Dori dit:beleg26 dit:
Quant aux ingénieurs du nucléaire, si ils ne sont pas responsables de la mise en oeuvre des programmes electronucléaire, ils sont coupables d'avoir pensé les choses à moitié (démantèlement, gestion des déchets) et d'avoir envisagé une typologie des risques pour le moins optimiste et incomplète.
J'ai du mal à comprendre ce torrent de haine envers les ingénieurs du nucléaires
Ouhlàà! Torrent de haine? Je penses que tu extrapoles. Il n'y a rien de haineux dans mes propos. Simplement l'amer constat que le temps passé à acquérir des compétences techniques et le défi quotidien que constitue leur mise en oeuvre à travers des projets ne permettent visiblement pas de construire une éthique à laquelle adosser l'étude de la pertinence de certains projets. Parmi les 4500 personnels (physiciens, ingénieurs, techniciens de haut niveau) qui ont participé au projet de Los Alamos, il s'en est trouvé un seul pour faire part de ses doutes moraux en phase de recherche (désolé, son nom m'échappe). Ils furent bien plus nombreux à le dire après les largages sur Hiroshima et Nagazaki. L'ingénieur, ou le scientifique, n'est pas incompétent en soi par nature. Mais par nature, il risque de limiter sa réflexion à ce qui lui est explicitement demandé par des incompétents.
ITER constitue un cas intéressant à ce sujet. Le projet avance en dépit de l'impossibilité de circonvenir aux disruptions du courant plasmique mais aussi à la contamination des parois. Des milliards sont engloutis dans des essais deuterium-deuterium alors que la fusion nécessite de travailler sur un plasma deuterium-tritium dont le bilan énergétique est encore moins assuré en raison du coût de production du Tritium. Faire produire au réacteur son propre Tritium pose des problèmes techniques incommensurables que je ne vais pas décrire ici. Cela montre comment ces projets sont pensés "à la petite semaine" (toute proportions gardées bien sûr, je ne suis pas débile!).
En terme de fission et par exemple, voilà 50 ans que l'on nous assure que bientôt une solution sera trouvée pour gérer les déchets et toujours rien, à part des trous.
Quant à la typologie des risques, elle a toujours refusé par choix de ses concepteurs de tenir compte du multi-factoriel.
Voilà ce que je voulais dire, sans haine, mais dans un appel, à mesurer à long terme, les conséquences de choix techniques douteux.