Retour de ma convention locale, SaltCon, qui fait son retour après 2 ans d’absence.
Plus de monde le jeudi et vendredi, moins surchargé le samedi, mais vu le blizzard que je me suis pris en rentrant, quelques joueurs ont sûrement préféré partir plus tôt.
Le public a aussi pas mal changé en 2 ans: plus d’enfants et plus féminin. J’ai aussinoté qu’il y avait moins d’animation dans la salle jeu de rôle et que le public jouait à des jeux plus accessibles qu’auparavant.
D’ailleurs les jeux en démo était surtout des jeux intermédiaires type Khora, TFM Arès, 7 Wonders Architects, The Loop, Meadow, Red Cathedral, Cascadia, Witchstone etc… Ce qui permet de faire tourner les tables et de toucher un plus large public. Les habitués peuvent profiter d’eux mêmes d’une ludothèque de 2500 jeux.
Jour 1
Tapestry - 5 joueurs.
Un ami a adoré ses parties sur BGA et s’est donc procuré une boite. J’avais apprécié mes parties sur BGA sans plus.
Le matériel est quand même de super qualité (plateaux joueurs, cartes civ, plateau central, livret de règles). Les bâtiments font bien le taf (ils ne sont pas si moches que ça) même si j’aurais autant aimédes polyominos pour couvrir les cases de ma cité.
J’ai joué avec les Leaders en axant ma stratégie sur l’exploration. J’ai pu m’installer un peu partout sur la carte.
Une des joueuses a foncé directement vers le point central du plateau me coupant de mes adversaires. Ce qui m’a permis d’enchaîner sur les conquêtes militaire et de remporter le bonus correspondant. Mes 3 cartes Tapestry m’ont paru bien sympathiques.
A 4 joueurs l’ordre du tour est quand même important: on peut se faire souffler des bonus par surprise.
Je l’emporte assez nettement avec une trentaine de points d’avance sur la deuxième.
Le jeu est très plaisant: je le conseillerai aux groupes de joueurs qui veulent s’offrir un beau jeu tout en ne voulant pas trop se prendre la tête. J’apprécie également les règles minimales qui permettent de s’élancer rapidement dans le jeu sans difficulté.
Côté design, on a un patchwork de mécanismes qui s’agrègent parfaitement à défaut d’être remarquables. L’envie de rejouer dépendra de votre appétence pour la variabilité plutôt que les mécanismes de jeux.
Un bon jeu et un bon moment. J’y rejouerai avec plaisir si on me le propose.
Hansa Teutonica à 4 joueurs
Ca faisait un moment donc il a fallu quelques minutes pour reprendre mes marques. J’aurais préféré que la 5ème joueuse soit de la partie mais ca ne lui disait rien.
J’ai misé sur le privilégium et les points sur les comptoirs. J’ai manqué de cohérence, comme mon voisin de gauche, pendant la partie en m’éparpillant sur la map sans but précis. La seconde moitié de partie a été douloureuse pour nous.
On est à l’opposé de Tapestry en matière de mécanique et de design: rien ne dépasse et tout dépend des décisions des joueurs. À sortir avec le bon groupe. J’y rejoue toujours avec plaisir.
Rococo Deluxe à 5 joueurs
J’avais un peu peur d’y aller à 5 joueurs vu les retours BGG dans cette configuration. Tout tournait parfaitement. La tentation d’acheter des cartes pour augmenter son nombre d’actions est moindre, au risque de se retrouver à gratter les fonds de tiroir en fin de manche.
Je suis parti sur les deux décorations en cuisine pour booster mon revenu. J’ai complété mon staff avec l’employé qui donne un rabais de 5 louis sur les décorations.
Je me suis placé principalement dans 3 salles pour jouer les majorités grâce à deux musiciens bien sentis, en plus d’une belle statue, et en faisant l’impasse totale sur les feux d’artifices et sur le bonus toute salle. J’ai joué les costumes variés en couleur pour ma statue et mon bonus de fin de partie avec l’employé correspondant.
Je l’emporte à égalité de points avec un autre joueur qui avait eu le bonus “toutes salles”.
Très content de ma partie. Un super jeu bien dans le thème de la journée: minimum de règles, maximum de plaisir.
Jour 2
For Sale - 4 joueurs
Dans la catégorie “petit jeu pour démarrer la journée”, difficile de faire mieux. Fun, rapide, interactif.
Quacks of Quedlinburg - 4 joueurs
On attend encore le 5ème joueur, on relance un classique auquel mes amis voulaient rejouer. Ça marche toujours. Je me plante au dernier tour et je finis 3ème.
Dune Imperium - 4 joueurs.
Toujours pas de 5ème joueur, je fais donc découvrir Dune:Imperium à mes partenaires de jeu.
Je débloque mon 3ème ouvrier assez rapidement, plus par opportunisme que par stratégie, d’autant plus qu’il ne me sera pas utile le tour suivant. Je démarre assez doucement avec un ou deux placements sur les factions et la volonté d’apporter de la flexibilité dans mon deck pour pouvoir accéder à un maximum d’emplacements tout au long de la partie. J’investis dans les Bene Gesserit. Je pense bien gérer les conflits choisissant mes combats.
Je progresse sur toutes les factions en recueillant des points à gauche à droite et avec 2 cartes Épices en soutien et un jeton Alliance. Je pense l’emporter au tour 8 grâce à une carte Intrigue qui booste ma force de 7 points en échange deux épices. Hélas, l’un des joueurs élimine une troupe de chaque adversaire juste avant la résolution de conflit.
On a rejoué un tour supplémentaire, qui laisse la possibilité à un autre joueur de gagner la partie. J’étais all-in au tour précédent, tant pis !
Au risque de me répéter, encore un excellent jeu avec un minimum de règles, qui donne tous les leviers aux joueurs pour mener leur barque du mieux possible dans un environnement qui demande une adaptation constante.
Istanbul : Grand Bazaar - 5 joueurs.
90 minutes pour un jeu à 5 que tout le monde connaît, on a donc choisi Istanbul.
Un des marchands adverses convoite le rubis que je voulais, il me manque 1 livre pour choper le suivant alors que j’avais le nécessaire pour gagner en 2 tours. Je finis à la rame, 4ème.
Lorenzo Il Magnifico - 3 joueurs.
On joue avec l’extension. Je démarre avec la maison Della Rovere qui bonifie la piste Foi, mais qui ne me donne aucune ressource de départ. Je jouerai contre la maison Colonna, et son pion supplémentaire, et Gonzaga, qui pourra échanger des serviteurs pour acheter une carte.
Je suis limite en pognon en début de partie. Je mise d’abord sur 2/3 cartes vertes pour me procurer des ressources, sur le militaire grâce aux cartes violettes pour pouvoir accéder aux autres provinces. Ça tombe bien puisque j’avance sur la foi en même temps. Je débloque un de mes leaders qui me donne une valeur de 5 garantie sur chaque dé, ce qui me sera avantageux aux tours 3 et 4.
Je mets le paquet sur les cartes vertes et violettes. Je me fais excommunier au tour 4 pour me garantir le dernier bonus de ma maison. Un autre leader me permet de doubler le nombre de ressources collectées après l’achat d’une carte, ce qui me sera fort utile.
J’ai bien su me focaliser sur mes objectifs de début de partie et je l’emporte 131-129-129.
Encore une fois, un bon moment avec un jeu connu par tous les joueurs. Un très bon placement d’ouvrier pur et dur sans fioriture.
Jour 3
Je n’y vais qu’en soirée. Mes partenaires de jeu finissent leur partie de Car Wars, j’en profite pour lire les règles de Barrage.
Barrage - 4 joueurs
C’est moins mon type de jeu, j’avais quand même super envie de me frotter à la bête. On joue sans les technologies avancées, je sens qu’un des joueurs est déjà fatigué, on en rajoute donc pas.
Les règles sont très claires et assez abordables pour un jeu de ce gabarit. Le design est brillantissime: une seule chose à faire, produire de l’énergie et grattez dés bonus: démerdez-vous. Ce qui n’est pas pour me déplaire, les jeux à tiroirs et les coûts à 4 bandes, ce n’est pas trop mon truc.
Le dilemme va surtout être de gérer le timing et de bien évaluer les placements et l’ordre des actions adverses tout en résolvant les problèmes de gestion de ressources.
Le jeu peut être punitif à la première partie à cause d’un mauvais placement, du moins c’est mon impression, mais ça ne devrait pas être un problème à la partie suivante. Il est surtout frustrant puisqu’il faut jongler avec l’interaction du plateau principal, la bataille sur le placement d’ouvriers (qui donne pas mal de choix) et cette foutue roue qui prend littéralement en otage nos ouvriers. C’est d’ailleurs le point qui m’a posé le plus de problème: le recrutement d’ouvriers.
Ça reste typique des jeux développés par Luciani, on finir par trouver pas mal de liberté dans un espace restreint une fois qu’on a dompté la bête. Ça se mérite !
Coté jeu, je joue les Français avec les énergies inférieurs à 4 automatiquement égale à 4. Je démarre donc plaine avec mon réseau perso sur le quart sud-est du plateau. Je fais l’impasse sur la production au premier tour pour enchaîner les petites productions avec les contrats qui vont bien. Je viens me frotter à la bataille dans les collines pour me donner une production complémentaire à 9. La concurrence se rebiffe au tour 4, et je cale niveau ouvrier. Je suis assez largement en avance mais mon dernier sera cataclysmique.
Comme les autres joueurs ont quand même pas mal galéré en cours de partie, je gagne malgré tout. Il y a une belle courbe d’apprentissage pour des joueurs qui découvrent le jeu au même rythme.
Jouer contre des experts du jeu ne doit pas très fun .
Bref, très envie d’y revenir: tous les coups sont intéressants, l’interaction créée par la mécanique centrale est hyper prenante. On a en revanche un jeu un poil radin en eau et en ouvrier, mais c’est inhérent à ce type de jeu.
Barrage ne vole pas son succès. Si ça reste un jeu de pose d’ouvriers, tout se tient parfaitement mécaniquement dans un minimum de règles (pour ce type de jeu). Fortement recommandé.
Cubitos - 3 joueurs
J’avais espoir que le jeu puisse me refaire apprécier le travail de John D Clair en tant que designer. Et bien non, ça ne prend toujours pas.
On construit son pool de dés, puis on enchaine sur du stop ou encore pour collecter des revenus pour améliorer nos dés (comme Quacks avec les jetons), ou des pas pour avancer sur le plateau, telle la course d’El Dorado. Chaque couleur de dés a aussi une fonction spéciale (comme Quacks).
La partie d’introduction a été sympa: 30/40 minutes de jeu, assez dynamique. La deuxième dans la foulée paraissait déjà répétitive malgré le changement des fonctions des dés. Il fallait trouver des combos pour faire décoller nos personnages, mais le départ à été bien trop poussif pour que l’intérêt soit présent tout au long de la partie là où Charlatans propose un plaisir et des émotions immédiats.
Bref, le seul jeu franchement moyen du week-end.
Le bilan: beaucoup de jeux déjà connus pour un plaisir de jeu immédiat, une très belle découverte avec Barrage et surtout un super moment entre potes ! Bonne semaine à tous !