La chasse aux sorcières au CP commence !

La première fois où je me suis interessée à la methode globale c’est lorsqu’un papa m’a parlé de sa fille qui rentrait en CE1 sans savoir lire.

C’était donc il y a 4 ans, mon fils ainé n’était encore qu’en grande section de maternelle.

Ce papa me disait: “je comprends pas à mon époque, en fin de CP on savait lire, maintenant ils leur font apprendre des mots, des phrases par coeur et finalement elle ne sait pas lire, elle se mélange et lit tout de travers”.(invente des mots ex ou inverse l’ordre de ceux-ci par ex)

Il y a quelque temps je discutais avec un ami dont la petite amie est dyslexique, il me dit :“ça c’est la génération des apprentissages methode globale”.
Depuis, nous sommes revenus au semi-global (fallait pas insister…) puis le pur syllabique.
Mes deux premiers enfants ont donc eu du syllabique (Léo et Léa) avec un peu de global en début d’année (c’est trop bon :wink: ) et savaient parfaitement lire en fin de CP (la troisième est en grande section).

Je n’ai à ce jour trouvé aucun parent s’étant plaint des résultats de la methode syllabique, ce qui n’est pas le cas pour la globale.

Je n'ai à ce jour trouvé aucun parent s'étant plaint des résultats de la methode syllabique, ce qui n'est pas le cas pour la globale.

Attention à deux choses :
D'abord il n'y a jamais eu de méthode globale.. enfin .. si .. deux.
Deuxièmement : à moins que tu aies parlé avec un échantillon bien choisi de la population le fait que les parents que tu connaissent ne se plaignent pas ne peut être généralisé.

En fait il faut bien lire ce qu'à écrit Remy-lee dans les messages précédents. Tout y est expliqué.
Ensuite il faut voir au cas par cas : la maitresse qui faisait Léo et Léa faisait-elle aussi d'autres choses à côté? Faisait-elle apprendre ce qu'on appelle les "mots outils"? (du genre "un une des le la les avec pour" etc..)

Pour finir : des études en psychologie ont surtout démontré qu'un enfant motivé apprendra à lire quelque soit la méthode utilisée !! Je connais même des personnes qui ont appris seules (enfin .. presque)

Je finirai juste sur la citation du papa "A mon époque à la fin du CP on savait lire"... J'invite ce genre de personne à retrouver leurs cahiers de CM2 (afin de ne pas avoir trop mal :P) ... Notre mémoire a tendance à modifier nos souvenirs.

Euh… j’insiste, je ne veux fâcher personne, et certainement pas toi, tonton zimzamzoum. Je mets l’accent dans mon enseignement sur la motivation des élèves : c’est à mon sens le préalable nécessaire à tout succès. Je ne dis donc pas que tu es un mauvais enseignant ! Par contre, enseigner quelque chose que l’on ne connaît pas, c’est peut-être vrai avec les pélicans… mais j’ai un très mauvais souvenir d’un prof de guitare qui prétendait enseigner le chant en disant à qui voulait l’entendre : “Pas besoin de savoir chanter pour apprendre aux autres à chanter !”. Le résultat était absolument catastrophique. Je pense que tu peux apprendre l’orthographe aux élèves, mais que cela va te coûter dix fois plus d’attention, car ce n’est pas ton fort.
Attention tout de même de ne pas tomber dans la fascination pour la méthode après avoir oublié la fascination pour la discipline… Je me méfie de toutes les approches radicales ! D’abord parce que l’enseignement, c’est la rencontre de personnes, et il y a tellement de modes de rencontre entre les personnes !

Philippe dit:Euh... j'insiste, je ne veux fâcher personne, et certainement pas toi, tonton zimzamzoum. Je mets l'accent dans mon enseignement sur la motivation des élèves : c'est à mon sens le préalable nécessaire à tout succès.

Philippe dit:Je pense que tu peux apprendre l'orthographe aux élèves, mais que cela va te coûter dix fois plus d'attention, car ce n'est pas ton fort.
Attention tout de même de ne pas tomber dans la fascination pour la méthode après avoir oublié la fascination pour la discipline... Je me méfie de toutes les approches radicales ! D'abord parce que l'enseignement, c'est la rencontre de personnes, et il y a tellement de modes de rencontre entre les personnes !


Tu as tout à fait raison et je suis Tout à fait d'accord.
Philippe dit:Je mets l'accent dans mon enseignement sur la motivation des élèves : c'est à mon sens le préalable nécessaire à tout succès.


Je trouve ça très pernicieux. C'est le concept d'apprenance dont on est entrain de nous tartiner des pages dans la formation pour adulte où le formé doit être l'"entrepeneur" de sa propre vie.
Sanguo dit:
Philippe dit:Je mets l'accent dans mon enseignement sur la motivation des élèves : c'est à mon sens le préalable nécessaire à tout succès.

Je trouve ça très pernicieux. C'est le concept d'apprenance dont on est entrain de nous tartiner des pages dans la formation pour adulte où le formé doit être l'"entrepeneur" de sa propre vie.

Pernicieux peut-être, mais c'est tellement vrai. As-tu déjà essayé de faire apprendre à quelqu'un quelque chose qu'il ne voulait pas apprendre par manque de motivation?
Sanguo dit:
Philippe dit:Je mets l'accent dans mon enseignement sur la motivation des élèves : c'est à mon sens le préalable nécessaire à tout succès.

Je trouve ça très pernicieux. C'est le concept d'apprenance dont on est entrain de nous tartiner des pages dans la formation pour adulte où le formé doit être l'"entrepeneur" de sa propre vie.


Tout concept est pernicieux quand il est instrumentalisé au bénéfice d'une idéologie.

Pour ce qui me concerne, j'adhère tout à fait à ce principe d'être entrepreneur de sa propre vie professionnelle, pas seulement le temps d'une formation occasionnelle, mais plus généralement quant à son orientation, la connaissance de son environnement économique, des pistes de carrière possibles etc. Je pense que c'est un effort permanent à conduire sur soi : c'est être libéral vis-à-vis de soi-même, au sens le plus ouvert du terme.

Mais quelle est au fond la part des actifs qui VEUT et qui PEUT vraiment s'investir dans une telle démarche ? A mon avis, et c'est probablement regrettable, la grande majorité des actifs ne dispose pas d'une réelle autonomie sur ce plan.

Plus globalement, est-ce que ce n'est pas la notion de marché du travail elle-même qui est tendencieuse ? Trouver et occuper un emploi, est-ce que ça relève vraiment d'un mécanisme d'offre et de demande ? Une minorité d'actifs est effectivement capable de se positionner sur un marché de compétences avec ce que ça exige de réflexion, de remises en cause répétées, d'actions à entreprendre et d'investissement personnel quant à son propre capital de savoir-faire. Mais dans leur grande majorité, les actifs se positionnent davantage en tant que marchandises qu'en tant qu'entrepreneurs de leur propre parcours. Ils sont l'objet d'un échange économique, ils n'en sont pas acteurs.

Ce qui serait pernicieux, ce serait de faire croire qu'être responsable de sa propre vie est le cas de figure le plus général, une réalité d'ores et déjà actée. Adhérer à ce discours serait sans doute faire preuve de naïveté. Mais ne pas reconnaître le caractère nécessaire et libérateur de cette prise de conscience, de cette appropriation par chacun de son propre parcours, serait tout aussi pernicieux et relèverait tout autant d'une idéologie. Ce serait légitimer une forme de conservatisme et accepter d'être asservi.

Mais bon, on est là carrément dans le domaine de la formation pour adultes.
Je dérive, je dérive...
Vieux chat dit:Pernicieux peut-être, mais c'est tellement vrai. As-tu déjà essayé de faire apprendre à quelqu'un quelque chose qu'il ne voulait pas apprendre par manque de motivation?


Oui, c'est là où cela devient intéressant et où la pédagogie prend tout son sens.
Ted Lapinus & Phoenix dit: (...)


Beaucoup de choses interessantes mais difficile d'en discuter ici.