Comme c'est la dernière étape, j'ai décidé d'enfourcher moi-même mon vélo pour suivre la course de l'intérieur, connaissant personnellement par leur prénom chaque pavé des Champs-Elysées, si le tempo n'est pas trop élevé au début, j'espère pouvoir suivre jusqu'à l'emballage final ;)
On est sur la ligne de départ, c'est cool, il y a une bonne ambiance, ça rigole.
Les Asphaltes roulent à leur rythme, la GiBiCi, en queue de peloton, est tout sourire.
Cette petite balade s'annonce agréable :D
Devant, le jeune Canabis veut se montrer, il s'élance à bloc. Peut-être une envie de taper dans l'oeil d'un recruteur d'une équipe de plus haut rang ... ?
Tout le monde part en rangs dispersés.
Ne voulant pas présumer de mes forces, je vais rester en queue de peloton & c'est en compagnie Sibanaj que je ferme la route.
- Tout va bien pour vous Sibanaj ?
- J'ai connu mieux, mais deux carrés de fatigues pour débuter une étape, c'est pas l'pied. Heureusement que c'est la dernière.
- & votre copain devant, vous ne lui dites pas de lever le pied ?
- Canabis ? Oh, il est pressé d'en finir. Ne l'dites à personne, mais en réalité il veille à maintenir un gros tempo pour ne pas finir à la nuit.
- Ah ...
Les premiers kilomètres passés, ce sont maintenant les Asphaltes qui roulent. Le vent dans l'dos, c'est plus facile, les relais sont fluides, l'aspiration énorme, c'est géant.
Tout le monde s'y met, Canabis & les Poumons reprennent le contrôle de la course.
Le rythme s'accélère, ça commence à piquer dans les jambes.
- Siiiiibaaaanaj, c'eeeest moiiii oùùùù ... Sibanaaaaaj ?
Oh la vache, je l'ai pas vu partir. Mais Sovedeso si, il s'est collé dans sa roue, fidèle comme une ombre, au millimètre près alors que Coquiveille le neutralise par l'avant.
Mais cela manque d'efficacité, Sibanaj vient de nous en planter une deuxième sur les pavés qui a cloué tout le monde sur place.
Personne ne s'affole & heureusement car je suis limite.
Sibanaj se relève aussitôt empoché le sprint intermédiaire dans sa musette. Quatrième carré de fatigues, il doit avoir aussi mal que moi dans les jambes.
Le regroupement est général, mais il y en a toujours un pour tirer la bourre au reste du peloton.
Le vent qui tourne, les pavés, le rythme soutenu ... tout cela a raison de moi. Je pensais pouvoir vivre une étape à la cool, mais là, c'est une véritable feu d'artifice, je suis cuit, mais ravi.
Canabis me fait l'honneur de m'accompagner, cuit comme moi.
Devant, le reste du peloton met tout ce qu'il a dans les jambes à chaque passage de relais.
Je m'arrête sur la ligne d'arrivée dès mon premier passage pour vivre l'arrivée en direct comme vous.
A chaque tour, le peloton est étiré, au bord de la rupture.
Sovedeso déraille au dernier kilomètre, un gros coup dur pour un prétendant à la victoire.
Rack en profite pour lancer le sprint à Soussey-Marieh, ça part de loin, de très loin !
D'un peu trop loin même, sa partenaire n'est pas dans sa roue & il est limite, il finit en apnée & voilà que Sibanaj gicle de sa roue pour le sauter sur la ligne !!!
Derrière, les hommes franchissent la ligne un à un, en file indienne. Rack s'effondre sur la ligne, passé d'un cheveu par Ranabis. Même Sovedeso, au prix d'un effort sur-humain, revient disputer le sprint pour les places d'honneurs, pour l'honneur.
Je suis aux côtés de Gianabis pour recueillir ses impressions à chaud.
- Une victoire sur les Champs, c'est la cerise sur le petit gâteau, non ?
- Ma si ! Au début, ié vraiment crou que ce serait mal engagé. Notré sprinter qui sort ouno doublé carré de fatigué d'entrée, ma l'équipe a sou géré la sitouation alla perfezione, profitant au massimum de l'aspiration. Notre ieune neo-pro tirant touiours un peu plous vers l'avant lé péléton, oun péléton qui a roulé à oune alloure phénoménale ! Dou iamé vou, il né leur resté ché des pétits braquets. Cetté ... ouahou !
Oui : Wouahou !
Les images un peu plus tard ...