Castellion 
Hein ? Quoi ? Mais Docky a déjà évoqué Castellion qu’il trouvait trop hasardeux donc moyen dans sa première moitié de compte-rendu. Oui, certes, mais c’était après une explication puis partie sur le salon. Si la demoiselle, gentille et serviable par ailleurs, m’avait informé qu’il y a plusieurs couches dans ce jeu, comme on s’y attend avec Shadi Torbey, j’aurais été moins hâtif dans mon jugement. Bref, une bonne lecture de règles et une partie plus tard (avec Admiral’s Academy), je découvre qu’on peut désormais défausser les tuiles en activant un effet spécial. Évidemment, ça fonctionne bien mieux, en pouvant tactiquement lutter contre le hasard de la pioche et ça me plait beaucoup plus.
504 
Bon, je crois que j’ai déjà tout écrit précédemment sur ce jeu. Je suis impatient de voir les premiers avis „officiels“ et leur contenu car il me parait peu évident d’exprimer une telle multitude de facettes en peu de mots. Bref, les seuls éléments moins positifs que je vois sont qu’il faudra pour chaque „nouveau jeu“ se tapper de nouvelles „règles“ (double page serrée), que certains passages sont parfois un peu obscurs (si vous utilisez le module x alors appliquez y comme règle, sinon faîtes z) et cette forme bizarre des hexagones avec des arêtes convexes et d’autres concaves (du coup ça s’imbrique bien moins facilement / rapidement). C’est sinon un de mes meilleurs jeux Essen 2015. Mais je me répète, décidément : ça parlera aux gamers pour le principe global, pour la variété de jeux potentiellement jouables, pour la multitude de mécaniques associables. Mais chacun des jeux est plutôt du poids d’un Catane + extension, donc n’attendez pas du gros lourd qui tâche. Je préfère prévenir.
7 Wonders Duel 
Explication suivie et partie suivie, mais pas jouée moi-même. On reste comme le titre l’indique dans l’univers et la mécanique de 7 Wonders. Mais le tout a été peaufiné, amélioré. Personnellement, la variante 2 joueurs de 7 Wonders (quitte à y jouer), ne me dérangeait pas plus que ça. Donc, je n’étais pas forcément demandeur d’une version 2 joueurs telle qu’elle est proposée aujourd’hui. Mais je dois avouer que ça a l’air plaisant, tendu et agréable à jouer.
Citrus 
Oui, je sais, ce n’est pas nouveau.
Je m’attendais à un Carcassonne avec un demi gramme en plus, car je me rappelle des commentaires positifs lus sur ce site, il y a quelques mois. Mais je n’attendais pas plus qu’un demi gramme. Finalement, je trouve ça riche et plaisant. L’idée des meeples à placer pour gagner des pv, mais qu’on doit régulièrement rappeler pour récupérer de l’argent, ça crée des dilemmes et demande d’être dans le bon rythme pour soi comme par rapport aux adversaires. Un bon jeu de placement, mais pas que, et avec juste ce qu’il faut d’interaction.
Discoveries 
J’avoue qu’après l’explication, j’ai un peu de mal à imaginer ce que je vais bien pouvoir faire et comment. Mais après 2-3 tours, la machine se met en marche. Je picore dans un premier temps quelques cartes d’indiens, puis je commence à dérouler avec l’aide de quelques dés gris. Je vais caser 2 contrats doubles (avec chaque fois le droit de rejouer), ça aide grandement pour amplifier le rayon de ses actions. J’ai ressenti, quand on se débrouille bien, pas mal de contrôle quand on gère bien le tout. Et je trouve ingénieuse l’idée de devoir garder le rythme en observant les adversaires pour les pools de dés, quand quelqu’un se sert sur le plateau central ou encore quand il veut récupérer les dés de sa couleur.
Dr Congo 
Là, je continue de penser que c’est un bon jeu après l’explication personnalisée de l’auteur. Il y a assez longtemps que j’avais découvert Dr Congo et y voyais déjà un vrai potentiel. Je suis persuadé que ce jeu est bien, voire plus. Trois seules choses freinent mon achat : le matériel est plutôt modeste même si ça reste quand même correct, l’auteur stipule plusieurs fois qu’il y a un entonnoir sur sa carte vers le bas gauche (commerce extérieur), et il y a ces dés pour l’évolution des prix du marché et la lutte contre les rebelles. Le reste me plait pourtant : ressources, logistique, interaction non exagérée, option solo, ministres et influence internationale. Dommage.
Food Chain Magnate 
Eux, franchement, ils m’agacent quand même un peu. Le travail graphique des cartes est minimaliste (pour ne pas dire pire), mais au moins on sent le flair des années 50. Les pions sont marrants ert colorés, un sursaut de bon goût ? En revanche, le plateau modulaire est vraiment une aggression visuelle du meilleur effet. Me disant que je cache moi aussi une richesse intérieure, j’en imagine autant pour ce jeu et grand bien m’en fait. C’est vraiment ingénieux, huilé, sarcastique au plan positif, on a du commerce, du placement, un peu de „gestion de main“ avec le personnel, des ressources, un peu de logistique. Tout ce cocktail en si peu de pages de règles, malgré tout, c’est fort, c’est Splotter. Si vous voulez un peu plus de détails, j’en rajouterai. En attendant, c’est pour moi une très belle (<-- la blague) découverte.
Guns and Steel 
Présentation personnalisée qui ne me laisse pas de marbre. On peut utiliser ses cartes telles quelles ou pour leurs ressources en les retournant. La pyramide oblige à gérer un peu ses achats de cartes au fur et à mesure. Les merveilles apportent un peu. J’aime bien aussi la table de conversion de ressources, aussi simple qu’efficace. J’ai cru comprendre que toutes les cartes sont chaque fois utilisées. Je m’interroge donc sur le renouvellement des parties.
The 7th Continent 
Une très belle et alléchante présentation (pas de partie). Le jeu est présenté comme permettant une multitude d’heures de jeu, mais avec possibilité de faire une sauvegarde. Le présentateur me montre l’histoire des épreuves, des tuiles qui se juxtaposent pour former une carte complète. Il évoque les autres histoires prévues, puis me montre les caractéristiques et enfin le craft d’objects. Oui, ça a l’air très sympa, vraiment. Il y a aura bien plusieurs cartes avec le même numéro dans le deck, mais je n’irai pas jusquà croire à une possibilité très agréable et efficace de revivre plusieurs fois l’aventure. En tous les cas, en passant devant le stand de Posthuman un peu plus tard, j’avais encore la tête à The 7th Continent.
Dice City 
On est face à un Minivilles +, sans vouloir faire trop de raccourcis. C’est quand même un peu plus riche et complexe, ou le contraire.
On a plusieurs dés à lancer puis placer sur son plateau en fonction d’abcisse et ordonnée (plus exactement couleur et chiffre). Les divers emplacement des dés déterminent le champ d’actions possibles. On va pouvoir utiliser un dé pour en déplacer un autre au sein du plateau individuel, récupérer des ressources, construire des bâtiments plus puissants, favoriser quelques aggressions militaires. Attention pour les susceptibles, on n’est pas chez les bisounours malgré une charte graphique assez enfantine, c’est potentiellement un peu plus violent que ça.
L’auberge Sanglante 
J’ai rarement vu un jeu de ce type présenté par Sebduj en collant autant au thème, avec cynisme et ironie, comme il se doit. Ah, Tata Ginette ! C’est très malin, un peu plus léger que certaines autres créations Pearl Games, ce qui n’en fait pas un jeu moins intéressant. C’est tendu dès le début, on gère une faible main pour économiser, il faut planifier au plus juste, 2 actions par manche, le nombre limité de liquidités impose de parfois temporiser pour convertir en chèques. Bravo et merci pour ce jeu qui passe juste au ras du podium pour moi, mais Sebduj est lui-même incontestablement sur le podium. Oui, Essen c’est speed et ça ne permet pas de passer au delà du superficiel, mais tu as toujours un petit mot ou une attention. Chapeau bas. Bref, retournons à nos moutons : orgasme ludique quand tu enterres chez l’adversaire et que sa dépouille reste faute de place à l’air libre alors qu’un flic est encore dans l’auberge. Et honte à moi quand Sebduj m’annonce que je suis en train de jouer avec Klaus-Jürgen Wrede sans l’avoir reconnu.
P.S. Et crotte, ce sera finalement un compte-rendu en trois parties. J’en ai encore un peu sous le coude, à bientôt. 