Les jeux de société développent-ils l'intellect?

clanelle dit:
On peut ne pas développer sa culture en jouant à jungle speed (de même qu'en mangeant des carambar).


Objection votre honneur, la blague carembar fait partie dela culture, il est parfois nécessaire d'en connaitre piour briller parmis la secte des adorateurs des blagues carembar et de baffi.
J'ajouterais même qu'insinuer que les blaqgues carembar ne sont pas de la culture relève de l'élitisme, et on sait ce que ça donne quand on site l'élitisme dans un forum : un gogo... un god win !

Blue One point !.


:twisted:

Ben évidemment que cela développe l’intellect ! C’est le cas de toute activité humaine, pourquoi le jeu serait différent ?

xavo dit:Ben évidemment que cela développe l'intellect ! C'est le cas de toute activité humaine, pourquoi le jeu serait différent ?

Je trouve que tu t'avances beaucoup en affirmant que toute activité humaine développe l'intellect... :pouicnul: (le pouic indique le bas)

Je dirais que les jeux de société développent avant tout la sociabilité, mais que ceux qui aiment les activités intellectuelles choisissent de participer à des jeux qui développent l'intellect (c'est-à-dire nettement plus que la plupart des activités courantes).

Diamant
El comandante dit:
peut-être l'intérêt est-il alors de se forcer à concentrer sur une période un peu plus longue que d'habitude pour 1) intégrer des règles 2) trouver sa liberté au sein de ces nouvelles règles 3) parvenir à un objectif fixé par le jeu ?


Entends tu par là qu'il faudrait créer une sorte d'analogie entre le jeu de société et le travail scolaire? C'est vraiment pas bête je n'avais pas du tout penser à cela. Même si cela me paraît très difficile à appliquer en pratique, c'est un concept intéressant.
Diamant dit:Je trouve que tu t'avances beaucoup en affirmant que toute activité humaine développe l'intellect... :pouicnul: (le pouic indique le bas)


Ben, je trouve pas moi ! Même en faisant du sport l'homme développe son intellect, même sur une chaine de production, l'homme développe son intellect, même... ouais bon on a compris. :)

Si développer son intellect, c'est établir des connections synaptiques, je ne m'avance pas du tout. Si c'est développer ses capacités cognitives, je m'avance à peine (ben oui quand il digère, on peut pas dire qu'il développe grand chose l'homme). Si c'est acquérir des connaissances déclaratives (les savoirs théoriques en gros), là oui, je m'avance. Mais je ne vois pas pourquoi il faudrait exclure les savoir-faire du développement intellectuel.

Je pense que l’utilisation de l’intelect humain se fait à plusieurs échelles. Par exemple dans un sport, ce sont plus des capacitées immédiates, reliées aux réflexes et à l’analyse instantanée du cerveau.
Là on parle plus d’utilisation prolongée du cerveau, de calculs, etc.

Zyler dit:Là on parle plus d'utilisation prolongée du cerveau, de calculs, etc.


Je veux pas jouer mon contradicteur à deux balles, mais le cerveau est toujours utilisé de façon prolongé, sinon c'est la mort clinique ! Une activité sportive demande surement autant de connexion et de traitement à notre cerveau qu'une activité plus "scolaire" du type de celle que tu décris.

Donc, pour moi, le jeu développe forcément nos capacités mentales ou notre intellect.

Maintenant, il est possible de se demander si le jeu permet de développer sa mémoire, sa capacité de calcul, de planification, d'anticipation, ses connaissances culturelles, ... tout en excluant tous les jeux faisant appel à l'habilité, la rapidité et la percepion comme Jungle Speed.

Pour la mémoire, je sais que les recherches montrent que l'entrainement ne sert à rien. Ce qui n'empêche d'ailleurs pas certaines personnes d'en vendre.
Pour les connaissances culturelles, j'ai lu une étude, une seule, qui montre que l'objet du jeu n'étant pas l'acquisition de savoir, celui-ci ne se fait pas. A force de jouer à un jeu, on apprend à gagner à ce jeu, le savoir etant instrumentalisé s'il sert à gagner et évacué s'il ne sert à rien. Dans les deux cas il n'est pas acqui en tant que savoir "théorique".
Pour le reste, je n'ai pas de certitude. Néanmoins, je pense que les capacités sociales profitent beaucoup de l'activité ludique.
bruno faidutti a écrit:
(...)non parce que le jeu ne peut pas éduquer, mais parce que si ça vise à éduquer, ce n'est pas un jeu.
Il me semble que l'on est pas nombreux à penser ça !!!!
Notamment, je me suis faire descendre quand j'ai fait cette remarque à des profs qui voulait se servir du jeu comme outil pédagogique...


Marrant comme dans notre formation d'anim socio-culturel on nous apprend la même chose en psycho du développement ... A priori dans le milieu scolaire, il est tendance d'avoir des pédagogies autours du jeu mais avec le principe de jeu éducatif et non de jeu purement ludique qui dans tous les cas apportera à l'enfant. Mais heureusement tous les profs ne sont aps comme ça.

Relation à autrui, apprentissage de la négociation, respect des règles, mises en place de stratégies ... ce sont pas mal de choses qui se jouent lorsqu'un enfant ... joue.
Mais ce ne sont pas forcément des choses formelles qui répondent à un "programme scolaire" par exemple.
Pour le principe de jeu éducatif : lorsqu'un enfant apprend, on peut y mettre la forme du jeu ... c'est pas la même chose qu'on va lui apporter et ce temps précieux qu'est le jeu est retiré à l'enfant.

C'est un temps précieux car le jeu est avant tout une possibilité de tester des relations inter-personnelles et d'endosser des rôles sans incidence pour l'individu (car ce n'est qu'un jeu, c'est fictif).Ces mêmes rôles que l'individu sera amené plus tard à jouer réellement. Le jeu est un formidable terrain d'expérience et en cela, il structure énormément le développement des plus jeunes (et dans une moindre mesure, des moins jeunes aussi je pense)

Même dans une partie de jungle speed, il se passe énormément de choses. Je me rappelle d'une partie dans une maison de quartier à Rennes où le simple fait de respecter la règle (relativement simple dans le jungle speed) était une épreuve pour certains gamins (entre 12 et 14 ans). C'en était même drôle de voir coment ils avaient développé leurs propres règles (qui pour nous s'assimilaient à de la tricherie pure et simple mais qui était un accord tacite sur la "triche" pour eux). La question était de savoir si l'on devait faire respecter la règle, l'officielle, celle qui permet de jouer avec tout le monde même en dehors de leur cercle de potes ou si c'était à nous de nous mettre à la page en adoptant les règles locales qui étaient pour nous déconcertantes puisque cela était de la triche (mais est-ce aussi choquant que d'imposer une règle à des gamins qui ne l'ont jamais appliquée et qui se débrouillent très bien sans elle entre eux ?)

Un instant riche et emplis d'interrogations autours d'un simple jungle speed ... Comme quoi ... j'ai beau en avoir marre de ce jeu, des fois ... (car je vous garantis que je les aurais pas fait jouer à la guerre de l'anneau à ces gamins)

Donc oui au jeu (pas "éducatif") pour le développement des individus et pour les relations qu'ils posent entre les individus ... j'en suis persuadé pour ma part :wink:

J’ai une classe de CM2… Juste avant les vacances je ramène des jeux assez simples : camelot, can’t stop, perudo, guillotine, génial et des jeux un peu plus complqiués : wanted, space blast.
Eh bien les élèves n’ont pas l’habitude de jouer … ou tout du moins de lire une règle … Ensuite si on ne leur lis pas la règle ils n’ont pas la patience d’essayer. Et j’ai régulièrement 3 ou 4 élèves qui n’aiment pas jouer (quelque soit le jeu, même jouer dans la cour …)
J’amène les jeux, je leur laisse en libre service les jeux avec une règle courte. Même les “bons élèves” n’y comprennent pas grand chose. Je n efais pas de cours. Je vais voir chaque groupe et on lis les règles ensemble et ils essaient de comprendre ce que cela veut dire. Ensuite je fais une partie où je les laisse arbitrer en leur demandant à chaque fois de s’appuyer sur la règle.

Bref ils jouent.

Eh bien ça leur fait un bien fou. Et à chaque départ en vacances je me dis que cela devrait faire partie des programmes scolaires : des petits moments “gratuits” où aucun enjeu pédagogique n’est là pour leur rappeller qu’ils sont à l’école (le jeu étant un exemple parmis d’autres).
J’ai ainsi pu voir un élève en grande difficulté mettre la paté à des élèves plutôt brillants à Génial o_O

Bref le jeu c’est bon mangez-en.

Il doit y avoir une certaine “culture du jeu” dans certaine famille. Perso entre les petits cheveaux avec mes grands parents et le monopoly avec mes parents, je dois admettre que ça a facilité ma venue dans le monde ludique (oui ça me coûte de rendre hommage à ces jeux mais bon …)

Et tout pareil, je vois beaucoup de difficulté même pour des enfants qui se débrouillent à l’école, à se mettre dans un jeu. L’effort de lire et comprendre une règle abstraite dont on ne comprend pas l’intérêt de prime abord n’est pas acquis chez la plupart des gens.

Un exercice que je trouve très formateur aussi : l’explication de règles. Lorsqu’un enfant (ou même un adulte d’ailleurs) maîtrise un jeu, lui demander d’expliquer le jeu et ses règles à de nouveaux joueurs est un exercice d’organisation d’idées, de structuration du discours, d’élocution, de clarification de termes et de concept, de prise de parole publique … bref expliquer un jeu revient souvent à convaincre les joueurs potentiels de jouer. Expliquer un projet (d’entreprise, associatif, politique ou autre) revient souvent à convaincre les partenaires potentiels. Le monde ludique est un vrai terreau d’expérimentation :D

Intéressants, les témoignages.
Il me revient une expérience concrète : pour les cours de français langue étrangère (dans les alliances françaises), j’avais conseillé à ma moitié d’utiliser Il était une fois… Ca fonctionne très bien pour l’expression orale. Est-ce que c’est “éducatif” ? Je ne crois pas, mais je laisse ça aux pédagogues. En tout cas c’était une mise en pratique des acquis sur un mode ludique.

« Si tu veux les connaître vite, fais-les jouer. Si tu veux leur apprendre à vivre, laisse les livres de côté. Fais-les jouer. Si tu veux qu’ils prennent goût au travail, ne les lie pas à l’établi. Fais-les jouer. Si tu veux faire ton métier, fais-les jouer, jouer, jouer. » Deligny, Fernand, « Graine de crapule », éd. Du scarabée, Paris, 1960. Pp. 22-25

Un ami à écrit un article complet sur le sujet (je n’ai pas le droit d’afficher le lien mais par MP sans soucis!)

shix dit:Un exercice que je trouve très formateur aussi : l'explication de règles. Lorsqu'un enfant (ou même un adulte d'ailleurs) maîtrise un jeu, lui demander d'expliquer le jeu et ses règles à de nouveaux joueurs est un exercice d'organisation d'idées, de structuration du discours, d'élocution, de clarification de termes et de concept, de prise de parole publique ... bref expliquer un jeu revient souvent à convaincre les joueurs potentiels de jouer. Expliquer un projet (d'entreprise, associatif, politique ou autre) revient souvent à convaincre les partenaires potentiels. Le monde ludique est un vrai terreau d'expérimentation :D


Sa ça serait plus pour les collégiens, voire lycéens non?
Car je pense qu'il vaut mieux ne pas griller les étapes.
Déjà écouter quelqu'un pendant 10-15 minutes expliquant des règles, les comprendre, les assimiler au fur et à mesure de quelques parties, c'est déjà très bien. Ensuite si l'ado a quelques semaines/mois d'expérience sur le jeu, là oui ce serait un bon entrainement de faire une présentation d'un jeu.
El comandante dit: j'avais conseillé à ma moitié d'utiliser Il était une fois...


Existe t'il en anglais ?

Pour revenir au débat, je ne pense pas que les jeux de société développent à proprement parler la capacité intellectuelle mais l’utilisation qu’on en fait. De toute évidence, le jeu de société, depuis Can’t stop jusqu’au Go, contribue à inculquer un mode de raisonnement, de pensée qui induit forcément des capacités caractéristiques.

Sa ça serait plus pour les collégiens, voire lycéens non?

J'suis pas sûr.
Regardes deux enfants de 6 ans s'expliquer les règles (leurs règles) d'un jeu adapté à leur âge ...

Plus le jeu a de règles, plus il fait appel à des mécanismes abstraits, plus c'est long, plus il y a de joueurs ... moins c'est facile. Cela dépend réellement du jeu ou de l'adaptation qui en est faite.

L'exemple du football et de son adaptation ... je sais pas à quel âge on peut apprendre à jouer au football, mais on est pas obligé de leur apprendre le hors-jeu tout de suite aux têtes blondes. Si déjà ils comprennent qu'ils doivent jouer dans un terrain délimité c'est déjà un bon début ... une règle qu'ils retrouveront partout ailleurs la délimitation ... dans le jeu comme ailleurs (non tu ne peut pas construire de routes et de colonies sur les tuiles d'océan ... non tu n'as pas le droit de rouler sur toute la route, que sur la partie droite)

Et d'ailleurs, il existe bien des écoles de foot, mais combien de gamins savent jouer au foot sans jamais avoir appris dans un club ou avec des adultes ? Faut leur faire confiance, ils savent expliquer les choses et l'éducation informelle, l'éducation populaire, en apprend au final bien plus que l'éducation formelle (nationale). Les deux sont complémentaires, mais on a tendance à oublier celle qui s'opère au quotidien ... notamment dans ces moments privilégiés qu'apporte le jeu !
Gaetbe dit:
El comandante dit: j'avais conseillé à ma moitié d'utiliser Il était une fois...

Existe t'il en anglais ?

oui
Les deux sont complémentaires, mais on a tendance à oublier celle qui s'opère au quotidien ... notamment dans ces moments privilégiés qu'apporte le jeu !


D'où l'utilité des ludothèques implantées dans certains collèges/lycées :kingpouic:
Alain13 dit:
Gaetbe dit:
El comandante dit: j'avais conseillé à ma moitié d'utiliser Il était une fois...

Existe t'il en anglais ?

oui

ok merci... Cela m'a donné quelques idées ... :wink:

La demande sur du jeu éducatif est, je trouve, de plus en plus présente chez de nombreux parents qui pensent que leur fils a un potentiel équivalent à Kasparov. C’est consternant à dire mais je me demande parfois si finalement le jeu recherché n’est pas un moyen pour eux non seulement d’avoir le sentiment de “tirer” vers le haut leur descendance en leur proposant un produit dit ou supposé intelligent mais également de briller vis à vis de cette même descendance…