration et la criminalité.