jmguiche dit:sathimon dit:... duoglotte (désolé pour le néologisme)....
Heu... Bilingue ?
Ok bien vu pour celle-la !!
jmguiche dit:sathimon dit:... duoglotte (désolé pour le néologisme)....
Heu... Bilingue ?
sathimon dit:jmguiche dit:sathimon dit:... duoglotte (désolé pour le néologisme)....
Heu... Bilingue ?
Ok bien vu pour celle-la !!
Albumine Tagada dit:Le bandeau de pub du moment nous vante Summoner Wars, que j'adore. Pour ce genre de jeu, j'imagine que la question du wording ou de la nomenclature des termes doit être extrêmement précise et pensée en amont pour l'édition en français. Si jamais madame Soso (qui, pendant ce temps-là, se la donne grave) passe par là, j'aimerais bien savoir comment ils procèdent pour un jeu comme ça. Je pense aussi à Pierre Rosenthal, premier traducteur de Magic, qui a dû bien s'amuser pour adapter en français un jeu aussi complexe sans s'emmêler les pinceaux. Pour ces jeux plus "américains", bardés d'extensions qui impliquent de se laisser une bonne marge de manœuvre dans les formulations utilisées, je vous mal comment travailler sans pratiquer-posséder le jeu !
Albumine Tagada dit:Pour ce genre de jeu, j'imagine que la question du wording ou de la nomenclature des termes doit être extrêmement précise et pensée en amont pour l'édition en français. Si jamais madame Soso (qui, pendant ce temps-là, se la donne grave) passe par là, j'aimerais bien savoir comment ils procèdent pour un jeu comme ça. Je pense aussi à Pierre Rosenthal, premier traducteur de Magic, qui a dû bien s'amuser pour adapter en français un jeu aussi complexe sans s'emmêler les pinceaux. Pour ces jeux plus "américains", bardés d'extensions qui impliquent de se laisser une bonne marge de manœuvre dans les formulations utilisées, je vous mal comment travailler sans pratiquer-posséder le jeu !
jmguiche dit:sathimon dit:... duoglotte (désolé pour le néologisme)....
Heu... Bilingue ?
Jonglant dans le cadre de mes études entre 6-7 langues, j’ai récemment eu à traduire une postulation pour un poste et plus particulièrement la partie “motivation” et là je me suis trouvé devant un problème dont je me demande s’il se pose dans le domaine technique, à savoir, le concept intraduisible. Je sais par expérience que dans la littérature spécialisée, certains termes ne se traduisent pas, il faut vivre avec. Mais dans le cas d’un concept qui dans la langue source s’exprime en un mot mais demande pas loin d’une phrase en français pour être clair, il me semble nécessaire de traduire et donc de prendre un risque puisqu’il va falloir interpréter un peu. Est-ce qu’un domaine technique comme le jeu comporte ce genre de difficultés ou cela est-il inexistant en raison d’une forme d’"appauvrissement volontaire " du vocabulaire, afin d’avoir une règle claire et sans ambiguïté y compris dans la langue source?
Nadir dit:je me suis trouvé devant un problème dont je me demande s'il se pose dans le domaine technique, à savoir, le concept intraduisible. (...) dans le cas d'un concept qui dans la langue source s'exprime en un mot mais demande pas loin d'une phrase en français pour être clair, il me semble nécessaire de traduire et donc de prendre un risque puisqu'il va falloir interpréter un peu. Est-ce qu'un domaine technique comme le jeu comporte ce genre de difficultés ou cela est-il inexistant en raison d'une forme d’"appauvrissement volontaire " du vocabulaire, afin d'avoir une règle claire et sans ambiguïté y compris dans la langue source?
C’est vrai que l’exemple de “Nations” sur lequel j’ai un peu débattu, aurait du me sauter aux yeux . Comme quoi, traduire, même en milieu “technique” reste toujours une forme d’art, ce qui est chouette. Pas forcément pratique ni aisé, mais chouette quand même!
De l’art, n’allons pas jusque-là, mais il y a toujours une dimension créative, ça, c’est sûr. D’ailleurs, les traducteurs non-techniques n’ont pas pour rien un statut d’auteur à part entière.
Pour continuer à illustrer l’aspect adaptation/impossibilité de traduire littéralement, j’ai un exemple qui me revient, spécifique au jeu et directement lié au gameplay. Sur un jeu de questions sorti récemment, j’ai dû adapter deux questions (en tous cas, les anecdotes qui y étaient liées), pour améliorer leur réception culturelle, voire garder le même degré de difficulté pour les joueurs. Dans l’une, il était question du joueur de base-ball Babe Ruth, ultra célèbre aux Etats-Unis (un genre de Platini ou de Noah, disons) et très peu connu chez nous. Il fallait un gaucher célèbre, du coup, en français, c’est devenu… Picasso. On en revient à l’objectif souterrain de la traduction : privilégier parfois l’effet recherché, l’intention, à une traduction fidèle ou littérale. J’aurais pu tout à fait laisser Babe Ruth, c’était une traduction fidèle, et une référence qui aurait pu être connue de certains joueurs francophones, mais il y aurait eu un problème de référence pour la plupart. Or, il s’agit d’un jeu de divertissement, grand public/familial. Toujours dans le même jeu, une des questions parlait de la consommation de beurre de cacahuètes, très parlante pour les Américains. J’ai zappé cette référence pour en mettre une autre en français, en restant au plus près de l’intention initiale de la question. A savoir : garder une anecdote instructive, surprenante et amusante, sur un thème plus familier.
Sylvano dit:De l'art, n'allons pas jusque-là, mais il y a toujours une dimension créative, ça, c'est sûr. D'ailleurs, les traducteurs non-techniques n'ont pas pour rien un statut d'auteur à part entière.
Pour continuer à illustrer l'aspect adaptation/impossibilité de traduire littéralement, j'ai un exemple qui me revient, spécifique au jeu et directement lié au gameplay. Sur un jeu de questions sorti récemment, j'ai dû adapter deux questions (en tous cas, les anecdotes qui y étaient liées), pour améliorer leur réception culturelle, voire garder le même degré de difficulté pour les joueurs. Dans l'une, il était question du joueur de base-ball Babe Ruth, ultra célèbre aux Etats-Unis (un genre de Platini ou de Noah, disons) et très peu connu chez nous. Il fallait un gaucher célèbre, du coup, en français, c'est devenu... Picasso. On en revient à l'objectif souterrain de la traduction : privilégier parfois l'effet recherché, l'intention, à une traduction fidèle ou littérale. J'aurais pu tout à fait laisser Babe Ruth, c'était une traduction fidèle, et une référence qui aurait pu être connue de certains joueurs francophones, mais il y aurait eu un problème de référence pour la plupart. Or, il s'agit d'un jeu de divertissement, grand public/familial. Toujours dans le même jeu, une des questions parlait de la consommation de beurre de cacahuètes, très parlante pour les Américains. J'ai zappé cette référence pour en mettre une autre en français, en restant au plus près de l'intention initiale de la question. A savoir : garder une anecdote instructive, surprenante et amusante, sur un thème plus familier.
godassesdor dit:Un gaucher célèbre, Picasso ?
Pour rester dans le domaine du sport, tu avais McEnroe (ou Leconte).
Le fait d'être gaucher apporte un avantage au baseball ou au tennis car les trajectoires sont différentes.
Sylvano dit:godassesdor dit:Un gaucher célèbre, Picasso ?
Pour rester dans le domaine du sport, tu avais McEnroe (ou Leconte).
Le fait d'être gaucher apporte un avantage au baseball ou au tennis car les trajectoires sont différentes.
Non, je me suis mal exprimé : un gaucher qui se trouve être célèbre ou une célébrité qui se trouve être gauchère. Il ne fallait pas un nom trop évident comme Leconte ou McEnroe, en effet. C'est le fait que le nom cité soit parlant qui importait surtout.
D’après une étude, seuls environ 10% des gens (du moins en Europe) seraient gauchers, et cette proportion serait stable dans l’histoire.
Le fait d’être gaucher ne confèrerait aucun génie particulier, mais serait en revanche un avantage dans les combats à l’arme blanche, dans les sports de combat, et dans les sports où la latéralité joue un rôle (comme le tennis ou le base-ball).
Mais ce serait seulement dû au fait que des droitiers habitués à des droitiers seraient légèrement déstabilisés face à un gaucher.
Je suis parfaitement d’accord avec le dernier commentaire bien complet et précis. Je rajouterai par exemple le football, ou encore mieux, le handball avec des angles complémentaires offerts par la présence de gauchers.
Plein de points intéressants dans cette discussion.
Je ne crois absolument pas à l’idée - pourtant généralement acceptée - selon laquelle la langue que l’on parle quotidiennement influerait sur nos structures de pensée. Je suis convaincu - sans preuve - que nous pensons tous plus ou moins de la même manière, et qu’en tout état de cause plein de facteurs sociaux ou psychologiques sont infiniment plus importants que la langue. Il y a des français qui ne pensent pas du tout comme moi, et des chinois qui pensent presqu’à l’identique. Après, il est évident que chaque langue a des structures et un vocabulaire qui rendent plus facile l’expression de certaines pensées ou de certains raisonnements et plus difficile la formulation d’autres (ce qui, en passant, favorise ou défavorise socialement certains individus).
Je suis particulièrement conscient de cela quand je rédige des règles. Alors même que je maîtrise bien le français et très approximativement l’anglais, j’écris toutes mes règles de jeu en anglais, quitte à les retraduire péniblement en français ensuite - alors que c’est l’inverse pour les critiques ou points de vue de mon blog, que je rédige d’abord en français et que j’ai souvent du mal à traduire en anglais. La raison en est que, techniquement, l’anglais est infiniment plus pratique et efficace pour rédiger des règles brèves et précises. À Essen, un auteur italien parlant couramment français et anglais m’a d’ailleurs affirmé que, s’il était facile d’écrire des règles complexes et précises en anglais et difficile de le faire en français, c’était impossible en italien.
Les langues dans lesquelles il est difficile d’écrire une règle sont bien sûr aussi celles dans lesquelles il est difficile d’en traduire une. Je me rappelle, il y a une quinzaine d’années, lorsque je faisais partie de l’équipe de traduction de Magic the Gathering, les difficultés à faire comprendre aux américains qu’un effet qui était clairement expliqué par quatre mots en anglais pouvait nécessiter deux longues phrases en français. Nous avions même pris l’initiative et la liberté de quelques entorses à la grammaire française, par exemple en écrivant “défausser une carte” au lieu de “se défausser d’une carte”, ce qui est aujourd’hui entré dans les mœurs. Quiconque a essayé d’écrire dans les deux langues ne peut que reconnaître que, en effet, l’anglais est plus adapté à la description de mécanismes. La richesse et la variété du vocabulaire anglais sont une raison essentielle - mais aussi, paradoxalement, le fait que l’on puisse en anglais se permettre des répétitions sans faire appel à des synonymes ou des périphrases. Il y a sans doute aussi des aspects plus structurels, notamment syntaxiques, que j’ai un peu de mal à saisir.
Sur le vocabulaire, je cite souvent les deux termes anglais “card” et “map”, rendus tous deux en français par carte. Alors, bien sûr, on peut souvent traduire map par board, mais ce n’est pas adapté lorsque la carte géographique n’est qu’une partie de la surface de jeu, et même dans les autres cas, cela enlève une partie de la richesse du terme anglais. Quelqu’un a cité Axeman dans ce topic, il m’a aussi posé problème. Et je ne parle pas de tarpit, qui doit être traduit par deux pages d’explication et un lien vers Wikipedia. Du français à l’anglais, de tels cas sont rarissimes.
La traduction de règles est une traduction technique, qui ne peut être faite que par un traducteur qui connait le jeu, mais aussi qui maîtrise bien la langue de départ et la langue d’arrivée. Les joueurs qui s’improvisent traducteurs ont tendance, comme tous les traducteurs débutants à traduire trop près du texte, ce qui donne des règles souvent imprécises et toujours très désagréables à lire. À l’inverse, lorsque, comme l’a souvent fait Queen, un éditeur fait appel à des traducteurs qui ne connaissent rien au monde du jeu, le résultat est certes grammaticalement correct, mais totalement incompréhensible. Bref, il faudrait pour de bonnes traductions un traducteur expérimenté qui soit aussi un joueur. C’est sans doute beaucoup demander quand on voit que, à l’inverse des règles anglaises des jeux anglo-saxons, les règles françaises de jeux français sont encore trop souvent confuses et mal écrites. Il est difficile d’exiger des traducteurs plus de rigueur que des rédacteurs originaux.
bruno faidutti dit:Alors même que je maîtrise bien le français et très approximativement l'anglais
bruno faidutti dit:
Nous avions même pris l'initiative et la liberté de quelques entorses à la grammaire française, par exemple en écrivant "défausser une carte" au lieu de "se défausser d'une carte", ce qui est aujourd'hui entré dans les mœurs.
bruno faidutti dit:le fait que l'on puisse en anglais se permettre des répétitions sans faire appel à des synonymes ou des périphrases.
bruno faidutti dit:il faudrait pour de bonnes traductions un traducteur expérimenté qui soit aussi un joueur. C'est sans doute beaucoup demander quand on voit que, à l'inverse des règles anglaises des jeux anglo-saxons, les règles françaises de jeux français sont encore trop souvent confuses et mal écrites. Il est difficile d'exiger des traducteurs plus de rigueur que des rédacteurs originaux.
Docky dit:Je suis parfaitement d'accord avec le dernier commentaire bien complet et précis. Je rajouterai par exemple le football, ou encore mieux, le handball avec des angles complémentaires offerts par la présence de gauchers.
Dans certains domaines techniques, il est vrai que le vocabulaire français a parfois des lacunes pour traduire de façon concise des mots ou des expressions anglaises.
Il y a probablement d’autres secteurs du langage où le français est plus performant que l’anglais.
Mais si le lexique anglais est si vaste, c’est aussi parce que les anglophones ont toujours été extrêmement créatifs et souples pour introduire et adopter de nouveaux termes dès que le besoin s’en faisait sentir.
Tandis que les francophones ont toujours eu peur de déplaire aux académistes et autres puristes.
Dans quelle mesure un rédacteur, voire un traducteur, peut-il adapter des tournures syntaxiques françaises ou créer des néologismes, en ayant une chance raisonnable d’être compris de ses lecteurs ?
Le “défausser une carte” de Bruno Faidutti aurait pu être un bel exemple de réussite d’une adaptation syntaxique, sauf que cette tournure était déjà admise depuis longtemps, puisque je l’ai toujours lue et employée pour ma part bien avant l’existence de Magic.
Pour axeman, Hojyn avait proposé dans le sujet sur Nations un néologisme du type “hachiste”, construit sur le modèle d’épéiste. Epéiste n’est d’ailleurs pas connu de tous les locuteurs francophones.
J’ai aussi vu récemment dans un avis déposé sur Tric-Trac le terme “devinage” à la place de guessing, ce qui permettrait de traduire double guessing par “devinage croisé” (plutôt que par divination ).
Pourquoi devrait-on se priver en français de la souplesse, et donc de l’efficacité, dont font preuve les anglophones ?
bruno faidutti dit:Et je ne parle pas de tarpit, qui doit être traduit par deux pages d'explication et un lien vers Wikipedia.