Roswell dit: Je pense que c'est tout le contraire. Créer des mondes imaginaires ou y évoluer en reconnaissant les codes, c'est un moyen d'expérimenter des thèses politiques. Mais je ne pense pas, à l'inverse de Mat, que ce soit forcement des thèses progressistes.
Qui a parlé de progressistes ?
Pour le coup jouer au JDR ce n'est certainement pas pour expérimenter un utopie quelconque, mais bien souvent pour singer les idéologies qui nous débectes dans la réalité.
Donc nous jouons, mes potes et moi, plus souvent des anges de magna bien facho (j'ai le souvenir d'un Ange de Laurent avec son esquad de soldats de dieu portant tous des noms de dictateur, dont le déguisement favoris était le car de touriste allemand) ou des inquisiteurs de Warhammer, que des grands héros du prolétariat.
Le post Apo ou le cyber punk est aussi un bon terrain de jeu, mais encore une fois cela sert plus de catharsis qu'autre chose.
MOz dit:Il y a des geeks politisés. Vous avez raison. Mais je doute que la part des geeks politisés soit supérieure à la part des gens politisés dans la population globale. Mon sentiment, comme je le disais plus haut, c'est plutôt l'inverse. Je ne suis pas sûr que les geeks politisés sont politisés parce qu'ils sont geeks.
Je ne faisais pas de généralité. Je donnais juste mon exemple personnel.
J'ai toujours joué (je parle surtout de JDR) avec des geek politisés et par effet de mimétisme lorsque je sort de mon groupe de potes les seul autre avec qui j'ai sympathisé étaient aussi des geek assez politisés. Cela me donne donc l'impression (totalement subjective) que la culture geek est donc aussi lié à la culture politique contestataire.
Mon intervention avait comme but de souligné l’existence (qui ne me semble pas si anecdotique) du lien entre JDR et contre culture, et de mon point de vue, faire partie d'un mouvement contre culturel c'est être politique.
Mat dit:Le post Apo ou le cyber punk est aussi un bon terrain de jeu, mais encore une fois cela sert plus de catharsis qu'autre chose.
100% d'accord. On joue souvent avec les choses qui nous font peur ou qui nous déplaisent. Ça permet de les mettre à distance et de neutraliser ou d'affaiblir le pouvoir qu'elles ont sur nous.
Quant à chercher une définition - cette problématique m’est évoquée par la question “soulevée” par Mat sur le lien sous-jacent entre geek, contre-culture et politique - je pense que chacun d’entre nous ici va avoir sa définition liée à son vécu quant à un terme qui le définit en propre et, au-delà de ça, sans doute ne pas se reconnaître totalement dans la définition que pourrait en donner quelqu’un d’autre. Ce qui n’empêche pas d’en donner une définition ceci dit mais simplement une définition satisfaisante pour nous tous ici devrait être globale et oublier les détails. Et les détails, c’est très important (les détails font le tableau ou devil is in the details pour nos amis anglois).
Il est normal que ceux qui se reconnaissent au terme de geek* aient chacun une définition relative à leur propre expérience. Ce terme n’est anodin pour aucun d’entre nous puisque nous acceptons de nous résumer à ce seul mot et d’en faire un référent de nous-mêmes. C’est important quoi
Je ne résiste pas à vous mettre un bout de ma dernière lettre de motiv’ : Je connais évidemment TF6 et Serie Club car, comme tous les trentenaires bien-portants qui se reconnaissent au terme de “geek”, le monde des séries (les bien-nommés tv shows) m’est très familier. Et une offre qui propose ce matériau de plus en plus riche et qui leur laisse l’espace pour se développer et rencontrer son public est évidemment un projet dont je ne peux que saluer l‘initiative et soutenir de mes voeux. (je candidatais chez TF6 chez qui j’ai été pris - c’est cool de pouvoir assumer sa geekitude jusque dans la lettre de motivation )
Mat dit:Pour le coup jouer au JDR ce n'est certainement pas pour expérimenter un utopie quelconque, mais bien souvent pour singer les idéologies qui nous débectes dans la réalité.
Qui parle d'utopie?
L'anticipation traitre rarement d'utopie. Au contraire, pour s'opposer à une idéologie, elle va jusqu'au bout de ses idées et en montre toute l'horreur dans un futur plus ou moins proche. Quand on regarde les grands auteurs du cyberpunk, du postapo, de la SF ou de romans dystopiques, c'est difficile d'en trouver un qui ne soit pas en lien avec la contre culture.
Le cyberpunk, puisque tu en parles, est en effet un super terrain de jeu. Mais on peut l'aborder de deux manière.
On peut voir ça très pulp, avec des implants cybernétiques, de gros flingues et des missions musclées. J'avais un très bon master de Cyber, fan de flingues et ouvertement facho, qui appréciait cet univers pour sa violence primaire. Et j'admets que c'est jouissif, même si au fond, ça reste du porte-monstre-trésor rethématisé où les Chromes remplacent le Manuel du Guerrier.
Mais j'aime autant conserver à l'esprit les origines idéologiques du cyberpunk, et qu'un scénario joue aussi sur le cynisme absolu des mégacorpos, sur une hierarchie sociale impitoyable, sur une fuite en avant technologique quel qu'en soit le prix, sur une population abrutie de pub et de comm' institutionnelle.. Surtout que ça n'empeche pas de faire parler la poudre, à la fin.
Bon aller, j’y vais de ma goutte d’eau… Je pense que le geek est plus politisé que les autres juste parce qu’il hésite moins à donner ses opinions qui sortent un peu de la norme, il n’a pas autant peur du ridicule et de sortir de la norme que d’autres. Et, souvent, le geek accepte le dialogue avec des gens qui ont des opinions qui ne sont pas les siennes.
Bref, je suis pas sure que ce soit une question fondamentale d’opinion mais d’expression. Et forcément, ça aide à ancrer ses convictions.
Pour moi le documentaire à lever l’ambiguïté : je ne suis décidément pas geek. Je l’ai peut-être été pendant 2/3 ans en fin de primaire début de collège, mais c’est tout. Et c’est p’tet pour ça que j’arrive pas à accrocher au jdr, je n’ai vraiment pas cette approche de la vie.
Proute dit:de toute façon chuis trop vieille pour être geek
Aux États-Unis, le terme va ensuite être appliqué aux gens décalés et bizarres, qui ne s’intègrent pas dans la société. Dans les années 1920, des auteurs comme Meyer Levin, Upton Sinclair ou Truman Capote utilisent le terme pour désigner des hommes solitaires et un peu fous que l’on peut voir rentrer chez eux, les vêtements négligés, les cheveux en désordre et absorbés dans leurs pensées8. Ce n’est que vers les années 1960, avec le développement des calculatrices puis des ordinateurs, que le terme a commencé à s’utiliser pour parler des « forts en maths » et autres « intellos » en sciences et technologies qui - dans les lycées et les universités - ne s’intéressaient pas à la plupart des activités de leurs camarades.
D'où dépend du type de geek que tu es, mais ça peut vouloir dire que tu as 90 ans
Mat dit:Il y avait aussi une grosse base politique dans tous ça. Qui dit contre culture dit gauchistes qui écoutent rage against the machine et va manifester plus souvent qu'à l'accoutumé. Tout mes potes et moi même étions bi-classés rôlistes/militants. Ce côté contestataire et politique semble complètement absent chez le geek US, alors que je pense qu'il n'est pas si rare chez le geek français.
Je suis assez étonné par ça. A mes yeux, la culture geek se marie mal avec une dimension politique. Faire de la politique, c'est vouloir agir sur le réel, faire changer les choses... Or le geek lui se meut dans l'imaginaire. Ce qu'on lui reproche, c'est justement qu'il n'a pas les pieds sur Terre, qu'il cherche à s'évader de la réalité.
Attend... S'éloigner de la réalité, ne pas agir sur le réel... Tu parles de Bill Gates, de Steve Jobs, de steve wosniak, de larry ellison, de zukerberg...
En fait, le geek n'est pas un phénomène nouveau. Avant qu'on invente les super héros, D&D et les ordinateurs, le geek, c'est le premier de la classe pas bon en sport qui lit des livres.
Son loisir c'est... Lire des livres, faire marcher son cerveau. Faire marcher son cerveau c'est aussi faire travailler son imaginaire. Mais il faudra m'expliquer en quoi lire un roman ou jouer à D&D, c'est moins "agir sur le réel, faire changer les choses" que jouer au foot (ou regarder un match à la télé). Dans les deux cas, c'est 0.
Je ne pense pas qu'il y a un lien entre la geek attitude et l'engagement politique.
Il est marrant de voir qu'il y a deux choses "à la mode" ces temps ci : dire qu'on a toujours été mauvais en classe, surtout en math (à la mode depuis longtemps) et dire qu'on est (était) un geek (nouvelle mode). Ce qui est dommage, c'est que le geek, ben il était bon en math et globalement bon élève. A l'origine, c'est un intello le geek. Il ne suffisait pas d'être fan de star war et lecteur de comics.