RIP Pierre Desproges lors de son réquisitoire contre M. Le Pen au Tribunal des Flagrants Délires dit:S'il est vrai que l'humour est la politesse du désespoir, s'il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s'il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors, oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère et de la mort. Au reste, est-ce qu'elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu'elle ne pratique pas l'humour noir, elle, la mort ? Regardons s'agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à cent à l'heure. Ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup, ça s'arrête, sans plus de raison que ça n'avait commencé et, le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer, tous, nous sommes fauchés, un jour, par le croche-pied de la mort imbécile et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot. Alors, quelle autre échappatoire que le rire, sinon le suicide ? Poil aux rides ?
Je sais déjà qu’il est possible de faire des plaisanteries sur le suicide. Je ne te parle pas des plaisanteries de Desproges.
Je te reproche pas d’avoir fait une plaisanterie sur le suicide, je te reproche d’avoir fait cette plaisanterie-là pas drole, cruelle et vulgaire.
Ce n’est pas le thème qui me choque, c’est le sens: “Suicide toi, ça nous fera des vacances”.
Ré-ecoute le réquisitoire en question, jusqu’au bout. Souviens toi qu’il avait Le Pen en face!
Compare sa façon de nous faire rire de la mort et du suicide avec ta “plaisanterie”. Compare sa façon de critiquer le Pen avec ton attaque sur Girafe! Desproges n’agresse même pas Le Pen. il se contente de ridiculiser le racisme.
Moi aussi je connais ce réquisitoire intégralement.
sanjuro dit:Je te reproche pas d'avoir fait une plaisanterie sur le suicide, je te reproche d'avoir fait cette plaisanterie-là pas drole, cruelle et vulgaire. Ce n'est pas le thème qui me choque, c'est le sens: "Suicide toi, ça nous fera des vacances".
Ca ne te fait pas rire, moi si, c'est tout, on n'y peut rien, on ne sera jamais d'accord sur ce point, ça arrive. Je suis cruel et vulgaire, tu as raison mais ça ne me gêne pas outre mesure. D'ailleurs peut-être ai-je déjà eu des envies de suicide ou des phases de dépression... Auquel cas mon humour serait-il plus légitime?
sanjuro dit:Ré-ecoute le réquisitoire en question, jusqu'au bout. Souviens toi qu'il avait Le Pen en face! Compare sa façon de nous faire rire de la mort et du suicide avec ta "plaisanterie". Compare sa façon de critiquer le Pen avec ton attaque sur Girafe! Desproges n'agresse même pas Le Pen. il se contente de ridiculiser le racisme. Moi aussi je connais ce réquisitoire intégralement.
Je n'ai cité que la 1ère partie du réquisitoire où Desproges répond à la question "Peut-on rire de tout?". Je ne compare donc pas ma façon de critiquer girafe à Desproges qui critique Le Pen, j'ai un égo démesuré mais un IMMENSE respect pour Desproges, alors mes paroles valent bien peu à côté des siennes... Et de toute façon, ceci intervient dans la 2nde partie du réquisitoire "Peut-on rire avec tout le monde?" et qui est hors sujet ici.
Mais apparemment, on ne peut pas rire ensemble sur ce point, ce qui démontre que Desproges est plutôt dans le vrai puisqu'il avait répondu "c'est dur" à cette question.
Voilà c'était ma dernière contribution à ce topic inutile mais finalement intéressant où j'ai pu participer à un débat d'idée intéressant qui invite à réflexion sur l'humour, la mort, le suicide (et le travail bien sûr)
Accessoirement, ça aura permis à pas mal de gens de se rendre compte à quel point certains sont obtus, lourds de suffisance et combien on ne regrette pas de mieux les connaître.