Initier des non joueurs

«En 2008, j’ai eu le plaisir de participer au festival du jeu de Valence. Dans la soirée, nous décidâmes de démarrer une partie d’Indonésia de Splotter. Avec son indice de « lourdeur » de 3,97/5 sur Boardgamegeek et ses trois heures de partie, nous nous attaquions à un beau morceau. Nous commencions à installer le jeu quand, à ce moment précis, un jeune couple se présenta à la table. Ils venaient au festival découvrir des jeux de société. D’habitude, ils ne jouent pas aux jeux présents à ce festival. Ni une ni deux, nous avons rangé Indonésia et avons sorti Les Aventuriers Du Rail…en fait, non. Nous les avons invités à jouer avec nous à Indonésia. La jeune « non joueuse » a remporté la partie et ils se sont bien amusés.»

«Sur Trictrac ou Ludovox, il est possible de lire de temps en temps cette dénomination de « non joueur », le plus souvent dans les propos des lecteurs laissant un commentaire. Il est également possible de l’entendre dans les interventions de streamers. Il est rentré dans le langage courant de nombreux amateurs de jeux de société modernes. Je pense que beaucoup l’utilise simplement, pour qualifier une catégorie de la population. Le terme, nous allons le voir, contient pourtant beaucoup d’approximations et du mépris.»

«Comment peut-on qualifier quelqu’un de « non joueur » s’il connait des jeux, dussent-ils être les jeux de la grande distribution ? C’est contradictoire. Pris au mot, si quelqu’un ne joue pas aux jeux modernes, il ne joue pas. Ces deux catégories sont très limitées au regard la réalité. Les centaines de milliers de personnes qui jouent aux jeux de cartes traditionnels comme le Tarot ou la Belote, ainsi que celles passionnées de Go ou des Echecs ne sont même pas évoqués. Quand on voit le niveau de jeu atteint par certains dans leur pratique de ces jeux, c’est étonnant. Et que fait-on des jeux de simulation et de rôles des années 80-90 ? Ils étaient pratiqués par des non joueurs ? Un jeu comme Diplomacy, inclassable, qui date de 1959 est un jeu de non joueur ? Ouvrons maintenant aux jeux vidéo pratiqués sur consoles, ordinateurs ou smartphones : ils sont pratiqués par des non joueurs ? Si l’on étend encore le domaine aux jeux symboliques (jouets), Piaget ou Winnicott dont les travaux portent en partie sur le développement de l’enfant via le jeu, seront heureux de savoir que les enfants ne jouent pas. En fait, tout le monde joue ou a joué

http://www.ludigaume.be/v4/php/lg_article.php?id=288

Le terme se perd sur tric trac peu à peu, en particulier depuis que Thierry Lefranc a introduit les termes de jouepeu et jouebeaucoup. Et je vois dans ces appellations d’avantage de bienveillance et d’inclusion.

Est-ce que le terme de non joueur est problématique ? Si oui,  quelles sont des alternatives acceptables ? Débutant,  novice ?

Honnêtement je ne vois absolument pas le problème. Si une personne est non-joueuse, bah elle est non joueuse.
Dans ma famille par exemple, je suis la seule personne à jouer (aux jeux vidéos et aux JdS). Les autres ne jouant jamais, ce sont des non-joueurs (par définition).

Je suis certain que les personnes qui utilisent ce terme n’ont pas de mauvaises intentions (aucun mépris), et je doute que les personnes qu’on définit comme non-joueuse le prennent méchamment (car par définition, c’est ce qu’elles sont).

Ce monde devient lassant s’il faut passer son temps à faire de la paraphrase pour éviter de froisser les trois du fond. C’est la vie quoi. Quand on a jamais fait quelque chose, et bien on est non-quelque chose. Et puis si on fait un peu ce quelque chose, on devient débutant, et si on pratique beaucoup ce quelque chose, on devient initié (ou connaisseur, ou expert, ou ce que tu veux).

Bref, acceptons d’être des non-quelque chose, parce que c’est ce qu’on est dans de nombreux domaines :slight_smile:
Je commence: je suis non-cuisinier

Rodenbach dit :Le terme se perd sur tric trac peu à peu, en particulier depuis que Thierry Lefranc a introduit les termes de jouepeu et jouebeaucoup. Et je vois dans ces appellations d'avantage de bienveillance et d'inclusion.

Bonjour,

Je corrige l'orthographe :

- Joupeu
- Joubocou

et aussi :

- Joutouseul

et s'il s'agit de personnes ne jouant pas du tout :

- Joupas

Merci de votre attention.

Hop !

Avez-vous l’article avant de commenter?

Il dit notamment ceci


 «Comment peut-on qualifier quelqu’un de « non joueur » s’il connait des jeux, dussent-ils être les jeux de la grande distribution ? C’est contradictoire. Pris au mot, si quelqu’un ne joue pas aux jeux modernes, il ne joue pas. Ces deux catégories sont très limitées au regard la réalité. Les centaines de milliers de personnes qui jouent aux jeux de cartes traditionnels comme le Tarot ou la Belote, ainsi que celles passionnées de Go ou des Echecs ne sont même pas évoqués. Quand on voit le niveau de jeu atteint par certains dans leur pratique de ces jeux, c’est étonnant. Et que fait-on des jeux de simulation et de rôles des années 80-90 ? Ils étaient pratiqués par des non joueurs ? Un jeu comme Diplomacy, inclassable, qui date de 1959 est un jeu de non joueur ? Ouvrons maintenant aux jeux vidéo pratiqués sur consoles, ordinateurs ou smartphones : ils sont pratiqués par des non joueurs ? Si l’on étend encore le domaine aux jeux symboliques (jouets), Piaget ou Winnicott dont les travaux portent en partie sur le développement de l’enfant via le jeu, seront heureux de savoir que les enfants ne jouent pas. En fait, tout le monde joue ou a joué

Bof, ça me choque pas.
Toute ma vie j’ai joué aux JV. J’ai découvert le JdS il y a que quelques années, et si à ce moment-là on m’aurait qualifié de non-joueur (sous-entendu de JdS) je ne l’aurai pas mal pris.

À l’heure d’aujourd’hui, je n’ai pratiquement jamais joué aux échecs (je connais les règles, c’est tout). Donc si demain quelqu’un me dit que je suis un non-joueur (sous-entendu des échecs), il aura totalement raison.
Je ne vais pas prendre la mouche pour si peu.

Pour reprendre l’exemple de mon message précédent, si quelqu’un me dit que je ne sais pas cuisiner (que je suis un non-cuisinier), il aura aussi raison. Et pourtant je sais faire cuire des pâtes, de la viande, du riz, du poisson, … mais cuisiner c’est plus que ça.

Encore une fois, à part une question d’égo, je ne vois pas où se situe le problème.
Est-ce si dur que ça d’accepter d’être un non-quelque chose?
Sachant en plus qu’il suffit juste de pratiquer ce quelque chose pour sortir de cet état.

Et du coup @fraisdeau tu en pense quoi? Ton avis m’intéresse.

Edit : meh


Le truc que je n’aime pas avec cette appellation non-joueurs c’est le côté très clivant , binaire. Tu en fais partie ou tu n’en fais pas partie. Et ça catégorise les jeux avec l’effet pervers que quand tu “deviens joueur” du coup tu ne t’“abaisse” plus à pratiquer des jeux pour “non-joueurs” ( je vois beaucoup ça avec 7 wonders architecte par exemple)

Perso je ne connais pas de “non-joueurs”, juste des amis/familles qui ont des noms et prénoms
et je ne connais pas de jeux pour “non-joueurs”, juste des jeux légers, des jeux d’ambiance, à la rigueur des jeux grand public.

laugh

Moi je veux bien discuter de l’article que j’ai pondu… mais à avec ceux qui l’ont lu en entier ! Parce que là, de toutes évidences, ce n’est pas le cas pour tout le monde. J’ai passé un certain temps à l’écrire pour clarifier et épurer mon message. J’ai également fait des recherches sur le net et je sais qu’une partie de ce sujet a déjà été discuté ici mais j’ai pensé utile au vue de ce que j’ai pu lire ou entendre d’en remettre une couche dans un article, plus accessible que des discussions de forum.

Si on pouvait aussi éviter les attaques ad hominem Transludis, ce serait plus constructif et agréable. Que tu sois en désaccord avec mon point de vue ne te donne pas le droit de m’insulter.

“Chevalier blanc” n’était pas une insulte, je trouve juste étonnant de défendre cette “cause” qui à mon sens n’en est pas une ; je pense que les “joueurs” ne méprisent pas les “non-joueurs” ; au contraire ils sont heureux de les accueillir. 
Mais si vous avez été blessé, je vous présente mes excuses.

PS- déformation professionnelle sans doute, mais je vous invite à corriger votre “cela vous ferez quoi” en “cela vous ferait quoi” dans votre article (que j’ai bien lu en entier, oui oui).

Je pense également que “non-joueur” n’est pas péjoratif.

Concernant l’exemple donné avec Indonesia, je dirais que vous avez eu de la chance, mais que cela aurait aussi pu très mal se passer et vous gâcher la partie à tous.

Quand quelqu’un ne connaît rien aux jeux de société modernes, il n’est pas improbable qu’il se surestime quand on lui explique les grands principes d’un jeu (“oui bon je connais, je jouais au Monopoly quand j’étais ado”). J’ai déjà pu faire une partie avec quelqu’un qui n’arrivait pas à comprendre les règles des Aventuriers du Rail et c’était mortel. Je n’ose pas imaginer ce que cela aurait donné si nous avions joué à TFM à la place.

Le problème c’est qu’une telle situation rend la partie sans intérêt pour les connaisseurs, et le non-connaisseur va se sentir bête et cela aura peut-être l’effet inverse qui serait de le repousser du loisir (alors qu’il aurait peut-être pris plaisir sur un jeu plus simple).

Donc les faire débuter sur un jeu plus familial, c’est n’est pas les infantiliser, c’est s’assurer qu’ils ont le bon mode de pensée pour comprendre les règles et jouer correctement. Si tel est le cas il est ensuite effectivement possible de démarrer rapidement sur des jeux plus complexes. Mais tout de suite les engager dans quelque chose de trop complexe me paraît être la meilleure manière de les perdre en chemin.

J’ai lu l’article en entier. En fait, pour moi, connaître des jeux ce n’est pas jouer. Et donc, connaître des jeux comme le Monopoly ou le Uno, ce n’est pas JOUER à ces jeux. Si ces personnes ne jouent jamais, on peut dire que ce sont des non-joueurs. Par contre, s’ils jouent au Monopoly, au Uno, oui, ce sont des joueurs.

En parallèle, je connais les instruments de musique mais je ne joue pas d’un instrument même si je sais gratter une guitare, souffler vaguement dans une flûte ou jouer une comptine sur un piano. Si quelqu’un me dit que je ne suis pas une musicienne, je ne le prendrai pas mal.

Je comprends qu’on puisse se mettre aux jeux avec Indonesia ou même avec un Lacerda, pourquoi pas ? Mais dans toute activité, c’est souvent plus facile d’apprendre le vocabulaire et les mécanismes de bases.

Même si, bien sûr, certains ne prendront jamais de plaisir à jouer à d’autres jeux que ceux d’ambiance, ils ne jouent pas forcément moins que nous.

Un exemple personnel, récent : ma deuxième Prunelles qui a grandi au milieu des jds a toujours été plutôt jeux d’ambiance. Sa limite c’était Jamaïca/Ciao Ciao/Loups-garous de Thiercelieux/Jungle speed.

Elle m’a demandé de réaliser des protos/adaptations de jeux pour ses élèves depuis deux ans.
Il y a quelques temps, elle découvrait Blanc Manger Coco spécial adultes chez des amis. Pour Noël, je lui ai fait découvrir Taggle, Taggle d’amour, et Mes amis sont… (à distance, situation sanitaire oblige)

Hier, elle m’envoie une photo, toute fière d’avoir piqué une ville à 36 points à son copain (elle a 23 ans maintenant). Et elle demande des infos sur les extensions.
Ils viennent de recevoir Carcassonne en cadeau du beau-frère qui vient de s’acheter la Big box. On a eu Carcassonne à la maison pendant des années, elle n’a jamais voulu jouer, la chipie !
(bon, c’était la passion de maman, donc… )

Mon amie avant de me connaître jouait aux jeux de cartes traditionnels, en famille et quelques jeux en ligne.
Depuis, elle a effectivement découvert un nouveau monde qui l’enchante. Et l’autre jour, quand sa famille est venue, elle leur a proposé Canvas, Carcassonne et Sagrada. Ils ont joué, ont pris plaisir mais je pense qu’aucun n’ira s’acheter une des boîtes, et c’est pas grave. Probablement, par contre, qu’elle leur offrira un jeu lors de la prochaine occasion. Et s’ils l’ont à la maison, ils y joueront peut-être de temps en temps. Ou pas !

De mon côté, j’ai toujours vu les adultes jouer aux cartes mais les enfants ne pouvaient pas jouer, et la cellule familiale a éclaté avant que j’ai atteint l’âge adulte donc j’ai très peu d’expérience de jeux de plis. The Crew, pour moi, c’est plus compliqué à jouer qu’un Lacerda ou un Rosenberg. Je n’ai pas les bases ni le vocabulaire. Je suis complètement novice.

Bref, oui, ne soyons pas élitistes ! Mais il n’y a pas de mal à dire qu’ils y a des joupa (aux jds) et/ou des novices.
Nous le sommes dans un domaine ou un autre de toute façon.

Transludis dit :"Chevalier blanc" n'était pas une insulte, je trouve juste étonnant de défendre cette "cause" qui à mon sens n'en est pas une ; je pense que les "joueurs" ne méprisent pas les "non-joueurs" ; au contraire ils sont heureux de les accueillir. 
Mais si vous avez été blessé, je vous présente mes excuses.

PS- déformation professionnelle sans doute, mais je vous invite à corriger votre "cela vous ferez quoi" en "cela vous ferait quoi" dans votre article (que j'ai bien lu en entier, oui oui).

L'expression que vous avez utilisée et effacée était insultante. Cela ne souffre pour moi aucune ambiguïté. Mais passons. 

Excuses acceptées et faute corrigée. 

@ Liopotame : je pense que l’expression n’est pas utilisée de façon péjorative… mais en y réfléchissant, en réfléchissant au sens qu’elle porte, elle l’est. Elle rassemble ceux qui ne pratiquent pas les jeux modernes dans une grande catégorie où la dénomination “non joueur” nie toute expérience de joueur. Pourquoi il y aurait une catégorie “joueur” pour ceux qui pratiquent les jeux dont on parle ici et une “non joueur” pour ceux qui pratiquent toutes les nombreuses autres formes de jeux ?

@ Prunelles : c’est une faille de mon article. Effectivement connaitre des jeux ne signifie pas y jouer ! Ce point est mal développé. 


En fait, tout ce que je veux dire est que l’expériences ludique des personnes est diverse. Beaucoup de personnes jouent aujourd’hui, quelque soit le type de jeux (société, vidéo, symbolique…). Dans tous les cas, tout le monde a déjà joué. Je pense important de ne pas caricaturer avec un certain snobisme ceux qui ne seraient pas initiés aux jeux dont on parle ici. Il y a des amateurs de jeux de société modernes, des amateurs de jeux de plis, des amateurs de jeux abstraits…etc en passant par le jeu vidéo ou n’importe quel autre type de jeux. Important, car quand il va s’agir de partager et beaucoup d’entre nous le font, il convient de le faire avec respect et pertinence.



Bon je ne peux pas développer plus, faut que je bosse !

En fait il faudrait dire “non-joueur de jeux de société modernes” mais par convention je pense qu’on se limite à “non-joueur”. Cela englobe ceux qui n’ont jamais joué à un jeu du genre qu’on trouve en boutique spécialisée. Ce n’est pas une volonté d’ignorer leurs éventuelles autres expériences de jeu.
C’est paradoxal, car d’un côté le JDS moderne est un monde à part entière, mais d’un autre ça reste malgré tout jamais que du jeu de société. Il n’y a pas de terme spécifique, donc comment faire la distinction entre un “non-joueur” pur et dur (ça existe, j’en connais un) et un “non-joueur de jeux de société modernes” ? Un “non-ludiste” ?

Peut-être, en partant de l’inverse ?
Au lieu de non-joueur de jeux de société moderne, c’est un joueur de Bridge /Échecs/Jeux vidéos/Monopoly ?

Ceux qui dénigrent les joueurs de Monopoly les qualifiant de «non joueurs» se feraient découper en championnat de Monopoly.

Idem au Scrabble, à la belote, à des jeux d’ambiance…

Bien sûr ils diraient que c’est de la chance bla bla bla

et?