Rodenbach dit :Ah oui par exemple, je sais pas où me foutre au milieu de vous :
Techniquement, on s'en fout, tant que tu te sens bien et à ta place
sur l'échelle du temps ludique, je suis un peu un vieux, mais ma culture ludique n'est pas proportionnelle du tout à mon âge ludique, parce qu'en vérité j'ai joué à trop peu de jeux trop peu souvent. En plus j'ai jeté tous mes JSP dans un déménagement. J'ai lu des magazines, j'ai suivi l'actualité sur TricTrac (plus ou moins assidûment) mais ma culture s'arrête là, en réalité. Pas de grosse collection, pas de jeu en club (ça je l'ai fait deux ans).
Donc à partir de quand on a une culture ludique d'ancien ?
Ca se sent. Quand tu arrives à repérer des erreurs dans certaines affirmations, quand parler d'un jeu te fait penser à tel autre,... Mais le but n'est pas d'avoir la plus grosse, juste de prendre du plaisir. Le reste n'a que peu d'importance en somme. Après, c'est vrai que quand tu cherches à montrer la puissance culturelle du jeu, que tu fais des passerelles entre telle et telle création, à montrer l'évolution qu'il a pu y avoir sur tel mécanisme, il faut un peu de recul. Mais c'est comme tout, ça s'acquiert (ou pas, si ça ne t'intéresse pas).
Je pense que les profils comme Loïc, Limp, Thierry Lefranc et vous tous qui avez joué un peu à tout, ce sont des profils rares, en fait.
Très certainement. Et en plus, on est loin d'avoir joué à tout. On a toujours des choses à découvrir. Malgré le côté encyclopédique de notre connaissance du jeu (en tout cas d'une forme de jeux), il y a énormément de choses qu'on ne sait pas.
Je dirais que le seul problème de la culture ludique c'est qu'elle est majoritairement orale, et qu'il y a très peu de conservation (au sens musée/bibliothèque du terme). Les classiques deviennent des légendes (bon c'est vrai qu'on peut trouver les règles sur bgg en général) dont les plus jeunes ne savent rien, et qu'on ne peut emprunter aussi facilement qu'un livre. À cela s'ajoute le problème que j'ai déjà évoqué des rééditions changeant de thème, de titre, de règles... Et rend donc l'appréhension de cette culture un peu plus compliquée.
C'est en effet un énorme problème lié, en partie, au fait que le jeu n'est pas reconnu comme objet culturel. Même si les choses changent, on est encore loin de cette reconnaissance. Et sans ça, pas de budgets pour faire ce travail. Car, c'est un énorme travail et, à moins d'avoir du temps à passer dessus sans avoir à se soucier de gagner de l'argent, on n'est pas prêt d'avoir ce genre de choses.
Ca me rappelle mes débuts, quand j'ai découvert ce monde à la fin des années 90 (comme quoi, il y en a qui baigne dedans depuis beaucoup plus longtemps que moi), je lisais des règles et des règles. J'allais sur internet (oui, ça existait déjà) et je téléchargeais des règles que j'imprimais. Je les lisais et j'essayais de me faire une idée du jeu. J'en ai lu des dizaines, certains de jeux que je n'ai jamais vu et auquel je n'ai jamais joué. A l'époque, Knizia était déjà un auteur prolixe. Je me souviens de la première fois que j'ai lu les règles de Tigre et Euphrate, sans illustrations, juste le texte. Les mécanismes me semblaient fous. Celui-ci, j'ai pu y jouer par la suite. Mais d'autres, j'ai tout oublié, mais ça m'a permis à l'époque de comprendre les mécaniques de jeu, de savoir ce qui se faisait, ce qui existait ou avait existé. Donc, oui, si je pouvais trouver les règles à l'époque, c'est qu'elles doivent toujours pouvoir se trouver aujourd'hui (au moins pour les jeux pas trop anciens). Mais c'est vrai qu'un vrai travail de recherche, d'approfondissement,... ça n'existe pas vraiment (mais des choses existent, entre autre au centre ludique de Boulogne Billancourt).