Hier, c’est à dire il y a quelques heures, j’ai pu jouer à Paper Tales en duo. Nous connaissons tous les deux bien le jeu, étant donné qu’un ami possédait déjà la version de base et la première extension, mais aujourd’hui aura été l’occasion de découvrir aussi la deuxième.
On triche un peu sur la mise en place en sélectionnant “au hasard de notre bon vouloir” les 3 nouveaux batiments de la deuxième extension (tant qu’à faire hein ), et après un savant mélange du désormais assez gros paquet de carte par ma partenaire, c’est parti !
Tour 1 : découverte oblige, je choisi de sélectionner en première main une des nouvelles carte, la meute de loup, qui est l’équivalent d’une manticore qui produit nativement une viande mais arrive en jeu directement avec un marqueur vieillissement. Qu’importe, vu que je récupère un mystique, qui me permettra de sauver croc blanc et sa troupe, ainsi que le seul artefact légendaire de ce premier draft de 18 cartes (version deux joueurs oblige).
Je suis donc tout content, surtout quand à la fin de ma sélection d’unité j’ai aussi récupéré un cuisinier et un trapeur qui valorisent la viande. Oui mais… je reprends soudain conscience que la pose du premier artefact légendaire coûte une pièce, et qu’avec les 2 des loups et le 1 du trappeur, le compte n’est pas bon !
La bourse légendaire restera donc au placard, et la meute de loup se fera rosser par l’armée d’en face, qui n’aura pas couté grand chose à déployer suite au renfort d’un diablotin avec un coût de -2…
Un peu penaud, je pars donc pour la construction de la ville au niveau 1 pour les ressources - surtout la viande, alors qu’en face ça sort directement un bâtiment de niveau 2 en érigeant une auberge des plus bucolique (+2 revenus / +1 point par unité de coût différent en phase de guerre) à l’aide de l’enfant des forêt et de la dryade (manquait plus que l’homme arbre et la famille était complète ! ).
Tour 2 : je découvre une nouvelle nouvelle carte sur laquelle je me sens de miser, la relique des moissons, qui donne un point par bois et viande dans le royaume en phase de guerre, à condition d’être à l’avant.
Je récupère aussi un nouvel artefact légendaire, qui fournit une viande, et du coup je me lance : le mystique est remplacé par la relique, et l’artefact est posé. Avec 3 viandes ce tour ci (le loup + l’artefact + la ville), le canidé se réveille et rapportera 3 point de guerre à coup de dent, la relique de la moisson moissonne ses 4 points, et le trappeur et le cuisinier renfloue de nouveau les caisses, permettant de construire la taverne au niveau 2 et d’enfin débloquer mon 5eme slot, et il me reste encore 6 ou 7 or après avoir payé le coup de terrain.
En face, ça ne fait pas trop peur, avec un manque de ressource qui conduit uniquement sur la construction d’une ville de niveau 1. Ca a aussi sorti un artefact légendaire, mais la pitoyable couronne qui ajoute des marqueur vieillissement ne semble pas bien méchante.
Tour 3 : on enchaine sur le tour 3, et ma vaillante armée est désormais un lointain souvenir : loup, trappeur et cuisinier se sont éteint de leur belle mort, il est donc temps de renforcer les troupes.
Je tenterai le coup double, en essayant de renforcer les troupes en recrutant un général et une salamandre, et de scorer à côté avec la relique de lumière (1 point par unité qui survit). Il me reste alors une dernière place à l’arrière pour un fermier ou un bucheron, mais je privilégie ce dernier pour le bois qu’il apporte, indispensable si je veux construire un autre batiment directement au niveau deux.
Mais voilà, en face, il y a aussi du répondant, et mon armée rassemblée au pied levé va se faire prendre à revers par l’arrivée de la manticore originelle, renforcée elle aussi à son tour de 3 viande (l’enfant des forêts sauvé par l’apprenti sorcie au tour précédent + le deuxième artefact viande qui a été joué en face + la ville). Un poil trop fort pour moi, qui maintient une place quasi morte à l’avant avec la relique des moissons.
De plus, l’ombre de l’adversaire va réactiver un golem qui passera la ville au niveau 2. Ca remporte donc la guerre en face, et l’auberge rapporte pièce d’or et points à mon opposante.
Heureusement, ma relique de lumière rapportera 4 nouveaux points en fin de tour, et je claque mon revenu de base + les deux pièces de la taverne pour moi aussi construire l’auberge. De l’autre côté de la table, ça riposte avec la mise en place d’une mine, qui ira bien avec le minerai fraichement obtenu avec la ville niveau 2. Et surtout, les finances ont meilleur mine, 4 pièces pour attaquer le dernier tour contre 1 pour moi. La fin de partie s’annonce donc tendue, mais je compte sur mes reliques pour prendre une (courte) longueur d’avance.
Tour 4 : pauvre de mon unique denier restant, les choix sont limités. Forcément, un petit pincement au coeur, comme à chaque fois, en voyant passer la princesse (double les points des batiments en phase de guerre), qui aurait pu faire un carnage mais dont le coût exorbitant de 5 pièces est trop important même pour mon adversaire et ses 4 d’or - n’évoquons même pas mon cas
Cependant, les bases de ma stratégie sont déjà en place. Les reliques vont bien sur rester en jeu, ainsi que la salamandre qui tape désormais a 5 avec son marqueur et en plus survivra pour scorer avec la relique de lumière. Le bucheron agé va être remplacé par un colporteur pour profiter encore de la relique de lumière et de l’auberge en ayant une unité avec un coup de 1.
Et dans un élan de ce que je supposais à l’époque être un éclair de génie, je vais remplacer mon général par un chasseur, pour avoir :
- une viande de plus (1 point avec la relique des moissons + 1 autre avec la taverne)
- une unité “fraiche” qui gagnera aussi 1 point supplémentaire avec la relique de lumière
Les jeux sont faits, révélation ! Et là, c’est le drame :
- au niveau de la guerre, que je pensais perdu d’avance vu la manticore d’en face et les finances adverses suffisante pour renforcer les troupes, mon adversaire à finalement fait le minimum, mais réussi quand même à me battre d’un point de force militaire ! Pour les habitués du jeu, il ne sera pas difficile de déduire que c’est le résultat de mon remplacement du général (force de 4) par le chasseur (force de 2) qui donnera donc la victoire militaire à l’adversaire alors que j’aurais pu remporter le conflit !
- mais surtout, je constate que si mon opposante n’a pas investi dans la guerre, c’est pour pouvoir, avec le soutient d’un second vicieux diablotin, réussir à poser la princesse sur sa ligne arrière !
Ainsi, en plus des points de guerre qu’elle récupère, elle se gavera aussi en doublant ses 4 points de mine et 4 points d’auberge, soit 8 points de légende rapportés par cette pimbêche héritière de on ne sait qu’elle obscure monarchie… Comble de l’humiliation, la couronne maudite, artefact légendaire que j’avais moqué précédemment, permet d’ajouter un marqueur vieillissement sur le diablotin et d’éviter la perte des deux points à sa mort !
Heureusement, mes reliques font leur job, et elles aussi vont rapporter gros ! Et pour conclure nous pourrons chacun construire un quatrième batiments au niveau 2, vu que nous avons après revenus chacun 8 pièces d’or. Elle en dépensera 6 pour sa taverne, et moi pour 8 car seul le palais royal (qui coute 2 pièces au niveau 2) était accessible.
La phase six me permet de prendre la tête sur la piste de score à l’aide de la relique de lumière et de ses nouveaux 4 points de légende.
Seulement, mes quatre points d’avance seront bien éphémères, car au décompte final la couronne maudite (encore elle ! ) qu’elle a de plus rapporte deux points, et le fait que sur mes 4 batiments 1 soit niveau 1 alors qu’elle a les 4 au niveau deux compense les deux derniers points. Nous finissons donc à 46 - 46, a égalité sur la piste.
Mais les plus attentifs se souviendront que malheureusement, il restait dans les trésors public du monarque ennemie 2 pièces alors que mes caisses était désespérément vides, et c’est donc une victoire au départage financier pour ma partenaire !
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Bilan de cette première partie à deux : satisfait d’avoir finalement investi (enfin, d’avoir adressé ma lettre au père noël je veux dire ^^ ) dans cette édition complète de Paper Tales, pour un jeu que j’ai toujours beaucoup aimé mais que je n’osais pas prendre pour éviter les doublons dans le groupe de joueur. Cependant, avec les rythmes de chacun, les dernières parties se faisaient assez lointaine, et la présence de la deuxième extension a levé mes derniers blocages psychologiques. On sent que le jeu va pouvoir ressortir, déjà à deux pendant la fin des vacances, et même ensuite à plus car on sera deux fervents supporters !
Au niveau de l’extension “ceux qui forgent les légendes”, on est a priori sur les mêmes sensations que la première extension : une sensation globale identique, quelques nouveautés qui ne change pas le jeu en profondeur :
- les nouveaux batiments semblent sympa, mais si seul l’auberge aura véritablement été exploitée ici (son effet gain de point sur les coût des unités est assez original par rapport aux autres bâtiment et je trouve bien trouvé)
- les artefacts légendaire semblent bien s’intégrer. Leur “rareté” m’avait fait un peu peur dans un premier a priori car pouvoir poser le premier pour 1 pièce pouvait semblait fort (surtout si mon esprit zappe le coût d’une pièce
), mais en réalité pas tant que ça. 1 pièce au tour 1 c’est finalement beaucoup, et prendre l’artefact légendaire un premier choix c’est aussi renoncer potentiellement à une bonne unité de tour 1. Donc même si c’est un “bonus” par rapport aux places limités des unités, pouvoir l’activer “tôt” demanderait d’autres sacrifices - après affaire a suivre, impossible d’avoir un avis sur une seule partie.
Autant j’avais été un peu perturbé avec l’arrivée de la première extension (on avait fait pas mal de parties avec le jeu de base, on connaissait donc bien les cartes, les subtilités de chacun des 5 batiments de base), avec les nouvelles unités qui diluaient l’équilibre que je connaissais, et tous les nouveaux bâtiments avec des effets qui paraissaient aux premiers abords potentiellement violents (une impression de rajout sympathique mais perturbant, impression qui s’est atténuait au fur et à mesure des parties, je suis peut être juste réfractaire au changement
).
Autant le passage de l’extension “au dela des portes” au combo avec l’ensemble, malgré l’ajout de la nouveauté artefact, m’a semblé très naturel.
Dans tout les cas, jeu de base, extension 1 ou 2, ou l’ensemble, je profite de ce dernier paragraphe pour redire encore une fois tout le bien que je pense de ce jeu, qui allie les sensations de draft et leur simultanéité même à plusieurs joueurs avec des aspects gestions et combo très riches malgré des règles simples.