Les changements à gauche

El comandante dit:...
Tss tss, petit inconscient va...


Tu peux aussi voter à gauche pour maintenir des acquis pas forcément toujours légitimes et dans une vision trés courte terme... non ?
Jopajulu dit:
Philippe dit:Hum... je vais essayer de pas dire trop de conneries...
L'ennemi à l'époque de la guerre froide était incarné par les USA, qui représentait le "capitalisme", l'autre idéologique, et, socialement, les riches, les possédants, les accapareurs. L'URSS, c'était le "socialisme", le partage, les pauvres en lutte pour plus de justice.
Bon, exit l'URSS, et on se rend compte qu'il y avait supercherie depuis longtemps. On abandonne donc cette référence, mais pas l'ennemi. En revanche, pour marquer le changement d'époque, on change de vocabulaire : on critique le "libéralisme". Plutôt que de parler "d'impérialisme",on parlera de "mondialisation libérale". La nouvelle référence est recherchée dans des expériences socialistes sud-américaines, par exemple.
Dans tous les cas, on honnit le même ennemi détesté : les USA... et éventuellement, on tape aussi au passage sur ses alliés, comme l'Etat d'Israël. Cf. le SNES dans le sujet sur le syndicalisme.

Ouais, franchement pas convaincu. Ou alors tu méconnais le mouvement alter-mondialiste.
Il est très largement porté en Inde par exemple par la petite paysannerie. Crois tu qu'elle ait participé à la guerre froide contre le méchant oppresseur US ?
Il est représenté en Afrique par des producteurs de coton conduits à la misère par la politique anti-libérale et parfaitement étatiste pratiquée par les Etats-Unis. Crois tu qu'ils aient substitué le libéralisme à l'impérialisme ?
Il est largement représenté aux Etats-Unis par une mouvance écolo qui prend de l'ampleur. Crois tu que ce sont de nouveaux Rosenberg ?
Il est certes porté par des gens en France et en Europe qui peuvent correspondre à ce que tu décris. Mais pour le coup je crains que ta vision ne soit un peu étroite :wink:


En effet, j'admets que je me plaçais dans une perspective strictement française. Et par ailleurs, je n'ai pas dit que critiquer les USA (et ce qu'ils représentent) était dénué de fondement. En revanche, la tentative de Mr Girafe dans ses derniers posts de sauver une partie de la maison Russie me semble assez typique de ce qui ne devrait même pas exister !

"Les Etats Unis ont utilisé l’arme nucléaire pour terminer la guerre et ont participé à un certain nombre de conflits froids ou de dé-colonisation en étant du mauvais côté, c’était suffisant pour les juger impérialistes. "

Enfin on retombe dans la bonne vieille idéologie du bon contre les méchants.

L’histoire est écrite par les vainqueurs, non?

Maldo

un troll dit:L'histoire est écrite par les vainqueurs, non?

Justement, et ils ont gagné le droit d'écrire l'Histoire sur tous les sujets. Mais sur ce sujet, ils n'ont pas pu mentir et ont été obligés de paraître moins beaux et bons qu'ils ne le fotn d'habitude...

Parce qu'aujourd'hui, contrairement à il y a 50 ou mille ans, l'information va si vite qu'il est de plus en plus difficile de la falsifier pour des événements publics qui touchent beaucoup de monde.

Plusieurs “ténors” du PS (Royal, Hollande) Le Nouvel Obs se sont exprimés sur la future mesure de déduction fiscale des intérêts d’emprunt en dénonçant le flou de ce projet et l’effet d’annonce en vue des législatives.

Ce message n’est pas le bon à mon avis. Le problème n’est pas là. Le PS a aussi prévu des mesures d’accès à la propriété. Mais ces mesures concernaient les plus démunis, ceux qui aujourd’hui vivent en HLM. Est également souhaité la construction massive de logements sociaux. C’est ce message qu’il faut faire passer si on est socialiste et expliquer quelle est la différence selon nous avec la proposition de N.Sarkozy.

Dans la loi de N.Sarkozy, il s’agit d’aider ceux qui sont “limites” pour accéder à la propriété mais qui ont des moyens. Selon Le Monde “Avec un crédit sur 20 ans au taux de 4,15 %, le gain sera de 5 318 euros cumulé sur cinq ans et 9 787 euros sur dix ans.” (pour 140000 euros d’emprunt et 20% de crédit d’impôt).
Le second problème est que la mesure prend la question du logement par un renforcement de la demande et non de l’offre : l’augmentation des prix semble être une conséquence logique de cela.

Xavo, la mesure n’est pas encore claire. C’est un véritable souk, preuve de l’amateurisme du gouvernement en place.

Deux possibilités:

1/ déduction fiscale de 20% des intérêts
2/ déduction du revenu imposable des intérêts ( plafonnement à 20% ).

Compte tenu de la confusion ambiante inhérente aux revirements de situations personne ne sait. Mais dans le cas 2/ l’économie sera fonction du taux imposable ( en moyenne 10 % ). Ce qui est beaucoup moins sympa que le cas 1/. Sarko, pour éviter de perdre quelques voix va l’annoncer après les législatives, mais compte tenu du coût je pense que ce sera le cas 2/ ( les gens espérant la déduction fiscal de 20% ). A suivre.

Deux catégories de personne vont être satisfaites:

1/ ceux qui ont un emprunt en cours de remboursement ( effet d’aubaine ).
2/ les professionnels de l’immobilier payés à la commission et qui vont voir les prix flambés

En revanche cette flambée des prix va anihiler les gains escompté par l’emprunteur. D’où une mesure contre-productive coutant des ronds à l’Etat … que nous rembourserons tous ( riches et pauvres ) via la TVA sociale.

Bravo l’artiste. Quoiqu’il en soit je vais en profiter, alors que je ne suis réellement pas dans le besoin .

Comme disait Coluche si t’es pauvre, malade et moche ce sera plus dur pour toi … sous Sarko.

Fred. dit:
En revanche cette flambée des prix va anihiler les gains escomptés par l'emprunteur.


C'est en fait un peu plus compliqué que ça.
Si tu achètes en région parisienne, ou à Aix par exemple, tu vas effectivement continuer de prendre la montée des prix en pleine poire.
En revanche, dans les régions où la demande est faible, cette flambée se fera beaucoup moins ressentir.

Donc tout dépendra de la re-distribution géographique de la demande.

L’arnaque de cette réforme (dont je vais profiter) c’est que les non-propriétaires, ou ceux qui ne peuvent pas le devenir vont financer par leurs impôts l’aide à ceux qui le sont…

Jopajulu dit:L'arnaque de cette réforme (dont je vais profiter) c'est que les non-propriétaires, ou ceux qui ne peuvent pas le devenir vont financer par leurs impôts l'aide à ceux qui le sont....

ben quoi, t'aimes pas niquer les salauds de pauvres ? D'abord z'avaient qu'à se bouger la couche-culotte pour pas être pauvres, et surmonter leur handicap génétique.
Vae Victis.







Moi aussi je vais en profiter, et ca m'emm***. :(

Avec un achat en début d’année, je vais bien en profiter également. Je suis tellement dans le besoin… je n’ai pas assez de place pour ranger mes jeux :)


Bon, il ne faut pas tout voir en négatif non plus. Cela devrait maintenir le marché de l’immobilier et le secteur du bâtiment à flot alors qu’un dégonflage de bulle immobilière menaçait.

Les artisans vont continuer à beaucoup travailler avec des carnets de commandes plein sur un an … tout en faisant des CNE pour certains d’entre eux. :evil:

Ben, faut être réaliste, hein, les français ont choisit N. Sarkozy, faut assumer.

Moi, je m’en fous, je suis riche, français depuis trois génération, blond et j’ai les yeux bleus.

Par contre, y’en a des que j’aimerais pas être à leur place…

Keiyan, devenu cynique depuis les élections

Fred. dit: 2/ les professionnels de l'immobilier payés à la commission et qui vont voir les prix flambés
En revanche cette flambée des prix va anihiler les gains escompté par l'emprunteur. D'où une mesure contre-productive coutant des ronds à l'Etat .... que nous rembourserons tous ( riches et pauvres ) via la TVA sociale.


je ne vois pas la relation de cause à effet entre une mesure fiscale sur l'accession à la propriété et une hausse massive des prix de l'immobilier.
je veux bien qq explications.
pour moi, le marché de l'immobilier est comme les autres marchés, il est le reflet d'une offre et d'une demande, couplées à des prix de revient.
pour que les prix grimpent de façon aussi importante, il faudrait qu'on soit sur un marché à effets de retour très élastique : on n'est pas sur de la production saisonnière tout de m^me.
sur le neuf, les terrains sur lesquels se construisent les immeubles, ont été acquis il y a 12/18 mois par les promoteurs (de mémoire, c'est la durée approximative de montage d'une opération). les prix de revient actuels et donc les prix de vente sont définis à court et moyen terme.
Un professionnel de l'immobilier ne peut pas jouer au yoyo avec ses prix de gamme comme avec celui d'un kilo de cerises.
sur l'ancien, je ne crois pas que l'offre soit à ce point étroite qu'on assiste à un effet de pénurie.
Kouynemum dit:Un professionnel de l'immobilier ne peut pas jouer au yoyo avec ses prix de gamme comme avec celui d'un kilo de cerises.
sur l'ancien, je ne crois pas que l'offre soit à ce point étroite qu'on assiste à un effet de pénurie.


Il me semble que l'augmentation de la demande va logiquement générer une augmentation du prix de l'immobilier comme c'est le cas depuis quelques années déjà. Je suis d'accord sur le fait que l'immobilier a une inertie importante et que les prix ne bougent pas aussi vite que sur d'autres marchés. Néanmoins, ils bougent. On l'a vu en 2006 avec une raréfaction de la demande, les prix ont commencés à stagner à certains endroits voir à diminuer. Certes cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais ce n'est pas pour cela que cela ne se fait pas. Quant à trouver un rapport entre le coût réel de la construction et son prix de vente, cela me semble peu évident quoiqu'il y ait forcément un lien.
xavo dit: Il me semble que l'augmentation de la demande va logiquement générer une augmentation du prix de l'immobilier comme c'est le cas depuis quelques années déjà. Je suis d'accord sur le fait que l'immobilier a une inertie importante et que les prix ne bougent pas aussi vite que sur d'autres marchés. Néanmoins, ils bougent. On l'a vu en 2006 avec une raréfaction de la demande, les prix ont commencés à stagner à certains endroits voir à diminuer. Certes cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais ce n'est pas pour cela que cela ne se fait pas. Quant à trouver un rapport entre le coût réel de la construction et son prix de vente, cela me semble peu évident quoiqu'il y ait forcément un lien.


je n'ai pas dit que cela ne se faisait pas.
c'est surtout sur le terme "flambée des prix" que je souhaitais intervenir.
il faut aussi se méfier des mélanges :
je ne crois pas que le prix du neuf évolue forcément suivant les m^mes règles que le prix de l'ancien.
dans le neuf, on a affaire à des professionnels avec un coût d'approvisionnement (les terrains), un coût de fabrication (coûts de construction, coûts financiers) et un coût de commercialisation. les prix de vente sont définis au-delà par application d'une marge. En outre, ces prix varient selon que les biens soient à destination d'investisseurs ou d'utilisateurs directs. Les entreprises de promotion s'inscrivent, comme n'importe quelle autre entreprise dans une logique de production cohérente avec leur stratégie (leur marché, leur clientèle, leurs produits)
montée et décrue de prix se mesurent en tendance lourdes, pas tellement en terme de "flambée"

pour le marché de l'ancien, c'est autre chose encore : il s'agit de particuliers. un particulier qui mettrait en vente un bien hors du prix du marché ne le vendrait tout simplement pas.
je crois que là aussi les effets se mesurent en tendance et pas en "flambée"

maintenant, tout cela est tempéré par le contexte local : certains endroits sont en pénurie et donc là, effectivement la montée des prix peut-être rapide.

edit :
en parrallèle, il est certain aussi que ce type de mesure ne peut que dynamiser ce marché : en déclenchant des décisions d'achat plus rapidement auprès des particuliers.
donc à court terme cela devrait se traduire d'abord en volume de transactions puis sur du moyen terme éventuellement par une hausse de prix.
les constructeurs sont aussi attachés à maintenir leur marge qu'à anticiper des évolutions de la demande.
un prix d'achat élevé de terrain se traduira en terme d'augmentation du prix de vente sauf à comprimer la marge.
donc se positionner dans le futur avec des prix hauts, c'est prendre le risque, si les mesures fiscales sont remises en cause, d'être hors marché.
Keiyan dit:Keiyan, devenu cynique depuis les élections


Celles de 1981, sans doute...

Rocker et rebelle, une posture rentable, par Guillaume Allary

L’information, stupéfiante, n’a malheureusement fait l’objet que de quelques brèves : Brian Molko, chanteur du groupe de rock Placebo, vient de porter plainte contre un hebdomadaire people qui avait publié une photo de lui en train de promener son bébé en poussette dans les allées du zoo de Vincennes. Le motif ? Atteinte à son image de marginal. Prière de ne pas rire : Brian Molko demande réparation non parce qu’on a dit du mal de lui, mais parce qu’on n’a pas dit du mal de lui !
Pour la première fois - mais cela devait bien arriver -, un artiste présenté par tous les médias comme androgyne, sulfureux et provocateur, bref, comme un rebelle, reconnaît donc que ce portrait n’est qu’une construction médiatique, et qu’en plus c’est son fonds de commerce. Laissons de côté les problèmes juridiques que peut poser une telle requête et intéressons-nous à ce que cette plainte signifie : le décès officiel de la posture du rebelle.
Oui, jusqu’au début des années 1980, le rocker était rebelle, bousculait les codes, faisait avancer les moeurs (sexualité, tolérance, reconnaissance des minorités). Mais depuis vingt-cinq ans, depuis qu’on peut devenir l’un des hommes les plus riches du monde en prônant le “think different”, depuis que la pub, la politique et le commerce demandent chaque jour plus d’audace, de non-conformisme et de rupture, la pose rebelle n’est plus vraiment progressiste. Et la glorification des stars rebelles est de plus en plus à côté de la plaque.
Non, Brian Molko n’est pas un rebelle. Il est juste un vendeur de rébellion.

… si on veut que le mot rébellion continue d’avoir un sens, si on veut que le progressisme se réincarne dans des figures, bref, si on veut que la gauche et les médias de gauche proposent un vrai projet de société, il va falloir renoncer à cette posture myope et paresseuse qu’est cette gauche morale qui glorifie les fausses icônes et multiplie les formules incantatoires
Quand, il y a quelques semaines, tous les médias de gauche s’offusquaient de la mise en examen des commissaires de l’exposition “Présumés innocents”, seul Yves Michaud, philosophe et ancien directeur des Beaux-Arts, faisait remarquer sur France Culture que, si l’art veut choquer, que peut-il y avoir de choquant à ce qu’il choque certains ? Pourquoi faudrait-il être choqué que le choquant choque ?
On pourrait multiplier les exemples, comme la défense du film Borat, tellement “politiquement incorrect” que chaque média de gauche, voulant donner des gages d’anticonformisme à ses lecteurs, s’est fait peur en le défendant. Avec, au final, ce résultat étonnant qui aurait dû alerter nos chroniqueurs : ce film subversif, très “politiquement incorrect”, a été… unanimement salué par la critique.
Exposition sur l’enfance, Borat, Brian Molko, ces bizarreries - qui n’en sont pas -, deux livres récents, écrits presque au même moment de part et d’autre de l’Atlantique, en ont donné l’explication. Le premier, Révolte consommée : le mythe de la contre-culture (éd. Naïve, 2005), est écrit par deux philosophes canadiens : Andrew Potter et Joseph Heat. Le second, Nous sommes jeunes, nous sommes fiers (Hachette, 680 pages, 25 €), est signé par un critique musical français : Benoît Sabatier.
Deux approches pour un même constat : la rébellion - qu’une certaine gauche morale continue de sanctifier - est presque toujours un positionnement. Et un positionnement rentable puisque le marché de la rébellion gagne, chaque année, des parts de marché… Il serait temps de s’en rendre compte, car refuser cette évidence, c’est conduire la gauche dans une impasse culturelle et politique.

bertrand dit:...

ca dégomme assez sec, à relire après avoir porté son Tshirt du Che. Carajo, confunden rebelión y revolución... :^:

Excellent :mrgreen:

bertrand dit:Rocker et rebelle, une posture rentable, par Guillaume Allary
le mythe de la contre-culture (éd. Naïve, 2005), est écrit par deux philosophes canadiens : Andrew Potter et Joseph Heat.


Excellent bouquin qui montre comment la contre-culture a pompé les forces de la gauche réformiste. C’est bourré d’exemple tirés de la pop-culture (des Beatles à American Beauty), ça se lit comme du petit lait.

Par contre personne ne réagit au texte de Mona Cholet que je citais à la page précédente et qui montre assez bien comment la gauche a abandonné l'imaginaire à la droite, parce qu'elle pense que la raison suffit à convaincre et par refus de la manipulation. Je pense qu'il y a là une énorme matière à discuter : comment reconquérir l'imaginaire ? Pour au moins rétablir l'équilibre avec l'imaginaire ultra-dominant de la droite (succes story, héros individualistes hollywoodiens, télé réalité, star-ac...).
Ubik Liryc dit:comment reconquérir l'imaginaire ? Pour au moins rétablir l'équilibre avec l'imaginaire ultra-dominant de la droite (succes story, héros individualistes hollywoodiens, télé réalité, star-ac...).

il y a probablement des imaginaires (individualistes) qui font plus rêver que d'autres (collectifs). Comment convaincre qu'une solution vaut mieux parce qu'elle est partagée par le plus grand nombre que le chacun pour soi ?