La prise de tête du jour: qu'est ce qu'un jeu?

Les résultats du Bac sont dévoilés ce soir, je sais (je croise les doigts pour mes élèves!! :pouicintello: ), il n’est donc plus l’heure pour la philo…Cependant hier soir, au cours du repas entre profs, après avoir évoqué Domenech et Bétancourt, j’ai orienté la conversation vers les jeux, et un collègue qui me demandait en quoi consistaient ces jeux que je vantait tant, m’a fait la réflexion suivante:
Le go et les échecs, ce ne sont pas des jeux, car il demandent un fort apprentissage, les débutants n’ayant aucune chance face aux confirmés, et on ne joue pas si on ne s’amuse pas, pour lui, en bref, le jeu doit être associé à amusement et chances équitables…
Or j’ai pratiqué tant de jeux aux mécaniques implacables que, même si le plaisir que j’en ai retiré est indéniable, la taux d’amusement reste parfois très faible. J’ai par exemples gagné ma dernière partie de San Marco la semaine passées contre deux débutants , avec quasiment 100pts de plus qu’eux, et j’avoue n’en avoir tiré ni gloire, ni amusement :|
Alors, doit on s’amuser pour dire que l’on joue?
Où commence la notion de jeu?
un Efferalgan, vite!! :shock:

Mon dernier article sur PP: Frankenstein (Tilsit)
http://www.petitpeuple.fr/Accueil/index … 7&Itemid=1

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Merci Kouyne d’avoir exhumé ces topics fort instructifs!
Je cite:
Le jeu : C’est d’abord une pratique désinteressée - ou presque - qui nous apporte du plaisir et de l’amusement
Le jeu : c’est aussi l’objet qui permet cette pratique


Certains “jeux” ne m’apportent ni plaisir ni amusement car je sais que je vais prendre un rouste ou que je vais en mettre une. C’est souvent le cas des jeux à apprentissage lourd, tels les échecs. Sur ce point, mon collègue n’a pas tort (Il a peut-être même raison, le bougre)

Qu’est-ce qu’un jeu ? Et bien “Un jeu” est peut-être la réponse à la question “Qu’est-ce que la vie ?”…


Heu… pardon, un moment d’égarement… :oops:

Je connais toutes les réponses à ces questions existentielles mais je n’ai pas le temps d’y répondre car je dois jouer, là, tout de suite… :P

Réponse existantielle personnelle:

Un jeu c’est un amusement avant tout: d’accord
Un amusement se qualifie par rire jusqu’au oreille, sourire: pas d’accord!

Même si je vais râler durant toute une partie lors d’un jeu de plateau, parce que je joue mal, parce que la personne en face de moi casse la partie, ce n’est pas pour autant que lorsque le jeu sera fini, on en parlera, on diagnostiquera ce qui était bien et ce qui l’était moins, c’est là une sorte d’amusement aussi.

Le jeu est pour moi une thérapie: lorsque je joue, je ne pense à rien d’autres, les soucis ne sont plus là, je parle, discute, dispute, ris, râle etc… c’est ça aussi l’amusement en général, ce sont plein de choses que le jeu m’apporte qui font que c’est un hobi, un amusement, pas simplement le fait de rire :D

kefine dit:
Le jeu est pour moi une thérapie: lorsque je joue, je ne pense à rien d'autres, les soucis ne sont plus là, je parle, discute, dispute, ris, râle etc... c'est ça aussi l'amusement en général, ce sont plein de choses que le jeu m'apporte qui font que c'est un hobi, un amusement, pas simplement le fait de rire :D


Réponse très intéressante, qui me fait dire aussi que le jeu ne peut se construire qu'au-travers d'une relation compétitive ou coopérative, s'il n'y a ni l'un ni l'autre, du fait par exemple d'un niveau trop déséquilibré entre les deux joueurs (cas des échecs, vous l'aurez compris j'y suis nul et les ai en horreur), on n'est plus dans le jeu mais dans l'apprentissage frontal et modélisé.

En laissant de côté la définition institutionnelle du jeu et les multiples développements des psychologues, éducateurs et j’en passe, il reste que chacun a sa propre définition (disons vision) du jeu.

A mon sens, le fait de jouer consiste à créer un aparté de la réalité pendant une durée définie et régie par des règles. Ces règles peuvent être explicites (les règles du jeu, imprimées) ou plus tacites (dépendant de ce fait des joueurs eux-mêmes).

Pendant un jeu, la réalité est mise de côté, on oublie ses amis et ses ennemis (j’en rajoute un peu) et l’aspect relationnel part sur une base neutre, chacun faisant en sorte que la réalité n’ait pas de prise sur le jeu.
Le jeu a des vertus pédagogiques reconnues, de par les situations dans lesquelles les joueurs se retrouvent plongés.

Vous allez me dire que je joue sur les mots, mais je me lance :

oscardejarjayes dit:…pour lui, en bref, le jeu doit être associé à amusement et chances équitables…

Quelqu’un connait un jeu où les joueurs ont des chances équitables, autres que les jeux de pur hasard? Les enfants qui jouent au ballon sont favorisés/défavorisés par leur état physique, et les adultes jouant à des jeux compliqués (pour n’en citer aucun) n’ont pas la même capacité intellectuelle.
oscardejarjayes dit:Or j’ai pratiqué tant de jeux aux mécaniques implacables que, même si le plaisir que j’en ai retiré est indéniable, la taux d’amusement reste parfois très faible.

Je ne vois pas la différence entre le plaisir et l’amusement. Est-ce que le taux d’amusement dont tu parles est une moyenne des joueurs présents autour de la table?
oscardejarjayes dit:Alors, doit on s’amuser pour dire que l’on joue?

J’en suis convaincu. Il suffit de regarder les enfants dans la cour de récréation : “c’est plus du jeu!” marque la fin anticipée d’un jeu, l’un des joueurs ne s’amusant plus.
Si je joue à un jeu sans m’amuser, c’est soit un bon geste pour occuper ma nièce soit du masochisme.

Moi je dirai tout simplement : “je joue donc je suis…” :mrgreen:

Rico, philosophe des temps modernes ! :holdpouic:

on a deja entendu egalement, en concours à l’oral

“donnez moi la place du je dans le jeu”

profond … ;-p

topkewl qui a eu du bol de pas avoir ce genre de question

La question de l’amusement (et de manière plus générale, de la prise de plaisir) dans un jeu est intéressante. Mes 2 cents à la réflexion:

Pour rebondir sur les jeux à haut taux d’apprentissage, le Go est certainement mon jeu (tous types confondus) préféré. Cependant, il est vrai que je ne prend aucun plaisir à mettre une tatane à un débutant (de même qu’il ne prend certainement aucun plaisir à se faire torcher). Au delà de ça, on est bien dans une situation de jeu.

Dans des cas comme ça, je propose plutôt une partie d’apprentissage (où le résultat n’importe évidemment pas), lors de laquelle je joue des coups pas trop méchants tout en expliquant certaines notions au fil de la partie. Est-ce toujours du jeu? Je dirais que non. Est-ce que j’y prends du plaisir? Oui! Moins que dans une vraie partie, certes, mais j’aime partager ma passion et l’enseigner si besoin est.

Dans un cas, je joue au GO sans plaisir, dans l’autre, je prend du plaisir en n’y “jouant” pas (mais en l’enseignant). Alors pourquoi est-ce que j’aime le Go? Je suis maso?

J’ai une proposition de réponse: En fait, ce que j’aime dans les jeux (et dans le Go en particulier), c’est l’analyse de la situation, la “résolution de problème” au sens large, la réflexion. Dans le cas d’une vraie partie contre un débutant, sauf son respect, il jouera des coups tellement mauvais que je n’aurai pas à réfléchir pour les contrer. Pas fun, donc. Dans le cas d’une partie d’apprentissage, la composante “jeu” pure s’efface, mais le côté analyse, réflexion est cette fois bien présent. Donc, fun!

en dehors de l’amusement et pour étendre le sujet …

Le jeu, c’est aussi le plaisir de faire découvrir, de donner des pistes, de voir les joueurs évoluer sur un jeu, s’améliorer.
C’est aussi le plaisir de lire une règle, de la partager, de la transmettre et de partager un bon moment autour d’une table !

La question que je soulèverais moi, c’est:

Est-ce que l’amusement est une condition nécessaire à la notion de jeu, ou une condition suffisante?

En gros, un amusement appartient-il au jeu, ou le jeu appartient-il à l’amusement?

Déjà, je séparerais les notions de ludisme et de jeu. Le jeu appartient lui au ludisme, mais le ludisme ne comprend pas que le jeu. Le jeu est une entité comprenant, des règles, une mécanique, et la détermination d’un vainqueur.

Le plaisir de jeu vient-il des règles, de la mécanique ou de la concurrence? Quelle(s) part(s) du plaisir de jeu peut constituer le moteur ludique? Cette/ ces part/parts du plaisir de jeu tiennent-elles de l’amusement?

Je pense que sur ces axes de développements, à peu près tout joueur se retrouve. Mais dans les réponses, les avis divergent parfois fortement.

Pour ma part, le moteur ludique alimente autant la satisfaction (progrès, résultat, réflexion), l’amusement et/ ou l’interaction avec les autres joueurs. Donc l’amusement peut tenir du jeu, mais il n’est pas une condition nécessaire. :D

Le problème qu’il y a à passer par le concept d’amusement, c’est-à-dire de plaisir, pour définir le jeu, c’est que nous avons pas tous le même rapport au plaisir. Certains prennent du plaisir à faire une chose, alors que d’autres trouvent cette chose très déplaisante. Comme mentionné plus haut, une même partie d’Echecs peut être fort amusante pour le joueur blanc et très pénible pour le joueur noir. Que faut-il en conclure ? Que Les Echecs sont un jeu pour certains et pas pour d’autres ? Mais est-ce qu’il nous viendrait à l’idée de dire qu’un chien peut être un chien pour les uns et pas pour d’autres ? Assurément pas. Un chien est un chien. Est-ce que les jeux seraient différents ?

Kouynemum dit:pour traiter votre sujet, vous avez droit à tous les documents, y compris les annales TT
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ou bien encore là, pour une approche plus spécifique :arrow:
:)


Je me souviens avoir lancé il y a fort longtemps un sujet sur :
Les mathématiques sont-elles un jeu ?

Mais en revanche je ne saurais le retrouver ! :?

j’ai vu il y a peu de temps dans un livre, que l’homme est un animal comme les autres , et les jeunes fauves ‘jouent entres-eux pour apprendre la vie,
le jeux fait partie pour eux de leur éducation, mais le résultats de leur jeu n’ a aucune conséquence dans leur vie, il ne mourrons pas de fin car ils ont été battus, ils pourrons faire mieux une prochaine fois.

La réfléxion dans un des topics rallumés par Dame Kouyne, où il est question de séparer les notions de jeu et de jouet, me feront dire que, si le jouet est divertissant du fait de son univers moins contraint, celava à l’encontre de certains préceptes Freudiens tendant à montrer quele plaisir se prend surtout en transgressant des interdits ( des règles de jeu, le cas échéant)
Paradoxe? :^:

oscardejarjayes dit:La réfléxion dans un des topics rallumés par Dame Kouyne, où il est question de séparer les notions de jeu et de jouet, me feront dire que, si le jouet est divertissant du fait de son univers moins contraint, celava à l'encontre de certains préceptes Freudiens tendant à montrer quele plaisir se prend surtout en transgressant des interdits ( des règles de jeu, le cas échéant)
Paradoxe? :^:

"surtout" veut dire qu'il y a d'autres moyens d'obtenir du plaisir. Ensuite il faut mettre le travail de Freud en relief avec sa propre vie et ses propres névroses.
Nighteye dit:j'ai vu il y a peu de temps dans un livre, que l'homme est un animal comme les autres , et les jeunes fauves 'jouent entres-eux pour apprendre la vie,
le jeux fait partie pour eux de leur éducation, mais le résultats de leur jeu n' a aucune conséquence dans leur vie, il ne mourrons pas de fin car ils ont été battus, ils pourrons faire mieux une prochaine fois.

Quel est le titre de ton livre, j'ai feuilleté un livre dans le genre il y a peu. C'est passionnant ces histoires d'animaux (éthologie ? naturalisme ? je ne sais pas comme on appelle ça), on apprend peu à peu qu'ils ont une forme de culture alors qu'on pensait que c'était le propre de l'homme.