Fin de semaine animée avec ma convention locale, SaltCon.
Mes partenaires de jeu étaient décidés à essayer leur type de jeux favoris : du gros jeux avec whatmille ressources, plein de règles et du mal de crâne. Bref, pas ce que je préfère mais ça m’a permis de confirmer que certains jeux ne sont plus pour moi.
Boonlake à 3
Aimant particulièrement Maracaibo et Great Western Trail, j’étais plutôt enthousiaste à l’idée d’y jouer.
On retrouve les fondamentaux de Pfister : gestion de main, construction de tableau et salade de points.
Mes cartes me donnent des réductions sur les leviers, je pousserai donc dans cette direction en en jouant 7, l’action revenant régulièrement disponible. J’ai bien su bonifier mon canoë notamment la production de tissu (?) J’ai mené la charge sur la rivière en deuxième moitié de partie.
Un autre joueur a beaucoup joué les vaches et l’exploration. Et le troisième est bien monté sur les pistes.
Honnêtement, le jeu est tellement ouvert que j’avais bien assez à faire avec ma main de cartes.
Les points intéressants :
- la gestion des scorings en cours de partie avec les actions sur le plateau plutôt lucratives.
- la gestion du canoë, curseur de ressources, qui donne de la flexibilité et qui limite les manipulations.
- l’acquisition et la gestion des leviers qui permettent de bonifier certains actions.
- l’iconographie de l’ami Klemens est toujours parfaite.
- la gestion des bonhommes pour le développement du plateau perso.
Le moins bien :
- les effets des cartes moins excitants que celles de Maracaibo.
- les bonus de la rivière qui ne sont pas anodins mais je préfère les mouvements plus libres de Maracaibo. Il faut à la fois choisir son action en fonction du bonus de rivière tout en jetant un œil sur notre main de cartes.
- les bonus en PV de l’exploration/vaches sont loin d’être élégants.
- le premier quart de partie est particulièrement long et poussif par rapport au reste (on est sur de la préférence perso).
- le jeu (plateau + plateau perso) manque d’âme.
Bilan après une partie : je préfère jouer à Maracaibo clairement, qui offre une construction de tableau plus passionnante. Boonlake est sûrement plus accessible en terme de règles mais je trouve les enjeux de son prédécesseur beaucoup plus clairs.
Barrage à 4 joueurs : 3ème partie
J’y avais joué l’an dernier ici-même à SaltCon et j’avais bien aimé ma partie. En y rejouant sur BGA et une autre partie jeudi, je me suis rendu compte qu’il fallait investir beaucoup d’énergie cérébrale pour y prendre du plaisir.
Je construis des bases en montagne avec le personnage qui permet de conserver 4 gouttes. Mes adversaires s’étant précipités dans les plaines pour placer leurs centrales au premier tour. Je fais donc les deux premiers rounds presque à blanc niveau production. Je prends le brevet qui ajoute un tour de roue à la construction d’
J’enchaîne les contrats aux tours 3 et 4 avec le brevet sur mes élévations.
Bon mon impression est confirmée, le jeu me demande trop d’efforts pour bien y jouer et m’y investir pleinement.
Woodcraft à 4, découverte
On est sur un placement d’ouvriers déguisé en roue d’actions.
Les règles sont plutôt claires même si 2/3 icônes posent vraiment question. Côté thématique, payer en myrtilles pour collecter des noisettes (PV) ça ne sert à pas grand chose.
On reste sur un jeu de gestion assez classique :
- une roue d’actions avec bonus pour les actions les plus delaissées.
- un tableau de cartes pour enclencher des actions de production
- des améliorations
- des contrcontrat
J’ai bien aimé :
- la gestion de la valeur des dés, avec l’action de découpe, qui permet de transformer un 6 en 3+3 ou 4+1+1 par exemple.
- la clarté de la gestion de la roue d’actions.
- la clarté de la présentation des différents éléments du jeu.
J’ai moins aimé :
- 13 actions qui sont vraiment intéressantes sur on trouve une synergie parfaite entre action/tableau/améliorations/dés/contrat.
Bref c’est la quadrature du cercle pour explorer la richesse du jeu.
- le jeu est vraiment serré, le plaisir n’est pas vraiment immédiat, mais bon, on sait où on met les pieds.
- planter des dés : c’est vraiment moche comme action. Je ne suis pas un amateur de thématique forte. Mais on aurait aimé retrouver la chaleur du bois dans la présentation du jeu.
- il y a quand même trop d’ajustements mécaniques, par exemple sur la pose des améliorations.
Bilan : encore une fois, il faut faire chauffer la tête pour pleinement profiter du jeu.
Dans le même genre, gestion de dés + actions limitées, Grand Austria Hotel propose un meilleur équilibre tension/règles/ tour de jeux gratifiants
J’ai du mal à me rappeler d’un coup en particulier sur le jeu. Pas désagréable mais je n’y rejouerai pas. Rendez-vous encore raté avec Suchy.
3 parties d’Hadara quand on avait une heure de libre très bien dans le genre. C’est plus ma came.
Goa à 4 joueurs.
En comparaison, on se retrouve rapidement dans nos pantoufles avec Goa. Pas de chichis niveau règles, plaisir de jeu immédiat, table animée.
C’est mon type de jeux. J’ai quand même eu du mal à récupérer des actions bonus en m’étant fait enfler sur les enchères 2/3 fois au premier tour. Ça m’a néanmoins permis de démarrer un bon moteur de production, et d’avancer sur mon plateau perso, mais ça ne sera pas suffisant.
Incontournable.
Crystal Palace - 2 parties à 4 joueurs.
Un gros jeu de placement de dés de chez Feuerland, Diamant d’or il y a quelques années.
La encore pas mal de ressources et de paramètres à gérer mais grosse différence : on s’amuse pendant la partie. On enfle nos partenaires nos partenaires au marché noir, sur le placement, sur les effets des prototypes complétés.
J’ai bien aimé :
- la clarté impeccable du plateau de jeu. C’est plutôt facile de rentrer dans une partie malgré la complexité du jeu.
- on passe notre partie le nez sur le jeu plutôt que sur son plateau perso.
- la gestion du placement nous permet soit de jouer les grosses valeurs pour nous garantir des actions, soit d’attendre pour battre nos adversaires et gagner l’avantage sur l’ordre de résolutions, même avec de plus faibles valeurs.
- les différentes orientations stratégiques grâce aux différents plateaux perso. J’avais joué le buzz à fond et le marché noir sur ma première partie et sur la deuxieme les journaux et la recherche en faisant l’impasse sur les deux autres éléments.
- la gestion des emprunts peut sembler punitive mais on peut y trouver de la flexibilité pour enclencher un moteur vertueux qui nous permettra de tout repayer en fin de partie.
- le contrôle du marché noir permet d’éviter qu’un joueur se gave en phase de revenus. Partir avec un engrenage peut être plus intéressant que de rester et prendre le risque sur les flics arrivent et renvoient tout le monde à la maison.
- j’ai trouvé la gestion des brevets plus stratégiques alors que les personnages sont plus opportunistes.
- un jeu mêlant tactique et stratégie, au plaisir constant.
- le jeu doit être aussi bon de 2 à 5 joueurs.
Le moins bien :
- je pense que les surprises s’essoufflent après un certain nombre de parties. Je me vois bien y jouer une partie sur chaque plateau.
- sûrement un manque d’originalité
Bilan :
J’y rejouerai avec plaisir parce que le jeu est simplement divertissant. Excellent
Cooper Island 2 joueurs
Encore un jeu à ajustements mécaniques nourris au jus de cerveau.
Mention speciale à l’édition qui est remarquable au vu de la complexité du jeu. Tout est hyper clair, ce qui nous permet de nous concentrer sur notre développement.
Le développement de notre île en hauteur est quand même super fun. Au deux premiers tours, on se demande ce qu’on va bien pouvoir accomplir avec nos deux pauvres ouvriers. Même si on reste sur un jeu hyper serré on monte malgré tout en puissance.
Mon partenaire de jeu a visé la construction de ses deux premiers bateaux de revenus, je pars donc sur deux maisons, puis sur le bateau qui me permet de copier un effet adverse en opportuniste.
Difficile de décrire le développement de mon île, mais j’avais de quoi faire. Mon bateau a pu collecter deux livres et les bonus qui vont avec en allant plus loin que le port adverse. J’ai voulu me lancer vers des statues mais je me suis ravisé.
C’est un jeu plutôt frustrant sur une première partie, le plaisir doit être grandissant partie après partie. Comparé aux autres jeux tendus (woodcraft, barrage) j’ai envie d’y revenir notamment grâce à un temps de jeu contenu (75 minutes à 2).
On a bien à faire à un jeu expert pur et dur, mais Viktor Kobilke montre bien qu’on peut proposer quelque chose de digeste grâce à une édition parfaite et une durée bien dosée.
J’ai bien aimé :
- l’édition, la présentation du jeu, la clarté des règles.
- le développement en hauteur de l’île, c’est très ludique et gratifiant.
- la piste du cartographe qui offre une bouffée d’air niveau flexibilité en terme de gestion de ressources.
- les bonus de bâtiments qui nous permettent de nous donner des axes stratégiques.
- le déplacement du bateau et l’acquisition des bonus en lien avec le développement non seulement de nos îles mais aussi des îles adverses.
Moins bien aimé :
- les coups gratifiants se méritent mais pour une fois ça ne nuit pas au plaisir du jeu.
Très bonne surprise ce Cooper Island. J’aimerai bien retrouver ces idées dans un jeu plus abordable (non, pas un roll ‘n’ write).
Bilan de convention
Les jeux les plus divertissants ce weekend (amusement personnel). Du + au -:
Crystal Palace
Goa
Cooper Island
Barrage
Woodcraft
Boonlake
Les plus intéressants (envie d’explorer le jeu pendant ma partie)
Cooper Island
Goa
Crystal Palace
Woodcraft
Boonlake
Barrage
Envie de rejouer
Goa
Cooper Island
Crystal Palace
Seulement si on me le propose
Boonlake
Woodcraft
Si mes partenaires de jeu ont vraiment envie d’y jouer
Barrage
Pas mal de jeux ne passent pas le cut de la deuxième partie pour l’envie de rejouer, tel Barrage.