Etes-vous au courant ?

Un article intéressant de Médiapart qui décrypte les méga-augmentations du tarif de l’électricité…

EDF: ces hausses que le gouvernement n’ose pas assumer
Par Martine Orange
Mediapart.fr
Avec le recul, la gaffe politique du PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, prend sa véritable dimension: il a juste commis l’erreur de vendre la mèche à l’opinion publique. Car derrière les 1,9% de hausse de tarifs de l’électricité – une hausse raisonnable comme l’a soutenu avec aplomb la ministre des finances, Christine Lagarde –, se cache en fait une révolution tarifaire que le gouvernement n’a pas le courage politique d’assumer. En pleine crise, il met à bas une partie du système français. A la lecture de leurs prochaines factures, de nombreux ménages vont commencer à mesurer l’ampleur de la cachotterie. Pour eux, les augmentations pourraient s’élever à 6% voire 10% par an. Dans la droite ligne des 20% de hausses sur trois ans demandés par Pierre Gadonneix.

Tout s’est concocté dans la plus grande discrétion. Sans débat public, sans la moindre concertation, le gouvernement a entrepris dans le secret de ses cabinets de rebâtir tout le système tarifaire régulé de l’électricité en France. L’objectif officiel de cette refonte est de mieux prendre en compte, comme le demandait la Commission de régulation de l’énergie (CRE) les coûts réels de transport et de distribution, afin d’augmenter les tarifs et de favoriser une meilleure concurrence en France. En sous- main, il s’agit en fait de la pierre angulaire du nouveau système visant à en finir à plus ou moins brève échéance avec les tarifs régulés.

Pour comprendre l’ampleur des changements, il faut se reporter aux années précédentes. L’an dernier, trois lignes seulement avaient suffi dans le Journal officiel du 14 août 2008 pour donner les augmentations des principaux tarifs d’électricité, ceux pour les particuliers augmentant alors de 2%. Cette année, il n’y a pas moins de vingt pages dans le Journal officiel du 14 août détaillant les différents tarifs pour les particuliers, les professionnels, les entreprises, les prix outre-mer , ou les tarifs entre les heures creuses et heures pleines. Une remise à plat totale.

Il faudra du temps pour pouvoir mesurer la portée réelle des modifications apportées à un système tarifaire par nature complexe , et aujourd’hui volontairement obscurci. Des tarifications ont été supprimées, les modes de calcul pour d’autres ont été totalement révisés. Mais les changements apportés au système de base pour les particuliers donnent déjà un petit aperçu de ce qui se prépare. Ainsi le prix de l’abonnement (hors taxes) pour les plus petites installations (3 kVA) passe de 21,48 euros à 58, 42 euros, soit 172% d’augmentation. Pour EDF, ces petits compteurs coûtent cher. De plus, rappelle-t-il, ils ne représentent que 8% de l’électricité consommée.

Mais il en va de même pour les abonnements pour la puissance juste supérieure (6kVA) qui forme une bonne partie des abonnements des particuliers ne se chauffant pas à l’électricité: ils passent de 54,48 euros à 67, 47 euros, soit 24% de hausse. On est très loin de l’esprit de la charte de service public signé en 2005 entre l’Etat et EDF qui stipulait que les prix ne devaient pas dépasser l’inflation. Mais le gouvernement ne semble guère se setnir tenu par la signature de l’Etat.
Les petits consommateurs vont payer pour les gros

Dans son avis sur cette réforme tarifaire, la CRE d’ailleurs ne le cache pas. «Les tarifs bleus résidentiels de petites puissances (3 et 6 kVA) connaissent des augmentations de facture d’autant plus élevées que la consommation du site est faible(plus de 10 % sur des consommations inférieures à 1 000 kWh)», reconnaît-elle. En revanche, remarque-t-elle, «la facture baisse d’autant plus que la consommation s’élève». De fait, les abonnements de base pour des puissances élevées diminuent de 15%, quand le prix de kWh pour ces catégories augmente à peine. En clair, le gouvernement a délibérément choisi de d’imposer les plus faibles, ceux qui consommaient le moins, particuliers comme petites entreprises, au profit des plus gros, dans un calcul parfaitement cynique, au mépris de la crise.

Selon les premières estimations de la CRE, cette réforme tarifaire pour les particuliers et les toutes petites unités professionnelles devrait se traduire par une baisse allant jusqu’à 15% pour 22% des sites qui ont souscrit à de tels abonnements. Pour les 78% restants, la hausse serait de l’ordre de 2 à 15% – une grande majorité étant entre 2 et 6% –, ce qui représente un surcoût annuel de 20 à plus de 60 euros. Au total, 3 millions de sites pourraient subir des augmentations supérieures à 10% et 1,5 million au-delà de 15%.

Le même mouvement se confirme pour les tarifs industriels: les petits vont payer pour les gros, comme le confirme l’avis de la CRE. «Les baisses de facture les plus importantes sont concentrées sur les sites ayant de fortes consommations. Les hausses de facture les plus importantes concernent essentiellement les clients à faible consommation.» Manifestement, le gouvernement et en particulier le ministère de l’écologie qui a supervisé tout le processus tarifaire, n’a pas vu de contradiction entre ce dispositif et le Grenelle de l’environnement. Le thème des économies d’énergie reste pour les estrades publiques.

Mais ce n’est pas la seule aberration du système. Alors que EDF est désormais importateur net d’électricité, connaît de grandes difficultés à fournir l’ensemble du réseau en périodes de pointe en hiver, il a décidé de revoir sa politique sur les tarifs dit d’effacement (EJP). Lors de période de pointe, certains gros consommateurs acceptent de ne plus utiliser d’électricité – de s’effacer du réseau – en contrepartie, ils disposent de prix privilégiés le reste du temps. EDF semble juger aujourd’hui que ce système lui est préjudiciable: les tarifs EJP vont donc augmenter de plus de 6% afin de dissuader les nouveaux candidats. EDF explique qu’il lui fallait revoir ces tarifs qui nereflétaient pas la réalité des coûts de transport et de distribution. Mais cela ne change en rien, assure-t-il, sa politique pour les économies d’énergie.
Vers un démantèlement des tarifs régulés

Qui a imaginé ce nouveau système? Quel responsable politique l’a supervisé? Pour l’instant tout le monde se cache derrière la technicité de la question pour ne pas en revendiquer la responsabilité, en espérant que tout s’oublie. L’édifice qui se construit sous nos yeux, toutefois, est tout sauf innocent. Car c’est bien la fin des tarifs régulés qui sous-tend toute cette révision.

Il faut s’y préparer, soutient le gouvernement , en rappelant que les tarifs régulés sont prévus par la loi jusqu’en 2010. Mais contrairement à ce qu’il dit, le système régulé n’est pas interdit par la Commission européenne. L’Autorité de la concurrence le rappelle dans son avis très sévère sur la modification des tarifs. «Quinze pays de la communauté appliquaient des tarifs réglementés pour la vente de l’électricité au 1er juillet 2009», insiste-t-elle. Certains, poursuit-elle, ont annoncé des aménagements comme l’Espagne. Mais ce dernier pays a choisi de les remettre en cause pour les industriels et de le conserver pour les particuliers.

Le gouvernement français, lui, semble privilégier la voie inverse. Les modes de calcul qu’il met en place paraissent en tout cas l’indiquer. Comme le remarque l’Autorité de la concurrence, la péréquation est désormais en voie d’implosion. Edf n’a plus l’obligation de couvrir ses coûts dans son ensemble mais pour chaque catégorie tarifaire. Celles-ci sont désignées par arrêté ministériel, sans que l’on sache quels coûts lui sont rapportés. Tout est fait dans l’opacité, dépendant de l’arbitraire étatique ou de la technostructure. «Une telle solution n’est pas satisfaisante, car elle ne répond pas à l’objectif de transparence assigné au texte et prive les consommateurs de sécurité juridique», note-t-elle.

Ces remarques n’ont pas été entendues. Le gouvernement a désormais les mains libres pour organiser le marché de l’électricité comme il l’entend. Les appétits privés qui lorgnent sur la rente nucléaire que se sont constitués les Français depuis les années 1970 vont pouvoir intensifier leurs pressions. Ils ont toutes les chances d’être satisfaits.

URL source: http://www.mediapart.fr/journal/economi … as-assumer
Liens:
[1] http://www.mediapart.fr/files/Michel Dalloni/800px-Pylones_electriques_6107.jpg
[2] http://www.mediapart.fr/files/jo._pdf.pdf
[3] http://www.mediapart.fr/files/09810Avis … icite1.pdf

Vache, le matin comme ça, faut pas lire les posts du Commandante… ça calme direct… :cry:

L’homme prouve une fois de plus son incapacité à s’élever au dessus de sa connerie. Jusqu’où faudra-t-il aller pour que le monde aille mieux?
C’est pourtant logique le système action/réaction. Va y avoir encore du vilain et ça ne va arranger personne au final.
Réveillons-nous de ce confort qui nous endort!
:evil:

Mr Popo dit:Vache, le matin comme ça, faut pas lire les posts du Commandante... ça calme direct... :cry:


pas sûr que ça calme direct energy...

c’est surtout la lâcheté de la méthode qui dégoute le plus…

A comparer avec la propagande véhiculée par les agences de presse et reprise par les grands média, par exemple Yahoo.fr ce matin :wink:


L’électricité plus chère en France à partir de ce samedi
Reuters
Gérard bon, Yahoo.fr
Les tarifs de l’électricité ont augmenté samedi en France de 1,9% pour les ménages et de 4 à 5% pour les entreprises, soit 2,3% en moyenne, après plusieurs semaines de débats sur l’opportunité de cette hausse.
Dans un communiqué, EDF a qualifié cette hausse de “modérée”, soulignant qu’elle représentait une augmentation de 0,2 centime d’euro en moyenne par kilowattheure pour les particuliers (tarifs bleu).
Pour les entreprises et collectivités locales (tarifs jaune et vert), la hausse moyenne est inférieure à 0,3 centime d’euro par kWh, indique également EDF, sans préciser la variation en pourcentage.
Ces augmentations tarifaires avaient été annoncées par l’Etat début août.
Le P-DG d’EDF Pierre Gadonneix avait réclamé en juillet une hausse des tarifs bien plus importante de 20% sur trois ans, soit une augmentation de 6 à 7% par an. Mais la ministre des l’Economie souhaitait une hausse “plus raisonnable.”
Pour le syndicat CFE-CGC, la hausse des tarifs intervenue samedi est “indispensable à l’avenir du système électrique français” mais “insuffisante.”
Dans un communiqué, il considère que ce mouvement tarifaire “n’est pas à la hauteur des besoins actuels du système électrique français et moins encore des enjeux majeurs de préparation de l’avenir énergétique du pays.”
Il appelle donc le gouvernement à “amplifier ce mouvement tarifaire” à l’avenir.
La dernière hausse des tarifs d’EDF, le 15 août 2008, avait atteint 2% pour les tarifs bleus, 6% pour les jaunes et 8% pour les verts.

J’ai lu le post ce matin et je viens seulement de capter le titre.

Ted Lapinus & Phoenix dit:A comparer avec la propagande véhiculée par les agences de presse et reprise par les grands média, par exemple Yahoo.fr ce matin :wink:

c'est la réflexion que je me faisais aussi en écoutant les ondes nationales ce matin...
-- s e b dit:J'ai lu le post ce matin et je viens seulement de capter le titre.

:oops: désolé, je sais, c'est de pire ampère.

Moi j’aime bien quand El Commandante nous met au jus.

Ben oui je savais, chuis aussi abonne a Mediapart :>

Du coup tu deviens bien desabuse sur un paquet de trucs <affaire Perol, tarifs EDF,etc…>

Pour le syndicat CFE-CGC, la hausse des tarifs intervenue samedi est "indispensable à l'avenir du système électrique français" mais "insuffisante."


J'ai pas forcement toutes les clés de comprehension dans l'article initial du topic, et j'ai pas forcement bien réfléchis à tous les tenants et aboutissant, mais je vais vous parlez d'un truc.

En ce moment je suis en train de boucler mon stage de fin d'étude qui portait sur une etude d'une solution de cogénération (qui produit 500kWe) pour des industriels, à la demande d'un constructeur de chaudières (pas le truc que vous avez chez vous, c'est plus un appareil qui a la taille d'un pavillon) et qui aimerait valoriser les rejets thermiques des fumées de combustion en sortie d'echangeur.

En gros, on cherche à valoriser une sources chaude qui rejete à maximum, mais alors grand max, 200°C. A cette température, on considère que les fumées sont des déchets, et que la cogénération profite donc d'une source chaude "gratuite".

On est parti sur une solution à base de moteur stirling (qui fonctionne avec juste une différence de température et qui permet de produire de l'éléctricité avec un alternateur derrière), car l'autre alternative nous entraine sur des puissances trop forte (les cycles ORC sont plus addapté pour des mini centrale éléctrique, pour des petites communes ou des ensemble/equipement urbain) pour notre besoin, en rapport avec la meilleur efficacité du système.
Le stirling est à priori une solution d'avenir pour le particulier en terme d'energie en général, ce qui explique cela.

Donc après avoir pris contact avec des constructeurs de moteur stirling et discuter prix pour une installation de 500kWe, le premier chiffre qui tombe c'est 2200euro/kWe de machine (il faut donc investire environ 1,2 millions avec les frais d'installations).
Après avoir passé une semaine à construire un tableur de la thermo économie du projet, quelques conclusions s'imposent...mais après avoir preciser quelques autres données.

En france, pour la cogénération et les energie renouvelables, on est baisé jusqu'à horrizon 2015 ou il se passera peut etre des choses.
Pourquoi ?

La france fait du nuléaire, donc on a une des sources d'éléctricité la moins cher qui existe, mais il faut assurer un mix energétique pour des raisons stratégique.
Toujours d'un point de vue stratégique, la centralisation de l'éléctricité ça a du bon et du mauvais, le mauvais c'est que ça limite la production local.

De ce fait, l'état force EDF au rachat d'éléctricité selon la NATURE de la production. Exemple, je suis un particulier, j'achete mon kWeh 7,5 cE et je vend mon kWeh photovoltaique 30cE. ( http://www.developpement-durable.gouv.f ... ren_a4.htm )

A coté de ça, la technologie la plus interessante en terme de rendement, c'est la turbine et/ou la microturbine. Environ 2cE en cout de production, materiel avec une durée de vie enorme, pas tellement d'entretien etc. Mais ça utilise du gaz.

Donc a l'heure actuelle ou le mix energetique et la delocalisation de la production sont importante, on est coincé car :
-70% de la prod éléctrique française est nucléaire, donc pas cher (7,5 cE/kWeh pour un particulier c'est moins cher qu'ailleurs compte tenu du nombre d'habitant et du developpement industriel du territoir http://www.developpement-durable.gouv.f ... nprix2.pdf )
-La microturbine et la turbine sont les techniques avec le meilleurs rendement, et le seront toujours, leur cout depend du gaz. Le prix du gaz peut fluctuer mais bon, il sera toujours pas très cher car c'est un fluide facile d'utilisation et donc de commercialisation
-les machines de prod à energies renouvelable n'étant pas rependu ont des couts de prod très elevés.

En donnant des primes au photovoltaique via rachat forcé à EDF, l'Etat essaye d'encourager une des plus mauvaise technologie à energie renouvelable (rendement, capacité de prod, entretien, pollution non CO2 etc etc).
Mon projet stirling, dans le pire des cas pour des tarifs de particuliers, il n'est rentable qu'au bout de 7 ans, donc c'est pas encore deconnant, et avec des hausses de prix de chez EDF, il devrait l'etre en 5 ans, voir moins si la technologie se répend.
Pour les industriels, les fluctuations de cE sont très importantes, donc on oscille entre rentable en 5 ans (ce qui est long compte tenu du contexte) et jamais.

Or quand la concurrance sera vraiment ouverte sur la marché de l'éléctricité, EDF dira probablement à tout ces gens d'aller se faire foutre (avec encore moins de pincettes que moi je pense) pour les tarifs préférenciels delirant imposé par l'état, du coup ces gens n'arriveront meme plus à rembourser leur installations (le photovoltaique, sans aide de l'état, c'est genre 20 ans de retour sur investissement, le hic c'est que les cellules ne durent pas 20ans, et l'entretien de tout ça a un cout).
Du coup en augmentant le prix de l'electricité pour les ménages c'est peut etre une opportunité, non pas en terme de concurrence d'operateur, mais de concurence de technologie.

De plus, c'est triste à dire parce qu'en france statistiquement on est pas des gros gaspilleur, ça obligera à payer le vrai prix de l'energie.


Edit : tout ça pour dire que le journaliste, il parle d'un point de vue completement partial, sans recul, et sans connaissance du sujet parce que justement c'est tout à fait logique d'augmenter les couts de l'energie dans le cadre du grenel de l'environnement

c’est vachement intéressant d’avoir un autre point de vue pour une fois :)

mais j’avoue que j’ai un peu lâché l’affaire à un moment dans le discours :oops:

tu peux me la refaire en plus court ? :mrgreen:

spleen dit:t : tout ça pour dire que le journaliste, il parle d'un point de vue completement partial, sans recul, et sans connaissance du sujet parce que justement c'est tout à fait logique d'augmenter les couts de l'energie dans le cadre du grenel de l'environnement

Merci pour le message.
100% avec la hausse nécessaire des prix (et l'intérêt de production locale). Sauf que ce qui cloche un peu, c'est 1) la logique financière et d'expansion dans laquelle s'est engagée EDF qui ne correspond pas à une logique écologique 2) la préférence donnée au tout nucléaire, que doit financer la hausse des prix pour laquelle les particuliers sont en première ligne et 3) le black-out total sur les enjeux de tout le bouzin, pour lequel on nous sert un beau rideau de fumée.
De mémoire début juillet, sur la grosse semaine de chaleur, la France a dû importer de l'électricité. Je crois que c'était l'équivalent de la production de cinq centrales nucléaires (il faudra que je retrouve les données), ce qui met un peu à mal le slogan de l'indépendance énergétique.

soit,
mais pourquoi ne privilégions nous pas les comportement vertueux? Plutôt que de taxer ceux qui utilisent/gaspillent le moins en imaginant des tarifs qui s’incrémenteraient en fonction du niveau de consommation par exemple un malus par palier, au niveau des particuliers dans un premier temps.

tupak amaru dit:soit,
mais pourquoi ne privilégions pas les comportement vertueux? Plutôt que de taxer ceux qui utilisent/gaspillent le moins en imaginant des tarifs qui s'incrémenteraient en fonction du niveau de consommation par exemple un malus par palier, au niveau des particuliers dans un premier temps.

il faudrait exclure certaines catégories (hopitaux par ex.)
le poney dit:
tupak amaru dit:soit,
mais pourquoi ne privilégions nous pas les comportement vertueux? Plutôt que de taxer ceux qui utilisent/gaspillent le moins en imaginant des tarifs qui s'incrémenteraient en fonction du niveau de consommation par exemple un malus par palier, au niveau des particuliers dans un premier temps.

il faudrait exclure certaines catégories (hopitaux par ex.)


Oui bien sur, mais sur l'ensemble de la population cela me semble tout à fait réalisable. Pour moi EDF est poussé vers la logique marchande : tu privilégies les gros consommateurs en leurs faisant une ristourne? Logique. Alors que c'est l'inverse qui devrait avoir lieu.

En gros, la stratégie de l’energie electrique de la france est génial (merci de gaulle), mais tellement génial que cela pose un problème dans le nouveau contexte.

En fait, la centralisation (donc EDF et sa ditribution) c’est bien, mais pas forcement à cause des pertes en lignes. En gros c’est super interessant d’un point de vue économique, mais ecologiquement c’est pas optimum.
Etant donné que l’hydraulique et le nucléaire doivent representer 85% de l’electricité française, on a une pollution carbone faible (on va supposer que le nucléaire a des dechets toujours maitrisé) et quelques chose de stables pour le siècle à venir en terme de production. Du coup la centralisation française est plutot bonne. Mais si tu remplaces le nucléaire par du thermique (avec des rejets mal maitrisés), tout de suite la donne sur les couts (pollution, economique etc) de la centralisation augmentent.
Simplement parce qu’une tranche de nucléaire c’est équivalent a un sacrée paquet de central thermique, du coup en terme de stratégie de distribution c’est moins simple.

La decentralisation des productions electrique c’est interessant (valorisation de sources d’energies locales : soleil, dechets bio, bio masse, dechets thermiques etc etc) ecologiquement, et ça permet d’etre plus ou moins maitre de son besoin en energie (et il y a des avantages en terme de tension etc).

le problème c’est que la france est tellement une exception vertueuse d’un côté, qu’elle est aussi l’exeption verreuse de l’autre.

Toute energie a un cout de production, ce coup depend de la technologie, de la puissance et du rendement.
On a le nucléaire avec un rendement faible, une technologie cher, mais qui fournit enormement.
On a les turbines (à gaz) qui sont ultra optimisée d’un côté.

Au milieu de tout ça, il y a deux trois technologies de cogénération capable de fournir de l’electricité de manières crédibles, cependant, coincés entre les deux extremes cité plus haut, il est très difficile de les implanter en france (et pas en allemagne, espagne, italie, UK etc).

Donc deux solutions :
- Intervention de l’état, ce qui se fait pour le photovoltaique. Le kWh electrique photovoltaique est racheter par EDF 30cE, soit trois fois plus que ce que l’achete le consommateur chez EDF. C’est l’état qui oblige EDF à faire cela, bien sur EDF a la maitrise sur les contrats et la charte à respecter pour le producteur (qui est pas evidente en fait). Cependant, EDF n’acceptera pas eternellement cette situation du fait qu’il est privatisé alors que quand ces mesures on été prises ça n’était pas tout à fait encore le cas ; ça sera surement un deal avec l’ouverture à la concurrance qui commence à peine. Enfin, la dessus il y a beaucoup de spéculation et d’hypothèses à faire.
En gros : inciter de manière delirante les gens et les industriels à se lancer dans une technologie completement pourrie à l’heure actuelle. La prod en grande serie de la technologie baissera les couts economiques, mais ecologiquement parlant…
Le photovoltaique c’est vraiment à deconseiller à tout point de vue, mais bon.
- Hausse des prix de l’electricité. C’est pas tellement que les projets coincent, mais les 3/4 des technologies de cogénération sont basés sur du gaz naturel. C’est la microturbine, qui produit un kWh elec à 2,5 cE ou qq chose du genre. C’est encore moins cher que les contrats EDF pour les industriels qui est d’environ 3 cE. Le soucis c’est que c’est pas centralisé, que malgrès le fait que c’est quasi immortelle ce genre de bete (d’ou le prix de prod du kWh elec), ça coute quand meme quelque chose. L’autre soucis, c’est que ça ne valorise pas des dechets.
Donc si on veut valoriser des dechets, donc faire du kWh elec vertueux, il faut tirer le prix d’achat de l’electricité vers le haut pour non pas obliger d’autre techologie à s’installer sur le marché, mais pour simplement leur donner la possibiltié d’exister.

Chacune des deux solutions abouti à l’emergence de nouvelles technologies sur le marché, sans cela c’est impossible. Evidement, si les batiments étaient mieux construit, si les usines mieux pensées etc ; mais au dela de ça, meme les nouveaux projets bien pensés c’est difficiles pour eux parce qu’on ne leur laisse pas l’opportunité d’exister.

C’est un peu le problème du supermarché, du petit commercant et de la qualité de la nourriture.
Le supermarché tue tout les petits commerçant sauf l’arabe du coin, il standardise tout, vend des fruits insipides, et après ouvre des choppi en bas de chez toi. L’arabe du coin il survit parce qu’il est ouvert le samedi soir à 23h et qu’il vend de la vodka et jus de pomme au etudiants fetard, et parce que ces fruits sont les seuls mangeable à 10km à la ronde. Mais meme avec des melons succulant, 42euro la pièce forcement…


Du coup le paradoxe, c’est qu’on est pas tellement dans une logique EDF=enculé (sauf si jule edouard leclerc s’en mele), mais plutot dans une logique ou EDF lache du leste.

merci spleen, c’est plus clair là.

El comandante dit:
spleen dit:t : tout ça pour dire que le journaliste, il parle d'un point de vue completement partial, sans recul, et sans connaissance du sujet parce que justement c'est tout à fait logique d'augmenter les couts de l'energie dans le cadre du grenel de l'environnement

Merci pour le message.
100% avec la hausse nécessaire des prix (et l'intérêt de production locale). Sauf que ce qui cloche un peu, c'est 1) la logique financière et d'expansion dans laquelle s'est engagée EDF qui ne correspond pas à une logique écologique 2) la préférence donnée au tout nucléaire, que doit financer la hausse des prix pour laquelle les particuliers sont en première ligne et 3) le black-out total sur les enjeux de tout le bouzin, pour lequel on nous sert un beau rideau de fumée.
De mémoire début juillet, sur la grosse semaine de chaleur, la France a dû importer de l'électricité. Je crois que c'était l'équivalent de la production de cinq centrales nucléaires (il faudra que je retrouve les données), ce qui met un peu à mal le slogan de l'indépendance énergétique.


C'est plus compliqué que ça.

EDF est lié par contrat à des pays qui importent de l'electricité parce que c'est tellement plus simple de compter sur les autres (ou alors parce que ce sont des pays de mogoliens, mais c'est un auter debat), ducoup pas possibilité de tout gérer comme souhaité.
Il faut aussi se poser la question des conneries sorti pendant la cannicule avec les clims etc.

Ensuite, il est super important d'avoir des tarif bas pour les industriels, et haut pour les particuliers.
Un particulier qui doit acheter son electricité cher sera plus enclin à justement se dirigé vers des technologies ecologique de prod (donc cogénération particulière) et fera plus attention a ses consommations.
Dans le meme ordre d'idée, les collectivités peuvent etre incité à construire des mini centrale qui valorise du bio (masse, bois, etc) pour justement attirer les gens. Ou meme de l'eolien (meme si j'y crois pas non plus). Enfin bref, ça ferait bouger les choses.
les industriels doivent beneficier de prix bas en elec, justement pour que ça pèse dans la balance du choix de s'installer en france, d'autant plus qu'on peut imaginer qu'un jour il y aura une vrai politique de taxe carbone dans le monde. L'indus, il est pas fou, il jette pas l'argent par les fenetre, il court pas après le moindre kWh mais quand meme, donc c'est pas sur lui qu'il faut jouer le plus.
De toute façon, l'industriel capable de valoriser ses dechets encore plus, c'est quoi, à peine 10% (et encore, la majorité c'est des abatoires ou ce genre d'activité agro alimentaires) du parc industriel français. On est dans une société tertiaire, c'est plus l'usine le problème en terme de pollution carbone et gaspillage d'energie (pour les pollutions avec des produits chimiques ça je dispas), et jsutement ceux qui ne peuvent pas etre vertueux, c'est pas forcement de leur faute.
spleen dit:
Ensuite, il est super important d'avoir des tarif bas pour les industriels, et haut pour les particuliers.


Heu, ça me parait plus que limite comme raisonnement quand même. Faire cracher le petit particulier qui a du mal à joindre les deux bouts, je trouve ça sans intérêt et dangereux. Si en plus le professionnel a droit à ses petites réducs, on frôle le n'importe quoi. Mais, dans une économie mondialisée, les décideurs pensent tous pareils : on peut pas faire payer les industriels, parce que sinon ils s'en vont, on va faire payer les pauvres qui ne peuvent que rester. On n'ira malheureusement pas loin de cette manière.