Il y a t il des décédés chez les trictraciens

En ce qui me concerne, j’ai eu une période très difficile dans ma vie, où tout allait de travers. J’étais fragilisée mentalement. De plus, il y avait des expériences de suicide/tentatives de suicide dans ma famille/mon entourage. Et un jour, ou plutôt un soir, il y a eu la goutte qui a fait déborder le vase. J’ai craqué, je me suis enfermée dans ma salle de bains et j’ai avalé un flacon entier de médicaments.

Cette tentative de suicide a été la meilleure chose qui me soit arrivée, à part naître… D’abord parce que je m’en suis sortie, vu que Slim est arrivé à ouvrir la porte de la salle de bain à temps et a pu appeler les secours. Ensuite parce que ça a été un nouveau départ.

Une fois que j’ai eu les idées plus claires (au bout de 2 jours environ), j’ai d’abord essayé d’imaginer ce que j’aurais pu ressentir si c’était Slim qui avait tenté de se tuer. Ca m’a déjà bien calmée. Ensuite je me suis fait suivre par un psychiatre, quelqu’un de très compétent, qui m’a appris à relativiser les choses, à mieux me mettre à la place des autres pour comprendre un peu mieux pourquoi ils agissent comme ils agissent et pour arriver à vivre avec.

Depuis, je suis la joie de vivre personnifiée. J’ai adopté le principe de MrGirafe (et oui, pour une fois on est d’accord :D) : rien ne vaut que je me suicide. Depuis, tout n’a pas toujours été rose pour moi, mais j’ai pris le parti de dire ce qui ne va pas, et de choisir n’importe quelle autre solution. Parfois cela me conduit à une forme d’égoïsme, mais “faut ce qu’il faut”.
Ca m’a aussi donné une volonté de fer. Par exemple, cette année, j’ai arreté de fumer et perdu 13 kilos, qui dit mieux ? :D

Enfin, tout ça pour dire que si quelqu’un ressent un mal être, je lui conseille fortement d’aller voir un psychiatre (je peux même donner les coordonnées de celui que j’ai vu pendant quelques mois par mp pour ceux qui le souhaitent) : ça peut faire énormément de bien et éviter d’en arriver à des extrémités qui font souffrir les autres et qui ne résolvent rien…

Emilie, rescapée

jmguiche dit:...
Sans etre un expert es suicide, je peux simplement dire deux choses de ma petite experience :
La route qui même au suicide est une maladie : dépresssif, maniaco dépressif, ... coup de folie... Je ne suis pas psy, mais je ne pense pas que cela soit un choix.
La cicatrice que cela laisse sur les vivants ne se referme pas, ou alors c'est tres long.


Je suis passé personnellement par le suicide non pas parceque j'en avais marre de vivre mais bien marre de souffrir.
J'ai une dépression sévère et ce n'est pas facile à vivre pour moi et mon entourage.. et l'entourage parlons-en, la pluspart du temps il rejète les gens qui sont malade psychologiquement et ca devrait être le contraire, il faut aider les personnes dépressive et non les repousser.
Trop de personnes oublient que la dépression est une maladie !

La mort, ca ne me fait pas peur. Chaque jour j'y pense et peut-être qu'à un moment je passerai à nouveau à l'acte pour me libérer. J'essaie malgré tout que celà n'arrive pas.
Ce qui m'énerverais, si je devrais mourir c'est d'avoir tout ces imbéciles derrière moi à me pleurer alors que maintenant vivant ils en ont rien à faire... alors ca, ca m'énerve !
cooolseb dit:J'ai une dépression sévère et ce n'est pas facile à vivre pour moi et mon entourage.. et l'entourage parlons-en, la pluspart du temps il rejète les gens qui sont malade psychologiquement et ca devrait être le contraire, il faut aider les personnes dépressive et non les repousser.
Trop de personnes oublient que la dépression est une maladie !

De fait, le plus dur dans ces moments là, c'est le sentiment de rejet ou d'indifférence de l'entourage, alors qu'il est littéralement vital de se sentir compris et soutenu... même si ce n'est pas forcément suffisant, l'attitude des proches est il me semble fondamentale. L'essentiel, c'est de ne pas perdre espoir qu'une solution existe, même si on n'arrive pas à la voir. Et le simple fait de se dire qu'il y a une ou deux personnes à qui on causera une douleur irréversible en sautant le pas est souvent une bonne raison de ne pas baisser les bras et de lutter encore un peu.

Salut cooolseb,

Je suis d’accord avec toi sur le fait que beaucoup de personnes se détournent des gens qui ont des problèmes et ce n’est pas seulement pour les dépressifs, c’est aussi le cas pour les chômeurs par exemple…

Il y a aussi d’autres personnes qui ne se rendent pas compte que tu as des problèmes, et donc ne voient pas qu’ils peuvent t’aider alors qu’ils le feraient volontiers en fait. C’est d’ailleurs la raison de certaines tentatives de suicides : un appel au secours. Ce qui est d’autant plus frustrant, c’est que même après une tentative sérieuse, certaines personnes, peut-être même celles dont tu attendais le plus de réconfort, ne te prennent pas plus au sérieux, au contraire. On te traite de caractériel, d’asocial…

Parfois, ça peut suffire d’en parler à un ami, ou même à un inconnu. En ce qui me concerne, je pense que ça permet d’évacuer momentanément seulement.
Donc, si tu veux bien que je te donne un conseille, c’est d’aller voir un psychiatre, comme ce que j’ai fait. Lui ne va pas te ménager, éviter de te blesser. Il va te faire te poser les vraies questions, pour comprendre la ou les causes de ton mal-être, de ta dépression, et arriver au moins à vivre avec, et même parfois à y remédier…

Enfin, je voulais te dire de tenir bon et aussi qu’il y a des gens qui peuvent t’aider.
Si tu le souhaites, on peut continuer cette discussion par mp.

Emilie

En septembre 2004 je suis passé à l’acte de manière sérieuse, pour moi ca ne devait pas être une tentative, j’ai passé quelques jours dans le coma et j’étais encore plus enragé de ne pas avoir pu réussir.
Je suis resté 45 jours en psychiatrie et ensuite j’ai suivi une thérapie de 4 mois en centre hospitalier. J’étais également devenu anorexique.
Cet en février 2005 que j’ai repris ma route et j’étais beaucoup mieux, j’avais repris du poids (20kg), je n’avais plus d’idée suicidaire, je me sentais vraiment bien. Depuis je suis toujours une thérapie avec psy et ca m’aide à survivre. Je conseille d’ailleurs aux personnes ayant une dépression d’agir vite, de voir rapidement un psy car plus on laisse le temps passer plus la dépression s’agrave.

MrGirafe dit:
jmguiche dit:Et plus serieusement, j'ai l'impression que quand tu en es là, tu changes d'avis sur beaucoup de choses.

Moi, je préfère ne pas faire cette hypothèse théorique qui ...


Théorique ?
Tu devrais lire un peu les temoignages de ceux qui ont traversé ce type d'experience avant d'affirmer des trucs pareils. C'est peut être ta position qui est théorique non ? Parce que j'ai bien peur que la mienne soit experimentale !
Si la théorie n'est pas conforme au réel c'est le réel qui est faux ? :lol: J'espere que tu n'es pas physicien. :wink:

J'abandonne...

Pour les autres, ceux qui se posent des questions, je crois en effet que compter s'en remettre tout seul ou "par l'aide de famille ou d'amis", c'est une illusion. Cela peut arriver, mais ce n'est pas une méthode, c'est un coup de chance.
Vaut mieux se soigner et se faire suivre.
cooolseb dit:
Ce qui m'énerverais, si je devrais mourir c'est d'avoir tout ces imbéciles derrière moi à me pleurer alors que maintenant vivant ils en ont rien à faire... alors ca, ca m'énerve !


Il n'en n'ont pas forcement rien à faire.
Mais il est sur qu'ils ne peuvent rien faire.
Pour l'entourage, se constater desarmé et impuissant, incapable de toute action currative épuise et décourage.

Une maladie ne se soigne pas avec des bons sentiments.

Encore faut-il être sûr d’être gravement malade ! On n’a pas besoin d’aller à l’hôpital à chaque fois qu’on a un rhume ou mal au ventre…

“Va voir un psy”, c’est pour certain une manière de dire “je m’en fous de tes problèmes, va en parler à quelqu’un d’autre”.

Et les gens qui vous aiment quand tout va bien et qui disparaissent dès que vous avez un coup de blues et que vous avez besoin d’eux, c’est ce qui fait le plus souffrir.

shingouz dit:Et les gens qui vous aiment quand tout va bien et qui disparaissent dès que vous avez un coup de blues et que vous avez besoin d'eux, c'est ce qui fait le plus souffrir.


Je l'ai vécu puisque en gagnant à la loterie je suis devenu l'être le plus aimé, une fois malade plus personne ne me connaissait.

Aujourd'hui je ne me préoccupe plus de cet entourage et j'ai coupé les ponts définitivement avec 90% de ma famille et je m'en porte bien.

Oui, c’est ce qui est en train d’arriver…
C’est triste parce qu’il y a des gens qui j’aimais comme un frère et une soeur…

shingouz dit:Encore faut-il être sûr d'être gravement malade ! On n'a pas besoin d'aller à l'hôpital à chaque fois qu'on a un rhume ou mal au ventre...

Tu me fais penser à qulequ'un a qui je pense tout les jours. Il tenait le même type de raisonnement.
shingouz dit:"Va voir un psy", c'est pour certain une manière de dire "je m'en fous de tes problèmes, va en parler à quelqu'un d'autre".

C'est aussi peut etre la seule chose intelligente à dire.
shingouz dit:Et les gens qui vous aiment quand tout va bien et qui disparaissent dès que vous avez un coup de blues et que vous avez besoin d'eux, c'est ce qui fait le plus souffrir.

Possible, et alors, ça fait le menage en relations, copains, amis... Souvent on confond tout cela et on a peu d'amis.
Peut etre aussi faut il comprendre que chacun porte sa croix et que on n'a pas toujours la force de porter celle des autres. Cela ne veut pas dire qu'on aime pas.
Quand c'est trop long, et que le "malade" ne se soigne pas, il arrive aussi que l'entourage en ai marre. Tout en aimant, il ne souhaite pas sombrer avec le dépressif. Du coup celui ci a un sentiment d'abandon alors que cela n'est qu'un reflexe de survie de l'entourage.
jmguiche dit:Peut etre aussi faut il comprendre que chacun porte sa croix et que on n'a pas toujours la force de porter celle des autres. Cela ne veut pas dire qu'on aime pas.
Quand c'est trop long, et que le "malade" ne se soigne pas, il arrive aussi que l'entourage en ai marre. Tout en aimant, il ne souhaite pas sombrer avec le dépressif. Du coup celui ci a un sentiment d'abandon alors que cela n'est qu'un reflexe de survie de l'entourage.


Déjà la dépression n'est pas contagieuse.
Gagne des millions et tu verras que tout le monde portera ta croix.
Un dépressif, il faut lui parler, l'encourager, l'aider à voir un medecin et agir de tel sorte à ce qu'il voit un medecin car la pluplart du temps la personne dépressive se laissera sombrée.
Un dépressif a un grand besoin des autres.
Et si demain un de tes meilleurs amis ou même un membre de ta famille a le sida ou un cancer, tu fais quoi ? tu lui dis chacun sa croix ! et tu évite de le voir par peur de choper la même chose.
Il est plus facile de touner le dos face à un maladie au lieu de la comprendre et d'apporter l'aide et le soutient nécessaire.
Vous avez raison, fermons les yeux face à la souffrance des gens, c'est beaucoup plus facile. Laissons dans la douleur ces gens malades, laissons ce type malade du sida, c'est bien de sa faute, non ! ... vraiment ce n'est pas notre problème.

Heureusement qu'il y a des gens qui pensent autrement.

Evitons les jugements hatifs et mettons les choses en contexte…

cooolseb dit:Déjà la dépression n’est pas contagieuse.

Je ne serai pas aussi catégorique. C’est vrai qu’il y a un risque “d’entraîner” les gens dans ses idées noires.
cooolseb dit:
Un dépressif a un grand besoin des autres.

Je pense que pour l’entourage, il faut une attitude de soutien très forte envers la personne, ce qui n’est pas incompatible avec le fait d’aller voir un psy. Ce que je reproche, c’est le côté “va voir un psy et reviens nous voir quand tu iras mieux”. On peut très bien dire “va voir un psy, mais sache que je resterai toujours là pour te soutenir dans cette épreuve”. C’est super important de ne pas se sentir seul et de se sentir aimé, puisque l’on est dans un état où l’on arrive pas à s’aimer soi-même. Il faut en quelque sorte que l’entourage compense ce manque d’amour-propre par un amour extérieur.
Alors, je ne dis pas que c’est simple, et ça nous est déjà arrivé à tous d’être embringué dans ses propres problèmes et de ne pas être aussi disponibles qu’on le devrait pour les autres. Mais dans certains cas, il faut aussi réaliser que c’est vital, même si ça implique quelques sacrifices.

Après, je parle de ce que je connais et chaque personne est unique et n’a pas forcément les mêmes besoins dans ce genre de situation-là. Il n’y a pas de solutions toute faite, et la meilleure volonté du monde n’est pas forcément suffisante pour affronter cette épreuve, surtout quand elle dure longtemps. Au final, des fois ça passe et des fois ça casse. L’important j’imagine, c’est de pouvoir se dire qu’on a fait tout ce qui était en notre possible pour soutenir la personne.

A propos, au risque de me faire traiter de tous les noms en parlant de religion, mais… vous en connaissez beaucoup de religions où la mort est une fête, vous ? Non, bien sûr. Et heureusement. Ce n’est pas parce que l’on croit en la résurrection ou en toute autre forme d’après-mort que la mort cesse d’être tragique.

cooolseb dit:
jmguiche dit:Peut etre aussi faut il comprendre que chacun porte sa croix et que on n'a pas toujours la force de porter celle des autres. Cela ne veut pas dire qu'on aime pas.
Quand c'est trop long, et que le "malade" ne se soigne pas, il arrive aussi que l'entourage en ai marre. Tout en aimant, il ne souhaite pas sombrer avec le dépressif. Du coup celui ci a un sentiment d'abandon alors que cela n'est qu'un reflexe de survie de l'entourage.

Déjà la dépression n'est pas contagieuse.
Gagne des millions et tu verras que tout le monde portera ta croix.
Un dépressif, il faut lui parler, l'encourager, l'aider à voir un medecin et agir de tel sorte à ce qu'il voit un medecin car la pluplart du temps la personne dépressive se laissera sombrée.
Un dépressif a un grand besoin des autres.
Et si demain un de tes meilleurs amis ou même un membre de ta famille a le sida ou un cancer, tu fais quoi ? tu lui dis chacun sa croix ! et tu évite de le voir par peur de choper la même chose.
Il est plus facile de touner le dos face à un maladie au lieu de la comprendre et d'apporter l'aide et le soutient nécessaire.
Vous avez raison, fermons les yeux face à la souffrance des gens, c'est beaucoup plus facile. Laissons dans la douleur ces gens malades, laissons ce type malade du sida, c'est bien de sa faute, non ! ... vraiment ce n'est pas notre problème.
Heureusement qu'il y a des gens qui pensent autrement.


Ne déforme pas mes propos.

Ce que je dis, c'est que l'entourage peut faire des tas de trucs, etre present, écouter...
Mais l'entourage ne peut rien pour la guerison.
Au contraire presque. La guerison passe souvent par une psychoterapie qui peut mechament remettre en cause les structures de liens familiaux.

Et sombrer avec un depressif qui ne se soigne pas, c'est tout a fait possible.

Le porter à bout de bras pendant des mois alors qu'il ne veut pas se soigner est un effort epuisant dont on peut crever, au sens propre du terme.

Quand je lis les derniere lignes de ton texte, je me dis tu ne sais probablement pas lire et que je perd probablement mon temps. J'arrete de participer à ce thread. Apres tout, pour moi, il n'est que douloureux et ne m'apporte pas grand chose.

Je n'ai que 2 choses à dire :
:arrow: je ne pense pas, d'experience multiple, qu'on se remette d'une dépression sans passer par la case medecin
:arrow: la depression est une maladie qui "tue" aussi bien le malade que son entourage. (au sens propre dans le premier cas, au sens figuré (au mieux) dans le second ).
shingouz dit:va voir un psy, mais sache que je resterai toujours là pour te soutenir dans cette épreuve


Ca c'est une parole humaine. Merci shingouz, ca me fait du bien de te lire.


Phillipe > il y a quelque année j'ai vu un reportage où la mort était fêtée, je ne sais plus trop où c'était exactement. Le cercueil était très coloré et avait la forme de ce que aimait ou faisait la personne décédée.
Et bien le jour où je devrais mourir, j'aimerais que ce soit ainsi mais bon je comprends que les personnes touchées ne pourraient pas en faire une fête.

Oui, on voit des choses comme ça parfois en effet, mais il y a lieu de se demander si la joie des participants n’est pas un peu forcée, pour essayer d’oublier la peine qu’ils éprouvent. Le fait est que la mort s’accompagne de souffrance, souvent durable pour ceux qui restent. Dans les campagnes françaises, au XVI-XIXe siècles, les veillées au moment des agonies étaient très animées, à tel point que les prêtres recommandaient aux jeunes filles d’y faire attention si elles voulaient rester vierges… On entourait le mourant de petits soins, et, parfois, il y avait un rite populaire qui consistait à donner un petit coup sur la tête de celui-ci, pour l’aider à mourir plus vite en fait. Pour autant, la famille était triste ! Comme on aimait le décorum, on faisait souvent des mises en scènes - quand on en avait les moyens - au moment des funérailles : tentures noires parsemées de crânes, de tibias, etc. en papier blanc…
Cela étant, je comprends ton point de vue : c’est déjà assez triste comme ça, peut-être faut-il ne pas en rajouter.