“C’est sexy” et “c’est frais” (pour dire que c’est bien en gros) pour parler de tout et n’importe quoi.
D’un jeu, d’un voyage, d’une voiture, d’un dessert…
“comment qu’c’est ?” ici on pose cette question pour demander “comment ça va ?”
si jamais j’ai le malheur de dire que je n’aime pas cette expression, je me fais traiter de bourgeoise…
Girafe dit:"comment qu'c'est ?" ici on pose cette question pour demander "comment ça va ?"
si jamais j'ai le malheur de dire que je n'aime pas cette expression, je me fais traiter de bourgeoise...
En même temps, c'est une expression de pécore ... ...
(humour inside)
Marrant ce déterrage…
La vraie question serait maintenant “Quelles sont les expressions que vous détestiez en 2004 que vous avez fini par adopter, à l’usure?”
Si vous les aviez toutes plus ou moins adoptées, çà le ferait grave, non? (lol, hein, je plaisante)
Je n’aime pas les “en fait”, surtout quand c’est moi qui les pond à tout bout de champ
Et sinon, je déteste les “je suis désolé mais …” qui tombent lors d’un débat. Pourquoi être désolé de contredire quelqu’un ? On a le droit d’être gentil mais là, c’est plus de l’hypocrisie …
J’ai un boss qui affectionne les “à la date d’aujourd’hui” et “c’est pas déconnant”.
On lit aussi régulièrement sur le Net des “comme même” au lieu de “quand même”
Et pour finir, deux qui m’énervent : “ça m’insupporte” du verbe “insupporter”, j’imagine et “je vais taffer”. Déjà que TAF, c’est l’abréviation de “Travail à Faire” (ah bon, y’en a qui ont du travail pas à faire ?), mais le transformer en verbe…
Oui, y’a aussi l’explication du “taf” en tant que butin d’une bande, mais vu la catégorie sociale qui a commencé à utiliser ce mot, je penche pour la thèse de l’acronyme.
Le “Au temps pour moi” dont se gargarisent des tas de gens sur les forums m’horripile vraiment beaucoup. Pourquoi ? parce qu’avant qu’Internet n’existe, je lisais des livres, et que je n’ai jamais lu “au temps pour moi” mais bien “autant pour moi”, et que la personne n’exprimait pas une quantité…
Bref… je ne serais pas fichu de retrouver l’expression écrite de la manière que je suppose la bonne (“autant”) dans mes livres de jeunesse, mais je reste persuadé que l’usage commun a longtemps été le “autant” plutôt que le “au temps”, et qu’il a suffit d’une poignée d’académiciens pour remettre une vieille graphie militaire sur les rails.
Dans le langage écrit, je constate la substitution de plus en plus fréquente de “hors” en lieu et place de “or”, pour une explication ou une démonstration, c’est navrant.
→ “Hors”, c’est “en dehors”, “Or”, c’est une conjonction de coordination, pour relier deux idées (les fameux “mais où et donc or ni car”)
Je vois aussi régulièrement des “pas” se coller à la place des “par” (non, les deux lettres ne sont pas assez proches sur le clavier, mais c’est bien essayé)… à se demander si certains comprennent les mots qu’ils emploient.
A l’oral, ce qui est regrettable, mais parfois amusant à observer, c’est le mimétisme, surtout sur un lieu de travail : tout le monde va finir par employer les mêmes expressions (“c’est pas déconnant” a la cote par chez moi, en ce moment, du coup je l’évite), ce qui peut finir par irriter.
Ce qui use aussi, c’est les vieilles blagues / références / jeux de mots archi-éculés, devenus systématiques, et dont parfois ceux qui en abusent ignorent même l’origine (voire le sens)…
Voilà, j’ai fini de faire mon vieux schnock, je vous rends l’antenne, et je vais me coucher
cerkan dit:"c'est frais"
A gifler, c'est clair.
Il y en a une qui me rappelle quelqu’un en particulier, et que je ne supporte plus tellement je l’ai entendue, c’est “Que du bonheur”.
Tellement que c’est surtout ridicule.
Deux expressions rabachées à mort :
“En même temps” : ces deux dernières années,
et surtout l’inévitable “pour le coup” qu’on entend à longueur de journée…
Alors moi si je ne devais en choisir qu’une seule, ce serait :
“c’est bonnard !”
Arghhh, rien qu’en l’écrivant j’ai des boutons qui poussent
Sinon j’en connais une au taf qui m’en sort 20 par jour, à base de
- nonobstant
- de surcroit
- ça c’est l’coeur du poulet"
- qui sait qui va devoir le faire ? c’est bibi
et j’en oublie plein !
“juste” et trop" à toutes les sauces. Et le pire, c’est que je me laisse parfois aller. C’est juste trop moche.
Les gens qui emploient ces expressions mériteraient une longue et horrible souffrance, par exemple un cours de grammaire avec moi.
"Moinsse " au lieu de moins dans le Bordelais
bertrand dit:"Moinsse " au lieu de moins dans le Bordelais
Très fréquent en Languedoc-Roussillon également...
Comme citée plus haut, l'expression "C'est que du bonheur" ...en plus quand j'entends ça, m'apparaît tout de suite la tronche de Benjamin Castaldi...
cho7 dit:- nonobstantJ'ai du mal à comprendre le retour de ce mot, surtout utiliser à toutes les sauces, et par ceux qui n'en connaissent pas le sens !
Dans les débats politiques :
“réalisme” (ou “réaliste”), “réforme” (pour parler de contre-réformes), “crise” (pour parler de résultats lamentables constants), “partenaires sociaux” (pour parler des syndicats), …
Toute la LQR, la novlangue néolibérale, qui prend bien soin de déformer son vocabulaire pour faire accepter des délires inacceptables.
Dans les reportages sur les escrocs qui passent au tribunal :
“Je crois en la justice de mon pays” (phrase uniquement utilisée par les escrocs)
L’usage difforme de l’expression “s’en retourner dans sa tombe” sur laquelle j’avais déjà évoqué en ces lieux, explication de texte à l’appui, à quel point faut être demeuré pour croire que cette expression signifie que le cadavre fait des saltos dans son cercueil…
“chocolatine” pour désigner une viennoiserie comportant une barre de chocolat* (mais là faut abattre les gens qui utilisent ce mot : ils le méritent car à cause d’eux le vrai gâteau, délicieux au demeurant, qui s’appelle “chocolatine” a disparu de nos pâtisseries. Messieurs dames les concernés : vous méritez la mort dans d’atroces souffrances, pour lesquelles j’ai nombre d’idées mais que les autorités, complices, refusent de me laisser mettre en œuvre).
greuh, qui aime la chocolatine, la vraie.
* : “ouais mais on a toujours dit comme dans le sud-ouest”. Non. c’est faux, c’est très récent (20, 25 ans à tout pêter). Mon papy était boulanger-pâtissier à Montpellier et j’ai eu entre les mains ses recettes écrites à la main pour le pain au chocolat (et accessoirement, la chocolatine, gâteau avec une ganache au chocolat et un glacis au chocolat que vous ne méritez pas, bande de philistins).
“Parigots” et “Chtis”
“En province” dans la bouche d’un parigot
Moi c’est “j’ai envie de te/vous dire” ben fais toi plaisir, dis-le!
Ou encore le “je vois ce que tu veux dire” au lieu de “j’ai compris” ou autre.
T’es gentil coco mais je ne VEUX pas dire, je l’ai dit, je sais m’exprimer.
Si t’as pas compris je répète.
“C’est énorme”.
David
- L’emploi du mot “juste” pour appuyer un qualificatif. C’est juste insupportable.
- L’emploi du mot “zéro” pour dire aucun. Du style “ce jeu a zéro défaut”.
- Le verbe “impacter”, sans doute le plus laid du langage courant actuel, utilisé à toutes les sauces par les technocrates de tous poils.
Et puis, ça fait des années que ça m’énerve, l’emploi abusif de termes anglais, pour avoir l’air dans le vent, alors qu’il y a un terme français qui existe depuis très longtemps. Au travail, il y a des gens qui font des brainstorming, moi je ne participe qu’à des réunions. Quand j’étais ado, je me souviens avoir pris quelques cours de planche à voile en vacances, mais maintenant, terminé, les jeunes font du wind surfing. Et puis, les pros de la communication ont trouvé un moyen imparable de rajeunir l’image désuète et ringarde du randonneur qui marche avec son sac à dos, son baton et ses gros souliers : ils n’appelent plus cela de la randonnée mais du trek, ou même du trekking. C’est super hein, le trekking ? Bon, dans les faits, c’est comme la bonne vieille randonnée, c’est de la marche quoi.