Après des échanges de Pastishou (membre émérite de TT s’il vous plait : applause) et Sysyphus, je ne sais plus sur quel fil… j’ai remarqué qu’il y avait une part de cela dans les jeux que je kiffe…
Je me rends compte que les jeux que j’apprécie, apportent souvent cette dimension de contemplation et que cela n’est pas rien dans le feeling d’un jeu de société agréable pour moi… Cette contemplation passe par la possibilité de raconter une histoire du jeu une fois la partie terminée ou la « beauté » ou l’histoire du tableau final…
Par exemple : (c’est surtout du ressenti perso…)
Race for the galaxy, à la fin, je regarde mon tableau de carte et je me raconte le destin de cette civilisation intergalactique, ses armées et technologies, les planètes clés etc…
Harmonies, je regarde le petit monde que j’ai fait, les animaux que j’ai pu y attirer…
Forêt mixte, je passe un peu de temps pour répartir équitablement les arbres et voir les animaux perchés dessus, caché dessous… Quelle belle forêt, je me dis !
Même dans Dominion, je dépouille mon deck et regarde quelles cartes le popullent et au final, je m’en fais un petit film de ce monde médiéval.
A Agricola, la vue aérienne de la ferme ses champs et animaux, les métiers que j’exerce sur le côté… c’est hyper satisfaisant…
Avez-vous aussi ressenti cet aspect « contemplation » ? Sur quel jeu vous ressentez cela particulièrement ou à votre grande surprise car le jeu ne s’y prête pas particulièrement…
Bon, tu as cité Dominion, donc tu as tué le sujet, car tu es très fort : Contempler ton deck à la fin pour en faire une histoire à Dominion, chapeau, respect
Moi c’est Attika, où je regarde vers où ma Route mène, où ma carrière est, où mon port se trouve.
J’arrive parfois même à le raconter pendant la partie quand je pose un pion pour vanner mes adversaires.
Oui c’est comme ça…
Ca veut pas dire que ceux qui sont choqués ne peuvent pas réagir…
Attika a été un des jeux que j’ai raté ludiquement, jamais joué alors que repéré dans les année 2000 puis j’ai récupéré la version super meeple et j’y ai pas joué… je l’ai encore, mais je sais pas…
It’s A Wonderful World : si on fout des cartes et des kubenplastic partout durant toute la partie, au fur et à mesure de son avancement, les cartes viennent se ranger bien sagement en ligne dans l’empire de chaque joueur.
A la fin, on peut contempler le jeu quasi rangé, avec ses cubes dans les boites et une belle colonne de carte chez chaque joueur. L’exacte inverse du boxon sur la table d’un 7 Wonders.
C’est beau.
Sinon, j’aime aussi le bien classique Caylus, où on voit les parties du château se construire au fil de la partie, de même que les ateliers et artisans le long de la route…
La dimension de construction du château a d’ailleurs totalement disparu du petit frère Caylus 1303…
Et comme le dit @romanus en premier post : dans Agricola, contempler sa joli ferme après en avoir chié pendant 1h30, c’est un plaisir certain.
Ca me fait ça avec les gros jeux, comme le Trône de fer ou Twilight Imperium où on s’investit pendant des heures sur un plateau qui évolue continuellement en fonction des rapports de force.
A la fin, on voit le résultat de plusieurs heures de jeu et on est tenté de refaire la partie.
Avec Commands & Colors, aussi, j’ai ce sentiment, où je contemple un champ de bataille à la fin du combat.
Surtout pour la comparaison avec la disposition initiale.
Même ressenti !! Et j’ajoute Meadow, Wingspan, Wyrmspan, Everdell, quasiment tous les Rosenberg en ma possession, Encyclopedia, Museum, Redwood et tellement d’autres que j’en oublie !! J’aime moi aussi cet aspect contemplatif. Pour Meadow, je me suis même amusée à écrire de petits textes relatant mes promenades
Rohhh la contemplation des jeux, ça c’est un topic qui me parle
Comment ne pas contempler un jeu goodififié à un niveau 3 ou 4 lorsque la partie s’achève ??
Combien de fois je me suis mis à photographier, pour immortaliser l’instant, une terraformation réussie, un zoo complété en 3D ou un domaine magnifié par des mines, des bateaux et des châteaux 3D …
Oui la contemplation et la fierté d’une œuvre sur table est un sentiment unique que ressent chaque artiste de la goodification .
Oui, je sais, je vais paraitre un peu narcissique, mais quel artiste ne l’est pas ?
Effectivement les jeux d’adresse sont plutôt efficaces niveau esthétique… Men at work, Tokyo Highway, Rhino Hero Super Battle si tant est qu’on arrive au bout sans que tout s’effondre … je n’ai jamais reussi a finir Nekojima
J’ajouterais même que la complexité et/ou la durée du jeu va beaucoup jouer sur cet aspect contemplatif : c’est toujours plus agréable de se poser sur un truc pour lequel on a passé du temps (et potentiellement beaucoup de neurones ^^).
J’avoue que je vais mettre Puerto Rico dans ce cas-là, où la fierté d’avoir fait une statue ou une filière qui tourne est assez satisfaisant. (Je préviens les potentiels commentaires taquins, j’aime les jeux avec ce type de thème [renaissance, grandes découvertes, etc.] mais je ne développe en aucun cas de fantasme colonialiste ^^)
Et puis il y a aussi l’univers graphique et cosmétique (les ressources par exemple) qui va beaucoup jouer. Parks en est le parfait exemple pour moi. Outre ce principe de randonner, l’univers se prête merveilleusement bien à la rêverie.
Parenthèse intéressante, mon fils adore à la fin d’une partie, révéler les cartes jouées (si elles sont cachées ou partiellement cachées pendant la partie) et les “admirer”, les comparer, savoir ce qu’elles font, bref aller un peu plus loin que leur simple utilisation dans le jeu. Et j’avoue que je trouve ça naïvement très chouette.
J’adore contempler le plateau de Catane à la fin de la partie, avec toutes ces colonies, villes et routes qui se détachent sur l’horizon. On y retrouve les efforts de tous les joueurs et en plus je trouve ça joli.
Pour les mêmes raisons j’aime aussi le plateau final de Age of innovation. Et ce plaisir prit à le contempler et encouragé par la durée de la partie (plutôt élevée), comme le dit @jer.
Carcassonne me fait aussi cet effet là (surtout avec beaucoup d’extensions) mais plus pour le côté variation des paysages que pour l’élégance même du jeu. Il y a aussi le côté “œuvre collective” qui me plaît chez lui et que je retrouve aussi sur Cuzco (anciennement Java).
Ah… la fin de la phrase est importante, je vais donc écarter les jeux d’Histoire par exemple, car dans ce cas, la contemplation fait intégralement partie du plaisir du jeu ; En fin de partie, on peut y relire parfois tout ce qui s’est passé, on se remémore les actions, les évènements, les affrontements, etc…
Sur un plan esthétique, Taluva a déjà été cité, je vais rajouter Cuzco (anciennement Java), mais aussi le plateau final des Géants de l’ïle de Pâques, de Barrage, de Tikal, de Méditerranée, Civilization ou d’une partie d’Echecs… m’oui, enfin c’est un sujet un peu trop large pour moi, étant déjà d’un naturel assez contemplatif.
Je comprends le fait de faire ça, il m’arrive régulièrement à la fin d’une partie de Star Realms ou de Star wars : the deckbuilding de regarder mon deck. Voir le deck que j’ai buildé pendant la partie, ça fait partie du plaisir du deckbuilding !
(même si je sais pas si on est vraiment dans la contemplation là…)