Le double guessing

Yzar dit:Merci pour toutes ces réponses.
Imaginons maintenant que les deux adversaires sont aussi forts en analyse, qui ont une connaissance du jeu équivalente et qui se connaissent très bien :
Comment voulez vous qu'ils déduisent quoi que ce soit puisqu'ils se disent que de toute façon leur adversaire sait ce qu'il pense qu'il pense?


A part le cas du chi-fou-mi et autres jeux du genre, les choix sont rarement équivalents : l'un d'eux est forcément plus intéressant. La question est donc plutôt est-ce que je fais A qui est plus intéressant ou est-ce que je fais B qui va faire plus mal si l'autre pensait bien que je l'allais faire A. A voir si on veut assurer ou non selon le déroulement de la partie.
ocelau dit:
Yzar dit:Merci pour toutes ces réponses.
Imaginons maintenant que les deux adversaires sont aussi forts en analyse, qui ont une connaissance du jeu équivalente et qui se connaissent très bien :
Comment voulez vous qu'ils déduisent quoi que ce soit puisqu'ils se disent que de toute façon leur adversaire sait ce qu'il pense qu'il pense?

A part le cas du chi-fou-mi et autres jeux du genre, les choix sont rarement équivalents : l'un d'eux est forcément plus intéressant. La question est donc plutôt est-ce que je fais A qui est plus intéressant ou est-ce que je fais B qui va faire plus mal si l'autre pensait bien que je l'allais faire A. A voir si on veut assurer ou non selon le déroulement de la partie.




J'irais même encore plus loin. Il est parfois intéressant d'opter pour un choix absolument non optimal sur le coup pour s'arroger une plus grande rentabilité dans le temps.
Si je continu sur l'exemple du poker : Lorsque l'on joue souvent avec les mêmes personnes il est important de "mixer" (diversifier) son jeu afin d'éviter de se scléroser dans des "patterns" (modèles de jeu) trop lisibles à la longue. Il devient donc intéressant de sacrifier une rentabilité direct au profit d'un gain futur plus important.
Ex : j'ai 40 dans mon stack, mon adversaire a 40 dans le sien, il y a 10 au centre. Le board est complet... et je n'ai strictement rien :( .
Je parle en premier.
Vu mon adversaire et la séquence de jeu je sais que si je pousse all-in j'ai à peu près 30% de chance qu'il se couche. Sans quoi je perds le coup.
Donc dans 30% des cas je gagne 10 et dans 70% je perds 40... et pourtant je le fais :shock: :shock: .
Pourquoi ???
1) parce que je suis décidément très con (hypothèse qui ne doit pas être écartée :lol: )
2) Parce que je sais qu'en agissant ainsi, lorsque la même configuration se présentera, mais que je serai très lourd et avec des stacks de 200 autour de la table, la probabilité pour que je sois suivit grace à ce coup (phénomène de résilience) sera largement accrue.

Bizarre que personne n’ait encore cité Yomi!

Niveau double guessing, on est en plein dedans pour comprendre le pourquoi du comment :)

L’auteur à publié une réflexion sur pierre papier ciseaux : ici (en anglais) très intéressante.
Ainsi que : la, sur le double gessing.

Le jeu en lui même est très complet et permet justement de bien tÂter ce double gessing qui peut en rendre fou plus d’un :mrgreen:

Mr Yoshi dit:Bizarre que personne n'ait encore cité Yomi!
Niveau double guessing, on est en plein dedans pour comprendre le pourquoi du comment :)
L'auteur à publié une réflexion sur pierre papier ciseaux : ici (en anglais) très intéressante.
Ainsi que : la, sur le double gessing.
Le jeu en lui même est très complet et permet justement de bien tÂter ce double gessing qui peut en rendre fou plus d'un :mrgreen:


regarde mon message page 3 de ce post... :pouicboulet:
lilajax dit:regarde mon message page 3 de ce post... :pouicboulet:

Milou!

:mrgreen:

Salut yzar,

Je ne sais pas s’il y a nécessairement du “double guessing” lorsqu’il y a du bluff, il y en a dés que tu essayes d’analyser le mouvement de ton adversaire pour pouvoir réaliser le tien. Et cela ne tient pas nécessairement au hasard, car normalement lui comme toi utilise un certain nombre d’informations finies pour réfléchir, ce qui est plus difficile avec des jeux comme chifoumi, car effectivement dans ce cas on se base quasiment uniquement sur une certaine forme d’empathie (ou d’effet miroir comme l’a si bien illustré Docteur Mops via son exemple littéraire).

J’ai plusieurs jeux que j’apprécie et qui sont, je pense de bons exemples, pour du “double guessing” :

- Air Force : Un jeu de combat aérien où l’on programme à l’avance les mouvements de ses appareils, et selon la position finale, on peut faire feu. Ici tout dépendra des caractéristiques données par les feuilles des appareils, de l’altitude, de la vitesse initiale, ainsi que de la plus où moins grande motivation/agressivité de ton adversaire. Mais aussi de l’objectif à atteindre.

- Great War at Sea : Encore un jeu de programmation mais de flottes de combat, ici tu essayeras de deviner les mouvements des flottes de ton adversaire en fonction de vos objectifs, de vos forces et faiblesses respectives et de vos emplacements géographiques.

On peut aussi voir apparaître ce phénomène dans un wargame tactique comme Lock’n Load qui se joue par “impulsion” c’est à dire chaque joueur joue une troupe puis son adversaire une des siennes et ainsi de suite. Il faut donc toujours se demander où l’on va jouer pour ne pas s’offrir aux coups de l’adversaire tout en essayant de gagner un avantage en terme de position. Ce système à tendance à entraîner un effet domino parfois fatal à l’un des deux adversaires, voire les deux.

En règle général la plupart des jeux dits de programmation suscitent beaucoup de “double guessing”.

A bientôt,
Thierry :wink: