Comme certains, je l’ai trouvé très américano-centré et j’ai été un peu déçu pour ma part. Heureusement les anecdotes et les tranches de vie ont relevé le niveau d’un reportage qui aurait été, sans cela, un peu clichouille quand même…
De bons passages cependant.
(les Geeks qui se font taper par les Joks c’est ultra-américain. Perso, même si je passais tous mes week-ends enfermé dans la cave de tel ou tel membre du groupe et qu’on faisait des jdr ou du jeu de société sans arrêt, je n’ai jamais été persécuté pour mes activités ludiques… peut-être un peu pointé du doigt à l’époque des bons vieux reportages de Mireille Dumas et de ce bon vieux Docteur Abgraal.)
Un reportage très sympa, mais je ne me suis pas vraiment reconnu dans le Geek made in USA, moi même dans ma jeunesse, je n’ai pas eu cette impression d’être mis de côté parce que j’adorais les BD ou comics, ou que j’étais un passionné d’informatique, ou de JDR, sauf lorsque cette très chère et grande reporter Mireille à fait c’est émission ou professionnalisme et objectivité transpiré par tout les pores.
Vous me faites penser à un truc (d’ailleurs énoncé dans les 2 reportages) : les geeks ont tendance à dire ce qui est geek, et ce qui ne l’est pas. Ainsi pour plusieurs, le doc est “mauvais” parce qu’il se concentre beaucoup sur certains aspects propres aux US, ce qui est un choix hein. Mais qu’est-ce qui est propre aux geeks ? beaucoup de trucs qui sont venus des US, comme D&D. C’est donc juste de l’histoire. Et c’est le fil qui est retenu, avec les joks etc. Evidemment il faut faire la part des choses pour un français, c’est si dur que ça ? Après je constate aussi que le docu n’est pas si “americanocentré” que ça : on parle beaucoup du Seigneur des anneaux, de l’arrivée de l’informatique. Enfin bref, moi je me suis autant reconnu dans Suck my Geek que dans celui-là.
Sans dire ce qui est geek ou non, moi c’est pas le fait que ce soit americano-centré qui m’a déçu, mais surtout l’intêret des témoignages. Le doc était finalement superficiel. Dans SMG y avait pas mal d’analyses que je trouvais très juste, j’avais l’impression de regarder un truc intelligent. Ici c’était surtout visuel, certes bien foutu et souvent drôle, mais tirant pas mal vers la caricature.
paul moud ubid dit:Sylvano dit:
Tiens, une petite question (sans tricher, hein, pas de recherche sur le net) pour les geeks : avez-vous reconnu l'un des deux héros du film Revenge of the Nerds ? Ce comédien est célèbre pour (au moins) autre chose.
trouve pas !!
C'est Anthony Edwards, le Dr Greene de la série Urgences. Vu aussi au cinéma dans Zodiac, par exemple.
Pour l'anecdote, Urgences rassemble d'ailleurs pas mal de gens ayant participé aux films et séries évoqués dans le docu : Anthony Edwards donc, mais aussi Abraham Benrubi (Larry Kubiac dans Parker Lewis), Linda Cardellini et Busy Philipps (Freaks & Geeks)...
Non, non, j'suis pas un geek.
shaudron dit:Sans dire ce qui est geek ou non, moi c'est pas le fait que ce soit americano-centré qui m'a déçu, mais surtout l'intêret des témoignages. Le doc était finalement superficiel. Dans SMG y avait pas mal d'analyses que je trouvais très juste, j'avais l'impression de regarder un truc intelligent. Ici c'était surtout visuel, certes bien foutu et souvent drôle, mais tirant pas mal vers la caricature.+1
Bof, Suck my geek était franco français alors ? Impossible pour une chaine franco allemande de faire la même chose que Suck my geek.
Je veux bien qu’on le trouve incomplet à la limite, mais de la caricature, pas du tout d’accord.
Encore une fois, rien à voir avec l’origine du truc… franco-français ou pas, on s’en fout, c’est une question de démarche. D’ailleurs rien dans suck my geek n’est typiquement français, beaucoup de témoignages pourraient être ceux d’américains que ça ne choquerait pas, et il y a un certain nombre de témoignages anglophones.
C’est juste que je trouve les témoignages de ce doc moins porteurs de sens. Ca se borne à “on avait une table dans le fond de la cantine parce qu’on étaient marginaux”, et ça s’attarde surtout sur ce qui fait la caricature du geek - le nerd, petites lunettes et air empoté. Dans SMG, sur les tas de personnes interrogées, y en a pas tant que ça des binoclards empotés, finalement, et pourtant ce sont tous des gros fondus de leurs domaines… et les témoignages d’Alexandre Astier, les analyses socio-truc des deux journalistes dans la limousine sont quand même un poil plus malines que ce qui est développé dans le docu d’Arte.
Oui mais les gars interviewés dans SMG ont tous la quarantaine ou pas loin, ils ont sûrement eu quelque chose à voir avec le geek empoté en question 20 ans + tôt.
Sans doute, y a de bonnes chances… 'fin bon, peu importe…
shaudron dit:ça s'attarde surtout sur ce qui fait la caricature du geek - le nerd, petites lunettes et air empoté.
C'est plus un cliché qu'une caricature. Tous les geeks ne sont pas des nerds - le documentaire fait bien la distinction - mais on en trouve beaucoup dans ce milieu. D'ailleurs, je n'ai pas vu de nerd parmi les gens qui témoignaient. Je crois que la question de l'âge est importante. En grandissant, le geek prend de l'assurance. Il s'assume et s'affirme, et par là cesse d'être un nerd.
Ce que je retiens de ces 2 docus: le nerd est souvent maigrichon, avec de grosses lunettes, de grandes dents en avant, la raie au milieu et des pantalons trop courts.
Le geek est souvent hirsute, mal rasé ou barbu, plutôt bedonnant, parfois tatoué, avec un t-shirt toujours imprimé d’une référence geekeste.
En gros le 1er est complexé et le second ne l’est plus.
Les deux docus sont sympa à regarder mais je ne me suis pas vraiment reconnu dans l’un et l’autre. Je ne suis donc pas un geek?
Dod dit: Je ne suis donc pas un geek?
La verité est difficile a avaler parfois.
Sois fort !
Pour moi ma “Geekitude” je l’ai plus vécus comme une “contre culture”.
Pour le coup mes potes et moi étions pas particulièrement bon en classe, mais on aimait la fantasy, les jdr, les jeux de plateaux. On étaient des Weirdo, mais ça pouvait être considéré comme cool par certaine filles, les punkettes, gothiques ou babos.
Il y avait aussi une grosse base politique dans tous ça. Qui dit contre culture dit gauchistes qui écoutent rage against the machine et va manifester plus souvent qu’à l’accoutumé. Tout mes potes et moi même étions bi-classés rôlistes/militants.
Ce côté contestataire et politique semble complètement absent chez le geek US, alors que je pense qu’il n’est pas si rare chez le geek français. Contrairement au Nerd, qui pour le coup pour moi sont clairement proche de cette archétype américains de bon en classe, timide avec les filles, portant des grosses lunettes et n’ont effectivement aucune références politiques affichés.
Dod dit:Ce que je retiens de ces 2 docus: le nerd est souvent maigrichon, avec de grosses lunettes, de grandes dents en avant, la raie au milieu et des pantalons trop courts.
Le geek est souvent hirsute, mal rasé ou barbu, plutôt bedonnant, parfois tatoué, avec un t-shirt toujours imprimé d'une référence geekeste.
En gros le 1er est complexé et le second ne l'est plus.
Les deux docus sont sympa à regarder mais je ne me suis pas vraiment reconnu dans l'un et l'autre. Je ne suis donc pas un geek?
Je ne crois pas que ce documentaire ait sérieusement voulu dire que le geek et le nerd se définissent par une apparence physique. Le geek, c'est avant quelqu'un qui a une certaine culture (SF, Heroic Fantasy, Comics, JdR, jeux vidéo...). Le nerd aussi a cette culture, la différence d'avec le geek étant que le nerd est associal.
Mat dit:Il y avait aussi une grosse base politique dans tous ça. Qui dit contre culture dit gauchistes qui écoutent rage against the machine et va manifester plus souvent qu'à l'accoutumé. Tout mes potes et moi même étions bi-classés rôlistes/militants.
Ce côté contestataire et politique semble complètement absent chez le geek US, alors que je pense qu'il n'est pas si rare chez le geek français.
Je suis assez étonné par ça. A mes yeux, la culture geek se marie mal avec une dimension politique. Faire de la politique, c'est vouloir agir sur le réel, faire changer les choses... Or le geek lui se meut dans l'imaginaire. Ce qu'on lui reproche, c'est justement qu'il n'a pas les pieds sur Terre, qu'il cherche à s'évader de la réalité.
Comme quoi il y a des clichés même entre geek.
Pour le coup pour mes potes et moi l’imaginaire des mondes de Jdr est une porte d’évasion. On pourrait se dire “inadapté socialement” dans le sens où la société ne nous convient pas du tout.
Sauf que vivre des aventures virtuelles n’empêche pas de s’engager dans le quotidien.
Je ne suis pas punk, mais tu serai surpris du nombre de kepon qui font du jdr. En particulier warhammer.
Mat dit:Je ne suis pas punk, mais tu serai surpris du nombre de kepon qui font du jdr.
Et aussi du jeu de figs, du plateau, du wargame...
MOz dit:Je suis assez étonné par ça. A mes yeux, la culture geek se marie mal avec une dimension politique. Faire de la politique, c'est vouloir agir sur le réel, faire changer les choses... Or le geek lui se meut dans l'imaginaire. Ce qu'on lui reproche, c'est justement qu'il n'a pas les pieds sur Terre, qu'il cherche à s'évader de la réalité.
Je pense que c'est tout le contraire. Créer des mondes imaginaires ou y évoluer en reconnaissant les codes, c'est un moyen d'expérimenter des thèses politiques. Mais je ne pense pas, à l'inverse de Mat, que ce soit forcement des thèses progressistes.
La litterature medfan est assez souvent conservatrice, voire raciste et misogyne. La litterature d'anticipation est à l'inverse plus généralement ancrée dans la contre-culture de son époque.
Dans les deux cas, le lecteur est libre d'adhérer au message sous-jacent, de le rejeter ou de passer complétement à côté.
Cette conscience politique, mariée à une compétence technologique, est ce qui a donné naissance entre autre au logiciel libre (Stallman et la FSF), aux mouvements de défenses du net (EFF), aux cypherpunks des 90' et aux hacktivistes d'aujourd'hui. L'existence de tous ces mouvements prouve, d'ailleurs, que c'est loin d'être une spécificité française.
Il y a des geeks politisés. Vous avez raison. Mais je doute que la part des geeks politisés soit supérieure à la part des gens politisés dans la population globale. Mon sentiment, comme je le disais plus haut, c’est plutôt l’inverse. Je ne suis pas sûr que les geeks politisés sont politisés parce qu’ils sont geeks.