Je vous conseille d’écouter ceci :
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/grain/
Par un membre de SOS Education :
" L’échec au DEUG est une conséquence lointaine mais extrêmement grave des mauvaises acquisitions qui ont eu lieu pendant les premières années de l’enseignement en primaire et en particulier au CP."
On les sort quand le goudron et les plumes pour les enseignants de CP ? Parcequ’à ce rythme là, on va pouvoir les rendre responsables de tout et n’importe quoi !!!
On en pleure ou on en rit ?
pourquoi voulez-vous que des enfants se mettent à la lecture et y prennent du plaisir alors qu'il est plus simple d'allumer un écran qui vous raconte une histoire (film, jeux vidéo...).
A mon avis cela n'a aucun rapport avec le fait que les parents lisent ou non. C'est plutôt dans ce que tu dis qu'est le problème: lire cela demande un effort intellectuel. Et les avantages de la lecture se retrouvent souvent dans les jeux ou films. (enfin pas tous heureusement) Ce qui rend les jeux et films plus abordables que la lecture.
J'adore lire, mais soyons franc : quan dj esui sclaqué et que je rentre du boulot je ne vais pas lire un bouquin : je lis les news sur tric trac, sur d'autres forums que je fréquente, le tout suivi d'une tite partie de jeux video pour se vider la tête
Rémy-lee dit:
On en pleure ou on en rit ?
Je crois que si les médias continuent à les médiatiser comme ça, on ne va pas en rire longtemps. Allez voir sur leur site leurs actions passés, c'est terrifiant (http://www.soseducation.com/rw_ficheaction_2_sujets-politises-au-baccalaureat.php)
Espérons que ça se tassera et que ce syndicat néopétainiste ne soit plus médiatisé...
Bubu dit:Rémy-lee dit:
On en pleure ou on en rit ?
Je crois que si les médias continuent à les médiatiser comme ça, on ne va pas en rire longtemps. Allez voir sur leur site leurs actions passés, c'est terrifiant (http://www.soseducation.com/rw_ficheaction_2_sujets-politises-au-baccalaureat.php)
Espérons que ça se tassera et que ce syndicat néopétainiste ne soit plus médiatisé...
à vomir.... faut dire que je ne me suis pas risqué à m'abîmer les neurones à trop lire leur site... mais là, je trouve encore plus grave que des parents se laissent abuser par de tels groupes de pression !
D'ailleurs ce soir lors d'un rendez-vous avec une famille, j'ai dû expliquer la méthode de lecture choisie pour la classe (je suis en CP cette année
Il faudrait que le ministre se démarque totalement de cette association comme l'affirme Bentolila dans l'émission de France Culture d'aujourd'hui (lien dans un message au-dessus).
Bien écoludiquement, Rémy-lee
Bubu dit:Rémy-lee dit:
On en pleure ou on en rit ?
Je crois que si les médias continuent à les médiatiser comme ça, on ne va pas en rire longtemps. Allez voir sur leur site leurs actions passés, c'est terrifiant (http://www.soseducation.com/rw_ficheaction_2_sujets-politises-au-baccalaureat.php)
Espérons que ça se tassera et que ce syndicat néopétainiste ne soit plus médiatisé...
J'ai un peu parcouru leur site. Et le plus terrifiant c'est que certaines choses ne sont pas "idiotes". Remettre Gafi ou Ratus en cause ce n'est pas "mauvais" en soi, c'est juste que les arguments qui soutiennent leurs propositions sont totalement déconnectés des recherches actuelles et montrent que leurs convictions sont surtout etayées par des idées assez fausses.
Je suis allé voir ce qu'ils pensent des causes du "l'échec" du système scolaire.. et leur proposition concernant l'exclusion des individus "pré-délinquants" ou le retour de l'enseignement du "civisme" ...
bref...
Heureusement que j'ai des parents sympa
Voici un lien qui met en lumière tout ce qui s’est dit depuis bientôt un an sur le débat des méthodes de lecture :
http://www.cafepedagogique.net/dossiers/lecture/index.php
Si vous êtes intéressés, bonne lecture !
Bonjour,
Comme j’ai l’habitude de le faire je vais jouer au grand méchant loup.
Le sujet du jour, brûlant comme il est me passionne. Etre victime d’une chasse aux sorcières est plutôt honorable, en être l’instigateur est méprisable.
Les enseignants ont besoin de sérénité pour aimer leur métier, mais l’amour du métier ne suffit pas à être plus efficace. Chacun doit s’interroger sur le sens de ce qu’il fait en classe quitte à remettre en cause le discours de l’institution ; la liberté pédagogique est là. Je n’apprécie pas plus la pensée obtuse des pédagogues “de gauche” (une conférence avec Charmeux m’a montré les dangers de la haine et de la fatuité ; la carrière de Meirieu, sa stature de gourou me dégoûtent) que le populisme de la droite.
Cela étant dit pour ne pas passer pour le réactionnaire de service (même si je suis au SNUDI-FO), je vous propose la lecture de deux coups de gueule sur l’excellent site belge de l’APED.
http://www.ecoledemocratique.org/articl … rticle=340
C’est une réponse à une lettre de pontes à Gilles de Robien
(le syndicat que je cite sans le nommer, c’est le SNUIPP-FSU)
http://www.ecoledemocratique.org/articl … rticle=125
C’est un texte écrit après les grandes grèves de 2003 qui reste plus que jamais d’actualité.
J’adore me battre avec les mots.
Dommage que tous les enseignants de bonne volonté ne soient jamais consultés sur l’avenir de l’Ecole. L’honnêteté intellectuelle est la seule manière de sublimer les différences.
La lutte des puissants (ministres, pédagogues officiels ou officieux, inspecteurs et autres gens de goût) est un spectacle réjouissant pour le petit peuple que nous sommes, mais au final ces messieurs font toujours la paix sur notre dos.
L’homme de la pampa
Super ce sujet. Merci pour vos réponses, vos avis si bien exprimés et tant de liens qui semblent passionnants ![]()
Edit (par rapport à mon cas perso, désolé de le glisser encore dans la discussion, en fait on dessine ensemble l’objet, l’animal et j’écris le texte, je m’étais mal exprimé)
Wasabi dit:Ce debat sur la methode d'apprentissage de la lecture est assez ancien il me semble.
Sinon, en dehors du contexte politique, d'apres ton experience, qu'est ce que tu preconises comme methode, ou comme approche plus generalement?
Bonjour les gens de TT,
En tant qu'enseignant(e), je ne pense pas que l'on puisse présoniser LA méthode d'apprentissage de la lecture . Il me semble, mais peut être que je me trompe, qu'il pourrait exister autant de méthodes qu'il y a d'enfants.
Je crois que le mot clé dans ce débat c'est la différenciation.
Je n'ai pas vraiment le temps de m'étendre sur ce sujet maintenant mais merci Remy-Lee pour toutes ces sources d'info.
I'll be back!
Dfine.
Rémy-lee dit:Je suis doublé par Vieux Chat pour la réponse : par contre ça n'est pas un dessin de lettre mais de l'écriture !Les enfants de cet âge confonde trop dessiner et écrire : pour eux le geste graphique pour réaliser une lettre c'est comme dessiner. Il faut leur expliquer qu'il y a une différence.
ah bon? lucas est en petite section, donc il n'est est pas encore à écrire, mais il fait depuis un long moment la différence entre un dessin et quelque chose d'écrit : il nous demande de lui lire ce qui est écrit, mais il ne nous l'a jamais demandé pour un dessin. ça nous a même sacrement étonnée quand on s'est rendu compte qu'à deux ans et demi il faisait déja la différence
Oui, même remarque concernant mes enfants. En moyenne section, mon fils aîné identifiait aussi des lettres étrangères à l’alphabet latin (je veux dire que, sans savoir lire, il repérait les intruses). Il semble que les enfants comprennent vite ce qu’est l’écrit.
Ce que je ne comprend pas c’est pourquoi cette remise en cause des méthodes d’apprentissage “à l’ancienne” je dirais.
Notre génération (plus de 20 ans) et celle de nos parents écrivent-ils si mal?
A quoi ce revirement (enfin qui commence à dater quand même) est-il dû?
Vous trouvez que vous avez mal appris à lire et écrire, trop lentement?
Je suis perplexe, attention je ne suis pas contre la remise en cause ni le progrès, mais ce que je vois (ce n’est pas forcément lié) c’est que ce sont les générations qui suivent qui ont de sérieux problèmes à ce niveau-là…
Alors à quand la remise en question des nouvelles méthodes d’apprentissage? ![]()
(mon ex qui est instit adorait quand je lui parlais comme ça
)
C’est aussi mon impression, mais est-elle exacte ? Si je compare les gens de ma famille, il n’y a pas de modification notable. Si je compare les gens de ma famille il y a 20 ans, et mes élèves aujourd’hui, la différence est grande. Mais je ne juge pas sur les mêmes échantillons sociologiques.
imho dit:Ce que je ne comprend pas c'est pourquoi cette remise en cause des méthodes d'apprentissage "à l'ancienne" je dirais.
Notre génération (plus de 20 ans) et celle de nos parents écrivent-ils si mal?
A quoi ce revirement (enfin qui commence à dater quand même) est-il dû?
Vous trouvez que vous avez mal appris à lire et écrire, trop lentement?
Je suis perplexe, attention je ne suis pas contre la remise en cause ni le progrès, mais ce que je vois (ce n'est pas forcément lié) c'est que ce sont les générations qui suivent qui ont de sérieux problèmes à ce niveau-là...
Alors à quand la remise en question des nouvelles méthodes d'apprentissage?
(mon ex qui est instit adorait quand je lui parlais comme ça)
Le truc c'est qu'on oublie bien souvent quel élève on aété avant le lycée.
Essaie de retrouver des cahiers de ton enfance...
Moi en tout cas je sais qu'ils faisaient peur à voir ... pourtant je lisais énormément (quasiment un livre par jour), j'étais assidu .. mais bon il y avait des choses qui ne passaient pas chez moi (le "s" pour le spluriels par exemple)
La génération actuelles n'écrit pas forcément plus mal. Quand je vois ce que mes élèves de CM2 peuvent sortir en expression écrite à côté de ce que j'étais capable de sortir (moi qui était un élève plutot imaginatif) je suis souvent étonné. Nos jeunes élèves ne sont pas si mauvais. C'est juste que pour écrire des choses intéressante on passe plus de temps sur le fond que la forme... Ceci dit cela n'empêche pas de bosser la forme, soyons clair. Mais avant c'était la forme et que la forme.
Quand on voit les sujets qui étaient donnés avant à l'école élémentaire... cela fait peur.
brunbrun dit:Rémy-lee dit:Je suis doublé par Vieux Chat pour la réponse : par contre ça n'est pas un dessin de lettre mais de l'écriture !Les enfants de cet âge confonde trop dessiner et écrire : pour eux le geste graphique pour réaliser une lettre c'est comme dessiner. Il faut leur expliquer qu'il y a une différence.
ah bon? lucas est en petite section, donc il n'est est pas encore à écrire, mais il fait depuis un long moment la différence entre un dessin et quelque chose d'écrit : il nous demande de lui lire ce qui est écrit, mais il ne nous l'a jamais demandé pour un dessin. ça nous a même sacrement étonnée quand on s'est rendu compte qu'à deux ans et demi il faisait déja la différence
Les gamins de GS que j'avais l'an passé disaient on va dessiner des lettres : or je leur expliquais que les lettres qu'ils écrivaient n'étaient pas des dessins... on ne dessine pas des lettres (sauf pour la calligraphie), on écrit ! Les deux (l'écrit et le dessin) sont porteurs d'un message mais si le dessin est directement lié à l'imagination, l'écrit est cadré par un code.
Voilà ce que j'ai voulu expliquer ! Je n'en fais pas une généralité mais c'est un constat de ce que j'ai pu observer en classe... et chez certains collègues. Je ne mets pas en doute les capacités de vos enfants de PS et MS qui arrivent très bien à faire la différence entre dessins et lettres. D'ailleurs dans ma classe beaucoup d'enfants avaient également fait cette différence... mais c'était encore fragile : la cursive était allambiquée chez certaines petites filles qui mettaient des rondeurs un peu partout... Je trouvais ça très beau et je leur disais... mais cela freinait leur technicité, efficacité et leur rapidité. Donc à proscrire lorsqu'on écrivait une phrase en cursive.... sauf si c'était voulu !
Bien écoludiquement, Rémy-lee
Apprentissage de la lecture, appel de chercheur
Il n’y a pas lieu d’imposer une unique méthode d’enseignement de la lecture
Les récents débats sur les méthodes d’enseignement de la lecture ont conduit un certain nombre de chercheurs en psychologie cognitive, neuropsychologie et sciences de l’éducation à rappeler les résultats des études d’évaluation de l’efficacité des différentes méthodes, et à formuler notamment les recommandations suivantes :
1. Il faut enseigner les relations graphèmes-phonèmes (entre les lettres et les sons) de manière systématique et explicite, dès le début du cours préparatoire.
2. Il existe de nombreuses manières d’enseigner les relations graphèmes-phonèmes : des approches synthétiques, combinant les phonèmes pour construire les syllabes et les mots ; des approches analytiques, décomposant les mots en syllabes et en phonèmes ; et des approches combinant à divers degrés les deux précédentes. Les études d’évaluation ne font pas ressortir de différences significatives d’efficacité entre ces différentes approches.
Les résultats scientifiques actuels suggèrent donc d’écarter les méthodes qui n’enseignent pas les relations graphèmes-phonèmes, ou qui ne les enseignent pas de manière explicite et systématique, ou qui ne les enseignent pas suffisamment tôt (souvent appelées "méthodes globales", ou selon les acceptions, correspondant à une partie des méthodes globales). Toutes les autres méthodes semblent acceptables.
L’arrêté de mars 2006 modifiant les programmes d’enseignement de l’école primaire a précisé les programmes de 2002, en restreignant l’éventail des méthodes d’enseignement de la lecture recommandées précisément à celles suggérées par les travaux scientifiques. Il s’agit donc là d’une évolution positive.
Conformément aux résultats scientifiques, les nouveaux programmes laissent aux enseignants le choix entre les nombreuses méthodes utilisant des approches synthétiques, analytiques, ou une combinaison des deux, dans la mesure où, quelle que soit la méthode choisie, l’enseignant prend soin d’enseigner les correspondances graphèmes-phonèmes, afin de développer l’automatisation de la reconnaissance des mots et la compréhension.
Compte tenu des textes de loi définissant les programmes, et compte tenu des travaux scientifiques qui les inspirent, il n’y a donc pas lieu d’exiger des enseignants le recours à une méthode unique. Il n’y a notamment pas lieu de leur imposer l’usage d’une méthode exclusivement synthétique (parfois appelée "la méthode syllabique").
Franck Ramus, Chargé de Recherches au CNRS, et Rémi Brissiaud, Maître de Conférences à l’IUFM de Versailles
Co-signataires : Mireille Bastien-Toniazzo, Maître de Conférences à l’Université de Provence - Séverine Casalis, Maître de Conférences à l’Université Lille 3 - Sylvie Cèbe, Professeur à l’Université de Genève - Pascale Colé, Professeur à l’Université de Savoie - Marcel Crahay, Professeur à l’Université de Genève - Jean-François Démonet, Directeur de Recherches à l’INSERM - Jean Ecalle, Maître de Conférences à l’Université Lyon 2 Michel Fayol, Professeur à l’Université Clermont-Ferrand II - Jacques Fijalkow, Professeur à l’Université Toulouse II - Daniel Gaonac’h, Professeur à l’Université de Poitiers - Roland Goigoux, Professeur à l’IUFM d’Auvergne - Jean-Emile Gombert, Professeur à l’Université Rennes 2 - Jacqueline Leybaert, Chargée de Cours à l’Université Libre de Bruxelles - Annie Magnan, Professeur à l’Université Lyon 2 José Morais, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles - Laurence Rieben, Professeur à l’Université de Genève - Liliane Sprenger-Charolles, Directrice de Recherches au CNRS - Annick Weil-Barais, Professeur à l’Université d’Angers - Pascal Zesiger, Professeur à l’Université de Genève - Johannes Ziegler, Directeur de Recherches au CNRS
Par Philippe Meirieux
Le 16 octobre 2006
Crispations et dérapages
La situation de l’Éducation nationale ne s’arrange pas : dans le cadre d’une politique générale régressive sur tous les fronts, voilà que se développent des comportements autoritaristes qui nous rappellent les heures les plus sombres de notre histoire. J’avais moi-même, en janvier dernier, été l’objet d’un « rappel à l’ordre » de la part du Recteur de l’Académie de Lyon, sur ordre du Ministre et de son directeur de cabinet [ cliquer ici pour voir la lettre correspondante ], mais j’avais cru, alors, à un cas isolé. Et puis, il s’agissait de la question de l’apprentissage à 14 ans qui ne semblait pas susciter beaucoup d’intérêt chez les médias et dans l’opinion publique. Il en est tout autrement pour la question de la lecture : l’éviction de Roland Goigoux de l’École supérieure de l’Éducation nationale, l’engagement d’une procédure disciplinaire contre Pierre Frackowiak (qui s’est beaucoup exprimé sur ce site et dont chacun connaît le caractère constructif et responsable des propositions) montrent que nous sommes face à une offensive délibérée : le ministre se découvre. Fort heureusement, la riposte unitaire ne s’est pas faite attendre [ cliquer ici pour obtenir la « Lettre ouverte au Ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche » signée par de nombreuses associations et organisations ]. Il faut espérer qu’elle rencontrera l’écho qu’elle mérite dans l’opinion publique…
Associant des positions populistes bien connues et un appui sur les neurosciences censées permettre de légiférer sur les « bonnes méthodes » en pédagogie (nous voilà revenus au vieux temps de Lyssenko et de la « science officielle »), le ministre développe des propos dont le simplisme est inquiétant. Une fois de plus, nous sommes en face d’un déni de pédagogie. Car, soyons clairs : d’une part, l’état des recherches scientifiques sur la lecture ne permet pas - c’est le moins que l’on puisse dire - de considérer les propos du ministre comme les plus assurés scientifiquement… Mais, même s’il en était autrement, nous ne serions pas, pour autant, contraints de le suivre. Qu’on nous montre qu’en branchant des électrodes sur les élèves et en améliorant, par des techniques appropriées, le fonctionnement de leur computeur interne, on les amène plus vite à maîtriser certains savoir-faire… ne nous oblige pas à adhérer à ces méthodes. Sauf à confondre le dressage et l’éducation ! L’histoire de la pédagogie nous met en garde contre de telles songeries et nous suggère qu’une « bonne méthode » est, en même temps, une méthode qui permet de s’approprier des savoirs et de conquérir de la liberté, de gagner en habileté et en esprit critique, de s’exhausser au-dessus de l’ignorance et des réflexes conditionnés, de s’engager dans l’acte d’apprendre en mettant en jeu une intentionnalité… La lecture n’échappe pas à cette règle. Elle est même l’acte par excellence où cette règle doit s’appliquer. Pestalozzi, Jacotot, Montessori , Decroly et beaucoup d’autres nous l’ont appris : ils sont aujourd’hui tombés dans les oubliettes et ignorés par ceux-là mêmes qui défendent « la culture » ! Triste régression intellectuelle ! Triste climat médiatique qui confond efficacité et efficience ! Triste politique qui encourage quelques initiatives à caractère ouvertement « réactif », voire « réactionnaire », dont notre collègue Olivier Batteux a fait une bonne analyse sur son blog [ cliquer ici pour obtenir le lien ].
Mais, au-delà de l’épineuse question de la lecture, nous assistons aujourd’hui, plus généralement, à une préoccupante montée d’un « discours de la décadence » qui nous prépare, si nous ne réagissons pas, de graves retours en arrière. Les « discours de la décadence » sont, en Europe, une tradition bien vivace et réapparaissent, à chaque crise. Même s’ils se présentent souvent comme dénonciateurs des injustices, il ne faut pas les confondre avec les « discours de la révolte ». Les « discours de la décadence » pointent des questions effectivement préoccupantes (comme l’exclusion par exemple), mais ils le font toujours dans une logique du bouc émissaire : il s’agit non pas d’analyser la complexité des situations, mais de chercher et punir les coupables. Ils ne s’interrogent pas sur la manière dont on pourrait aider les acteurs à inventer des solutions originales à des problèmes nouveaux, mais s’installent dans la nostalgie et en appellent à la restauration. Ils ne cherchent pas en quoi l’histoire a, petit à petit, cherché à se dégager des fatalités pour tenter d’émanciper les hommes, mais ils dénigrent systématiquement ces efforts pour exalter un passé mythique. Ignorer l’histoire pour se réfugier dans le passé, voilà leur principe. Et le faire en manipulant les attaques personnelles, l’injure, les simplifications, le slogan, voilà leur méthode. Ne soyons pas naïfs : ce discours de la décadence fait le lit du totalitarisme car il finit toujours par en appeler à l’homme providentiel. Ce discours renvoie à la mythologie et s’imagine qu’un demi-dieu va arriver un jour pour mettre fin magiquement au lent tâtonnement des hommes… Le « discours de la décadence », c’est Gringoire et Doriot… Ce sont, aujourd’hui, quelques politiques et intellectuels médiatiques. Méfions-nous en comme de la peste ! Ils sont les pires adversaires de la démocratie !
Salut la compagnie,
[Mode Private On] Salut Rémy-lee ça fait un bail. Et ayé je suis instit en PE2, et j’ai des CP aussi en stage filé
[Private Off]
Rémy-lee dit:Par contre, là où je ne suis pas d’accord… ce sont les parents qui prennent la méthode syllabique achetée à la grande surface du coin et donnent à bouffer du b a - ba alors que l’enfant de maternelle doit avant tout structurer son langage oral, écouter et raconter des histoires de la littérature de jeunesse… s’étonner et être curieux du monde qui l’entoure et comprendre qu’il peut trouver des réponses grâce aux écrits, à la médiation des parents.
Pire encore j’ai vu des rééditions des manuels de Boscher, méthode syllabique à 100 % qui date de bien des années, et le pire c’est que les parents ce ruent dessus. En ayant la conviction qu’avant on savait mieux lire… et c’est faux! Faisons parler les chiffres. Une enquête de l’INSEE réalisée en 2002 indiquait que 4 % des 18-25 ans éprouvaient des difficultés sensibles à la lecture, contre 19 % des 55-65 ans.
Là cette année je vais faire une vidéo sur la lecture pour mon IUFM, j’ai négocié ça avec mes formateurs et ils sont ok (en plus ça fera partie de mon évaluation pour ma certification)… En gros ce sera une vidéo de 8 à 15 minutes traitant de la lecture qui permettra à la rentrée des classes, aux parents de CP de tenter de dissiper leurs craintes.
Voila le plan décliné en 5 points :
I. Avant on savait mieux lire que maintenant.
(Ce ne sont que des rumeurs. Faisons parler les chiffres, plutôt les nombres, lol!)
II. La lecture, ce n’est pas si facile.
III. Les différentes méthodes de lecture. Direct et indirect et tout le tralala
IV. Les IO.
V. Les recherches actuelles.
Avec un parcours d’une classe durant l’année des CP et un aperçu de ce qui se passe après.
Vous en pensez quoi?
Ces chiffres sont-ils fondés sur de enquêtes identiques touchant des échantillons comparables ? Ne peut-on pas désapprendre également ? Je trouve que c’est un peu vite dit !
Philippe me devance dans la réponse qui s’impose.
Méfions-nous des enquêtes et des évaluations qui disent ce que l’on cherche à leur faire dire.
La simplicité croissante des évaluations de CE2 et de sixième depuis plusieurs années a permis aux promoteurs des réformes “progressistes” de justifier leurs discours et leurs choix par une réussite apparente digne des bonnes vieilles dictatures communistes.
La droite populiste préfère emprunter les méthodes du fascisme en jouant sur les réflexes de peur, en pourrissant l’ambiance des écoles, en s’appuyant sur des pratiques de délation. Le durcissement des évaluations de CE1 en 2006 participe de cette stratégie.
Et du jour au lendemain le paradis devient l’enfer, le niveau qui gagnait les sentiers fleuris du génie baisse soudainement pour s’engloutir dans le gouffre obscur de l’illettrisme.
Manipuler les évaluations est un jeu d’enfant et nos politiques (de droite comme de gauche) sont restés très jeunes de ce point de vue.
J’ai beaucoup d’amis professeurs du secondaire. Parlez-leur de la qualité du brevet des collèges. J’ai des élèves de CM2 qui feraient zéro faute à la dictée.
Au fait, est-ce que les instituteurs d’hier étaient meilleurs en orthographe que les Professeurs des Ecoles d’aujourd’hui ?
Mais je suis un vrai crypto-réac moi.
Le totalitarisme a de beaux jours derrière lui et devant lui.
L’homme de la pampa