Jeux de réflexion : de l'amusement

Vous avez deux heures.
Plus sérieusement, à partir de quand, on arrête de s’amuser pour commencer à se saigner le cerveau ? Sauf les masochistes, et j’aime l’effort intellectuel attention, mais un jeu ne doit–il pas rester ce qu’il est, un jeu ? Un amusement ?
Bon, la question est relative à notre loisir, pas aux amateurs de casse-tête, hein. Et je vais arrêter de préciser que je n’ai rien contre personne, la question s’adresse à ceux qui l’auront compris (la question, 'tain c’est difficile d’être clair).
Et évidemment ce sont vos avis qui m’intéressent, pas la controverse.
Pour faire simple, votre plaisir ludique, il est où ?

Tu dis que tu ne veux pas la controverse, mais il y a plein de vocabulaire polémiste employé : orgueil, masochiste, etc. Vocabulaire qui sous-entend un jugement tacite. :grin:

Maintenant, en faisant abstraction de ce vocabulaire, ben tout le monde a des attentes différentes. L’objectif est de s’amuser et le but est de rassembler des gens qui apprécient tous le jeu que tu leur proposes. Si tu aimes les tableurs Excel et tous tes partenaires également, où est l’orgueil ou l’ennui ? tu es dans l’amusement.

L’exemple de l’autre côté du miroir est tout aussi pertinent : des gens n’arrivent pas à s’amuser à Talisman et ils vont te dire que ce n’est qu’un jeu de l’oie. Alors, ceux qui y arrivent quand même : orgueil et supériorité ?

J’ai la chance d’avoir plusieurs cercles de partenaires et étant moi-même du pattern “cosmopolite”, je peux m’accommoder et apprécier tous les types de jeux, car ce qui m’importe finalement le plus est autour de la table et pas dessus, c’est un moyen et pas un but. C’est donc facile de déduire que j’ai plus de mal avec les jeux à deux et le jeu solo.

Je pense que savoir bien choisir ses jeux par rapport au public autour de la table est le seul jeu à réussir.

Le vocabulaire est un peu tranchant, il est vrai, je ne m’en rendais pas compte tellement j’y pense une certaine ironie (ben les cases, sorti du jeu, ça n’est pas ce que je trouve le plus pertinent dans la vie alors employer ces mots qui cloisonnent me donne l’impression d’exagérer quelque chose, de parler en caricatures, je ne sais pas si je suis clair.
Bref, on est bien d’accord qu’on peut être polymorphe, donc je précise, ce qui vous amuse le plus.
Par exemple, j’aime bien les eurogames mais ce sont les ameritrash qui m’amusent le plus, car ils me racontent une histoire…

Je constate que pour ma part et répondre succintement à la question : il y a des jeux qui épuisent, qui rincent psychiquement, surtout quand on les investit vraiment. Je ressors content du moment passé, mais l’épuisement me fait dire : “la prochaine partie ? Ben pas tout de suite”
Et parfois la partie suivante ne vient jamais car finalement l’épuisement engendré aura pris l’ascendant sur le plaisir dans le souvenir que je garde de la partie.

Et finalement ce n’est qu’à posteriori que mon cerveau fait la pondération entre prise de tête et plaisir.

Après il y a des jeux chiants avec des thèmes dégueulasses qui donnent pas envie de s’éclater. Je me rappelle d’un jeu où il fallait adopter des clébards et leur faire faire des concours canins…

Ouarf ! Ouarf ! :dog2:
Non sérieux, tu joues souvent à des trucs bizarres comme ça ? :grin:

En fait, il croit que c’était un jeu de société, mais en réalité, il l’a vraiment fait :grin:

Remarque ce serait un truc à faire ça dans “20 jeux et on change” : Des jeux où il est question de chien (ce serait plus difficile qu’avec des chats d’ailleurs).
Tout de suite, je citerais “Une vie de chien” de Chris de Naïce…

Bon, je répondrai bien au sujet du topic mais…heu…je suis pas certain de bien comprendre la question :smiling_face:

On m’a forcé la main sur BGA. Souffrance.

Je crois que j’ai ru du mal à cerner mon propre sujet… :thinking:

salut @sylis
avec une question comme ça, t’aura autant de réponse que de personnes
c’est comme débattre de la plus belle couleur : moi je le dis c’est le “cuisse de nymphe” ( https://encycolorpedia.fr/fee7f0 )
allez hop trollons nous en coeur , pas de boogi boogi avant la prière du soir …

est-ce que tu pourrais nous éclairer sur TA motivation à une telle question ?
t’es étudiant en game design ? en sociologie ? en psychologie ?

très personnellement, à 15 ans mon kif c’était le club d’échecs avec que des vieilles barbes grises,
j’adoooore me faire saigner le cerveau,
sinon je m’ennui, voilà !

je perd très souvent… et je suis déçu quand je gagne : je me dis que ça m’a pas poussé assez ,
faut que je trouve + dur

un jeu doit être un défi cérébral, mais pas solo : c’est la confrontation à + malin que moi qui m’amuse
voir les chemins qu’ils ont vu - et que j’ai loupé , me dire “ah putain je l’ai pas vu …”

voilà mon plaisir masochiste

Bah justement, il y a un chevauchement des deux, et c’est là que certaines personnes adorent l’un et pas l’autre.
Fort est le risque de basculer en débat : ameritrash vs euro ou même familiale vs expert.

L’aspect casse tête de certains jeux est justement ce qui plaît… Chez ceux qui aiment !

Alors justement, pour rebondir là-dessus, j’ai joué aux échecs pas mal de temps mais aujourd’hui je ne m’y amuse plus.
Ca a perdu de son aspect ludique, pour aller plus loin faut travaillet et travailler, pour moi et à mon grand âge, ce n’est pas jouer.
C’est pour cela que j’ai du mal avec des jeux comme Mage Knight où il y a trop de prévisibilité à mon goût.
Ce n’est pas que je n’aime pas réfléchir, hein, c’est juste que quand je joue, faut que ça m’amuse.
Et quitte à jouer à plusieurs, ben j’ai de plus en plus de mal avec les jeux sans interaction directe (Sur les traces de Darwin, Harmonies, les jzrdins suspendus, etc…).
En gros faut que ça vive autour de la table, sinon, pour moi, c’est une (autre) discipline.

…et même cerner, il se rend pas hein ?
Pour dire un mot à propos des Echecs, j’y ai beaucoup joué, c’est un jeu qui a une histoire longue et riche de matchs épiques, de grands tournois, de fortes personnalités, de moments intenses, d’anecdotes fameuses (par exemple celle de Robespierre affrontant un jeune aristocrate durant la révolution avec un redoutable enjeu, je vous la recommande)…ce jeu est un défi pour l’esprit et je m’y suis jamais ennuyé, sauf quand un joueur archi-perdant, au lieu de coucher son roi, joue encore des coups inutiles.

Ben mes souvenirs en la matière ce sont des silences (et heureusement) et mes premières victoires contre des joueurs plus forts que moi. Souvenirs mais pas des joueurs, des coups. Sauf que j’avais bossé pas mal à l’époque. Notament des parties de Karpov-Kasparov que je trouvais dans mes vieux Jeux & Stratégie.
Après j’ai arrêté de m’entraîner, j’ai arrêté de gagner aussi, j’ai tenté d’être au moins un bon adversaire mais même là je trouvais ça triste.
Après c’est peut être aussi un truc de la cinquantaine qui me fait dire : bon, à quoi tu veux passer le temps qu’il te reste.
Cela-dit je ne passerai pas non plus mes soirées à faire du party game, faut pas déconner.

Oui, comme par exemple dans les numéros 31 et 32, mais c’était plutôt dans la revue Europe-Echecs que je suivais l’actu échiquéenne.

Une remarque en passant : généralement on répond au sujet dans les messages, et pas dans le sujet lui-même.

J’ai fait une boulette ? Sorry, sorry…

Je suis ouvert a tout type de jeux avec quand même un penchant pour la réflexion.
Je m’amuse si les gens autour de la table s’amusent également. Si une personne s’ennuie ferme, ca me casse la dynamique.

Je crois être capable de t’aider un peu dans tes réflexions.

En fait, le terme “amusement” peut induire en erreur, effectivement ça sous-entend du fun et youplaboum tralala.
Alors que je crois que le plaisir du jeu de société ne vient pas forcément du “fun” 1er degré, mais de la bulle que ça peut créer autour d’une table, de l’implication totale qu’on peut avoir dans une partie, de l’abstraction totale du monde extérieur, parce que soudain rien n’a plus d’importance que ces petits pions et ces petites cartes posées sur une table.

Et on a tous des branchement cognitifs différents qui nous permettent d’entrer dans cette bulle ou non.
Certains vont avoir besoin de mécanismes narratifs pour s’immerger dans une histoire. D’autres ont besoin d’un mécanisme de réflexion, qui font qu’ils vont focaliser leur attention toute entière sur un problème. C’est un autre levier, tout aussi valable, qui permet l’immersion totale dans un jeu. Soudain, le plateau d’échecs prend toute la place dans ton esprit, il envahit l’espace autour de toi, et plus rien n’existe en dehors de lui.
Ce n’est pas littéralement du “fun”, mais c’est de l’implication totale, qui rend le jeu divertissant au sens pascalien : une manière de se détourner des préoccupations immédiates de la vie réelle.

Et on est chacun plus ou moins sensible à ces leviers qui permettent le divertissement.
Moi par exemple, je reste relativement hermétique au JdR, pourtant censé être l’activité narrative et immersive par excellence, parce que je n’arrive pas à faire abstraction du fait qu’on est des cons autour d’une table et je n’arrive pas à m’impliquer dans ma partie, qui du coup ne me divertit pas.
À l’inverse, les abîmes de réflexion dans lesquels me plonge une partie de Ark Nova (je pose ce loup maintenant ou j’attends d’avoir un badge Europe ?) peuvent me faire complètement oublier le temps qui passe.
Avec, évidemment, tout un spectre de nuance entre les deux aspects. :slightly_smiling_face:

Bref, voilà ma réponse : se faire des noeuds au cerveau, ce n’est pas forcément “amusant” mais c’est “divertissant” et c’est surtout ça qui est important, finalement.

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Cela dit je prend personnellement du “fun premier degré” à mage knight. Quand je fais une razzia de cité avec une main de 10 cartes pleine de sorts pétés je prend mon pied. Et le fait de s’être creusé la tête pour builder tout ça intensifie encore plus ce fun.
Donc même ça c est relatif.

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