[Interview Marc Nunes] jeux bradés, jeux détruits

Ybkam dit:
xavo dit:J'ai pas eu de réponse sur le prix psychologique. Un jeu vendu avec une étiquette -50% ou chez un déstockeur, ca ne nuit pas au prix psychologique : on sait ce que ça vaut, non ?

si tu le vois une fois, pas d'incidence
si tu le vois régulièrement, changement de prix psychologique
c'est quoi le prix d'un CD ? 2€ ? 10 € ? 15 € ? 20 € ? 25 € ?
tu peux relier chaque prix en fonction du moment où c'est vendu, de l'endroit où c'est vendu, du format où c'est vendu.
conséquence : ca n'a plus de prix psychologique du tout, ou alors en fonction de chaque client il n'y a plus 1 marché du CD mais 5 !
question : quelle est la vraie valeur d'un CD ?

Je ne suis pas trop d'accord sur cette histoire de prix psychologique. Le consommateur est assez intelligent pour savoir qu'il existe une multitude de prix psychologique, que le dernier U2 vaut plus cher qu'un album de fond de catalogue, qu'il y a des soldes et des promos ponctuelles, qu'un gros jeux vaut plus cher qu'un petit...

Pour moi, un CD c'est 20 euros maximum. Plus cher, il faut qu'il y ait un vrai bonus (packaging, 2ble album...). Mais pour un titre de fond de catalogue, je cherche plutôt entre 8 et 13 euros.
shingouz dit:Je ne suis pas trop d'accord sur cette histoire de prix psychologique. Le consommateur est assez intelligent pour savoir qu'il existe une multitude de prix psychologique, que le dernier U2 vaut plus cher qu'un album de fond de catalogue, qu'il y a des soldes et des promos ponctuelles, qu'un gros jeux vaut plus cher qu'un petit...

C'est pas une question d'intelligence, le dernier des idiot peut avoir une idée très précise de la valeur qu'il attribue à chaque choses.
le pb c'est que si tu commences à trouver régulièrement des gros jeux de l'an dernier au prix d'un petit de cet année... quelle est la vraie valeur d'un gros ?
shingouz dit:Pour moi, un CD c'est 20 euros maximum. Plus cher, il faut qu'il y ait un vrai bonus (packaging, 2ble album...). Mais pour un titre de fond de catalogue, je cherche plutôt entre 8 et 13 euros.


c'est une optique de produits de grande consommation : plusieurs prix, mais pas pour les mêmes produits, 20% gratuit et cadeau Bonux. pourquoi 8 € pour un fond de catalogue ? pourquoi pas 2 € sans le livret. pourquoi pas 20 € avec un autographe ?

Avec une optique "culturelle", comme pour les livres, un bon disque, récent ou pas, c'est 20 €. un disque sans livret, en pochette souple et qui se raye vite, c'est 8 €.

le principe de vouloir maintenir un prix psychologique c'est aussi de garder la maîtrise de son produit (son cycle de vie, sa gamme, son public, sa comm). C'est aussi de choisir ou d'essayer d'influer son marché.

Alors, pour les jeux, culture ou supermarché ?
chaque éditeur fait son choix et l'assume en prenant les mesures qu'il faut (refus de vendre en grande surface, destruction de boîtes... ou rabais jusqu'à rogner toute sa marge - pour certains SdJ)

Moi je trouve que ce qui tue le marché c’est édité des jeux de m…pour coller à l’actualité, à une logique marketing.
Le consommateur lambda qui aura soit fait une affaire soit investi en achetant un jeu sans interet mais qui correspondait à l’actualité cinématographique du moment, ne va pas trouver grand interet dans l’activité JDS et n’aura pas forcément envie d’aller découvrir autre chose… :roll:

xavo dit: Néanmoins je comprends que le secteur du JdS moderne ait ses spécificités et je veux savoir lesquelles.
Donc le secteur du jeu a peu de moyens donc peu de marge de manoeuvre. De plus, avec un marché réduit et peu connu, il est à craindre que des jeux bradés tuent le reste du marché : quand on ne connait pas, on prend le moins cher (ce qui n'est pas le cas pour les autres industries).


c'est clair que le marché français du JdS est en maturation...
avec d'un côté des réseaux spécialisés (boutiques en dur ou internet) qui balayent sur spectre large
et de l'autre les grandes surfaces généralistes avec qq références archi-basiques...
depuis qq temps, les grandes enseignes du jouet font une place de plus en plus large à certains jeux et généralement, c'est DoW et Asmodée qu'on retrouve bien en vue...
hormis période de soldes, les écarts de prix ne sont pas énormes...
n'oublions pas que le marché n'est pas uniquement constitué de joueurs réguliers...donc très informés (en ppe).
les tendances prix sont données par l'affichage magasin...

chez les enseignes de braderie, il n'y a même pas encore de vrai rayon JdS tellement ce n'est pas considéré comme un segment à part entière...
les JdS sont intégrés soit aux jouets soit aux produits de loisirs, bref ils n'existent pas tellemnt en tant que tels.

enfin, qd on parle de satisfaction du client, n'oublions pas qu'il s'agit de nous et ne prenons pas cette distance qui déresponsabilise trop facilement...
le client, c'est pas que le voisin, c'est soi-même aussi.
à nous de rester maître de certains de nos comportements...notamment sur les délais et les prix...
Mitsoukos dit:Moi je trouve que ce qui tue le marché c'est édité des jeux de m....pour coller à l'actualité, à une logique marketing.
Le consommateur lambda qui aura soit fait une affaire soit investi en achetant un jeu sans interet mais qui correspondait à l'actualité cinématographique du moment, ne va pas trouver grand interet dans l'activité JDS et n'aura pas forcément envie d'aller découvrir autre chose... :roll:


+1
Karis dit:Petit rappel car on n'en parle plus depuis deux pages :
1) stocker et tenir un stock coûte cher.


d'après mes cours (pour une fois qu'ils me servent!), Le cout annuel de stockage représente environ 30% de la valeur du stock. On compte la dedans les batiments, les gens qui travaillent dedans, le système informatique de gestion, le matériel (fenwick etc), le gardiennage ..
Ybkam dit:C'est pas une question d'intelligence, le dernier des idiot peut avoir une idée très précise de la valeur qu'il attribue à chaque choses.
le pb c'est que si tu commences à trouver régulièrement des gros jeux de l'an dernier au prix d'un petit de cet année... quelle est la vraie valeur d'un gros ?

C'est un choix à faire. Soit tu veux acheter les nouveautés et tu acceptes des les payer au prix fort (et il y a pas mal de gens qui sont avides de nouveautés). Soit tu es prêt à attendre un an ou plus et tu peux espérer l'avoir à un prix moins élevé.
shingouz dit:c'est une optique de produits de grande consommation : plusieurs prix, mais pas pour les mêmes produits, 20% gratuit et cadeau Bonux. pourquoi 8 € pour un fond de catalogue ? pourquoi pas 2 € sans le livret. pourquoi pas 20 € avec un autographe ?
Avec une optique "culturelle", comme pour les livres, un bon disque, récent ou pas, c'est 20 €. un disque sans livret, en pochette souple et qui se raye vite, c'est 8 €.
le principe de vouloir maintenir un prix psychologique c'est aussi de garder la maîtrise de son produit (son cycle de vie, sa gamme, son public, sa comm). C'est aussi de choisir ou d'essayer d'influer son marché.
Alors, pour les jeux, culture ou supermarché ?
chaque éditeur fait son choix et l'assume en prenant les mesures qu'il faut (refus de vendre en grande surface, destruction de boîtes... ou rabais jusqu'à rogner toute sa marge - pour certains SdJ)

Tu prends sans cesse l'exemple des livres, mais je suis désolé, je n'achète quasiment de livre à 20 euros. Je fais partie des gens, et ils sont nombreux, qui attendent un an la sortie d'un bouquin en poche, ne serait-ce que parce que je trouve le format plus pratique à trimballer et à ranger.
Le fait qu'un jeu reste cher ne va pas me convaincre de l'acheter à ce prix. J'ai tout une liste de jeux pour lesquels je me dis "si je le trouve un jour à un bon prix, je l'achète" et sinon, je ne l'achète pas. Je n'en ai pas besoin pour vivre.
Si un jeu est un produit culturel, ça serait bien que, comme pour les autres produits culturels, il puisse être accéssible à tous. Une politique "je ne bouge jamais mon prix", je trouve que c'est une position plutôt élitiste.
Et en terme de marketing, un cycle de vie "Nouveauté -> Vache à lait" ou "Nouveauté -> Mort", c'est quand même deux alternatives assez réduites. Alors qu'un jeu qui ne se vend mal pourrait trouver un 2e souffle avec une baisse de prix, et un jeu dont les frais fixes ont été ultra-rentabilisés pourrait peut-être devenir un peu plus abordable.
Karis dit:Je crois qu'Asmodée a vendu ce qui pouvait être vendu (dont quelques trucs en braderie) et donné ce qui pouvait être donné (dont des jeux complets à l'Asmoday). Pour le reste je crois que c'était peine perdue...

Effectivement, il y a des choses qui sont invendables, même "indonnables". Dans ce cas là, je comprends qu'il n'y ait pas d'autres solutions que le pilon. Ce qui me dérange, c'est la politique de prix ultra-rigide de la plupart de jeux. Par exemple, si Cailus est un succès, je ne trouverais pas anormal que Ys baisse de quelques euros en début 2006. ;-)

Locke,

Nous sommes tous d’accord sur le fait que stocker est une hérésie économique.

Poivre dit:De plus :Ils se bouffent entre Eux (Des loups , des rapaces)Le principe meme de notre société : D'abord faire du fric , le mercantilisme .


Où tu as vu que les loups et les rapaces se bouffaient entre eux ?

Si tu traites encore les animaux, tu vas avoir affaire à moi !

Non mais !

CROC
shingouz dit:Par exemple, si Cailus est un succès, je ne trouverais pas anormal que Ys baisse de quelques euros en début 2006. ;-)

Pourquoi ? Ys couterait moins cher à produire au vu du succes de Caylus ?
Si cela se fait ce sera, je pense, uniquement parceque le retirage ce sera fait en plus grosse quantité et donc aurra couté moins cher.
Nono dit:
shingouz dit:Par exemple, si Cailus est un succès, je ne trouverais pas anormal que Ys baisse de quelques euros en début 2006. ;-)

Pourquoi ? Ys couterait moins cher à produire au vu du succes de Caylus ?
Si cela se fait ce sera, je pense, uniquement parceque le retirage ce sera fait en plus grosse quantité et donc aurra couté moins cher.



je vois pas le rapport, non plus.

a/ Ys coutera moins cher à produire parce que c’est une réédition. Il n’y a plus de frais de conception, de fabrication de prototypes, de tests, de fabrication de films, de communication et marketing. J’ai du mal à me rendre compte mais imaginons que cela fasse baisser le prix de revient de 2 euros par jeux, ce qui peut faire de 4 à 5 euros de moins sur le prix de vente au consommateur final.

b/ Ystari Games aura moins “besoin” de la marge générée par Ys si Cailus est un succès. Et puis la marge, il faut aussi la penser dans l’absolu. Vaut-il mieux avoir une marge de 4 euros et vendre 10 jeux ou avoir une marge de 2 euros et en vendre 25 ?

c/ Ys est un jeu en phase de maturité : il a encore du potentiel, mais comme le jeu a plus d’un an, il a déjà touché son coeur de cible. Une baisse de prix (avec un joli sticker “nouveau prix” envoyé aux boutiques) peut lui permettre d’élargir sa cible et de toucher des nouveaux joueurs, en jouant sur l’esprit de gamme Ystari Games (même si les deux jeux sont assez différents, il y a un effet de gamme à la Alea : mêmes types d’illustrations, même type de boîte…). Hop : une pub pour Ys dans le livret de règle de Cailus, une pour Cailus dans celui de Ys, c’est du marketing pas cher.

Bon, encore une fois, je dis ça en l’air : je ne connais pas bien les spécificités de ce marché, et peut-être que l’elasticité prix n’est pas si importante que ça…

shingouz, consultant en marketing… ;-)

shingouz dit:a/ Ys coutera moins cher à produire parce que c'est une réédition. Il n'y a plus de frais de conception, de fabrication de prototypes, de tests, de fabrication de films, de communication et marketing. J'ai du mal à me rendre compte mais imaginons que cela fasse baisser le prix de revient de 2 euros par jeux, ce qui peut faire de 4 à 5 euros de moins sur le prix de vente au consommateur final.

Päs forcément vrai, les intermédiaires n'accepteront pas de réduire leur marge sous prétexte que le jeu coûte moins chère à produire. De même c'est ridicule de résuire les marges d'un produit quand celui-ci marche bien et que les risques investissements sont amortis. C'est en réalité à ce moment là que les premiers vrais bénéfices se font
shingouz dit:b/ Ystari Games aura moins "besoin" de la marge générée par Ys si Cailus est un succès. Et puis la marge, il faut aussi la penser dans l'absolu. Vaut-il mieux avoir une marge de 4 euros et vendre 10 jeux ou avoir une marge de 2 euros et en vendre 25 ?

C'est relativement faux aussi, le prix n'est pas le premier facteur d'achat sur des produits comme les jeux. Diminuer le prix d'un jeu de 5 euros augmentera légèrement les ventes, mais pas de grand chose. La stratégie des prix bas est toujours délicate à mettre en place. Car l'effet sur les ventes ne compense que rarement la baisse de prix.

Il y a également une histoire d'image de marque. Un éditeur qui a l'habitude de brader ses jeux peux passer pour un marchand de tapis et non pas comme un editeur fière de ses jeux et qui souhaite les valoriser ...
Sertiale dit:Päs forcément vrai, les intermédiaires n'accepteront pas de réduire leur marge sous prétexte que le jeu coûte moins chère à produire. De même c'est ridicule de résuire les marges d'un produit quand celui-ci marche bien et que les risques investissements sont amortis. C'est en réalité à ce moment là que les premiers vrais bénéfices se font.

Au minimum, les boutiques et l'Etat calculent leurs marges en pourcentage, ce qui multiplie par deux le prix de ventre HT de l'éditeur. De plus ton raisonnement sur les marges est valable pour un produit "vache à lait". Je ne suis pas sûr que Ys soit les Aventuriers du Rail ou Puerto Rico. Si les gens ne l'ont pas acheté à ce prix depuis un an, qu'est-ce qui va les décider à l'acheter maintenant ?
Sertiale dit:Le prix n'est pas le premier facteur d'achat sur des produits comme les jeux. Diminuer le prix d'un jeu de 5 euros augmentera légèrement les ventes, mais pas de grand chose. La stratégie des prix bas est toujours délicate à mettre en place. Car l'effet sur les ventes ne compense que rarement la baisse de prix.

Ce n'est pas le premier facteur, mais n'est-ce pas un facteur limitant. Pour les parents qui ont un budget limité... Pour les étudiants qui ne roulent pas sur l'or... Et même pour les passionnés qui n'ont pas un buget jeux illimité. Après, je ne suis pas en boutique, ni chez un éditeur. Peut-être qu'un jeu se vend aussi bien à 45 euros qu'à 40 ou 35.
Sertiale dit:Il y a également une histoire d'image de marque. Un éditeur qui a l'habitude de brader ses jeux peux passer pour un marchand de tapis et non pas comme un editeur fière de ses jeux et qui souhaite les valoriser ...

C'est l'hypothèse de base sur laquelle je ne suis pas d'accord depuis le départ. Tous autres les produits culturels baissent de prix au fur et à mesure qu'ils avancent dans leur cycle de vie, sans aucun problème d'image de marque. Pour moi, c'est même l'inverse : un éditeur qui ne baisse pas ses prix me donne l'impression d'être avide et de ne pas respecter ses clients. Si le jeu est un "produit culturel" comme le claironnent certains, il est du devoir des éditeurs de le rendre accessible au plus grand nombre.

Hello,

Bon ben me voilà obligé de causer d’Ystari Games (moi et ma grande bouche :wink: ). Cela dit, je ne vais pas trop me lancer dans des débats car je suis en plein paquetage pour Essen alors désolé…

Ys devrait bénéficier d’une ressortie d’ici la fin de l’année. Son prix sera effectivement revu à la baisse (dans les 35€- comme Caylus). Cela dit, ce n’est pas du tout lié au succès de Caylus (puisque Caylus n’est pas encore un succès, croisons les doigts), ni a la volonté de toucher plus de monde.

Concrètement, Ys sera moins cher parce que :

- J’ai trouvé de bons deal de distribution en Allemagne et aux USA qui me permettent d’en imprimer plus (et comme les photocopies, ça coûte moins cher).

- Il y aura quelques ajustements au niveau matériel (plus de céramique - trop cher- mais du bois pour les gemmes).

- Facteur aggravant : la boîte et (surtout) le plateau ont été refaits (améliorés). Donc pas de gain de ce côté là.

Il faut savoir que la chaine du jeu est systématique : personne ne se met d’argent les poches à ne rien faire. Tout le monde applique gentiment sa marge et on obtient le prix final d’un jeu. L’équation est simple : coût de fabrication baissé = prix boutique baissé.

Le prix d’Ys va baisser, mais ce ne sera pas dans ne volonté de brader. Il va simplement bénéficier d’un meilleur tirage, sera moins cher, tout le monde appliquera sa marge gentiment…

La marge de chacun est trop réduite pour pratiquer des “politiques” de prix (à ce sujet je vous invite à consulter les nombreuses interventions de Pierre Gaubil ou de BdC sur ces forums et dans la presse qui indique sans langue de bois combien les éléments de la chaine se mettent vraiment en poche). C’est sûrement possible dans d’autres industries (où le rapport contenant/contenu est ridiculement bas, à savoir musique, dvd, livres) mais pas dans celles du jeu où le coût de fabrication est une part énorme du prix. Ce prix est indivisible (sauf en imprimant plus, ce qui est un risque, ou en diminuant la qualité de production, ce qui est stupide) et si je voulais baisser drastiquement le prix d’un jeu je n’aurai d’autres moyens que de gagner un peu moins sur chaque boîte, alors que tout est déjà calculé au plus juste (je vous rappelle au passage quen plus, je suis un tout petit éditeur :cry: :wink: ).

Autre détail : dans mes jeux, tout est déjà très “standardisé” (taille de la boîte, pions, etc) pour baisser les coûts d’outillage. Une seconde édition n’apporte donc que peu de baisse en terme de fabrication…

Enfin, comme le dit Sertiale, le prix d’un jeu peut se discuter (encore un débat dans lequel je ne me lancerai pas par manque de temps :wink: ) mais il ne faut pas croire que si le prix baisse de 5€ les ventes sont multipliées par 2. Ce genre de calcul est peut être exact pour les produits de douche ou les chaussettes, mais malheureusement faux dans l’industrie du jeu où le prix (s’il n’est pas démentiel) intervient assez tard dans la décision du client.

En conclusion, le prix d’un jeu est donc plus lié à la production totale (et aux contingences matérielles) qu’à une volonté éditoriale. Généralement, un éditeur qui souhaite vendre son jeu à 35€ adaptera ses coûts (si c’est possible) de manière à coller à ce prix final. Sa marge, il l’utilisera pour faire vivre sa société et possiblement produire d’autres jeux. Dans tous les cas pas pour obtenir des effets de fluctuation de prix qui le mettent en danger financièrement inutilement.

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous donner ces éclaircissements…

Je m’excuse d’avoir donné l’exemple de Ystari, c’est le premier qui m’est passé en tête et qui m’a semblé simple à expliquer, mais le raisonnement est valable pour d’autres bien entendu. :oops:

On aura peut-être l’occasion d’en reparler à Essen, puisque que je viendrai prendre le Caylus que j’ai réservé. ;-)

Et puis Ys 5 euros moins cher, c’est une bonne nouvelle aussi. :-)

Oncle Siroz dit:
Poivre dit:Que l'on veut gagner son pain d'accord . Mais le beurre et l'argent du beurre ???
tt les intermediaires que tu m'as cité sont nécessaire pour éditer ton jeu mais vu le nombre : Comme tu dit , il te reste des cacahuetes :
cela est'il normal .
Non t'ils pas abusé pour leurs prestations ???
Et ceux qui vont acheter le jeu combien vont'ils le payer
quand aux gentils et aux mechants (c'est la chanson de fugain)
[Qui fait des économies les gentils
Qui dépensent tout leurs argent les méchants]sic

Faudrait arrêter avec les vision manichéennes.
Les gens qui te vendent des trucs dans les magasins ne sont pas tous des salauds qui s'engraissent sur ton dos. Chaque intermédiaire prend sa marge, calculée en fonction de ses coûts. Ensuite, à chacun de sélectionner ses intermédiaire en fonction de l'offres et de faire jouer la concurrence (il y a des gens qui sont payés très chers à faire ça dans les grosses boîtes, ça s'appelle les acheteurs).
Tout ça, c'est le principe du capitalisme. On est d'accord où on ne l'est pas. Si on n'est pas d'accord, on peut toujours monter sur un tonneau et agiter un drapeau rouge ou noir en criant que la proprieté c'est le vol, on peut aussi militer, s'engager, etc... Mais se faire passer pour Robin des bois sur un forum de jeu n'a jamais fait avancer les choses, surtout quand cela revient à se draper dans une bonne conscience de pacotille pour acheter des jeux moins cher.
Faire passer les entreprises et les gens qui y travaillent pour des salauds d'exploiteurs ça me dépasse et ça m'agace tellement que j'en suis presque venu à tenir un discour qui ressemble à celui du MEDEF... Merde !


+ 1
J'aurais pas dit mieux.

Encore un petit truc pour répondre à Shigouz sur la baisse des prix au fil du temps : c’est exactement ce qui se passe en Allemagne !

Par exemple quand j’ai été à Essen pour la première fois on trouvait de Mississipi Queen (SdJ) à 5€.

Cela arrivera peut être en France quand le JdS sera devenu un produit culturel, mais pour l’instant il ne l’est pas ! Nos moyens (éditeurs, auteurs) sont limités et nous n’avons pas les avantages dont bénéficient l’industrie du disque où celle du livre. Difficile donc de faire bénéficier au client final des mêmes avantages qu’à l’acheteur d’un livre ou d’un CD alors que l’industrie du jeu est balbutiante.

Par ailleurs cette situation, poussée à l’extrême en Allemagne, en a laissé plus d’un sur le carreau. Si la même situation se produisait en France actuellement, je ne pense pas qu’Ystari Games survivrait ! Essen, parfois ça fait peur : je connais pas mal de gens qui testent les nouveautés et qui disent “ok, ce jeu est cool, je l’achèterai l’année prochaine quand il sera à 10€”. Cela conduit les éditeurs allemands à une guerre des prix sauvage qui, si elle se produisait maintenant en France, m’obligerait probablement à tout arrêter.

Le voisin Allemand est un modèle, certes, mais il ne faut pas jouer à la grenouille qui voulait être plus grosse que le boeuf alors que l’infrastructure et la société française ne sont pas prêts pour faire du JdS un produit culturel de consommation courante.

Voilà voilà, j’espère ne pas avoir déclenché de polémiques et je retourne à mes paquets :wink:

PS : no problem pour l’exemple Ys Shingouz :wink: !

Je suis entièrement d’accord.

Mais entre “on ne bouge jamais les prix” et “on brade à -50% au bout d’un an”, il existe peut-être une voie médiane à explorer qui soit avantageuse pour les éditeurs comme pour les clients. :-)

Cher Monsieur,

Quoi qu’il arrive, je pense que tout est bien étudié comme il faut et les erreurs (stratégies, commerciales, de com…) se payent net. :wink: Si tout était aussi simple que les discours, ce serait facile et tout le monde serait éditeur et/ou bienfaiteurs de l’humanité…

Bien à vous de cordialement

Monsieur Phal