Batteran dit:Tu ériges en généralité un exemple annexe. Ce résistant et ses potes ont conservé leurs armes illégalement sous la bienveillance de la maréchaussée locale. Au fur et à mesure de tes phrases, tu glisses du point où un gars a gardé ses armes illégalement à "les résistants ont le droit de garder leurs armes", ce qui n'est pas le cas. Exit, donc.
Eh bien, en fait, je pensait réellement que c'est le "cas général". (que les résistants désireux de conserver leurs armes avaient pu le faire, d'une façon ou d'une autre...) En tout cas, c'est assez cohérent avec la non-rétroaction des lois, et ce que j'en ait vu en somme. Mais bon, admettons, je n'en sais pas réelement plus. j'ai rebondi par curiosité sans trop approfondir sur ton propre cheminement "tiré par les cheveux", je cite, tu m'excuseras d'avoir pris la chose trop a la légère et livré le cheminement de pensée brut de forge.
Oui, ça correspond à la non rétroactivité des lois. Cette non rétroactivité est importante pour un tas de raisons autres et du moment que les armes sont récupérées par la police à la mort du type qui a tant besoin de se défendre (contre quoi ? ), ça me dérange pas.
(par exemple et au hasard les sources fournies par Michael Moore dans Bowling For Columbine).
J'ai déjà dit plus haut ce que je pensait de ce film.
Et je me doute que ça doit pas être du bien.
Pour les chiffres GB, voilà en vrac:
En France (60 millions d'Habitants), au cours des 8 dernières années connues entre 1990 et 1997, il y eut 18 morts par homicides avec armes de poing ( source INSERM) : 2.252 / an. Avec 42 cas annoncés, l'Angleterre et le Pays de Galles (50 millions d'Habitants) ont un taux d'homicides par arme de poing de 0.084 / 100 000, contre 0.0037 / 100 000 pour la France.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/274386.FR.php
En Angleterre, bien que le taux d'homicide par armes à feu soit moins élevé qu'aux États-Unis, il a grimpé de 50% dans les années 90, passant de 10 par million en 1990 à 15 par million en 2000. La hausse des crimes avec violence en général est spectaculaire depuis la législation de 1988 et surtout celle de 1997. Leur nombre est plus du triple de celui des États-Unis. Les crimes contre la propriété y sont près du double du taux américain. En 1997, toutes les armes de poing ont été prohibées suite au massacre de Dunblane en Écosse, en 1996. Pourtant, les crimes avec armes de poing sont à la hausse.
Scotland Yard, qui dispose d’une unité spécialisée dans les crimes par armes à feu au sein de la communauté noire, l’Operation Trident, a recensé jusqu’à 170 gangs à Londres, dont certains comptent une centaine de membres.
Le nombre de jeunes poursuivis pour des délits liés à la possession d’armes à feu a augmenté de 20 % entre 2001 et 2005, selon des statistiques officielles publiées début août.
Après, est ce lié... En tout cas, les crimes et divers par armes a feu en GB ont augmenté depuis ce moment, c'est une chose sur laquelle toutes les sources sont d'accord.
Cela ne prouve rien. Tu utilises un paralogisme qui a un joli nom : post hoc ergo procter hoc. A savoir "Après ceci donc à cause de ceci". Tu prends deux éléments : l'interdiction des armes à feu et l'augmentation des crimes par arme à feu en Angleterre. Après l'interdiction, les crimes par arme à feu augmentent. Rien ne prouve que les deux soient liés. Ce n'est pas parce que deux événements se produisent l'un après l'autre qu'il y a lien de cause à effet.
D'autre part, il est assez amusant de remarquer que tu utilise un deuxième paralogisme, la négation de l'antécédent. En gros, parce que suite à l'interdiction des armes, les crimes par arme à feu augmentent en Angleterre, cela signifierait qu'autoriser les armes à feu en France feraient diminuer nos crimes par arme à feu ?
En plus clair :
Interdire les armes à feu entraîne augmentation des crimes implique autoriser les armes à feu entraîne la diminution de ces crimes.
A implique B, donc non A implique non B. C'est une contraposition fausse appelée la négation de l'antécédent. Donc ce n'est pas un argument.
Pour ce qui est de la police et de l'armée: 2 précautions valent mieux qu'une.
Mais à ce moment là, pourquoi s'arrêter là ? Tu peux aussi habiter dans un bunker loin de tout le monde. Tu peux aussi exterminer le reste de l'humanité pour assurer ta tranquillité. Et non, ce n'est pas une précaution. Figure-toi que la présomption d'innocence existe. En gros, si tu autorise les armes même avec toutes tes protections, et qu'un gars a envie de faire un braquage par exemple de ta maison, ben tant qu'il l'a pas commis, il est innocent. Il lui suffit de se rendre dans un magasin et d'acheter une arme pour pouvoir ensuite aller commettre son crime. Tu vas répondre "ouais, mais moi je le bute en premier". Oui, oui, oui. Superbe application d'une quelconque loi dans un pays où la peine de mort est supprimée. Il faudrait donc, en acceptant que tu sois d'accord avec la possibilité d'un citoyen pouvant acquérir une arme dans l'objectif de commettre un crime :
1/ il faut que tu sois pour la réinstauration de la peine de mort
2/ la suppression du droit à un jugement par ses pairs
3/ l'autorisation à appliquer la loi aveuglément par un citoyen (qui, bien sûr, est censé la connaitre, comme dit plus haut)
Ta position n'est pas vraiment tenable, ou alors tu souhaites une anarchie, mais là on va causer de Proudhon et Kropotkine.
Au fait, "2 précautions valent mieux qu'une" est un paralogisme appelé "Pétition de principe". Il est facile de trouver des cas où deux protections s'annulent ou se nuisent. Par exemple permettre aux gens de posséder des armes nuit à l'efficacité de la police qui flippe déjà parfois de se faire caillasser.
Par contre, sans doute un peu de fatigue de ma part, mais finalement, tout ces gens, s'ils n'en veulent pas, d'armes, ou ne font pas l'effort d'en obtenir, tant pis. Si une personne préfère faire confiance a l'armée/police, c'est son droit le plus strict. L'anarchie totale n'est pas vraiment éprouvée, et je suis pour le choix de chacun, après tout.
C'est bien ce que je dis, on va causer Proudhon et Kropotkine.
Attention, l'anarchie n'est pas la suppression des
lois mais juste de la hiérarchie. Les penseurs libertaires ne sont pas contre les lois (enfin, ça dépend lesquels).
Bien maintenant, tu déclare tout de go que les gens ont le choix de pas s'armer. Tu rigoles ? Avec tous les gens dangereux qui d'après toi justifient la possession d'une arme ?
Cependant, il va falloir être fort, car il faut supposer que quiconque soit capable de *tuer*.
Et c'est là que ça ne va plus: Pourquoi cet état ne reconnais t'il plus le droit a choisir individuellement cette possession d'arme a titre de défense?
A titre de défense ? Généralisation hâtive (paralogisme) qui voudrait que la déclaration soit intention. "Evidemment, m'sieur, que si j'achète un flingue c'est que pour la défense. Pas du tout parce que je suis pauvre, que j'ai faim et que je vais pouvoir menacer plus efficacement encore de tuer les gens que je souhaite dépouiller".
Le problème de ta position, (outre l'argumentum ad metum), c'est de croire que seuls les gentils et braves citoyens vont s'armer, mais pas les gangsters. Oui, il y a du marché noir et un mec qui en veut vraiment peut se procurer une arme. J'ai la faiblesse de croire que c'est assez faible (tu remarqueras que les chiffres que tu donne indique rigoureusement que ce taux de morts par arme à feu par 100 000 habitants est inférieur en France qu'en Angleterre, ce qui me justifie dans ma croyance). Exit donc les petits braqueurs, les petits criminels, les mesquins, les sans grade, les pauvres. Mais que nenni, il faut que *tout* citoyen puisse posséder une arme à feu. J'en connais pas mal qui vont être heureux.
Bref, tu te drapes de bonnes intentions pour te justifier. Malheureusement, dans notre belle humanité, tout le monde n'a pas tes intentions, et tu comptes leur mâcher le travail (et hop, moi aussi appel à la terreur).
Plus simplement je le redis : tu augmentes le nombre d'armes à feu disponibles dans une population donnée. Le crime par arme à feu va alors baisser ? J'ai du mal à le croire.
Même présentant tous papiers ou requis, celà n'est plus possible. Celà doit se rapporter à discipline de tir sportif ou chasse. Certes, pour une personne motivée et OK, ça reste possible d'obtenir une arme destinée a la défense par ce fragile biais (patte blanche + autorisations a renouvellér régulièrement et qui sautent au moindre probleme), mais fondamentalement, le droit n'est pas reconnu, c'est ça qui me chagrine, en fin de compte. (en plus des diverses restrictions législatives évoquées plus haut)
Liberté ! Liberté ! Liberté !
Non, ce droit n'est plus reconnu, et cela fait partie de la civilisation et de l'évolution démocratique d'une société que tous les citoyens soient protégés de la même façon, y compris de leurs voisins qui aiment les armes à feu. Y'a tout un tas de droits qui ont disparu, comme celui du duel, le droit de cuissage, le droit d'avoir des serfs, etc. L'appel à la tradition est lui aussi un paralogisme (ad populum).
greuh.