La mort programmée de nos objets de tous les jours

jmguiche dit:
Ouistoto dit:Je viens de regarder le reportage en entier. L'obsolescence programmée pose plus largement la question du capitalisme, cette pensée unique, et concerne donc le partage des richesses et "l'avidité de quelques uns". Mais, surtout, comme il est dit à la fin du reportage, il s'agit d'une question de valeurs individuelles. Parmi nous (et notamment parmi les plus jeunes, les plus accrocs à la consommation), qui ne change pas de téléphone mobile ou de tv pour la simple raison que l'ancien modèle marche encore ?
Merci, Rody, pour le partage de lien.
Olivier, employé de grande surface au service sav...

C'est simple le monde !
L'avidité de quelques un certes. L'emploi de beaucoup aussi.
Non?


Comme je le dis juste au-dessus et comme le documentaire le montre bien, c'est clairement de l'argument d'industriel pour faire croire que l'obsolescence programmée est indispensable à l'emploi. La société consumériste à la mode, la recherche du dernier gadget et la toute-puissance de la pub suffise à garantir nos emplois sans avoir à saboter le matériel qu'on vend. Surtout, qu'en plus, la plupart de ceux qui défendent cette idéologie des emplois sont prêts à délocaliser et à sous-payer leurs salariés malgré la manne que leur rapporte l'obsolescence programmée.

Clairement, les entreprises feraient beaucoup de profits sans ça et ça ne mettrait personne au chômage. Le docu n'est pas hyper clair sur ça, mais ça transparait bien quand même.

Le concept de “chantage à l’emploi” me fait bien marrer. Comme le dit loïc la même logique (maximisation des profits) implique mécanisation, délocalisation et diminution de l’emploi à l’échelle locale et globale. Donc diminution de la taille du marché à long terme. Marrant quand même que, même sans prendre en compte l’aspect écolo, on se rend compte que notre modèle de société est basé sur le sciage systématique de la branche sur laquelle il est assis…

–fab’, une bonne guerre, voilà ce qu’il nous faudrait (eh ? on me fait signe qu’il y a en à déjà 2-3 en route)

Surtout que c’est un peu fallacieux. Plutôt que d’acheter un lave-linge tous les cinq ans, je pourrais en acheter un tous les quinze et utiliser l’argent des deux autres pour consommer autrement et générer d’autres emplois (ne fut-ce qu’en laissant ma banque investir mon épargne). Trois fois moins d’emplois dans l’électroménager, trois fois plus ailleurs.

scand1sk dit: consommer autrement

:D
scand1sk dit:générer d'autres emplois

:D
scand1sk dit: en laissant ma banque investir mon épargne.


:cry:

Je n’ai pas vu le reportage. Je vais prendre le temps de le regarder. Cela doit être intéressant à voir.

Je vais cependant apporter ma pierre au débat … en tant qu’industriel.

Avant la période de mondialisation qui a favorisé le flux d’échange en tout point de la planète, dans le secteur qui est le mien, la perception de robustesse de notre produit faisait vendre. Lorsque pour des raisons d’économie nous imaginions réduire les épaisseurs de matière des composants du produit fini ou passer à une matière moins “noble”, des résistances commerciales s’exprimaient vigoureusement. On ne changeait donc rien ou peu de chose sur la conception. A cette époque là, nous ne pensions à aucun moment pondre un produit à durée de vie prédéfinie.

Aujourd’hui avec les produits venant d’asie, les prix sont tirés vers le bas. Tous les industriels européens se sont lancés vers des produits “low cost”. Mon entreprise n’y échappe pas. Qu’est ce que cela sous entend:

1/ usage de matériaux à coût réduit
2/ dimensionnement mécanique des pièces “aux limites”
3/ usage poussée de l’automation pour la production ( dans la mesure où cela est rentable en raison du coût de l’investissement ).
4/ les produits doivent éventuellement passer les normes européennes ( NF, DIN, …) qui exigent, entre autres, des tests d’endurance à nombre de cycle de fonctionnement défini.

Alors que par le passé, les produits dépassaient largement les X cycles normatifs pour tendre vers ??? ( à vrai dire on ne savait pas trop quelle était la durée de vie réelle ), aujourd’hui on fleurte avec la limite, on optimise afin de ne pas enchérir le prix et être toujours compétitif dans notre monde globalisé.

Je veux donc dire par là qu’à aucun moment nous nous disons que le produit doit durer 1 an, 2 ans ou plus, aujourd’hui, lors de la conception nous nous fixons un prix à atteindre et éventuellement une norme, ce qui aboutit quelque part à ce dont vous faites état: une durée de vie limitée … et prévisible lorsqu’une norme est suivie.

Mitsoukos dit:
scand1sk dit: en laissant ma banque investir mon épargne.

:cry:


Pourquoi pas ? Évidemment, je parle d'investissement (celui qui aide les entrepreneurs à se re-lancer), pas de spéculation.
Fred. dit:
Je veux donc dire par là qu'à aucun moment nous nous disons que le produit doit durer 1 an, 2 ans ou plus, aujourd'hui, lors de la conception nous nous fixons un prix à atteindre et éventuellement une norme, ce qui aboutit quelque part à ce dont vous faites état: une durée de vie limitée .... et prévisible lorsqu'une norme est suivie.


A aucun moment TU ne dis que le produit ne doit durer que X années. Mais le docu montre que la réalité de certains produits est tout autre (pour l'imprimante, c'est juste surréaliste).

Ce que tu décris ne me choque pas. La manière dont nous consommons amène à ce comportement industriel. Il est dommage qu'on en soit arrivé, mais ça ne me choque pas. Ce qui me choque, c'est la logique de certains industriels de réellement calibrer leurs produits pour qu'il ne dure qu'un temps défini par l'entreprise. C'est, je pense, très différent (l'un est commandé par le client (même si c'est plus complexe que ça), l'autre est voulu par l'industrie contre le client).

Donc en fait, si je suis bien, l’idée serait de changer la norme, et/ou d’imposer un coût de reprise à l’entreprise pour l’obsolescence de ses produits ?

El comandante dit:imposer un coût de reprise à l'entreprise pour l'obsolescence de ses produits ?


C'est à mon sens la seule solution pour sortir du "tout jettable" : imposer la prise en charge des coûts réels des produits au producteur (qui répercutera nécesairement sur le consommateur). Donc en incluant les coûts de recyclage / stockage / traitement des déchets. Vous savez qui paye ça en ce moment ? Les produits de merde deviendraient plus chers et la balance en serait chamboulée... (et il n'est pas impossible que certaines taxes locales baissent :mrgreen:).
El comandante dit:Donc en fait, si je suis bien, l'idée serait de changer la norme,


Dans notre cas oui.

Il faut savoir que l'obtention d'un certificat d'une norme quelconque constitue un passeport pour la vente à certains de nos clients. Et fort heureusement, ces normes ( NF en france ) ont une "aura" grandissante, obligeant de plus en plus les clients ( grandes surfaces spécialisées , grossistes, ... ) à l'exiger pour les produits qu'ils vendent.

Mais si la norme devient trop contraignante obligeant à développer des produits dont le prix ne correspond plus au "ventre" du marché, il est fort probable que nombreux industriels développeront des produits non normés avec une dérive en qualité et une durée de vie limitée ... ce qui est déjà le cas.


Nota: j'ajoute le point suivant. Il faut savoir que les plus grands promoteurs des normes européennes, ce sont les industriels européens eux-mêmes. Ils ont vu dans ces normes une barrière ou un frein à l'arrivée de produits en provenance de pays éloignés.
Sigurd dit:Le mieux en fin de compte, c'est de se passer de frigo, tout est beaucoup plus simple.
Essayé, et adopté !


Si tu pouvais donner plus de détails, ça m'intéresse !

Par exemple, comment fais-tu pour stocker ton beurre, ton lait, etc ?
Fred. dit:Nota: j'ajoute le point suivant. Il faut savoir que les plus grands promoteurs des normes européennes, ce sont les industriels européens eux-mêmes. Ils ont vu dans ces normes une barrière ou un frein à l'arrivée de produits en provenance de pays éloignés.

Ce qui fait d'ailleurs l'objet de grosses difficultés et de belles empoignades lors des négociations d'accords de libre-échange. :mrgreen:
El comandante dit:
Fred. dit:Nota: j'ajoute le point suivant. Il faut savoir que les plus grands promoteurs des normes européennes, ce sont les industriels européens eux-mêmes. Ils ont vu dans ces normes une barrière ou un frein à l'arrivée de produits en provenance de pays éloignés.

Ce qui fait d'ailleurs l'objet de grosses difficultés et de belles empoignades lors des négociations d'accords de libre-échange. :mrgreen:


Exact.

Ceci dit rien n'interdit à un industriel chinois ou américain par exemple de développer des produits conformes aux normes européennes.

Mais cela exige pour eux de développer des produits qui ne correspondent pas à leur marché ...
goetzilla dit:
Sigurd dit:Le mieux en fin de compte, c'est de se passer de frigo, tout est beaucoup plus simple.
Essayé, et adopté !

Si tu pouvais donner plus de détails, ça m'intéresse !
Par exemple, comment fais-tu pour stocker ton beurre, ton lait, etc ?


Pour le beurre, nous avons un beurrier en terre cuite que l'on retourne dans un récipient. Un léger fond d'eau au fond de celui-ci empêchant le contact avec l'air annule l'oxydation du beurre. Résultat : le beurre reste tendre et garde son goût. On garde du bon beurre fermier de cette façon pendant plus d'une semaine, même en été.

Pour le lait, au début on s'en passait ; puis on a décidé d'acheter une fois la semaine en même temps que le beurre et on le consomme le jour même ou le lendemain. Et quand on tarde à le boire, on obtient une excellente faisselle. :pouiclove:

Je rebondis juste sur Apple et l’obsolescence programmée. Dans le reportage afin de s’éviter un procès qui fait mauvais genre la firme à la pomme a dédommagé tous les clients avec des bons d’achats. Or l’I-pad nouveau bijou technologique et tout çà a un “défaut” de conception : la batterie est soudée. Résultat quand ta batterie est morte tu raques 600$ pour un nouvel I-pad, ça tombe bien la version 2 de l’engin est sortie récemment. Bizarre, vous avez dit bizarre :?:

Sigurd dit:
goetzilla dit:
Sigurd dit:Le mieux en fin de compte, c'est de se passer de frigo, tout est beaucoup plus simple.
Essayé, et adopté !

Si tu pouvais donner plus de détails, ça m'intéresse !
Par exemple, comment fais-tu pour stocker ton beurre, ton lait, etc ?

Pour le beurre, nous avons un beurrier en terre cuite que l'on retourne dans un récipient. Un léger fond d'eau au fond de celui-ci empêchant le contact avec l'air annule l'oxydation du beurre. Résultat : le beurre reste tendre et garde son goût. On garde du bon beurre fermier de cette façon pendant plus d'une semaine, même en été.
Pour le lait, au début on s'en passait ; puis on a décidé d'acheter une fois la semaine en même temps que le beurre et on le consomme le jour même ou le lendemain. Et quand on tarde à le boire, on obtient une excellente faisselle. :pouiclove:


Nan, mais comment tu fais pour la bière ? :shock:
djoul dit:
Nan, mais comment tu fais pour la bière ? :shock:
eau + sel... Comme pendant l'antiquité !

ya un truc qui me chiffonne dans ce débat

la mort programmée des objets n’est pas vraie, sauf exception et encore.

c’est l’obsolescence programmée le débat.
la différence est que la figurine d’un jeu ne fondra pas au bout d’un certain temps, mais plutôt que la société va faire croire qu’il est devenu obsolète, inutile, dépassé et qu’il doit être remplacé.

mais à aucun moment la figurine ne “meurt” sous une quelconque forme.

D’ailleurs, cette “mort” programmée reviendrait à une sorte de location longue durée. J’achète un produit qui va crever, qui va avoir une fin de vie, donc je le “loue” un temps donné. Or, si certains produits périment, d’autres ne vieillissent pas, et c’est bien là l’idée d’obsolète qui apparait.

après avoir crée le besoin, la société de consommation s’est vue confrontée au problème du renouvellement de l’achat.

Et maintenant on est face à la pénurie de ressource

Moi je dis Vive l’occasion et c’est comme ça que je vais acheter la majorité de mes jeux !

benderouen dit:Je rebondis juste sur Apple et l'obsolescence programmée. Dans le reportage afin de s'éviter un procès qui fait mauvais genre la firme à la pomme a dédommagé tous les clients avec des bons d'achats. Or l'I-pad nouveau bijou technologique et tout çà a un "défaut" de conception : la batterie est soudée. Résultat quand ta batterie est morte tu raques 600$ pour un nouvel I-pad, ça tombe bien la version 2 de l'engin est sortie récemment. Bizarre, vous avez dit bizarre :?:

C'est pas 600 dol, c'est la moitié du prix du neuf...
Bon, c'est pas terrible ad même.

Comme une bombe des CCC :pouicgun: