Bon alors je vais essayer de revenir sur les points de la video du topic qui sont un amoncellement de contre-vérités et d’approximations.
En fait si on y regarde de plus pres, on s’ apercoit que ce gars utilise des concepts scientifiques qu’il ne comprends, ni ne maitrise, il les mélangent et obtient une bouillie abracadabrante qui sous son vernis scientifique peut apparaitre aux yeux des non-specialistes comme potentiellement credible.
Ces theories farfelues se cultivent aussi sur le terreau de l’incertitude des vrais données scientifiques, incertitudes qui existent que par manque d’ information mais dont on sait qu’ elles restent dans le cadre des parametres existants et plausibles de la geologie petroliere.
Ces theories reviennent a la mode, comme un peu tout un tas de theories utilisant le domaine scientifique mais en detournant toutes ces vérités. Le fait d’avoir des ancrages de theories alternatives permet aux non-initiés d’avoir la possibilité de croire en quelque chose d’autre que la voie officielle meme si ca ne tient pas debout.
1.Le pétrole abiotique n’existe pas
Le pétrole c’ est bio,
c’est une théorie sans fondement scientifique qui est née de l’époque où on a découvert des gisements sibériens dans les séries précambriennes (Vendien-Ripheen). Ces couches réservoirs étant directement en contact avec le socle, cette hypothèse a été crée pour tenter d’expliquer la présence d’hydrocarbures (HC) dans ces roches très anciennes.
Or depuis on a clairement identifié la roche mère de ces réservoirs (Black Shales du Ripheen) et on connait leur rôle dans la migration et la diffusion des HC dans le bassin sibérien.
Aujourd’hui grâce aux échantillons et calibrations géochimiques des puits et a l’ utilisation des logiciels très sophistiques, on est capable de savoir de quelle roche mère provient l’huile, le type de kérogène, le degré de TOC, le moment de la maturation, de l’expulsion, la migration et le piégeage.
Seuls sur certains bassin dit « frontière », le manque de données géochimiques peut entrainer des incertitudes ou des interprétations par manque d’information qui peuvent faire le jeu de théories fumeuses.
2.Les gisements ne se rechargent pas
Je pense que ces élucubrations viennent encore une fois, d’une confusion regnant avec les personnes qui recoivent des informations qu’ils ne comprennent pas.
Physiquement Les volumes de HC en place ne reaugmentent pas (sauf par reévaluation des parametres geologiques du a une appreciation incertaine de depart) . Par contre le gars doit se tromper a cause dela recuperation primaire et secondaire. Un gisement peut avoir une production en déclin, et quand il passe en mode de recuperation secondaire, son facteur de recuperation augmente et du coup ses reserves aussi, mais le volume d’HC en place lui est strictement le meme. Ou bien il peut confondre aussi a cause du passage des réserves possibles en probables et des probables en prouvées. L’augmentation subite des réserves prouvées peut lui faire dire que d’un coup on a plus de pétrole alors qu’avant on en avait beaucoup moins.
3.Les pressions des gisements du GOM (Gulf of Mexico) sont des pressions anormales mais comprises entre 12000 et 20000 Psi.
Ces pressions sont connues et on sait les gérer, encore une fois le gars parlent de 70000 psi
mais son collegue geologue de BP a du lui dire : maximum between seventeen to twenty thousand psi, et il a confondu seventeen avec seventy.
Ces surpressions sont dus a la tectonique saline que generent les piegeages des HC par contact diapiriques. Mais elles augmentent avec la profondeur des reservoirs, BP a foré Deepwater Horizon a 18000 ft ce qui correspond a 12000 psi en pression de reservoir (pression faible pour le GOM).
Mais effectivement BP fore aussi dans la partie plus distale des depots turbiditiques du GOM a des profondeurs de l’ ordre de 32000-33000ft mais pas la ou se trouve Deepwater Horizon (partie proximale du bassin en pied de talus deltaique). Encore une fois une grande confusion.
4.Qu’est qui s’ est vraiment passé sur Deepwater Horizon ?
Déjà il faut savoir que c’ est comme dans les accidents d’avion, on a affaire a une combinaison de causes qui enchainées, vont conduire a la catastrophe.
Quand on fore dans ces structures en contact avec les diapirs de sels, on effectue une analyse par la sismique nous permettant de detecter ce que l’ on appelle les « Shallow Hazards », c’ est a dire les dangers possibles superficiels, qui sont des « bulles » de gaz coincées dans des couches sedimentaires superficielles en surpression a cause de la dynamique diapirique. Generalement on eévite ce genre de surprise en deviant le puit de plus loin par rapport a sa cible, car ces niveaux de gaz en surpression sont un cauchemar a controler pour les foreurs. Mais certaines compagnies peuvent prendre des risques et decider de forer au plus pres de la cible en gerant ces shallows hazards, ou bien elles les ignorent car l’etude n’ a pas été faite dans les regles de l’ art.
Il faut donc réaliser un « well casing » parfait par cimentation des couches supérieures dans des sédiments, contenant des fluides en surpression, et tres instables car non-consolidés.
Apres en cas de defaillances du casing, il y a toujours un BOP (Blow Out Preventer) a la base du puit en profondeur qui permet de cisailler le puit en deux si une remontée de gaz est detectée. Une vanne de sécurité en surface peut bloquer tout le système aussi. Bref rien de tout ca n’a fonctionné.
Il ont probablement foré en prenant des risques (ou ne le sachant pas, incomptences des geolgues ?), ils ont (avec Halliburton) realisé un casing pourri qui s’est désintegré rapidement et le double système de sécurité (BOP et vanne en surface) n’ a pas fonctionné non plus. Willian Murphy était a la manœuvre ce jour-la….
5. Mais savez-vous ce que l’on fore comme entrailles de la Terre dans le GOM ?
On fore la sequence M7 (M pour Miocene) une étage géologique relativement récent. Mais ce sont des niveaux profonds car il y a d’ énormes d’apport sédimentaires du Mississipi combiné la subsidence du bassin. Et les seules failles que l’ on trouvent dans le GOM (Gulf of Mexico), ce sont les failles associées a la tectonique saline, donc liée aux mouvements des diapirs par subsidence des sédiments dans les mini-bassins et réequilibrage salin. On est loin d’etre en contact avec de la croute …
Avec toutes les séquences de dépots et leur consequente epaisseur, avant qu’on atteigne la profondeur de la croute oceanique du GOM…
6. Sur les gaz libérés
Meme si les medias n’ en parlent pas, c’ est vrai, qu’est ce qui fait remonter le petrole, c’est sa partie de gaz dissous defini par le GOR (gas-oil ratio). Donc ce gaz dissous quand il arrive a la pression atmospherique se decomprime et se libere. Il va donc dans l’ atmosphere.
Maintenant faut arreter avec les concentrations, ca c’ est n’ importe quoi.
Avant il y avait beaucoup d’ endroits dans le monde ou le gaz extrait de sa fraction d’huile n’ etait pas récuperé ensuite car les termes contractuels ou les installations ne sont pas prevues pour, il etait soit brulé dans les torcheres, soit balancé dans l’atmosphere mais evidemment les concentrations de ces gaz toxiques (essentiellement CH4 et H2S) dilué dans l’ atmosphere c’ est que dalle…
Aujourd’hui avec la preoccupation des gaz a effet de serre et les normes tres strictes de HSE, ces gaz si ils ne sont pas vendus doivent etre gérés (re-injection dans le reservoir ou couches alternatives)
Si vous avez des questions n’hesitez pas ![]()
Loran dit:tupak amaru dit:puisque personne ne m'aimej'ai trouvé ma réponse tout seul :
Les marées noires oubliées du delta du Niger
Depuis cinquante ans et dans le plus grand silence, le pétrole brut se déverse en flots continus et pollue cette région. En comparaison, la catastrophe du golfe du Mexique semble surmédiatisée.
http://www.courrierinternational.com/article/2010/06/03/les-marees-noires-oubliees-du-delta-du-niger
on parle du golfe du mexique mais lisez cet article et vous constasterez vous même la différence de traitement de l'information...
Merci pour cet article, je ne connais pas assez le Nigeria pour etre au courant de ca, cependant on peut voir qu'il s'agit avant tout de fuites de pipes du a un certain contexte et non pas de puits comme pour Deepwater Horizon.
Quelqu' en soit les raisons, la gravité de la situation mériterait un éclairage et un avertissement équivalent a ce qui se passe dans le golfe du Mexique.
Bien sur elle mériterait plus d'attention, pourquoi on n'en parle pas? Même si ce n'est pas la même raison, ce sont les mêmes conséquences?
Et merci pour ton explication
Merci pour ton apport au sujet.