Dori dit:Du stress il y en a. A roissy, Orly, Nice a la rigueur. Peut etre en CRNA un peu. Mais a Pau, Grenoble, Chambery et j'en passe on va arrêter de déconner.
Ouais, et quand la moindre faute peut tuer des dizaines de gens, t'as quand même toute ta vie bousillée. Pour avoir discuter il y a quelques années avec un jeune contrôleur aérien (qui me disait travailler 17h par semaine, et avoir une semaine de repos tous les 15 jours), jamais je ne voudrai faire ce travail. Alors oui, ils sont bien payés, et je ne trouve absolument pas choquant leur salaire pour tous les risques qu'il y a à mal faire leur boulot. Bref, il n'y a AMHA que les jaloux pour y trouver à redire.
Voilà, Rody a compris. Roissy et CO. ont plus de traffic mais tous els avions ont des passsagers.
Je précise que demain matin, les journalistes eront en salle d'approche avec des contrôleurs ( l'équipe de ma dame, en fait) Du coup, on a demandé à toute l'équipe d'être présente pour bien montrer que... Moi je sens le revers de la médailel avec un beau "len fait, ils ont pas de boulot à faire sur place"
Dori dit:Ouais d'ailleurs je comprends pas pourquoi les chauffeurs de bus qui ont la vie de dizaines de personnes entre leurs mains ne sont pas payé autant, et travaillent autant. Ca n'est pas une question de jalousie, c'est une question de dénoncer des privilèges d'une certaine catégorie socioprofessionnelle, au meme titre que les primes des traders, le syndicat du livre, ou l'augmentation que se sont votés nos parlementaires. A chaque fois il y a une bonne raison, souvent il y a abus.
N'importe quoi là... Rien à voir. Mais rody l'exoplique. Et puis, je pense que ça demande pas les mêmes diplômes, mais je peux me tromper.
Bof, c’est un grand truc du gouvernement d’opposer les professions entre elles, de dénoncer les soi-disant privilégiés, les fonctionnaires, les profs, les cheminots, tout ça…
M’étonne pas que Le Figaro suive.
Ca évite de parler des vrais privilégiés, les traders, les patrons du CAC 40…
Il faut dire qu’un contrôleur aérien en fin de carrière (donc, celui qui touche le plus), à Roissy (le mieux payé en France) touche autour de 8000€ et donc très loin des 25000 annoncés. Une recherche rapide sur Google donne en deuxième résultat la page suivante, dont voici un extrait : “Gérard Carreyrou au salaire mirobolant (2,8 millions de francs par an à TF1) mais néanmoins logé par la mairie de Paris dans un appartement de 140 m2 dans le XV° arrondissement”
Concernant le salaire, la vérité est plus simple: “Ton salaire ou tes privilèges sont proportionnelles à ton pouvoir de nuisance en grève”
Une fois qu’on comprend ça , on est pas étonné ni dans la fonction pubilque ni dans le privé… Pour illustrer : - éboueurs VS professeurs des écoles - conducteurs de trains VS infirmières
Les autres explications “rationnelles” de type “niveau de responsabilité”, je n’y crois pas trop…
Pour tenter donner une piste de réponse à la question d’origine du topic: “pourquoi taper sur les contrôleurs?”
Le principe est à peut prêt équivalent à ce que l’on peut voir lors de privatisations d’entreprises ou d’institutions publiques: on discrédite et on fait croire qu’avec le privé cela ira mieux (La Poste, France Telecom, EDG, GDF…), on prépare l’acceptation du changement “inévitable”.
A l’heure actuelle, le contrôle aérien en France est public, mais ce n’est pas le cas d’autres pays européen. La tendance (si un contrôleur peut me recadre si je dis une bêtise) est de regrouper les modes, les formations des contrôleurs au niveau européen.
La France est un des rares pays qui forme ses contrôleurs à tous les types de contrôle en cours de formation à l’ENAC: en-route, approche, tour. Ce n’est pas partout le cas, par exemple en Allemagne, les contrôleurs sont soit en-route, soit d’approche… Avec des formations différentes. En France, former un contrôleur coute cher, les payer encore plus.
Avec ce constat il est envisageable d’émettre une hypothèse du type: on montre comment le système n’est pas bon (les salaires et les horaires de travail), on provoque la grogne des gens qui n’y connaissent rien mais qui votent, on prépare le terrain aux boites privées qui pourront reprendre à terme la formation ET l’activité de contrôle.
Bien sûr pour mettre en place le changement sont occultés la difficulté du métier, le stress engendré par la situation de travail, le nombre d’ulcères et de maladie cardiaques bien plus élevés, le risque moral, psychologique économique d’une erreur etc. On ne parle pas non plus de l’augmentation du trafic aérien (plus de 5% par an en moyenne) et donc de charge de travail ou de l’augmentation de la taille des secteurs de contrôle (en-route) et donc du nombre d’avions à gérer.
En gros la tendance, est de traiter plus d’avions plus rapidement sur des secteurs plus importants. Cerise sur le gâteau, si on pouvait payer un peu moins ces fainéants de fonctionnaires, qui lorsqu’ils font grève, nous bloquent nos avions et donc notre économie cela serait bien mieux! (ironie inside!)
Possible… Mais puisqu’on repart sur le sujet de base, je vais signaler des points aussi (peut être déjà fait):
- Nous avons en France les meilleurs contrôleurs aériens (ce sont les autres pays qui le disent) - De très loin, les contrôleurs français gagnent bien moins que la plupart de leurs homologues étrangers. - Ils font plus d’heures et gagnent bien moins que ne le disent les politiciens. - quand les journalistes parlent de grève des contrôleurs, 9 fois sur 10, c’est faux et ce sont ceux des bureaux, non ceux des tours de contrôle qui bloquent tout (et la grève est un droit, en france) - Les contrôleurs font de grosses études, très difficiles. Ils peuvent même au bout être recalés et ne rien avoir. Ils peuvent perdre leur emploi et se retrouver sans rien pour des raisons de santé (on chipote sur tout, jusqu’aux légers surpoids, interdits) - Ils ont des vies entre les mains, c’est lourd à porter, et ça peut leur couter cher - Ils sont mensualisés, et les remplacements qu’ils font, les heures de nuits, les heures sup ne sont pas payées - Ils ont un cycle de boulot pas facile car sur 12 jours, ils vont travailler de jour, de matin et de nuit. - Ils ont un salaire quasi Smic, tout le rest étant de la prime: ils ont intérêt à mettre de côté pour la retraite - ils ont mérité leur boulot, on avait qu’à travailler à l’école
Ils ne sont pas à plaindre, loin de là, mais ya des choses qu’effectivement ceux qui veulent leur tête oublient de dire.
limp dit:- quand les journalistes parlent de XXXXXXXX, 9 fois sur 10, c'est faux.
[HS trollesque (un peu mais pas tant)]Phrase malheureusement adaptable à bon nombre de sujets...[/HS trollesque (un peu mais pas tant)]
C'est très français de dire "oh, mon voisin a plus que moi ! Vite, il faut lui enlever ses avantages parce qu'il ne les mérite pas autant que moi !".
Sans déconner, si vous enviez tant que ça les contrôleurs aériens, ben fallait faire les mêmes études qu'eux, faire le même travail qu'eux, endosser les mêmes responsabilités qu'eux au quotidien. C'est un peu trop facile de dire "ils ne méritent pas leur salaire" quand on n'a qu'une information partielle et biaisée (parce que l'objectivité journalistique quand le gouvernement a décidé qu'il fallait taper sur tel ou tel métier soit disant suravantagé, hein...) de la réalité de leur boulot.
Et c'est valable pour tout un tas d'autres métiers : formation longue / difficile + responsabilités = salaire plus élevé. J'ai un pote qui est pion dans un collège qui trouve inadmissible que je gagne deux fois plus que lui. Ben ouais, mais moi je me suis fait chier à faire des longues études et j'ai un boulot où je compte pas mes heures, où j'encadre une équipe de techniciens et où mon entreprise compte sur moi pour gagner de l'argent pour payer ses salariés à la fin du mois. Je lui ai proposé, à mon pote, de faire mon boulot pour mon salaire, il a pas voulu... mais il rale quand même.
Tain, déjà que je supportais pas les journalistes, mais maintenant en plus à cause de vous, j’en ai aussi après les contrôleurs aériens… Je savais que j’aurais pas du lire ce topic…
Maldo
PS: de toute façon ça ne sert à rien de comparer une rémunération par raport à un diplôme; ça n’a stritement rien à voir.
Maldoror dit:PS: de toute façon ça ne sert à rien de comparer une rémunération par raport à un diplôme; ça n'a stritement rien à voir.
C'est bien pour ça que l'on parle depuis le début de conditions de travail et/ou de "pénibilité". 5 ans, ce n'est pas monstrueux comme études
Certes, surtout pour notre salaire en sortie de l'ENAC. Ceci dit, pour tous ceux affectés dans un grand centre, la formation n'est pas pour autant terminée (le diplôme n'a pas grande valeur pour nous).
Par exemple, entre mon entrée à l'ENAC et ma qualification à CDG, j'ai mis 5 ans, soit 7 ans depuis le BAC. Et je n'ai pas trainé en route...
Moi qui suit bien dedans, je pense que l'on est loin d'être à plaindre, mais ce n'est pas une raison pour s'en prendre plein la gueule comme ça nous est arrivé cette année...
Maldoror dit:PS: de toute façon ça ne sert à rien de comparer une rémunération par raport à un diplôme; ça n'a stritement rien à voir.
C'est bien pour ça que l'on parle depuis le début de conditions de travail et/ou de "pénibilité". 5 ans, ce n'est pas monstrueux comme études
Certes, surtout pour notre salaire en sortie de l'ENAC. Ceci dit, pour tous ceux affectés dans un grand centre, la formation n'est pas pour autant terminée (le diplôme n'a pas grande valeur pour nous). Par exemple, entre mon entrée à l'ENAC et ma qualification à CDG, j'ai mis 5 ans, soit 7 ans depuis le BAC. Et je n'ai pas trainé en route... Moi qui suit bien dedans, je pense que l'on est loin d'être à plaindre, mais ce n'est pas une raison pour s'en prendre plein la gueule comme ça nous est arrivé cette année...
Tout à fait d'accord, cette année, ça a été tir aux pigeons
Puis ma copine a fait son stage instructeur il y a 2 semaines, et me confirmait qu'énormément de promotions ENAC/ICNA venaient de l'étranger, la formation des pilotes/contrôleurs étant reconnue comme l'une des meilleures dans le monde.
Après, quand je parlais des conditions avantageuses des contrôleurs, la comparaison est très simple. Avec ma copine, nous avons le même parcours (même prépa), on a juste pas fait la même école d'ingé en sortie . Et ben avant de voir une paye comme elle a aujourd'hui (après qualification du CRNA Nord d'Athis Mons, donc certes plus de 2 ans après la sortie d'école), il se sera passé quelques dizaines d'années
Je me permets encore une fois de rebondir là-dessus, notamment par rapport aux ingés. On va prendre un exemple simple, que je connais bien, les ingénieurs en informatique. On en forme des legions chaque année, et même si le marché est plutôt porteur, les salaires n’atteindront pas 4000€ (je parle pour la province, et sauf cas exceptionnel). Il faut prendre en compte: la rareté du profil, la plus-value de la fonction, les avantages intrinsèquement liés à la profession (acquis sociaux, etc. …). Bref, en aucun cas le diplôme n’entre en jeux là-dedans! Le diplôme ouvre certaines portes, mais il n’ouvre aucunement droit à un salaire donné! Un grutier ou un plombier gagne effectivement plus (et parfois même bcp plus) que beaucoup d’ingés. Et économiquement, ça ce comprend et conçoit parfaitement, puisque les salaires ne sont pas totalement déconnectés de certaines réalités (comme dis plus haut: qu’est ce que rapporte la fonction, rareté, etc…). Une grande partie des désillusions des jeunes diplômés vient de là, on leur a fait miroiter monts et merveilles, et ils se retrouvent dans des boîtes où, grosso-modo, tout le monde gagne la même chose à +/- 300€, et où leur profil n’a rien d’exceptionnel, d’autant plus qu’en on a pas d’expertise particulière. Donc au final le salaire des contrôleurs ne me choque pas plus que celui d’un médecin généraliste, au contraire. Ils ont su défendre une grille effectivement avantageuse, et qui est maintenu du fait que, jusqu’à preuve du contraire, les gens n’ont pas l’air de se précipiter pour prendre leur place. Mais ça n’est que mon avis…
Le genre de salaire annoncé est plutôt supérieur à ceux d’un X salarié… Donc bon qu’ils méritent ce salaire vu leur études je me marre…
L’ENAC reste une école de seconde zone pour le recrutement (sauf en école d’application).
Bref, ils sont protégés du marché pour des raisons valables mais sans en subir la contrepartie. Le faible volume de travail est justifié mais absolument pas la rémunération.
Bon après ya pire hein… Notaire ou huissier par exemple…
