Depuis une semaine :
- Une partie de Grand Austria Hotel à 4 joueurs avec Léo et nos femmes.
Nous aimons tous les 4 beaucoup ce jeu. Evidemment la première parentée qui saute aux yeux c’est le système de dés proche d’Yspahan mais c’est assez anecdotique je trouve et surtout ce n’est pas tout à fait pareil. Quand je le présente - et quand j’y joue - je pense davantage aux Châteaux de Bourgogne. Il s’agit d’un jeu du même niveau de complexité (niveau intermédiaire, je dirais - même si j’ai bien conscience que ça ne veut pas dire grand chose), assez Feldien dirait Léo qui s’y connait.
Chaque joueur doit construire le mieux possible son tableau personnel (ici c’est des chambres d’hôtel), on marque des points en fin de partie selon les niveaux atteints, et en cours de partie si on termine une zone on déclenche des récompenses immédiates.
Ce n’est pas un jeu vraiment stratégique, il s’agit plutôt de profiter au mieux des opportunités (combos) qui se révèlent à chaque tour selon les clients (contrats à remplir) qui sont dévoilés dans une rivière de cartes.
Il y a des objectifs optionnels mais qui valent le coup d’essayer de les réussir parce qu’ils sont rémunérateurs, disons qu’il vaut mieux essayer de les inclure dans sa stratégie de développement. Il y a une course à ces objectifs car les premiers auront plus de PV.
Il y a une piste “empereur” très punitive si toutes les 2 ou 3 manches on n’a pas atteint un seuil sur cette piste. Ça met bien la pression mais il est tout à fait possible de s’en sortir même en morflant.
Des cartes “assistants” peuvent être le pivot de notre stratégie, on les obtient dès le début de partie via un draft. C’est très semblable à Seasons si vous voyez. Dès cette phase de draft on a intérêt à regarder quelles cartes fonctionnent bien entre elles, quelles cartes vont dans la direction des objectifs à atteindre, etc. La stratégie se situe surtout là.
Tout est très classique dans ce jeu. Mais c’est très tendu et on se donne du mal pour arriver à ses fins avec un nombre d’actions finalement très limité. Il faut donc optimiser ce qu’on fait.
C’est un peu une synthèse de plein de choses connues mais dans le genre c’est très réussi et excellent.
La partie qu’on a faite a été très disputée.
Léo a gagné 1 point devant mon amoureuse si je me rappelle bien. Moi j’étais parti comme un dingue, premier sur tous les objectifs, une avance en PV très significative, mais je n’ai pas eu grand chose de brillant à faire dans les 2 ou 3 derniers tours. A ce jeu il est très fréquent que notre plan idéal global échoue à la fin de la partie à 1 action près, c’est hyper tendu et donc je comprends que mon déroulement était trop pépère, je me suis fait gratter vers la fin.
- Une bonne grosse poignée de parties de Decrypto à 4 joueurs. 5 parties avec Léo et sa femme, 2 avec des amis bretons néophytes de passage (avec ton jeu Léo… je te dois 2 feuilles de score :D ) (quand Eto me rendra le mien…)
Tous ont découvert et adoré ce jeu. Avec mon cerveau lent je percute les brillants indices une manche trop tard. J’ai tout perdu je crois, quel que soit mon ou ma partenaire.
Léo qui est comme moi un fan de Linq est tombé d’accord avec moi que c’est le même mécanisme intellectuel, que c’est aussi bon, et que c’est plutôt à Linq qu’on devrait le comparer plutôt qu’à Codenames qui est d’ailleurs beaucoup moins bien. Rien à dire de plus si ce n’est que les parties ont été tendues et vachement disputées. Des bons moments de rigolade aussi.
Je suis super fort mais super incompris.
Et qui connait “Arsenic et vieilles dentelles”, hein ? Qui ? Bah tout le monde à part moi apparemment…
- Une partie de Lorenzo il soporifico à 4 joueurs avec Léo et nos femmes.
Sûrement un très bon jeu mais vraiment très exigeant. Nous avons passé de longues, longues, heures à réfléchir à ce qu’on pouvait faire pour essayer d’accomplir de microscopiques choses. Et dans 80% des cas quand finalement on jetait notre dévolu sur une carte, quelqu’un autour de la table nous rappelait qu’on n’avait pas assez de sous, pas assez de niveau militaire, pas assez de ceci ou de cela. Bref, on a eu un énorme sentiment de “tout ça pour ça”.
Il faudrait sans doute multiplier les parties pour y être meilleur et réussir à faire des actions intéressantes mais là personne ne s’est amusé. On a dû faire un effort pour aller au bout de la partie.
Je n’avais pas ressenti une telle lassitude pendant un jeu depuis Altiplano, Agricola et Trajan. Top 4 des jeux sûrement excellents mais qui m’ont donné envie de laisser tomber pour faire un 6 qui prend.
Je ne sais plus qui a gagné (pas moi en tout cas) ni pourquoi ni comment, je m’en fous, je m’étais désintéressé du jeu depuis longtemps.
- Une partie rapidos de Skull King le jeu de dés. Toujours avec Léo et sa femme. Fin de soirée bien avancée. C’est toujours sympa. On a eu des parties plus animées mais ça l’a fait quand même. Un bon petit jeu de comptoir pas plus mauvais qu’un Las Vegas ou qu’un Perudo. Vous voyez le genre ?
- 2 parties de Just One à 6 joueurs avec la famille d’amis bretons de passage qui découvraient qu’il existe autre chose que Blanc manger coco et la bonne paye. Ils ont trouvé ça vraiment sympa de jouer en famille plutôt que d’allumer la télé. Globalement ça n’a pas très bien joué (le plus jeune se faisait aider de sa mère donc forcément aucune chance qu’ils aient le même mot…) mais on s’est amusé quand même et on a entrevu le potentiel que le jeu pourrait avoir entre coquins chevronnés. C’étaient nos premières parties à mon amoureuse et moi, on l’a inauguré ce soir-là.
Quand on est allé coucher le plus jeune il avait les yeux pétillants, il m’a dit avant de s’endormir que ça avait été trop bien.
Ensuite on a fait entre adultes les 2 parties de Decrypto dont j’ai déjà parlé ci-dessus.
Le lendemain ils étaient chauds pour refaire des jeux mais c’est BFM TV qui l’a emporté pour cause d’incendie de Notre-Dame de Paris.
- Le surlendemain 2 parties de Profiler à 5 joueurs. J’aime beaucoup ce jeu d’ambiance et là on a été servi. On n’a jamais autant rigolé autour de ce jeu (qui pourtant n’est pas triste). Les moments d’apothéose grâce aux cartes qui désignent un des joueurs autour de la table. La maman qui se vexe parce que son ado de fils ne lui a pas mis +5 en “ferait une bonne voisine”. La même maman qui se vexe parce que son mari a mis +5 à DSK pour “j’aimerais qu’il m’organise ma soirée d’anniversaire”. Forcément on a charrié à mort pour tout le reste des 2 parties.
Crises de rire.
Je ne serai pas étonné de retrouver un Profiler ou un Decrypto (voire les deux) la prochaine fois qu’on va en Bretagne chez ces amis.
- Mercredi soir retour à la vie à 2 après 5 jours avec des invités. On a sorti Les charlatans de Quedlingburg avec mon amoureuse parce que je n’avais eu l’occasion qu’une seule fois d’essayer les nouveaux pouvoirs des ingrédients de l’extension (Les sorcières s’en mêlent).
Une partie extrêmement amusante. Mention spéciale au pouvoir n°6 (je crois… ou bien c’était le n°5 ?) de l’amanite tue-mouche. Quand on pose une amanite dans le chaudron on pioche instantanément un autre jeton du sac et on le met de côté. Ce jeton devra être posé avant la fin de la manche (avant ou après explosion) mais c’est le joueur qui choisit quand il le place. C’est très cool, on a pu déclencher des combos très sympas.
J’ai eu une poisse mémorable pendant les 6 premières manches du jeu mais grâce aux queues de rat je n’ai pas décroché, je ne me suis pas laissé abattre et j’ai continué à bagbuilder en accumulant plus d’une 20aine de points de retard. Hé bien figurez-vous que j’ai finalement gagné la partie, grâce à deux dernières manches incroyables où j’ai fait des prouesses (mes combos ont fini par sortir).
Notamment une manche un peu improbable où chaque fois que je posais une amanite (avec le pouvoir décrit plus haut) je mettais de côté un de mes jetons blancs. Rapidement tous mes claque-doigts étaient hors du sac et hors du chaudron… j’étais sûr de finir la partie avec une explosion (puisque tous les jetons mis de côté doivent être posés - et j’en avais déjà plus un total supérieur à 8) mais j’ai pu remplir tranquillement mon chaudron et m’arrêter exactement là où je l’avais prévu, à savoir juste devant le dernier rubis du chaudron. Choix délibéré puisque j’en ai profité pour activer la sorcière qui distribue, en cas de bonus rubis, autant de rubis que le nombre de PV indiqué dans la case beige atteinte (ici 14 rubis).
Partie très amusante. Mon amoureuse a dit : “Note ton set, là. La prochaine fois on se refait le même !”
Sans doute aussi par esprit de revanche.
- Hier soir une partie de notre chouchou depuis le début de l’année (seul Grand Austria Hotel réussit à nous en détourner) : Haspelknecht, à 2 joueurs.
Ça faisait plusieurs semaines qu’on n’y avait pas joué (parce que Grand Austria Hotel a réussi à nous en détourner un peu). J’ai choisi de faire une partie sans l’extension, en 3 années pour qu’on aille vite au dodo avant 22h30. Mon amoureuse vieillit, on va pas vers le mieux moi je vous le dis c’est pas tous les jours beau à voir…
C’est un jeu assez thématique pour un pur allemand, mais bon le thème c’est l’extraction du charbon dans la vallée de la Ruhr. Bref, même le thème est pur allemand.
Contrairement à ce qu’on a pu lire à droite ou à gauche, il ne s’agit pas d’un jeu expert ou très complexe. C’est du même niveau que Grand Austria Hotel (que d’ailleurs on aime beaucoup aussi et en ce moment il réussit à nous dét…) ou pour évoquer des jeux plus proches dans ses mécanismes, Un monde sans fin ou Orléans.
Il y a un système très tactique et astucieux de sélection des disques actions, assez simple mais qui peut faire un peu cogiter parce qu’on n’aura pas forcément la possibilité de faire tout ce qu’on voudrait donc il faut avoir le sens des priorités.
Il y a un arbre de développement technologique sur lequel on progresse de proche en proche et qui est l’essentiel de la stratégie qu’il y aura à mettre en place idéalement en la prévoyant dès le début de la partie (même si certains aléas peuvent nous détourner de ce qu’on avait prévu pour palier, par opportunisme, à des besoins plus immédiats).
Il y a dans ce jeu aussi un impôt à chaque fin d’année (un peu comme dans Un monde sans fin), ça n’est pas très punitif mais ça peut faire la différence.
Et le reste c’est de la planification d’actions sur notre plateau perso qui se développe au fil des équipements qu’on acquiert. C’est là qu’on s’amuse parce que tout n’est pas possible et il faut bien tirer l’essentiel de ce qu’on a.
Je ne sais pas quoi dire de particulier sur cette partie. C’était encore super.
Ah oui, on a finit ex aequo mais elle a gagné parce qu’elle avait extrait plus de charbon que moi. Ça se joue régulièrement à peu de points et cette partie était très tendue donc ça ne m’a pas étonné qu’on finisse nos jetons l’un dessous l’autre sur la piste de score même après les différents petits décomptes de fin de partie.
Autre chose, pour ceux qui connaissent le jeu, mon amoureuse a été particulièrement satisfaite d’une petite saloperie concoctée spécialement à mon intention : vous voyez la tuile bonus qui permet d’intervertir un disque d’une des réserves avec un disque d’une des zones de disques disponibles ? Hé bien lors d’un été (saison où il est particulièrement rentable d’avoir un disque jaune), elle jouait première, il y avait 2 disques jaunes, un dans chacune des zones différentes donc elle ne pouvait pas prendre les 2 mais elle a utilisé ce jeton pour envoyer dans la réserve celui qu’elle était forcée de me laisser… Et hop, après elle prend le seul disque jaune restant à son tour. J’ai trouvé ça brillant.
Moi à l’été précédent j’avais utilisé le même jeton pour avoir 2 disques jaunes au lieu d’un. C’était déjà cool mais il lui en restait un. Ce qu’elle a fait c’est la première fois qu’on le fait mais ça risque de se reproduire si l’occasion se présente.
A chaque fois qu’on finit une partie d’Haspelknecht on se dit qu’il est vraiment excellent ce jeu.