Hop, remontée de topic puisque j’ai posé mes papattes dessus.
En effet, j’ai enfin reçu la boite pré-commandée en octobre dernier (une sombre histoire de voisin qui réceptionne le colis et de moi qui était un peu SDF ces derniers temps… tout est rentré dans l’ordre).
2 parties à deux. Et je vais déjà donner un avis détaillé sans même approfondir, je suis un ouf malade.
Bon, ça commence bien, c’est assez joli, ça tourne pas mal du tout.
Au début ça fait peur : 11 ressources différentes ? Chaque tour fait 10 phases ? Mais qu’a-t-il donc fumé ? Sans doute du houblon, de l’orge, peut-être du lin ou de la laine (toutes ces ressources sont présentes dans le jeu…)
Après, c’est finalement assez vite capté et très fluide. En fait, il n’y a que 2 vraies phases par tour, le reste c’est de la maintenance, récolte et autres petites actions automatiques…
Le coup des champs qui se dégradent quand on plante ou qui s’améliore si on les laisse en friche, c’est rigolo. La gestion des moutons avec le plateau “compte-tour” est assez bien trouvée. Les tas d’ouvriers représentés par des cubes bleus comme les poissons de Little Town, c’est pas hyper immersif, mais ça représente bien les actions, de plus en plus chères (mais si on se démerde, on gagne de plus en plus de cubes…)
Et puis il y a les cartes. Elles sont rigolotes ces cartes.
Y’en a de divers types sur 4 pioches séparées : des pas chères pour le début, des cartes bonus rigolotes à effet qui se répète, des grosses cartes à point qui coûtent hyper chère…
Mais le truc bien, c’est qu’on les joue dès qu’on peut, quand on veut. A (presque) n’importe quelle phase de n’importe quel tour.
Genre la carte “si un emplacement action est rempli de cube, jouez-là et gagnez 3 machins” que tu abattras fièrement lorsque celui d’en face active et remplit un emplacement… ou bien “si vous avez 3 moutons, gagnez ceci et celà”, ce qui te fera envoyer avec plaisir un mouton à l’abattoir (contre de la viande et de la peau… rien ne se perd…) pour faire un joli petit combo.
C’est bien sympa. On se surprend à aller dans ce sens pour atteindre telle ou telle condition afin d’activer ces cartes… pas mal de cartes, une fois jouées, font gagner d’autres cartes… oui, c’est rigolo.
Il y a donc une petite euphorie quand on voit le potentiel du truc, l’effet boule de neige, les combos à mettre en place.
Puis on comprends vite que l’essentiel de notre boui-boui va consister à améliorer nos artisans (=payer pour bouger ces 5 tuiles cran par cran vers la droite) afin de bouger le centre communautaire (une grosse tuile de 10x20cm) vers la droite aussi, dès que la voie est libre. Si on veut avancer vite, y’a aussi des outils pour pousser des cailloux qui barrent le passage… (mais si on avance d’un coup par manche ça va, car les cailloux bougent tout seul à la fin. Bon, je vais pas vous faire toutes les règles aussi).
On retrouve ici quelques morceaux choisis d’Agricola : des ouvriers sur des emplacements d’action et des cartes pour mettre un peu la zone. Ou encore le fait de produire un peu de tout au lieu de se spécialiser à mort. Car ici, si on paie avec des ressources différentes, c’est moins cher.
Mais bref. On va produire une tétrachiée de ressource, qui serviront à faire glisser un tas de tuiles vers la droite.
Ça vous rappelle pas quelque chose ?
Voilà. Moi aussi j’y ai pensé direct.
Du coup, j’en ressors avec une impression étrange.
Produire les ressources, c’est marrant, mais on produit tellement de bordel partout, il va me falloir quelques parties pour commencer à voir comment bien lancer sa machine.
Mais ensuite, le lent avancement des tuiles vers la droite me donne un peu un sentiment de “tout ça pour ça ? “
On plante plein de champs et on remplit l’étable de bétail. On gagne des tas d’orge, de lin, de laine et de viande… et on va méthodiquement tout dépenser le plus possible afin d’avancer péniblement un tas de tuiles vers la droite.
Pas de château fort ou de réseau de barrage qui se construit, pas de ferme ou de village qui se développe sous nos yeux ébahis, pas d’épopée héroïque.
Juste une maison en carton qui avance lentement. Et à la fin… la fin…
Je ne sais pas si c’est propre aux jeux de l’ami Uwe, mais j’avais déjà eu ça dans Agricola :
Alors je dois trouver 10 bouffes. Si je tues 3 mouton, je perds 2 point… je pourrais tuer un seul beuf à la place. Mais si je ne perds qu’un seul point, ça ne me fera pas un bébé boeuf à la fin, qui lui faut aussi un point. Donc en fait c’est -2 points aussi. Et si je prends une céréale à la place ?
Bref, une optimisation finale qui occupe beaucoup de cerveau pour des variations minimes. Mais quand un point peut faire la différence, on veut la faire quand même… 80% de temps de cerveau pour les 5 derniers % de la partie.
Je retrouve ça aussi à la fin d’Hallertau.
”
Si je paye 5 laits, j’avance la boucherie. Et hop, le centre communautaire avance aussi, +18 points. Mais alors ce con me cache mes 4 boucliers à 3 points chacun que j’avais jusqu’alors, soit -12 points, pour un résultat que de +6.
Peut-être que je devrais plutôt avancer les autres artisans et grapiller quelques boucliers… Ouais mais attends, qu’est-ce que je fais de mon seigle alors ?..”Ça, là, ça ne m’a pas tellement amusé. En tout cas beaucoup moins que le début.
Bon, on va clairement encore faire quelques parties derrière pour explorer la bête, mais pour l’instant, je suis moyen enthousiaste.
Ça me rappelle un peu
Paladins : je vois que c’est bien fait, une belle mécanique qui tourne au poil, mais c’est peut-être pas vraiment pour moi. Un peu comme une belle voiture exposée dans un musée : c’est beau et bien fait, et j’admire, mais c’est pas pour ça que j’ai envie de rouler avec (je déteste les bagnoles en plus…).
Mais il y a des petites trouvailles mécaniques qui donnent envie d’y revenir…
A creuser, donc.