Plusieurs choses :
- d’abord, je vous serai reconnaissant, dans un soucis de lecture facilitée et afin d’éviter toute confusion entre les propos que vous tenez et ceux que je tiens d’éditer votre précédent message où vos remarques (en gras) apparaissent dans la “quote”. Ou alors précisez “Mes réponses en gras dans votre texte”. Merci
- ensuite :
En l’occurence c’est bien de l’ours dont il s’agit dans le jeu. Par exemple si un joueur tire une carte événement agression, il pourra poser une grève. Il y a toujours un lien de causalité. J’espère que nous aurons l’occasion de faire une partie afin d’échanger là-dessus.
Même si le lien de causalité existe, dans votre jeu, l’évènement reste un prétexte pour le cheminot de “moins en faire”. Et le propos en devient même pire que ce que je croyais. En effet, cela met la responsabilité sur le dos du cheminot qui fait grève suite à une agression, alors que le véritable soucis, c’est l’agression. C’est dire aux cheminots “vos mouvements sociaux, vos revendications, on s’en fout, nous on veut des trains à l’heure”, là où il y a bien souvent de vrais problèmes.
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Dans ce cas les avertissements du genre “ne faites pas ça chez vous” n’ont pas lieu d’être, au spectateur de s’en rendre compte par lui-même.
Il y a là une différence entre faire quelque chose de dangereux et signifier qu’il ne faut pas reproduire cela chez soi et faire une mauvaise blague où l’on est obligé de préciser qu’on fait de l’humour.
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Je ne vois pas le problème ici, “simulateur de cheminot”, le joueur incarne un cheminot. Bien sûr le titre est ironique (c’est également un clin d’oeil personnel à tous les jeux vidéos “quelque chose Simulator” pour ceux qui connaissent ^^
Le clin d’œil est fort sympathique et pour le coup assez drôle. Mais ce que vous supposez être le problème que je pose ne l’est pas. Ce n’est pas le titre en soit que je critiquais, c’est bien les choix idéologiques qui sous-tendent la mécanique et le thème du jeu. Par ailleurs, les jeux vidéos “N’importe-quel-métier Simulator” offre des simulations (plus ou moins) réaliste là où vous proposez d’endosser un rôle hyper-caricatural.
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C’est pour ça que j’ai bien écrit “également vers la mécanique” car justement le lien est très important, comme mon exemple plus haut.
Mais encore une fois, chaque choix est important et implique des choses et des idées que le jeu véhicule dans ce lien thème-mécanique.
Prenons un exemple.
Posons une mécanique de jeu qui comporte un plateau, où il s’agit de déplacer des cubes d’un point A vers un point B, point B où ces cubes sont transformés en points de victoire.
Je peux décider de faire de ce jeu un jeu abstrait, avec un matériel neutre.
Mais je peux aussi thématiser autour de cette mécanique, et là, le choix du thème est essentiel, car il va véhiculer quelque chose, mettre le joueur dans une position particulière qui sera plus ou moins confortable, alors que la mécanique reste strictement la même.
Ainsi, je pourrais dire que les joueurs sont des marchands du lointain Orient, qu’ils font venir des marchandises par caravanes pour les revendre au marché. Mais je pourrais aussi décider que les joueurs sont des officiers de la Waffen SS en charge d’un camp de concentration et qu’ils doivent y amener tout ce que le III Reich comporte de nez aquilins, de voleurs de poules et d’homo’ afin de les exterminer.

[ACHIEVEMENT UNLOCKED] Point Godwin [ACHIEVEMENT UNLOCKED]
Bref, l’exemple est capillotracté mais l’idée est là : le thème influe sur la mécanique, et choisir de thématiser un jeu fait qu’on ne peut plus détacher celle-ci de son thème.
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Chacun peut être à bout à un moment ou à un autre suite à l’accumulation de problèmes, ici par exemple les retards des trains. Plutôt que les agents de la SNCF se fassent hurler dessus toute la journée dans les gares ou sur Twitter, autant décompresser avec un jeu. La comparaison n’est pas forcément la plus adéquate, mais ça me fait penser aux battles de danse hip-hop qui au départ servaient à canaliser la violence.
Oui, chacun peut être à bout. Carrément.
Par contre, NON, ce n’est pas aux agents SNCF de faire tampon. Et ce, quelque soit le vecteur. Parce que là, ce que vous dîtes, c’est que même que du coup, plutôt que de leur crier dessus, on va jouer à un jeu où l’on joue l’un d’entre eux et où on doit “mettre en retard les gens”.
Effectivement, la comparaison avec le hip-hop n’a pas de sens. Dans le hip-hop, la violence est canalisée au profit d’une œuvre, l’énergie est sublimée. Dans votre jeu, on se “moque” via le jeu des personnes sur lesquels on voudrait selon vous crier dans la vraie vie.
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Enfin, bien que je doute pas que les cheminots fassent de leur mieux, tous les incidents chaque jour donnent aux voyageurs l’impression du contraire. Sans oublié qu’il y a tout de même des abus comme l’a souligné fbruntz
Et j’ai envie de dire, JUSTEMENT. Si selon vous les cheminots font de leur mieux et que malgré tout les voyageurs pensent le contraire, pourquoi ne pas utiliser votre jeu pour faire passer ce message là plutôt que de continuer à véhiculer cette fausse idée de “cheminots responsables”.
Pour le coup des abus, là, je ne sais même plus quoi répondre tellement ça tombe bas. Comme si l’existence d’abus justifiait tout le reste…
Bref, j’ai l’impression que derrière tout cela, il y a un gros différents non seulement sur la question de l’humour, mais également sur une façon d’envisager la société.
Peut-être (c’est une hypothèse) vous retrouvez-vous dans l’humour de la chronique “Minute Papillon” de Langue de pub, sur Youtube. Ce n’est pas mon cas.