tupak amaru dit: Tout à fait d'accord, dans un autre sujet sur TT on en avait parlé : je pense aussi que le problème numéro 1 c'est la surpopulation. Ne nous voilons pas la face : contrôler la natalité c'est la solution, la question c'est comment? Et avec tous les dangers de dérives que cela comporte je pense que c'est quasi impossible...
dans
L'Histoire de ce mois ci, il y a un article de Sylvie Brunel intitulé : «Peut-on nourrir la planète ?"
dans lequel elle met à plat l'accroissement de la population et sa subsitance.
elle rappelle qu'aujourd'hui à 6,6 mds d'individus, nous serons 9 Mds en 2050 ce qui donne la mesure des défis à relever.
mais elle relativise la menace Maltusienne en avançant 4 arguments :
1-même avec la montées des espaces protégés au nom de la biodiversité (2 millions d'hectares en 1950, 20 millions aujourd'hui), il existe encore de nombreuses terres disponibles
en europe : par la remise en culture de terres "gelées" pour eviter les chutes de cours (leur production représenterait l'équivalent des importations alimentaires de l'afrique)
en asie et en afrique : la FAO estime que moins de 20 % des terres cultivables sont utilisées)
2-le changement climatique va libérer des terres cultivables : dans les régions situées aux hautes latitudes, comme les zones de toudra russe et canadienne (ce qui permetrait à moyen terme de piéger plus de carbone)
3- les réserves de production verticales autrement dit une forme d'agriculture productiviste. 1000kg de céréales à l'hectare en afrique contre 4000 en asie. en inde, après la révolution verte des années 60, le gouvernement a pris conscience de la nécessité de ne plus sacrifier sa paysannerie sur l'autel industriel (nouvelles variétés de rie plus productives, ralentissement de l'exode rural)
4- l'augmentation du cours des denrées devraient inciter les pays à mieux rémunérer leurs paysans et à les empêcher de devenir des pauvres urbains ou des ruraux qui n'assurent que leur stricte subsistance.
pourtant pour que les progrès agronomiques répondent à l'accroissement de la population elle pose 4 conditions indispensables :
1- une agriculture qui doit devenir "durable" :
-préserver les biodiversités, la monoculture étant gourmande et fragile.
-valorsier des techniques connues depuis longtemps : agroforesterie, associations culturales, bocage, bio...
-Orienter les recherches publiques (non commerciales) vers des espèces résistant en milieux difficiles (pauvreté de sols, salinité, insuffisance de pluies...)
2- réorienter l'agriculture vers un développement durable doit résulter d'une volonté politique :
-restaurer la souveraineté alimentaire : chaque pays doit pouvoir mener sa propre politique agricole en fonction de ses contraintes et ses atouts.
-permettre aux pays les plus pauvres de faire comme les pays riches : protéger leur agriculture locale des importations.
3- renforcer la coopération agricole dans le domaine international.
à l'instar de ce qui a été fait pour les médicaments dans le domaine des brevets, établir une charte des aliments essentiels.
4- améliorer la rémunération des paysans et leur sécurité foncière :
organiser des filières de développement à la petite agriculture paysanne.
recreer des marchés intérieurs pour éviter de subir la concurrence des importations de pays qui subventionnent leur agriculture(USA par exemple) ou de ceux qui disposent d'immenses espaces "neufs" (argentine par exemple).
pour assurer la sécurité alimentaire, l'interventionisme étatique doit réguler les échanges et les politiques d'aménagement du territoire veiller à réduire les déséquilibres entre les régions déficitaires et excédentaires d'un même pays.
il y a des pistes d'action et de réflexion intéressantes qui sortent des affrontements idéologiques et/ou manichéens.
(sinon, concernant notre consommation individuelle et européenne :
s'en tenir aux légumes de saison et aux produits locaux, c'est déjà une étape. et ça ne coûte pas plus cher.)