Fin d'une époque?

Je viens juste de lire l’edito de M. Faidutti et cela fait un petit moment que j’éprouve le même sentiment.
Avec un Essen à plus de 750 nouveautés, un monde du jeu où il est plus facile qu’il y a quelques années de produire un jeu en petite série, ne nous retrouvons nous pas avec tout simplement trop de jeux?
J’achète “peu de jeux” (en moyenne une douzaine par an) et je n’ai pas le temps de jouer à tous aussi souvent que je voudrais ou qu’il le faudrait pour profiter pleinement de certains jeux.
Quand je vois le nombre de gros jeux que sort par exemple FFG chaque année, comment peut-on faire pour y jouer tout en continuant à jouer aux anciens??
Je n’en suis pas encore à retourner aux échecs wink: mais je trouve qu’on entre dans une époque du “jeu=objet de consommation” et l’edito de M. Faidutti sonne pour moi le glas d’une époque. Certes le jeu s’est popularisé et on a un accès facilité à de nombreux jeux graphiquement jolis et très diversifiés mais cette abondance me fait regretter l’époque où le jeu était plus confidentiel et où je prenais plus de temps à jouer aux jeux que j’avais et je pouvais m’intéresser aux sorties sans avoir une impression de noyade…

Suis-je le seul à éprouver cette impression (sans être un ancêtre je suis intéressé par les jeux depuis l’époque ou ankou et trictrac se faisaient un peu de concurrence :wink: )?

À noter que la comparaison hypothétique de Bruno du milieu du jeu avec celui de la BD n’est à mon avis plus du tout hypothétique depuis quelques temps déjà.
Je fais personnellement cette comparaison depuis 6 ou 7 ans déjà, et c’est de plus en plus flagrant je trouve.

Bonjour
Bizarre moi j’ai plutôt l’impression que l’on est entré dans un âge d’or du jeu de société. De plus en plus de jeux avec du matériel de qualité, des règles de plus en plus paufinées.
On a non seulement la quantité, mais aussi la qualité qui a augmentée.

Certe on risque de rejouer un peu moins souvent aux même jeux, mais il est possible de trouver plus de jeux qui nous conviennent.
A+

Une production énorme…oui. Mais franchement, globalement on peut remarquer une grande qualité de la production. Des jeux testés et bien réglés, des graphismes agréables, un design/ergonomie réfléchi, des thèmes novateurs, des mécanismes en perpétuelle évolution…Je me dis que globalement, pour le moment, tant que la qualité est au rdv et que les éditeurs s’en sortent, tant mieux ça nous offre plus de choix.

Maintenant en tant que joueur, toute ces belle boîtes font envie. Pour ma part j’ai pris la décision de ne plus céder à mes envies.

en fait je m’informe toujours autant mais je prends le temps de sélectionner mes achats…et chose incroyable, je n’ai presque rien acheté cette année !

Mais la liste des envies grandit, grandit. Alors pour patienter, je joue à tous ces jeux faisant partie de ma ludothèque et un peu délaissé jusqu’à présent.

Je pense aussi qu’on est rentré dans cette course folle à l’édition, comme en BD. Est-ce un bien, un mal, était-ce mieux avant ? La rengaine habituelle.

Je pense que c’est le prix à payer pour la démocratisation du jeu de société dans une société de consommation. Tout dépend donc de ce que l’on souhaite. Voir reconnaître le jeu de société comme un produit culturel qui s’adresse au plus grand nombre, ou un produit culturel pour initié ?

Je préfère la première solution. Mais il est alors évident que pour nous, passionné, ça veut dire qu’on ne peut plus suivre. Ça veut aussi dire que certains auteurs ayant produit de bon jeux n’obtiendront pas le succès qu’ils auraient pu espérer. Ça veut aussi dire que certains jeux moyens se vendront bien sur le simple nom de l’auteur. Comme dans le monde de l’édition classique (roman ou BD).

On peut le regretter en tant que passionnée et initié. Je pense pour ma part que c’est un mal pour un bien. À chacun de se faire son opinion.

Ce qui est sûr, c’est que c’est course effréné à l’édition m’a rendu plus difficile finalement et que j’achète moins de jeux. Ne pouvant plus suivre, je deviens plus sélectif et au final j’en achète moins. D’une 20aine par an (je sais, je suis petit joueur :wink: ), je suis passé à une dizaine. Lorsque je vois le jeu du mois (Inca) sur l’édito de Bruno, je me dis qu’il fut une époque où je l’aurais acheté. Là mes achats post-essen se limiteront à 7 Wonder et Earth Reborn finalement. Bon point pour moi, ayant un temps limité de jeu (une ou deux soirées par semaine seulement), je joue plus à mes jeux puisque j’en achète moins. Sans compter, que la qualité d’édition augmente. Finalement, c’est mieux non ?

j’ai l’impression que le jeu est devenu un buisness, maintenant les jeux sortent pour etre vendus mais pas forcement pour plaire meme si l’un ne va pas sans l’autre

avant le jeu d’un auteur etait sorti suite a de nombreux essais ce qui est encore le cas aujourd’hui mais moins qu’avant je pense

maintenant je pense qu’il faut vite sortir le jeu pour qu’il soit pret pour essen ou pour une autre date etc

apres si c’est devenu un buisness c’est que le monde du jeu se porte bien et la je dis tant mieux

martin wallace sort maintenant 3 ou 4 jeux dans l’année et bien je me dis qu’ils sont un peu baclés,la preuve wallace nous sort des bons jeux mais plus des supers jeux,un peu comme knizia qui a fait de supers jeux au debut mais maintenant il fait des jeux moyens,buisness non?ou les auteurs ont du mal a se demarquer suite aux nombreux jeux existants(ce qui est comprehensible)?

apres a nous de faire notre selection,nous sommes pas non plus obligé de tout acheter a tout va…l’erreur est aussi de nous a trop vouloir tout se procurer ou toute essayer,nous sommes davantage curieux de decouvrir que d’approfondir,ce qui est dommage

Je n’ai pas encore lu l’édito de Bruno Faidutti, mais, pour ma part, je ne peux que partager ce que tu dis. Je me rends compte de trois choses :

- il y a de plus en plus de jeux, d’éditeurs, tant mieux dans un sens si ça fait travailler du monde, mais cette véritable avalanche est en train de créer une tourbillon si grand qu’on ne sait plus où donner de la tête (et du portefeuille, car on crée des besoins, comme en grandes surfaces).
- nous devenons des consommateurs patentés et nous achetons comme des affamés dans une patisserie. Et l’indigestion nous guète sans doute, parce que on ne peut plus jouer à tous nos jeux. Comme le dit M. Kramer dans la TTtv, la durée de vie d’un jeu a considérablement diminué.
- vouloir développer le jeu de plateau, en parler, en faire un produit culturel est louable en soi, mais je me demande en effet si l’époque un peu confidentielle qui se termine n’avait pas son charme bien à elle. Même si je reconnais que la qualité actuelle est au rendez-vous.

Cher Monsieur,

L’idée, c’est que si à la grande époque vous achetiez 20 jeux par ans, et bien il y a fort à parier que vous puissiez trouvez à notre époque 20 jeux par ans tout aussi bien. Mieux même puisque il y a plus d’offre, donc vous pouvez affiner.

En fait, c’est amusant cette volonté chez l’être humain de vouloir tout. Si problème il y a, c’est pour les auteurs ou les éditeurs. Là oui, ils vont avoir du mal à rentabiliser un jeu puisque les achats vont être dilués. Pour le joueur rien ne change. Notre but est de passer de bons moments avec des camarades autour d’un table sur laquelle on aurait posé un bon jeu. Je crois que maintenant comme avant, on peut.

Alors c’est sûr ça fait de la frustration chez les joueurs et ça risque de faire mal à certains éditeurs qui ne vont pas rentrer dans leur frais…

Bien à vous de cordialement

Monsieur Phal

Monsieur Phal dit:Alors c'est sûr ça fait de la frustration chez les joueurs et ça risque de faire mal à certains éditeurs qui ne vont pas rentrer dans leur frais...


C'est bien en ce sens que j'ai écrit mon premier message. Et c'est exactement ce qui se passe (s'est passé) dans la BD. Rares sont les petits éditeurs qui ont survécus, et c'est la "guerre" entre gros qui ont les sous pour inonder le marché.
Mais cela semble être la règle quand un "petit" milieu est très dynamique. C'est à mon sens juste dommage.
Monsieur Phal dit:Cher Monsieur,
L'idée, c'est que si à la grande époque vous achetiez 20 jeux par ans, et bien il y a fort à parier que vous puissiez trouvez à notre époque 20 jeux par ans tout aussi bien. Mieux même puisque il y a plus d'offre, donc vous pouvez affiner.
Monsieur Phal


Certes sauf que, pour affiner, il faut passer plus de temps car choisir 20 jeux parmi 50 sorties annuelles et 20 jeux parmi plus de 1000, ce n'est pas tout à fait la même chose.:D
Alors oui, des sites comme trictrac peuvent aider au choix mais d'un autre côté, il y a 4-5 ans, j'aurais hésité entre deux jeux et j'aurais été les essayer en boutique, là c'est entre 10-12 jeux qu'on peut finir à hésiter (difficile de tout essayer) et on achète en fonction des avis de la masse alors qu'un essai pourrait faire pencher la balance en faveur d'un jeu peu côté...
Sans compter la difficulté croissante de faire la part dans les jeux entre le thème et les mécanismes. C'est de plus en plus difficile d'acheter des jeux dont je n'ai pas la mécanique par ailleurs. Pour Earth Reborn, Chris Boelinger faisait le décompte des nouveaux mécanismes : peu de jeux sont réellement novateurs sur le fond. Alors oui augmentation du choix et de la qualité du matériel, je ne suis pas sûr que le Jeu en lui-même y gagne beaucoup.

N’étant pas du côté des éditeurs mais une simple ludopathe qui aime consommer du jeu, je dirai que toute cette variété, cette offre pléthorique, n’est que le signe que le jeu de société n’est plus réservé à une frange d’initiés mais à de plus en plus de monde. C’est un domaine et un marché qui se porte plutôt bien et qui est encore en expansion, et tant mieux. Car, s’il n’y avait pas autant de demandes, il n’y aurait pas non plus autant d’offres. Et cela me ravit, même si je me doute bien que tous ceux qui se lancent dans l’aventure ne parviennent pas à faire leur beurre de leurs produits.

En même temps, pour vendre, il faut plaire. Si cela ne plaît à personne, cela finit par ne plus se vendre. Et qu’est-ce qui est important, finalement ? Prendre du plaisir à jouer. Maintenant, on a des jeux pour tous les goûts, et c’est merveilleux. La proportion de très bons jeux n’a certainement pas beaucoup augmenté, mais il y en a beaucoup plus qu’auparavant. Il faut juste savoir surmonter ses frustrations et se dire qu’il n’est pas possible de tout acheter ni de jouer à tout ce qui sort.

Cher Monsieur fabienM,

Mais pourquoi croyez vous que Tric Trac c’est mis en place :mrgreen: Perso, parce que je suis joueur avant tout, je n’ai aucun problème pour savoir quel jeu me fait envie (je parle de jouer, pas d’acheter puisque je n’achète quasi pas de jeu), mais comme je ne peux pas tout essayer, il faut bien que j’affine aussi. Et comme je ne mets pas de “frustration” dans le fait de ne pas avoir joué à ça ou ça, tout ce passe bien dans ma tête :) C’est juste ça que je veux dire. Pourquoi donc devrait-on tout essayer ? Et puis, passer un peu de temps avant de choisir LE jeu qui va nous plaire pour passer un bon moment avec ses camarades, ça peut-être pris comme un préliminaire, avec la joie de ne pas s’être trompé du coup. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Moi j’aime bien prendre mon temps pour choisir des trucs et être content d’avoir fait le bon choix. Mais c’est sans doute un état d’esprit naturel :lol:

Bref, pour les consommateurs, je ne vois que du positif. Par contre, pour certains acteurs du secteurs, là, c’est moins positif. Bien que pour l’instant le marché grossi, donc il y a plus d’acheteurs, mais à un moment ça va coincer…

Bien à vous de cordialement

Monsieur Phal

Rody dit:
Monsieur Phal dit:Alors c'est sûr ça fait de la frustration chez les joueurs et ça risque de faire mal à certains éditeurs qui ne vont pas rentrer dans leur frais...

C'est bien en ce sens que j'ai écrit mon premier message. Et c'est exactement ce qui se passe (s'est passé) dans la BD. Rares sont les petits éditeurs qui ont survécus, et c'est la "guerre" entre gros qui ont les sous pour inonder le marché.
Mais cela semble être la règle quand un "petit" milieu est très dynamique. C'est à mon sens juste dommage.


Rody, il me semble que cela fait un moment que tu compares le jeu avec la production de BD. J'avais gardé ça en tête, et de lire cette même analyse chez Faidutti m'inquiète aussi quelque peu.
Car le résultat a été en BD, selon mon ressenti d'ex lecteur : après un foisonnement créateur il y a 10 ans et un peu plus, la production s'est - de nouveau - ultra-stéréotypé, entre de la fantasy à gros seins à la Soleil, de l'imitation manga romantico-gnangnan ou violemment banale, du trait presque crayonné à la Sfar pour des histoires sombres et (un peu) déviantes et de l'imitation de cinéma américain sur papier. Tout cela a fini par m'écœurer.
(l'édition actuelle de blogs bd va peut-être redynamiser tout ça... ?)

Autre risque pour les boutiques : pour ceux qui fantasment sur l'Allemagne, je vais régulièrement à Freiburg in Breisgau (en violet à Thurn und Taxis). Il n'y a qu'une seule boutique spécialisée, et encore est-elle saisonnière (c'est un glacier en été). On trouve bien sûr de très bons jeux dans les grandes surfaces du centre, à des prix souvent sacrifiés, qui ne permettent pas aux spécialistes de suivre. Le problème, c'est que les grandes surfaces ne proposent pas le choix de ces spécialistes, un rayon, même bien fourni, n'est pas une boutique et au final, on a beau payer moins cher, on y perd.

Bref, entre appauvrissement de la créativité et fermeture des boutiques, méfions-nous d'un marché de niche qui pousse trop et trop vite.
Monsieur Phal dit:Cher Monsieur,
L'idée, c'est que si à la grande époque vous achetiez 20 jeux par ans, et bien il y a fort à parier que vous puissiez trouvez à notre époque 20 jeux par ans tout aussi bien. Mieux même puisque il y a plus d'offre, donc vous pouvez affiner.
En fait, c'est amusant cette volonté chez l'être humain de vouloir tout. Si problème il y a, c'est pour les auteurs ou les éditeurs. Là oui, ils vont avoir du mal à rentabiliser un jeu puisque les achats vont être dilués. Pour le joueur rien ne change. Notre but est de passer de bons moments avec des camarades autour d'un table sur laquelle on aurait posé un bon jeu. Je crois que maintenant comme avant, on peut.
Alors c'est sûr ça fait de la frustration chez les joueurs et ça risque de faire mal à certains éditeurs qui ne vont pas rentrer dans leur frais...


Plutôt d'accord avec ça - même si au fond c'est très politique comme vision. :mrgreen: ;)

Si l'évolution du milieu ne plaît pas à certains, regardez ailleurs. Tant que vous avez vos boîtes préférées pour jouer, qué mas ? Sûr que c'est parfois frustrant, mais c'est quand même le principe de la société de consommation; tout est frustrant, tout donne envie.

Le risque ce serait que disparaisse des boîtes qui font des jeux plus bizarres, différents, recherchés, moins grand public - je pense à Splotter par exemple, mais il y en a d'autres. Cela dit, dans le domaine de la BD, une ligne de BD "indé" a pu surgir, des thèmes ont été traités sous des approches impensable sil y a quinze ans. On n'y a pas trop perdu, au-delà de la marée de bouses type BD Soleil.

Bonjour,

Où peut-on trouver le dit édito s’il vous plaît?

Tout à fait d’accord ensuite avec la comparaison avec le monde de la BD, je dis profitons-en, l’évolution du “marché” de la BD précède de quelques années celle du “marché” du jeu. Autant essayer de retenir les leçons de l’un dans notre évolution dans l’autre, qu’on soit auteur, éditeur, distributeur, joueur etc…

J’aurais personnellement tendance à penser qu’une explosion de ce type est bénéfique à un milieu, après c’est normal d’avoir un ressenti face à une trop grande offre, mais bon, on est pas là pour faire de la socio…

++

L’edito est sur son site :
http://www.faidutti.com/

merci !

N’empeche que ca fait drole d’etre frappe d’analysis paralysis a Essen :lol:
Trop de jeux, pas assez de temps ni de place pour essayer tous les trucs parmi ceux de la checklist et au final un nombre d’achat assez faible.

Sinon meme analyse que Faidutti et Rody depuis quelques annees mais vraiment flagrant cette annee ; a part le “certaines branches du jeu video” que j’ai pas compris.

A

Bof, je n’ai pas l’impression de jouer à plus de jeux différents qu’« avant ». Si l’offre est plus importante, mes achats ne le sont pas, du coup ça ne change pas grand chose !

Le risque est clairement du côté des éditeurs, qui vont peut-être avoir tendance à sortir des jeux moins originaux (Hans im Glück, par exemple, ne m’intéresse plus depuis 3-4 ans), mais de petites maisons d’édition apparaissent ça et là en proposant les jeux originaux que les « gros éditeurs » ne sortent peut-être plus. Comme la magie d’Internet leur permet d’acquérir facilement une certaine visibilité, je ne pense pas passer à côté de trop nombreuses « perles », et même si c’était le cas, tant pis, je joue avec les jeux que je connais !

salut,
oui il y a plus de jeux qu’avant…
perso j’ai une belle bibliothéque à la maison et n’arriverait jamais à acheter tous les livres qui sortent…
idem pour ma ludothèque, j’achète à la sensation, neuf ou ancien…
et chaque jeux ressort assez souvent…
il ne faut pas simplement acheter des jeux, il faut jouer et avoir les personnes qui vont avec…
sinon c’est de la collection…
allez, je vais jouer moi…
a+
walter